Ratchet est mort ... mais pas trop .... mais un peu quand même.

Ratchet et moi, c'est une histoire d'amour. Une série de jeux vidéos qui a une importance toute particulière dans ma découverte du plaisir vidéoludique, et une série que je n'ai pas cessé de suivre avec plaisir sur PS2 comme sur PS3 (et PSP!) tant les épisodes étaient d'une finition remarquable. Et même si j'ai mis le temps pour essayer le petit dernier, j'ai tenté de rester open-minded. Malgré tout, le constat est triste ....

Le problème de ce jeu, c'est qu'il ne met pas en valeur le passé de la série. Où sont les sublimes graphismes et panoramas de l'épisode Crack in time ? Pourquoi osciller entre des intérieurs fades et moches, et des décors colorés mais pas toujours d'une qualité constante ? Pourquoi les compositions musicales semblent si génériques malgré quelques sonorités qui font mouche ?

Mais si la forme est excusable, le fond est plus ambigu. Tout dépend en réalité du nombre de joueurs et de leur bonne humeur, car tout le game-design, chaque pixel, ont été pensés pour le multijoueurs coopératif. Ainsi, en solo, le jeu semble épouvantablement long, car les ennemis sont farouches, et les situations répétitives. Puis à 2,3,4, les niveaux se parcourent de plus en plus vite, les situations deviennent drôles, on se surprend à rigoler, à passer un bon moment en compagnie d'illustres inconnus. Du coup, si le jeu en solo vaut tout juste 4 en terme de plaisir, on peut facilement tabler sur un bon gros 7 lorsqu'une bonne team est formée.

Parce qu'encore une fois, tout est pensé pour le multi : les gadgets, les situations, la façon de tuer chaque ennemi, les différentes phases originales ... Le côté bordélique est magnifiquement exploité (par exemple avec un radeau qu'il faut diriger, quand tout le monde s'y met ça donne un joyeux bordel), et on en vient à regretter que ces quelques phases originales soient parfois si mal distillées. Et au passage, c'est d'autant plus drôle quand on s'amuse avec cette compétitivité que les développeurs ont volontairement placé dans le jeu (avec un classement à chaque fin de niveau par exemple). Ainsi, c'est avec plaisir que j'ai usé de la confiance de mes partenaires en les prenant dans mon aspirateur, pour les jeter avec un plaisir certain dans le vide dans le but de leur faire perdre des boulons, ce qui m'aura valu de nombreuses exclusions de parties.

Cependant, je dois avouer que je n'ai pas fini le jeu, car c'est vraiment trop galère de réussir à constituer une bonne dream team, et parce que le jeu est tout de suite d'une fadeur regrettable si il n'est pas pratiqué dans des conditions bien précises.
Disons que ce n'est pas une bouse, et que certaines situations sont même d'une ingéniosité à signaler, tant elles exploitent bien le multijoueurs. Mais à trop se centrer là-dessus, n'oublie-t-on pas un peu que le jeu vidéo est avant tout une valeur sûre quand on peut en profiter tout autant en solo ?