En terme de scénario, le jeu est reparti sur les mêmes lignes foireuses que ses aînés. Chaque RE voulant conserver une dose de mystère se termine SYSTÉMATIQUEMENT sur un cliffhanger ô combien putassier pour laisser le joueur en haleine et lui donner envie de jouer à l'épisode suivant. Là où dans RE7 l'intrigue se suffisait à elle même et fonctionnait comme un épisode indépendant, RE7 not a hero nous ramène à ces mille et unes intrigues jamais pleinement exploitées, à ces pages à peine ouvertes déjà refermées, à ces luttes entre organisations à peine esquissées, puisque que jamais ou presque deux épisodes consécutifs se font suite directement. A vouloir tellement demeurer dans le non dit et le caché, la série peut se targuer d'un nombre incroyable de zones d'ombres et d'explications contradictoires, c'est aussi bête que dans un comics ou un sitcom où les scénaristes changeraient sans arrêt. D'ailleurs depuis RE6 je me suis rendu compte que je ne supportais plus du tout Ada Wong puisqu'on s'est tellement amusé avec les années à en faire un personnage mystérieux qu'en définitive on ne comprend absolument que dalle à sa ligne de conduite. Surtout quand ses actions dans un jeu contredisent ce qu'elle a fait dans un autre et vice versa.
Ici, c'est le même bordel, on se retrouve avec un Lucas inutilement impliqué dans l'histoire et dont vainement on tente de faire le grand manitou, alors qu'il était bien plus crédible en tant que simple psychopathe doué en mécanique. Vouloir à tout prix rattacher un jeu proche d'un Massacre à la Tronçonneuse ou l'Exorciste avec ce grand méli mélo nanardesque qu'est Umbrella ne m'a guère convaincu, très clairement son implication me laisse plutôt sceptique.
De même que je ne suis pas convaincu qu'on nous ait encore refilé un Chris accompagné d'un groupe tout juste bon à se faire tuer de manière gore, phénomène largement éculé dans la série et dans les films d'horreur en général. C'est tellement du vu et revu, on aurait été tout seul pendant tout le jeu que ça aurait été du pareil au même, le cliché du PNJ chair à canon me semble un brin démodé. RE7 avait réussi à nous captiver avec trois fois rien de personnages, pas besoin de nullards transformés en steaks hachés pour créer une ambiance, au contraire j'ai trouvé ça d'un ringard...
D'un point de vue gameplay, c'est beaucoup plus bourrin que RE7, Chris croule sous les fusils mitrailleurs et grenades, mais est de toute façon tellement bon au corps à corps qu'il peut se débrouiller à coups de couteau et de poings. De fait on ne sent quasiment jamais menacé dans ce DLC. Même un super noob dans mon genre dans les jeux de flingues a pu terminer l'aventure relativement facilement et en un peu plus d'une heure. Avec quelques idées intéressantes (le masque à gaz, la vision nocturne,..) le jeu met clairement en avant l'une des grandes faiblesses de RE7 à savoir le bestiaire relativement peu fourni. Mais là où RE7 tentait une approche plus angoissante et plus survival horror en nous laissant le choix de nous battre ou de fuir chaque ennemi comme un dégonflé, là on se retrouve quasiment presque à chaque seconde à défourailler des repops interminables d'ennemis. Et vu la pauvreté du bestiaire, on s’ennuie vite à exterminer en boucle des ennemis déjà pauvres en terme de variété et de champs d'action. Clairement on a l'impression de faire toujours la même chose.
Bilan final: ça ne vaut pas l'Assignement Ada du Resident Evil 4, mais c'est gratuit et c'est vite fait. J'appelle ça du plus value dispensable, très clairement le DLC ne valait pas plus de 2 ou 3 euros tant tout n"y est que du réchauffé. M'enfin ça fait tout de même passer le temps