(review sans spoil)



Les contes de....



aaah tales of....Licence phare de l'A-RPG depuis son épisode phantasia sortie en 1995 sur super famicon (réedité sur gba dans les années 2000 par chez nous), celle-ci n'est véritablement apparu chez nous que depuis tales of symphonia sorti en 2004 sur gamecube qui en son temps a su faire sensation auprès des rpgistes avec son ambiance très shonen nekketsu dans l'âme, son battle-system inspiré des jeux de versus fighting et ses "saynètes", petites discussions anodines entre les membres du groupe d'aventuriers tantôt humoristique que dramatique qui sont la feature typique de la licence.


Dés lors les autres opus de la saga n'ont pas connu le même succès par la suite, pas aidé par une disponibilité très limité en occident pour certains épisodes (legendia et abyss par exemple) malgré leurs qualités bien vantés par les fans du genre dont tales of vesperia qui reste encore à ce jour le meilleur épisode de la licence pour moi.


Passé tales of graces, on a pu constater une certaine routine, un certain classicisme qui semblait s'émaner de la saga depuis bien 8 ans avec des jeux recyclant le même moteur, avec une progression très similaire et le même chara-designer pour un résultat assez inégale selon les épisodes (j'ai beaucoup aimé xilia, beaucoup moins sa suite, zestiria m'a ennuyé profondément et berseria était très chouette pour moi malgré ses nombreuses imperfections)



Tales of se met à la page



Tales of arise apparait donc comme une aubaine pour redynamiser cette saga en perte de vitesse avec la promesse de marquer un tournant dans la franchise après une période 2013-2017 qui n'a pas vraiment fait l'unanimité chez les rpgistes et qui a, de surcroit, été gentiment ignoré par un public plus mainstream.


Arrivant tout de même 4 ans après Tales of berseria (les épisode sortant à un rythme régulier depuis grace) il met un point d'honneur à moderniser la licence avec un épisode qui se veut plus actuelle et accessible, d'une part en simplifiant certaines mécaniques de gameplay et d'autre part en mettant plus de billets sur la partie technique avec l'emploi du unreal engine pour exploiter vraiment les hardwares actuelles, remplaçant ainsi le moteur maison vieillissant de xilia.


On retrouve ici ce bon vieux battle-system très dynamique (bordélique diront certains) aux influences versus fighting avec ses artes agissant comme des coups spéciaux pouvant s'additionner aux combos, l'enjeu des combats sera de faire le combo le plus long possible pour achever affaiblir l'ennemi afin de le finir avec une frappe bonus spectaculaire avec la possibilité de switch de perso jouable à tout moment.


Les "stratégies" aussi qui permettent de paramétrer l'IA alliés pour lui donner des comportements bien spécifiques selon la tournure que prend l'affrontement ajoutent aussi une certaine profondeur dans le gameplay, vous évitant de spammer bêtement comme un débile face à des mobs retors, dans cet épisode il sera possible de les paramétrer à sa guise même si les presets proposés par le jeu sont à mon sens largement suffisant pour s'adapter à toutes les situations. (après gardez en tête que l'IA a tendance à parfois foncer comme un buffle sur l'ennemi de toute manière).


Chaque personnage à son charme et est sympathique à jouer quel que soit votre gameplay fétiche (dps, tank, sniper, mage) et évolue au fil du temps via un sphérier très simplifié façon MMORPG composé d'à 80 % de buffs, la personnalisation des personnages est ici réduite au minimum dans cet optique de s'adapter à un plus large public et cela se traduit aussi par des armes à forger qui s'accquière via des matériaux qu'il est difficile de louper si on prend bien le temps de s'investir dans l'exploration des différentes zones et dans les quêtes annexes pas toutes passionnantes mais aux reward intéressants (des nouvelles recettes, points de compétences et beaucoup d'argent ce qui n'est pas une sinécure vu le prix des items de soins)
La progression est mécanique, linéaire jusque dans le level-design (quoique vu les 1000 open-worlds nazes qu'on se mangent ces dernières années c'est pas plus mal :p) et pourrait ne pas satisfaire les joueurs les plus stratèges mais elle a le mérite d'être straight to the point pour pouvoir mieux se centrer sur l'action en soit.


