le 29 janv. 2017
Survival horror is back
Ma première expérience de survival horror a été le premier resident evil, sur ma saturn, tout seul dans le noir, début collège. Redoutant d'ouvrir chaque porte, sursautant à chaque bruit, j'avais...
Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
Le jeu nous emmène dans le Bayou, le fin fond du Mississippi, entre les plantations et les marécages qui donnent une ambiance extrêmement poisseuse. L'originalité n'est pas au rendez-vous mais le cadre fonctionne et a ses références (j'ai beaucoup pensé à la saison 1 de True Detective d'ailleurs). On ne sait que très peu de choses:
Votre femme est présumée morte après 3 ans de disparition et refait surface avec une vidéo prise avec la webcam d'un ordinateur, vous vous rendez dans une propriété isolée pour tenter de la retrouver.
La première partie du jeu est intéressante, le fait de ne savoir que le strict minimum crée une tension palpable, on fouille et on a un petit avant-goût de ce que les décors, la bande son et l'éclairage pourront apporter. C'est pas passionnant mais prenant.
Le jeu va devenir réellement intéressant lorsqu'on va passer l'introduction et s'attaquer à la famille Baker. Ma critique portera sur la manière avec laquelle Résident Evil 7 a vu et conçu la transformation de la famille car c'est un des points les plus forts de cet opus.
La transformation va suivre un schéma très intelligent:
Le premier à qui on va se confronter est le père de famille, son niveau se trouve dans la résidence principale, et principalement dans les sous-sols dans lesquels se trouvent salle de dissection, morgue, chaufferie etc... Donc une ambiance visqueuse, le sang suinte des murs en carrelage blanc, des viscères pendent ou traînent dans les coins, des cadavres d'humains et animaux se mêlent et nous donnent presque la nausée. On sent l'inspiration de The Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hooper et autres références du gore. Le mal utilise Jack en prenant pour cible son rôle d'origine dans la famille Baker, celui du mari aimant, fort et protecteur; il se sert de sa force, sa résistance physique et sa détermination pour nous empêcher de nous enfoncer plus loin dans la propriété et découvrir ses sombres secrets. Jack est le plus violent, celui qui s'occupe des basses besognes (Dissection des corps, gérance de la morgue etc...) et celui qui s'expose le plus au danger. Pour progresser dans son niveau il faudra lui résister et trouver ses clés qu'il a éparpillé au quatre coins de la demeure.
En effet, à chaque fois que l'on affronte ce dernier, on a un combat violent: On le broie avec une voiture, on le déchiquète à coup de tronçonneuse etc...
La peur est donc liée à la violence de la folie que le mal génère en Jack, ses hurlements, ses yeux révulsés, sa résistance physique, l'ambiance visqueuse des pièces dans lesquelles on le trouve et sa fâcheuse tendance à nous surprendre et nous attaquer violemment avec diverses outils (qui d'ailleurs sont répertoriés dans l'imaginaire commun comme étant les outils de travail d'un père de famille rural: Pelle, Hache, Grande cisaille). Il nous terrifie.
La mère de famille est sans doute ma préférée, je la trouve extrêmement intéressante. Son niveau se situe dans la vieille maison (partiellement détruite à cause d'inondations) et le jardin. On la voit errer de temps en temps avec une lanterne et des insectes tournant autour d'elle, surveillant sa demeure. Le mal va utiliser l'instinct maternel, l'intelligence et le coté protecteur de la mère de famille pour également nous empêcher d'avancer. La peur engendrée par Marguerite est tout à fait différente de celle engendrée par Jack, on est dans l'horreur et non plus la terreur. Le surnaturel et le mystère prennent une place importante dans son niveau. Cette bâtisse à moitié effondrée et parsemée de petite lumière autour desquelles tournent des papillons de nuit apporte une atmosphère proche d'un sombre conte de fée. Elle nous empêche d'accéder a des endroits de la vieille maison en y plaçant des essaims de frelons ou des araignées qu'elle contrôle avec sa lanterne, comme-ci elle en était la reine. Donc, de manière à progresser dans son niveau il vous faudra trouver un moyen de détruire ses insectes et de résoudre ses énigmes (celles-ci étant liées a des rites ressemblant fortement au vaudou) afin de découvrir son autel et ce qu'elle y cache pour trouver son "bébé",
c'est-à-dire le bras d'un enfant, nécessaire à la fabrication du remède.
Plus tard on s'apercevra que la clé pour atteindre son autel est sa lanterne, celle-ci la cachera dans son ventre pour la protéger, comme-ci elle était son enfant.
Quand le mal l'aura possédé psychologiquement, il commencera a modifier son corps avec le même schéma observé précédemment, c'est à dire en prenant le contrôle de ses atouts humains. Ses jambes et bras vont commencer à s'allonger lui faisant prendre la forme d'une énorme araignée et le mal va utiliser ses organes génitaux et son ventre de femme pour se loger et se protéger ce qui déformera son corps et créera une sorte de cocon purulent englobant son ventre et son sexe.
Après avoir vaincu Marguerite sous sa seconde et dernière forme, on récupère sa lanterne et on progresse pour retrouver le bras, caché dans la chambre d'enfant prenant la forme d'un autel morbide avec un petit trône sur lequel se trouve le cadavre d'un enfant presque momifié, on arrache son bras en putréfaction et nous voilà avec un des éléments nécessaires pour fabriquer le remède.
Le passage dans la chambre d'enfant nous fait nous rendre compte à quel point Marguerite a considéré l'artefact dans sa folie comme l'objet d'un culte et également comme la progéniture qu'une mère va couver et protéger. On s'enfonce parmi les maisons de poupées, les peluches recouvertes de sang et de cette matière noire tentaculaire, les pièces suintantes de ténèbres devenant de plus en plus sombres, de plus en plus labyrinthiques jusqu'à découvrir cet autel, glauque et grinçant au possible nous faisant même hésiter à faire demi-tour tant le mal nous paralyse par sa présence dans l'atmosphère.
On a donc une peur liée à une sorte de champ lexical de la fécondité, de l'instinct maternel, de l'enfance, qui d'habitude rassure, associé à celui des rites sombres et maléfique, des insectes, du poisseux, de la folie, de la mort... Ce qui crée un malaise et une sorte de fascination repoussante. Je dirai que les inspirations pour ce niveau seraient plus dans des œuvres comme Le Labyrinthe de Pan de Guillermo Del Toro par exemple.
Le fils de Marguerite et Jack Baker est intéressant dans le sens où sa transformation est celle qui parait la moins évoluée de la famille, il reste encore le plus "humain" d'entre eux, cependant, toute sa psychologie est construite là-dessus, même s'il ne ressemble pas à un monstre, il incarne le parfait psychopathe de thriller (inspiré de films comme Seven de David Fincher, Saw de James Wan, The Cube de Vincenzo Natali ou encore du Joker de Batman) qui crée un puzzle et joue avec vos nerfs
en capturant Mia et sa soeur Zoé.
Plus vous avancez dans ce puzzle d’énigmes, plus vous vous rendez compte que cette humanité est en fait un leurre et que le mal a pris une forme extrêmement intelligente afin de réveiller le psychopathe qui sommeillait en lui. Il possède la brutalité qu'avait Jack Baker mais aussi cette fascination pour les énigmes présentes chez Marguerite Baker, ce qui lui donne une place logique en tant que fils dans cette famille. C'est lui qui est au cœur des rebondissements, il incarne l'aspect thriller angoissant de Resident Evil 7.
Pour conclure:
Points négatifs:
Points positifs:
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 24 févr. 2017
Critique lue 235 fois
le 29 janv. 2017
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