Terrorisme Kawai

Si vous ne devez jouer qu'à un seul jeu de cette sympathique franchise trentenaire, c'est bien ce Saturn Bomberman. Il concentre en un seul opus tout ce que la série a proposé de meilleur au fil du temps, principalement les évolutions de gameplay apparues par petites touches successives dans les jeux précédents, sur NES, sur SNES ou encore sur Megadrive.

Saturn Bomberman fait le choix de conserver la 2D, un choix pertinent puisque la 3D, isométrique ou non, divisera et divise encore les joueurs. Si la bécane est loin d'être poussée dans ses derniers retranchements, il faut reconnaître que le graphisme général est très fin et fourmille de détails. Les environnements sont variés, solo comme multi, avec quelques décors originaux comme le Japon féodal ou le Far West, et le bestiaire est en grande partie inédit mais surtout très hétéroclite, chaque monstre étant bien souvent exclusif à son univers. Pour en terminer avec la partie visuelle, notons une "mise en scène" plutôt bien foutue, que ce soit les transitions entre les niveaux ou les petites cutscenes avant un combat de boss.

Niveau jouabilité, Saturn Bomberman trouve encore le moyen d'affiner un gameplay déjà très complet. Parmi les nouveautés les plus importantes, on accueille avec joie le retour des montures, qui peuvent désormais évoluer jusqu'à deux fois. À titre d'exemple, le dino vert pourra courir de plus en plus vite… Aux côtés des classiques power-ups de puissance, du glove, du gant de boxe, du roller, du kick ou de la saleté de tête de mort, citons la toute nouvelle marble bomb, que l'on peut balancer sur les opposants "à la hado-ken". Enfin, il peut arriver que certains décors soient plus intéractifs qu'à l'accoutumée, comme par exemple la possibilité d'allumer les mèches des canons dans le troisième monde…

Mais ce qui fait la renommée de ce Saturn Bomberman, c'est son contenu, archi-complet. Le mode story est d'une durée très convenable, une bonne quarantaine de niveaux à vue de nez, à la difficulté parfaitement calibrée et progressive, Et gâteau sur la cerise, il est jouable à 2 !! Ce qui n'est malheureusement pas le cas du mode master, qui s'apparente à un mode défi : on doit atteindre le sommet de la tour en vidant chacun des 20 étages la composant de ses ennemis, et le tout en temps limité. Avec, tous les 4 étages, un "maître" qui tentera de nous barrer la route qui nous sépare du boss final, le Dragon Bomber.

Vient enfin le cœur du jeu : le mode battle. Jouable jusqu'à 10, bien que dans ce cas, seule la première arène soit sélectionnable ; pour le reste, ce sera 8 joueurs maxi, et c'est déjà pas si mal… 8 environnements et leurs lots de pièges spécifiques sont jouables, mais surtout largement paramétrables : on peut constituer des équipes tout comme s'affronter en solo, activer ou non la mort subite ou le mad bomber (les joueurs éliminés reviennent pour foutre la merde parmi les survivants), ou encore le nombre de manches à gagner pour remporter le match. Et contrairement à la plupart des autres opus, on ne joue pas ce mode avec d'autres poseurs de bombes "exotiques" comme witch/monk/ninja bomberman, mais avec plusieurs héros issus d'autres franchises de Hudson soft, tels Master Higgins ou Bonk, pour ne citer que les plus connus…

En bref, on tient en Saturn Bomberman le bomberman ultime, à la limite de la perfection. Un gameplay toujours plus stratégique, un solo jouable à deux, un mode défi bien pensé (avec des ennemis totalement différents du mode story), un mode battle solide et complet… Si je ne mets pas la note maxi, c'est uniquement à cause des "méchants" de cet épisode, qui ont vraiment un charisme de moule à gauffres. Je sais bien que la série a toujours plus ou moins eu des antagonistes un brin débiles et un univers très largement niais, mais là c'est juste pas possible…