Mais la feature qui fait la différence dans cet épisode c'est le système de "points de soins", une jauge universelle qui se vide à chaque arte de soins lancé, une feature à double tranchant car si elle permet de garder un rythme constant dans l'action pour consacrer la jauge JA à l'utilisation des artes de combats, elle finit par vite baisser en combat vu la difficulté globale de ceux-ci (on y reviendra) à tel point qu'on peux questionner son intérêt sur le long terme...



Beyond good and evil



Mais là où tales of arise a vraiment réussi à m'emporter c'est par son scénario qui fait preuve d'une maturité et d'une subtilité plus poussé que par le passé avec de vraies enjeux géopolitiques, des drames humains et une envie de se démarquer des clichés habituelles rongeant les autres épisodes de la licence.
Les différents protagonistes sont tous ici très impactant, disposent d'un background étoffé et intéressant et apportent tous leurs pierres à l'édifice à l'aventure à tel point qu'il s'agit du premier tales of où je ne trouve aucun personnages cringe et/ou inutile.


L'aventure baigne dans une ambiance sombre où les convictions des personnages en quête d'identité se heurtent à la réalité de la guerre, provoquant des moments d'émotions qui ont bien fonctionné chez moi, et le tout est cette fois-ci magnifié par une mise en scène plus grandiose participant au souffle épique de l'aventure.


Alors attention, on reste dans un synopsis classique "nekketsuesque" de populations opprimés se rebellant contre l'envahisseur mais avec une approche différente des autres épisodes et un ton moins édulcoré, moins manichéen et plus nuancé qui m'a fait un bien fou là où un tales of symphonia: dawn of the new world par exemple avait réussi à me faire cringer à de nombreuses reprises de par sa romance trop guimauve à mon goût.


Je ressors de l'aventure un peu nostalgique de quitter alphen, shionne, rinwell, dohalim, law et SURTOUT la belle kisara après plus de soixante d'heure d'un périple remplies d'émotions


magnifié par un final très solaire et feel-good que j'ai beaucoup aimé.


Mais alors....entre des combats jouissifs à souhait, des personnages attachants comme une bande de potes, un contenu annexe varié, un rythme maitrisé, une direction artistique de toute beauté et une technique enfin à la hauteur, Tales of arise serait-il le tales of parfait ? et bien malheureusement non et c'est fort dommage parc qu'on était pas passé loin pour moi...



La frustration est un art délicat



Si il y a bien une particularité qui ressort de cet épisode par rapport aux autres que j'ai pù jouer, c'est bien l'exigence toute particulière que vont demander les combats et la raison pour laquelle il n'est pas l'épisode que je recommanderais sans sourciller aux néophytes malgré ses mécaniques de gameplay plus simpliste et sa plastique aguicheuse.


En effet, on se rend compte assez vite dans l'aventure que arise est le genre de J-RPG à imposer un système de level scalling, à savoir un plafonnement du niveau de vos personnages par région de l'aventure pour l'adapter à celui des mobs que vous combattrez, empêchant le level up à foison comme solution pour passer sans difficulté un boss retors face à vos petits bras comme ça pouvait être le cas habituellement dans la saga (encore une fois je n'ai pas joué à tous les épisodes, merci aux fans de la licence de me rectifier en commentaire si jamais)


Si ce partis-pris d'équilibrage peut permettre de garder un certain challenge tout le long de l'aventure (jusqu'au post-game où le plafonnement au level 55 se débloque via un sympathique donjon bonus), il devient problématique lors de certains combats beaucoup plus corsé que la moyenne notamment durant la première moitié de l'aventure (que j'ai, à l'inverse de beaucoup de joueurs, trouvé plus difficile que la seconde moitié) où l'argent et les PS manquent terriblement dés lors que vous avez dépassé le mode normal; alors si l'habitué que je suis apprécie de devoir se triturer les méninges pour venir à bout d'un boss retors en affinant ses stratégies et en choisissant attentivement les bons artes (j'ai toujours trouvé les tales of trop simple d'ailleurs hormis certains boss), celui qui compte découvrir la licence avec arise ou le joueur peu habitué à de l'A-RPG risque de fortement déchanté si il ne fait pas preuve d'une certaine rigueur.


