Suikoden I HD Remaster: Gate Rune War par LePouceduCoin

Cela faisait un bail que je voulais me frotter à cette série et dès que ce remaster a été annoncé, je l'ai de suite précommandé. Dans cette collection, le premier épisode est donc disponible en français pour la première fois et avec quelques ajustements permettant d'y jouer plus facilement en 2025 (notamment quelques améliorations graphiques et des petites aides bonus). A voir si cela me pousse à lire un jour le roman "Au bord de l'eau" duquel cette série s'inspire.

Voici ce que j'en retiens :

- l'histoire va droit au but avec quelques scènes assez dures et qui ne nous épargnent pas :

Mais c'est agréable d'avoir un ton assez mature. Les personnages secondaires ont une vraie plus-value, leur personnalité même si leurs histoires ne sont pas toutes aussi développées et logées à la même enseigne. Et parfois, leur sort est rapidement expédié, ce qui peut surprendre.

- c'est plutôt court pour du JRPG (je l'ai terminé en environ 17h) et surtout, je n'ai pas trop ressenti le besoin de farmer pour faire prendre de l'expérience à mes personnages (après, faut dire que cette version remastered propose de gagner plus d'argent et d'expérience en portant 2 orbes spéciales). C'est d'ailleurs bien vu car le jeu ne demande pas de farmer justement, étant donné que le niveau des personnages stagne au bout d'un moment

- Juste petite exception lors du combat contre Neclord où je suis rentré dans le château sans avoir une équipe prête au combat (notamment avec un soigneur disposant d'une orbe d'eau). Et si on est rentré, il n'est plus possible de ressortir pour pouvoir se staffer en conséquence. Du coup, faut reprendre une ancienne sauvegarde

- les combats se font par équipe de 6, ce qui est assez rare, et au tour par tour. Il faut composer 2 lignes avec ceux de front et ceux en retrait. Ils sont très simples car on a le choix entre attaquer, défendre, utiliser une magie ou un objet. J'ai bien aimé la synergie qui existe entre certains personnages qui donne accès à une nouvelle commande : Unir. Cela permet de réaliser des combinaisons qui font davantage de dégâts. Heureusement, on peut accélérer les combats (mais la musique accélère aussi dans ces cas-là). C'est très basique côté objet car il y a très peu d'altérations et la plupart du temps, on utilisera des médicaments pour se soigner

- on peut aussi fuir le combat, soudoyer l'ennemi (je n'ai jamais essayé), ou laisser le jeu en mode automatique (jamais testé non plus)

- pour la partie Magie, j'ai regretté le manque d'explications. Certes, on comprend qu'on doit équiper ses runes (dans des boutiques spécialisées seulement, ce que j'ai mis un peu de temps à saisir) mais c'est limité à une seule par personne et on ne connait pas les effets à l'avance. Je n'ai pas trop compris comment elles évoluaient non plus car ça repose sur un nombre d'utilisations et non sur des points de magie

- l'idée de regrouper ces 108 personnages est excellente, bien que je n'ai pas cherché à tous les obtenir. C'est vraiment LA très bonne idée du jeu.

Plus on avance dans ce recrutement, plus on perfectionne son château (auquel on peut attribuer un nom) et les compétences de chacun apporteront des avantages pendant les batailles. On obtient donc au fur et à mesure une aubergiste, des cuisiniers, des espions etc. Pour faire des à-côtés du jeu, on recrute également un peintre, un bibliothécaire par exemple et il faudra leur apporter des objets afin de compléter des sortes de quêtes annexes

- je n'ai pas trop accroché aux batailles qui reposent sur le jeu de pierre-feuille-ciseau. L'intérêt des personnages comme les ninjas ou autres permet d'étoffer un peu ce gameplay. A voir si ce système évolue un peu dans l'épisode 2 car il y a du potentiel et ça permet de varier le gameplay en apportant une touche de tactique

- il y a également une phase de duels, à base de joute verbale où il faut anticiper les attaques en fonction de ce que l'ennemi dit. Je n'ai pas trop accroché non plus car ce système repose sur la connaissance par cœur des répliques

- un des gros points noirs : la gestion de l'inventaire. C'est extrêmement fastidieux d'équiper les membres de son équipe et d'échanger des objets entre eux. On ne sait d'ailleurs pas si tel ou tel objet peut être équipé sur ce perso et voir s'il bénéficie de meilleures stats. C'est d'ailleurs sûrement la raison pour laquelle je n'ai pas cherché à tous les faire progresser et finalement, je suis resté toujours avec les mêmes membres pendant toute l'aventure

- un point qui m'a également un peu frustré : les déplacements dans le château. Certes, on a la possibilité de recruter un ingénieur pour construire un ascenseur mais il y a beaucoup de pièces et ce n'est que sur la fin que je connaissais bien le positionnement d'untel ou untel. Par contre, gros point positif : la possibilité de se téléporter rapidement (encore une fois, grâce à une recrue)

- j'ai parfois été un peu perdu, ce qui m'a valu de lire quelques passages de soluce. D'ailleurs, sans soluce, cela doit être très difficile de regrouper les 107 personnages en plus du héros que l'on incarne. Idem du côté des stats des personnages, des altérations d'état (parfois un seau sur la tête ou une sorte de chauve-souris)...un tutoriel aurait été le bienvenu dans ce remaster

- côté graphismes, rien à redire alors qu'à cette époque, la 3D était reine (avec notamment Final Fantasy VII), ce qui a peut-être éclipsé un peu ce Suikoden. Le pixel-art en 2D est très beau. C'est réussi, notamment chaque vignette des personnages. Le polissage moderne transforment par contre certains décors en fond de jeu mobile. Les écrans de chargement sont sympas

- la musique est assez redondante mais certains morceaux sont très réussis. On notera le cri des dragons tels un barrissement d'éléphant et surtout le morceau d'orgue dans le château de Neclord où on se rend compte au final que c'est lui-même qui joue

Au final, j'ai passé un bon moment. Certes, l'histoire est assez convenue mais l'idée de regrouper une armée de libération aux multiples compétences pour affronter le tyran est excellente. Et tout ceci dans une narration assez directe et sérieuse. Il y a un côté Games of Thrones avant l'heure avec ces conflits géopolitiques. Et le fait de recruter ces personnages sont tout autant de possibilités de personnalisation de son aventure via les combats. Et donc une forte rejouabilité.