Resonance of Fate
7.3
Resonance of Fate

Jeu de Tri-Ace et Sega (2010PlayStation 3)

Bon, avant tout, si vous avez cliqué sur ma critique pour le plaisir de démonter un à un mes arguments, parce que vous considérez ce jeu comme GENIALISSIME-PAS-TOUCHE et parce que "Si taime pa sé ke ta pa conpri té tro vénér paskil et dur et ke tu peu pa test !!", est-il encore utile de préciser que je vous zutte ??!
...Non sérieux, chui désolée. Soyez sûres qu'ajouter un jeu aussi inaccessible à mes coups de coeur aurait grandement participé à ma réputation de super-geekette éclairée trop pas mainstream... Mais clairement, faire un jeu difficile et faire un bon jeu ça ne va pas toujours de pair. Pis le mainstream j'aime bien en fait. Owi jetez-moi des cailloux. Bref personnellement (j'insiste sur le "personnellement"), j'ai été déçue.


Commençons par les agréables surprises, celles qui m'ont poussée à l'essayer.

Et c'est la fraîcheur de l'univers qui s'impose de prime abord.
Loin de la fantasy qui colle aux RPGs, Resonance rend hommage aux fictions de Jules Verne avec un monde urbain crasseux à la FF7. Un environnement métallique, sans âme, dont le degré d'hygiène varie en fonction des étages, plus ou moins fortunés. Ainsi, plus vous descendrez dans les bas-fonds de Basel, moins les routes seront sûres. Et la progression se mérite, car se déplacer sur la carte du monde nécessite un degré d'attention inhabituellement élevé. ...Mais en fait, j'ai un peu la flemme de décortiquer cet aspect-là du jeu, pourtant c'est un point fort indiscutable.
Contre-argument : ha ben graphiquement parlant c'est inédit mais c'est aussi tout gris et flou avec un espèce de scintillement constant. On a bien compris que c'était dark, merci d'insister de manière aussi relou... et mine de rien on se lasse très vite des environnements. Parce qu'ils se répètent, parce qu'ils ne sont pas assez vastes, parce que c'est toujours le même foutu manoir où habitent les bourges chez qui vous allez prendre vos quêtes... Et je parle même pas du bestiaire anecdotique...

Mais ce qui fait tout le challenge du jeu, c'est sa prise de risque dans le gameplay, qui sort véritablement des sentiers battus. Foutredieu il reste encore des développeurs avec les CoJoNeS d'inventer des trucs ! Par contre, ravalez votre fierté et sortez votre manuel, parce que là le didacticiel assure le service minimum. Faut pas hésiter à aller sur les forums aussi, vous dis-je.
Direct, dîtes adieux à l'arme blanche car ici c'est Equilibrium et ses katas au tromblon. Aussi, après avec pigé grosso merdo comment customiser vos flingues -joyeux bordel- c'est parti pour la joute !
Et c'est donc un système de combat frais, dynamique mais souvent approximatif (là où gagner votre combat exigent souvent la précision) qui entre en scène. Car entre les chances de coup critique et l'angle d'attaque qui devient primordial sur les boss, vous n'aurez pas droit à l'erreur. ...D'ailleurs je vois pas pourquoi je parle des boss, vous mourrez aussi bien connement sur des ennemis bateau, soyez-en sûres. En cas d'échec (et ça fout les boules au bout de 20 minutes de baston contre un simple trash), retenter le combat sans passer par votre dernier point de sauvegarde vous coûtera des rubis (la monnaie du jeu). Et bien sur, plus vous serez loin dans le jeu plus ça coûtera cher ! Ne parlons même pas de ce que vous allez raquer si vous voulez, de synchro, recharger votre jauge héroïque, le truc indispensable pour lancer des attaques dignes de ce nom.
Et le stuff, parlons-en ! Vous aurez beau vous équiper d'un truc théoriquement adapté aux saletés qui vous barrent la route, les protection élémentaires et autres anti-altérations ne marchent jamais. Sortez vos gris-gris.
A prendre aussi en compte pour optimiser vos chances : les terminaux. Les activer vous conférera des effets de zones divers, à condition d'avoir d'abord apprivoisé toutes les subtilités de la navigation sur la map. Ca, c'est top. Mais si vous pensez que ça va vous mâcher le travail vous vous fourrez le doigt là où il faut pas. C'est pas plus mal, vous me direz, sauf que vous en deviendrez vite parano et vous sauvegarderez après chaque combat aléatoire !

Brr je sais plus sur quel pied danser avec tout ça. Les points positifs dissimulent tous du négatif en fait. Donc je ne suis absolument pas mon plan d'action ... basta, c'est pas grave.


...Mais au fait, Resonance of Fate ça parle de quoi ? Ben figurez-vous qu'après 1 mois de jeu je ne le sais toujours pas !! Le boîtier et la notice m'ont davantage appris que les petites cinématiques sans intérêt qui farcissent la progression.
Hélas oui, l'histoire est inexistante durant la première moitié du jeu, et 30h sans narration c'est LONG. C'est très frustrant d'enchaîner les cinématiques ultra énigmatiques. Alors en voulant jouer la carte du mystère, le scénario ne réussi qu'à devenir dispensable. ...Ce qui est très embêtant pour un RPG, jeu où l'immersion tient UN CHOUYAT à l'histoire....Non ? Je me suis arrêtée au chapitre 10 ou 11 je crois, pas loin de la fin. Bon ben l'avantage c'est que pour une fois, je rédige une critique sans spoilers. ^^°

Ensuite. Là où je me suis rappelée que c'était un jeu jap, c'est aux personnages. Chiants.
- Zéphyr, l'ado rebelle anorexique trop blasé d'la vie, toi t'as pas reçu assez de baffes mon petit,
- Leanne, gamine niaise et inutile, surtout en combats où, même avec 10 levels d'avance elle sera toujours moins effective que vos 2 autres persos,
- Et Vash, le vétéran au passé sombre. Le moins insupportable des 3 finalement.
Ils vous plaisent pas ? Ben tant pis pour vous, parce que y'a que 3 persos jouables. DTC.

Bon on va pas non plus accuser les développeurs de flemmite aigüe, car il y a du bon-sens quand-même : être averti des imminents changements de chapitre est très judicieux et permet au joueur de ne pas passer malencontreusement à côté des quêtes annexes. Par exemple.
La durée de vie aussi, qui doit beaucoup à la difficulté du titre, est énormissime. Aussi, si vous accrochez à ce jeu vous allez le rentabiliser bien comme il faut.
Et puis y'a de l'humour de-ci de-là, très japoniais hélas... On aime ou on aime pas. Mais pour moi, en fait, ça n'avait rien à foutre là. Bon ben c'est pas un point positif en fait, oubliez.


Je suis tout de même contente d'avoir pu essayer cet ovni vidéoludique. Sega et Tri-Ace ont démontré que tout n'a pas encore été fait dans le genre ; et, si la tentative est maladroite, elle a malgré tout le mérite d'exister.
JulieFtis
5
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le 3 janv. 2014

Modifiée

le 8 févr. 2014

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JulieFtis

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