Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Spec Ops: The Line
7.4
Spec Ops: The Line

Jeu de Yager Development et 2K Games (2012 · PlayStation 3)

Le jeu vidéo de guerre que j'attendais. Chaque année sortent tous ces jeux où l'on tue pour le seul et unique plaisir de tuer, sans apporter de réelle réflexion. Et Spec Ops: The Line est arrivé tel un messie (j'exagère sans doute mais j'aimerais voir ce type d'expérience plus souvent).


Parlons d'abord des points négatifs: un gameplay un peu classique et l'affichage un peu fréquent d'aliasing. Voilà, c'est bouclé, maintenant, parlons-en en bien, The Line brille d'abord par une mise en scène tantôt étonnante, tantôt effrayante mais toujours pertinente. L'ambiance est quant à elle bien rendue, le simple fait d'installer l'histoire dans ce Dubaï décimé par les tempêtes de sable (fabuleuses séquences du jeu) s'avère original et dépaysant, mettant alors en avant la descente aux enfers de notre "héros". Mention à la bande-son excellente qui a su me rappeler le travail de Neil Young sur Dead Man, les morceaux rock sont quant à eux bien choisis et traduisent l'état du personnage.


Le jeu appartenant à une vieille franchise de jeu vidéo de guerre classique, ayant débuté sur PsOne renaît de ses cendres après dix longues années mais ayant finalement comme seul lien leur nom. The Line débute comme un jeu de guerre typique, personnages aux répliques bien senties, dézinguage, ... Cependant, au fur et à mesure que l'on avance dans le jeu, l'on se rend compte qu'il va plus loin que cela et se pose comme une véritable critique de la guerre, voire du jeu vidéo de guerre non réflexif, proposant une évolution des personnages défigurés physiquement et psychologiquement par le combat. Nous confrontant à des choix douteux (frapper des civils, abattre des innocents, ...), The Line va toujours plus loin dans ses réflexions et de par sa folie furieuse, arrive à nous dégoûter. Et c'est ni plus ni moins ce que j'attendais de ce jeu: me sentir mal à l'aise, me dégoûter moi-même de mes actes. Et rien que pour ça, il mérite une grande reconnaissance qui à mon avis ne lui pas encore été trop rendue car on ne peut que louer un studio qui décide d'outrepasser les autres industries pour nous pondre une véritable réflexion en terme de jeu de guerre.

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le 22 juin 2013

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