Wiimote opposée, Richard

PES n'a jamais aussi bien porté son nom que depuis l'arrivée des versions Wii et du fameux style 'Playmaker' qui permet de diriger ses 10 chèvres du bout de la Wiimote.
Le nom du système est d'ailleurs particulièrement bien choisi, créateur de jeu, c'est vrai que jusqu'ici on avait plutôt tendance à le subir, le jeu, et à jeter sa manette sur les murs jusqu'au moment où - joie! - on trouvait la manip' gagnante pour enfiler les buts, soit classiquement: courir comme un fou sur une aile, crochet, repiquage au centre, centre en retrait, patate, cagade du gardien et but. La parfaite action 'PES'.

- L'Ange s'est envolé

Le style 'Playmaker' balaye tout ça et éradique les actions stéréotypées, renversements de jeux, transversales stratosphériques, passe en profondeur, appels, fausses pistes, centre en retrait, une-deux démoniaque, contrepieds, décrochages, surnombre,..., tout sort avec une précision déconcertante, fini le syndrome du joueur hors-jeu aimantant les ballons, finies les passes arrivant à la mauvaise cible. L'IA s'en sort étonnamment bien en anticipant un bon paquet de mouvements, même les plus farfelus et sa science du placement entre les lignes donne du fil à retordre.
Évidemment, tout ça se paye par une courbe de progression ardue et un bon paquet de combinaisons à retenir, faute d'un nombre de boutons suffisant, mais globalement la phase d'attaque se maîtrise assez vite et même en sachant peu, on fait mieux que sur n'importe quelle version classique. A noter, que le style « tout manuel » rend le jeu aérien nettement plus dangereux qu'avant et franchement redoutable.

- Ah, c'est la faute à pas de chance

En défense, par contre, c'est une autre histoire vu qu'on passe plus de temps à désorganiser ses joueurs qu'à couper les passes adverses et les premières tentatives de placement défensif se soldent par des trous béants plein axe. Au milieu de terrain, l'ambiance est au chaos et à la foire aux tacles, il faut bien comprendre qu'il est difficile de distribuer ses joueurs tout en contrôlant un porteur du ballon harcelé et en jetant des coups d'oeils au radar. Ça m'a rappelé le 'Off the ball' système de Fifa je-sais-plus-lequel où on pouvait déplacer deux joueurs à la fois, impossible à moins d'avoir les yeux indépendants.

- Abidoul passe à Mavubo... on n'est pas rendu

Et puis bon, faut avouer que la Wiimote c'est pas non plus une souris, mieux vaut oublier les fulgurances et les mouvements secs, il faut tout faire posément et prévoir ses courses au mieux. Je sais pas qui a déjà réussi à rester calme en jouant à PES, on a plutôt tendance à secouer la manette comme un furieux, surtout quand on est mené au score.
Mais le défaut majeur du jeu se situe dans la gestion des tirs: pas de barre de puissance. Pas de barre de puissance? Mais qui a trouvé que ce serait une bonne idée de remplacer le système classique par des tirs automatiques au nunchuk?? Ça n'a aucun sens !
Tout le sel d'un jeu de foot se situe à cet endroit précis: la patate dans la lulu au sortir d'une action bien menée. Ça m'amuse moyen d'enchaîner les combinaisons classieuses et de voir mon attaquant tirer une banane dans les bras du gardien.

- Thierry en rit

PES Wii profite d'un système génial à la construction des actions mais souffre d'un vrai déficit de sensation à la conclusion. Soit l'exact inverse d'un jeu de foot classique. Le jeu parfait se situerait sans doute à mi-chemin entre les deux, en attendant PES Wii reste une expérience unique, à essayer pour tout amateur de football.