Après un reboot qui a remis l’icône déchue des années 1990 au gout du jour, avec une direction artistique flamboyante neuve et un rythme de progression à la Uncharted (je tombe, je cris, je me relève en attendant la prochaine chute), nous étions en droit d’attendre du studio SquareEnix qu’il passe la vitesse supérieure pour nous offrir un jeu pleinement maitrisé, tout du moins qui gomme les défauts et les lenteurs du précédent opus.
Pas de bol, en plaçant l’action au cœur de la Sibérie, les développeurs ont eu peur d’attraper froid et se sont montrés frileux côté innovation.


Dès les premières minutes du jeu, on sent que le studio n’a pas voulu perdre les adeptes du premier opus en reprenant le même rythme de la trame narrative : une expédition dans un lieu pas franchement agréable, Lara qui se retrouve dès le début du jeu séparée de son équipe, qui doit apprendre à survivre seule notamment en passant par la confection d’un arc maison (que l’on pourra bien sur améliorer grâce un tas de choses à looter), tuer tout un tas d’ennemis (cette fois sans chichis, Lara s’est renforcée depuis la dernière fois !) avant de rentrer en contact avec une ancienne civilisation tout ça afin de retrouver un artefact garantissant l’immortalité.


Bref on l’aura compris le scénario, qui n’a jamais été la grande force des Tomb raider, ne brille ni par son originalité ni par son intérêt. Les flash-backs sont soporifiques et ne servent qu’à présenter le personnage du père (lui aussi sans intérêt) ; ils ne font en aucun cas avancer l’histoire ni ne permettent de mieux la comprendre. Lara tente maladroitement de nous faire comprendre qu’elle fait tout ceci en mémoire de feu son paternel, mais comme on se fout un peu de ce dernier on se fout également de ce que Lara peut raconter. Qui plus est la VF est plus que moyenne (mais oubliable ce qui est presque un bon point) tout comme les expressions et le visage de notre héroïne. Mais encore une fois est ce bien là l’intérêt d’un Tomb Raider ?


Car il est peut-être bon de le rappeler, avant de faire du pied à Nathan Drake de la série Uncharted, Lara était considérée avant tout comme une Indiana Jones au féminin. On est donc en droit d’attendre que notre héroïne distribue des bourre pifs à tire larigot, se sorte de situations compliquées avec panache et explore des tombeaux avec plein de serpents dedans. Mais comme il faut bien s’adapter à l’air de son temps, les développeurs ont préféré lorgner du côté de chez Naughty Dog : soit des dizaines de chutes que l’on voit venir à 10 kilomètres, qui font qu’on finit très vite par s’y habituer et ne plus ressentir aucun danger dans l’exploration. La faute aussi, aux QTE beaucoup trop présents (plus que le premier jeu) et un jeu qui nous prend bien trop souvent par la main. Vous vouliez aller à droite, vers cette grotte ou cette vieille bâtisse qui vous paraissait intéressant à explorer ? Impossible le jeu vous dit d’aller à gauche, là-bas ou il y a un gros halo de lumière et une icône qui clignote afin de bien vous faire comprendre que c’est par là qu’il faut aller. Pour une exploratrice, c’est quand même le comble d’être naviguer systématiquement en pilote automatique.


Pourtant à de très rares occasions (lors de l’exploration des tombeaux cachés) on retrouve quelques traces de l’ADN originel de la série : un tombeau à explorer avec à la clef un trésor et des énigmes qui limitent le recours à l’instinct de survie (l’instinct magique de Lara, activable à tout moment qui met en surbrillance tous les indices à l’écran) Sans parler de challenge avec une originalité folle, ces tombeaux ont le mérite de nous sortir de notre petit train-train quotidien.


Sinon, on avance donc en ligne droite en attendant la prochaine chute ou la prochaine cutscene qui fera avancer l’histoire vers son dénouement final (mais qui ne nous intéresse toujours pas)
Le rythme des combats sauve bien quelques meubles car les commandes répondent au doigt et à l’œil (à l’exception de certains sauts) et le gameplay à l’arc est assez intéressant dans son approche. Mais l’IA des ennemis est bête à manger du foin et les fusillades sont d’une mollesse sans égale. Même dans les niveaux de difficultés élevés, les ennemis ne sont plus un problème une fois quelques compétences activées


Le loot est toujours de la partie, sans quoi impossible d’améliorer les armes trouvées au fur et à mesure de la partie et permet également de trouver ici et là quelques trésors qui nous donneront des points d’XP. Mais là encore une fois atteint un certain niveau, plus vraiment besoin de s’embêter à upgrader tout notre attirail.


Ce nouveau numéro de Tomb raider ne fait donc rien de plus que transposer l’ensemble des éléments du premier opus dans les zones enneigées de la Sibérie. Impossible d’en vouloir totalement à SquareEnix quand on connait les enjeux économiques des jeux AAA actuels mais certains défauts auraient pu être corrigés afin de gommer cette impression de servir la même soupe qu’en 2013. Le jeu est en soit ni bon ni mauvais ; il ne laisse pas de souvenir impérissable (voire même pas de souvenir du tout) mais pourra satisfaire les fans de l’aventurière ou les mordus du genre action/aventure. En occaz’, à 20€ pas plus !

GG_corporate
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le 3 nov. 2017

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