DEVELOPPEUR : UBISOFT
PLATEFORME : GAMECUBE


Parmi les grandes licences de plateforme, il n’y a pas que Mario et autres Donkey Kong de chez Nintendo qui ont su marquer le paysage vidéoludique, mais bien d’autres noms ayant su traverser les ages. Aussi, fort de ces animations détaillées et de son gameplay précis, la série Prince of Persia a su graver ses lettres de noblesses. Vieillissant toutefois dans ses mécaniques de jeu au début des années 2000, Ubisoft décide de mettre un petit coup de neuf à tout cela avec un nouvel opus : Prince of Persia - Les Sables du Temps.


Jeune prince ayant goût de montrer ses qualités et ambitions, notre héros profite de la bataille mené par son père envers un autre maharadjah pour rapporter sa propre relique du trésor royal : la dague du temps, splendide arme blanche trônant fièrement sur son autel. Arme, mais surtout clé permettant d’ouvrir le massif Sablier du Temps, contenant...les Sables du Temps (ô surprise !). Poussé par ce traitre de vizir à user de la dague, notre naïf prince libère inconsciemment dans tout le palais la malédiction des sables, transformant tous ses occupants en zombies. Tous, sauf lui, protégé par la dague, ainsi que la princesse Farah, ayant également échappée au maléfice ! Chargé de réparer ses erreurs, le prince devra donc retrouver le Sablier afin de remonter le cours du temps, avant que le vizir ne puisse mettre la main sur la dague en sa possession.


Sans vraiment briller par son originalité, ce Prince of Persia nouvelle version reprend la figure du vizir comme nemesis du prince, en supprimant cette fois-ci la traditionnelle princesse à sauver, puisque Farah accompagnera le périple du joueur assez tôt dans le jeu. Jeu qui se présente selon la recette des titres action/aventure propre à ce début de millénaire : de la plateforme, des combats et quelques énigmes. Respectueux de son héritage, le prince reprend toutes les aptitudes physiques qui ont fait sa réputation : effectuer une roulade, sauter pour s’accrocher à un rebord ou une corniche, tourner autour d’une barre tel le meilleur des gymnastes ou même courir sur les murs, la panoplies de mouvement du personnage s’avère exquise pour envisager les meilleures sessions de plateforme ! Farah quant à elle, plus limitée dans ses déplacements, pourra compter sur sa taille menue pour se glisser dans les brèches de certains murs afin d’atteindre d’autres pièces ou interrupteur et ainsi venir en aide au prince dans sa progression. Au final, les nombreuses phases d’escalades s’avèrent extrêmement plaisantes à jouer, dynamiques et s’appuyant sur un gameplay qui ne souffre d’aucun manque de précision. Et puis, courir le long d’un mur au-dessus d’un gouffre hérissé de pointes, comment faire plus classe ?!
Afin de rompre la monotonie qui pourrait s’instaurer en ne se contentant que de quelques sauts à gauche et à droite, on aura également le loisir de faire parler nos talents d’épéiste, les rencontres avec les quelques résidents pervertis par les Sables nous menant à croiser le fer. Et il vaut mieux savoir se défendre correctement, car ce sera bien souvent encerclé par cinq ou six adversaires qu’on devra s’en sortir. Pas de panique, l’agilité mentionnée précédemment est là encore de rigueur, le prince tournoyant, sautant par-dessus ses ennemis pour les attaquer, s’appuyant contre un mur pour se propulser à leur rencontre et les envoyer au sol... Le joueur est libre de ses mouvements et, s’il ne dispose pas des classiques combinaisons de touches pour effectuer des combos, il faudra s’adapter à la situation pour briser la garde de l’ennemi. Farah sera également là pour vous assister à l’aide de son arc, sans faire réellement de dégâts cependant. Il faudra aussi veiller à ce qu’elle ne tombe pas au combat, sans quoi c’est le game over assuré. Heureusement, elle ne se révèle pas handicapante et on peut occire nos adversaires sans trop s’occuper d’elle. Une sorte de petite stratégie d’affrontement s’impose en théorie, mais dans les faits les ennemis sont trop facilement vaincus par la même technique et l’absence d’interaction avec le décor limite finalement les possibilités. Chaque adversaire une fois mis à terre sera achevé par le prince qui plantera sa dague afin de récupérer du sable. Toutefois les pouvoirs de la dague permettront de varier quelques peu, ralentissant le temps, figeant les adversaires ou déclenchant un enchainement instantané sur chacun. La possibilité de revenir en arrière après un coup mortel ou une chute lors d’un mauvais saut permet également de repousser la fin de partie. Le tout est alimenté par une réserve de sable que le prince pourra recharger en récoltant ça et là les nuages de sable qu’il pourra trouver sur son chemin. Prenez garde également à étudier toutes les issues, certaines pouvant mener à une fontaine mystique permettant d’augmenter la jauge de santé de notre personnage.


Le couple formé par le prince et Farah se révèle d’ailleurs une bonne idée, apportant une légère touche d’humour à la narration. Laquelle s’avère assez sobre, rapportée par la voix off du prince faisant parfois part de ses pensées. Les petites piques échangées de temps à autre permettent de donner corps aux personnages, leur octroyant un caractère plus affirmé. Certes, on devine rapidement vers quoi leur relation va aboutir, et les ficelles sont mêmes assez grosses, mais le déroulement de l’histoire s’avère plaisant à suivre, bien qu’on en oublie finalement la présence du vizir qui aurait peut-être pu d’avantage assumer son rôle de grand méchant.


Concernant la réalisation, Ubisoft n’a pas fait les choses à moitié en tablant sur une excellente ambiance, véritablement inspirée des Milles et une Nuit. L’ambiance sonore y est pour beaucoup, les thèmes à consonance orientale s’avérant de qualité, discrets mais toujours de bon ton.Les pièces ont certes parfois tendance à se ressembler, leur configuration se cantonnent bien souvent à de grands espaces carrés mais l’enchainement d’une progression octroyant son lot d’espaces extérieurs rompt toute monotonie pour le joueur. Le choix des couleurs et les jeux de lumière filtrant par le fenêtre apporte également un excellent aspect artistique et graphique, évitant au titre de tomber dans un aspect grisâtre qu’on aurait pu craindre. Notons également la fluidité des mouvements du prince, absolument parfaite !


Au vu de tous ces bons points, Prince of Persia Les Sables du Temps semble effectuer un sans faute, et effectivement ce serait le cas s’il ne pêchait pas par sa trop courte durée de vie ! Une progression plaisante et une difficulté assez faible (les quelques énigmes rencontrées en cours de route ne bloquant jamais bien longtemps, les combats étant tous rapidement menés à terme) font qu’on finit le titre en une petite dizaine d’heure en prenant son temps ! Assez court il est vrai, d’autant que l’absence d’item à ramasser pour une quelconque collection ne donne aucune replay value au jeu. Reste un titre qui ne se boude pas et à faire absolument pour tout amateur de plate forme, une excellente aventure, immensément plaisante, un retour réussi du prince signé Ubisoft !


LES PLUS :



  • Une ambiance envoutante

  • Wall run et phases de plateformes parfaitement maitrisés

  • Bon équilibre des phases de jeu


LES MOINS :



  • Durée de vie : 8h...aïe

  • Combats manquants d’ambitions

  • Le vizir...Un boss de fin ça, sérieusement ?

David_AVINENC
8
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Créée

le 20 mars 2020

Critique lue 360 fois

David_AVINENC

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