Dés lors le néophyte n'aura que deux solutions qui s'offriront à lui pour envisager une aventure "chill" et progresser sans chier du sang (en partant du principe qu'il n'y aura pas de changement de difficultés au cours du run) : jouer en mode "facile" et progresser sans challenge donc sans pouvoir bien exploiter le battle-system OU démarrer en normal en "pipant les dés" moyennant finance avec un boost d'xp et d'or pour ne pas être frustré par le level scalling, hors vous conviendrez aisément qu'on ne devrais normalement pas avoir ce genre de dilemme dans un jeu vidéo non ? (à moins que je ne sois officiellement devenu un "vieux con" de millenial ?allez savoir....)


Et que dire de ce donjon final ? beaucoup trop long et rébarbatif, il consiste en une série de couloirs remplies de mobs surpuissants (donc parfois des boss battus auparavant oui oui) que le jeu va parfois vous obliger à affronter pour progresser histoire de forcer bêtement la remise à niveau de vos persos, jusqu'à presque vous dégouter des combats du jeu en faisant fondre vos PS et vos objets de soins comme neige au soleil et l'on se rend ainsi compte à quel point certains combats s'éternisent pour rien et que les "mobs géants" du jeu ne sont en fait rien de plus que de vulgaires sac à pv....
Et de fait le plafonnement au lvl 55 à ce niveau du jeu devient une vrai tannée au vu de l'agressivité d'un boss final en 3 formes qui va vous demander un stock bien conséquent d'items de soin et une bonne dose de persévérance, de réflexes ET d'attentions.
Si j'aime le challenge dans le jeu vidéo, je trouve dommage qu'il soit ici dù à un manque d'équilibrage plutôt qu'a une vrai logique de progression.


Ce donjon de fin fait selon moi vraiment tâche au jeu au point d'empêcher ce tales of arise d'accéder au sacro-saint 9/10 à mes yeux....manque de temps dans le développement ? manque d'inspiration ? nul ne sait ce qui a pu pousser les développeurs à imaginer un niveau aussi pénible....



Verdict



Plus un aboutissement de la formule initié par tales of xilia en 2013 qu'une révolution de la licence, Tales of arise est un épisode surprenant et résolument plus moderne et actuelle que ses ainées des années 2010.


Si il n'est pas pour autant l'épisode qui mettra tout le monde d'accord, du genre à pouvoir "convertir" les détracteurs de la licence ou ceux qui n'en avaient cure de toute manière (ça reste "du tales of"), Tales of arise est à mes yeux l'un des épisodes les plus aboutis de la saga.


Une épopée carrée, ultra prenante et accessible que je retiens sans forcer comme LE J-RPG AAA de l'année mais avec néanmoins un arrière-goût amer en bouche en me disant qu'il aurait pu être un chef d'œuvre du genre sans quelques regrettables maladresses...
Une évolution encourageante pour la suite de la licence cela dit.


Ma note est de 8/10


Ce que j'ai aimé



  • Un scénario prenant, plus mature et moins manichéen que par le passé

  • Un casting de personnages principaux ultra attachants et débordant de classe

  • Un écrin graphique bien plus séduisant qu'avant

  • Une bande-son de sakuraba classique certes, mais plus envoutante que d'habitude je trouve

  • Un gameplay très dynamique et intelligemment conçu, mon préféré de la saga

  • Une grande diversité d'ambiance via les différentes régions de dhana

  • De beaux moments de mise en scène

  • Beaucoup de contenu annexe

  • Post-game très complet

  • La narration des saynètes façon "bd"


Ce que je n'ai pas aimé



  • Un dernier donjon complètement foireux qui montre les limites du jeu dans son ensemble

  • L'équilibrage très étrange de la difficulté avec des pics qui n'ont pas de sens par moment

  • Des micro-transactions dans un RPG solo, "sah quel plaisir".....

  • Un système de PS qui peut diviser

  • Un Bestiaire peu varié (ma foi si ça peut éviter un crunch des employés...)

_Akiletour_

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10

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