Tales of Berseria
7.2
Tales of Berseria

Jeu de Tri-Crescendo et Bandai Namco Games (2016PlayStation 4)

Une vengeance personnelle à la hauteur d'un bon Tales of

Après un Zestiria très douteux pour les fans et quelques épisodes sur PS3, la série avait besoin de refaire surface. C’est pourquoi Bandai Namco a décidé de continuer sa série phare de RPG, Tales of, avec une autre équipe au sein de Tri Crescendo, après les réceptions critiques très moyennes de Tales of Zestiria.
Ainsi est né Tales of Berseria, dernier épisode à sortir sur la PS3 au Japon, mais porté sur le Vieux Continent pour la PS4 en 2016. Alors, bonne surprise ou encore un épisode anecdotique ?


Se déroulant dans le grand Royaume de Midgand, Tales of Berseria va nous faire suivre les aventures de Velvet Crowe, jeune femme au passé difficile ayant déjà perdu sa sœur, Celica. Vivant actuellement dans le village d’Aball avec son beau frère Arthur et son petit frère Laphicet, Velvet tente de lutter tant bien que mal pour survivre dans un monde infesté de démons.


Jusqu’au terrible jour où la vie de Velvet va prendre un autre tournant : Lors d’une Nuit Ecarlate, elle assiste à un rituel sacrificiel mené par Arthur, qui n’hésite pas à sacrifier Laphicet, pour atteindre son objectif mystérieux. Impuissante et choquée, Velvet va se transformer en démon et se fera enfermer pendant trois longues années dans une prison de haute sécurité.


Consumée par la haine et complètement indifférente au monde transformé pendant les 3 ans de son incarcération, Velvet n’aura qu’un seul but : S'échapper et venger Laphicet en éliminant Arthur, qui a trahi sa famille pour ses intérêts personnels.
Sur le scenario, Berseria part d’un postulat archi vu et revu. Mais j’ai trouvé celui-ci et la mise en scène intéressants, déjà grâce à un univers plus mature et moins niais que la plupart des Tales of, et aussi grâce à une galerie de personnages attachant et qui évoluent bien au fil de l’avancée de l’histoire.


Bien sur, Velvet est une anti héroine qui aura fait couler de l’encre parmi les fans, à commencer par sa tenue très provocatrice, son attitude complètement indifférente et au fait qu’elle répétera bien souvent qu’elle veut tuer Arthur, pendant les 10 premières heures.


Personnellement, je trouve ces changements bienvenus et en accord avec ce que voulait faire Tri Crescendo via Berseria : Une quête de vengeance où le personnage principal est indifférent à tout, cynique, se fiche éperdument des autres, et n’est pas animée par le bien ou le mal. Juste une quête personnelle, peu importe les moyens employés pour y parvenir et si elle doit détruire tout Midgand voire sacrifier des gens, pour cela.
En globalité, l’histoire de Berseria se tient, est intéressante à suivre et les événements passeront par toutes les émotions, avec des personnages hauts en couleur dans le groupe de Velvet.


Pour le gameplay, nous nous retrouvons devant un Action RPG tout ce qu’il y’a de plus classique, y compris dans les Tales of : Explorer un monde connecté en plusieurs zones afin de faire avancer l’histoire, combattre des ennemis, discuter avec les PNJ, faire des quêtes secondaires, s’équiper et upgrader ses armes, vêtements etc


Pour la partie combat, Berseria a opté pour quelques changements. Toujours en combat en arène et temps réel, les déplacements sont cette fois entièrement libres (façon Kingdom Hearts) et non plus sur un axe 2D comme dans un Symphonia pour combattre un monstre, avec un lock ou non aussi. La particularité du système de combat de Berseria viendra des Jauges d’Âmes.


Effectivement, pour attaquer un ennemi, il vous faudra d’abord choisir vos propres combos dans le menu des Artes. Ces derniers consomment une jauge d’Âme à chaque coup porté à l’ennemi. Voyez cela comme une jauge d’endurance, car si vous n’avez plus d’âmes, impossible de faire des dégâts aux ennemis et vous serez aussi largement plus vulnérable.


De ce fait, il faudra attendre que la jauge se recharge et enchaîner pas mal de fois, les ennemis pour briser leurs âmes afin de les étourdir. Ce faisant, vous regagnerez une âme dans votre jauge.

A noter que vous disposez également de capacités spéciales propres à chaque perso en appuyant sur R2 (Par exemple, le mode Thérion de Velvet, la rendant largement plus forte au prix de vos PV), ou d’un « Ultra » en appuyant sur L2, une fois une jauge remplie au niveau 3 et que vous avez enchaîné un mob


Bref, déstabilisant au début et avec pas mal d’informations à emmagasiner, j’ai trouvé au final le système de combat bien fichu, sans compter la personnalisation complète des Artes pour vos personnages, afin de pouvoir s’adapter aux ennemis, plus ou moins vulnérables aux différents types d'Artes.


Le gameplay est au final classique mais efficace, doté d’un système de combat intéressant, qui se montrera très profond sur le long terme. Surtout si vous jouez dans les difficultés supérieures, là où les ennemis ne feront pas de cadeaux et il faudra choisir les bons Artes selon leurs faiblesses pour espérer s’en sortir contre eux.


Pour la réalisation graphique, Berseria est très inégal. Dernier épisode de la génération PS3, il utilise un moteur graphique à la traîne depuis les Xillia, voire Graces F.
Il accuse donc sérieusement le poids des années en terme de level design, textures et grandes zones qui sont parfois très vides avec du popping. Ajoutons à cela des animations assez moyennes, malgré une bonne modélisation des personnages.


Après rien d’alarmant non plus car heureusement le trait cell shading propre à la série fonctionne bien, laisse paraître de belles couleurs, un bon chara design, avec les fameuses saynètes entre les différents personnages via leur portrait (bien que cela peut faire assez désuet pour un jeu de 2016).


Mention spéciale par contre aux séquences réalisées en animé qui sont magnifiques, comme l’introduction du jeu, ou les quelques cinématiques en animé, qui jalonneront ça et là pendant les événements importants de l’aventure. Un élément typique de la série depuis Symphonia.


Dommage par contre que la version PS4 de Berseria ne soit qu’un portage brut de la version PS3 japonaise. Elle a au moins le bon goût de tourner en 1080P 60FPS constant avec des loadings quasi instantanés. Encore heureux me direz vous, pour une PS4, et vous aurez raison !


Côté bande sonore, c’est bon sans être marquant. A la musique, nous retrouvons toujours Motoi Sakuraba, compositeur depuis de la série Tales of, des Golden Sun, mais qui s’est fait reconnaitre maintenant aussi pour ses compositions excellentes sur la saga des Dark Souls (Thème de Sif le Loup Gris ou thème du combat contre Ornstein & Smough rpz) de From Software.


Pour ses musiques sur Berseria, c’est pas mal mais il n y a quasi aucune musique qui va vous transcender au point de l’écouter en dehors du jeu. Néanmoins, la musique sait s’appliquer quand il le faut selon les événements du scenario. Pas grand-chose à dire sur les bruitages, et les doublages, au choix en anglais ou japonais, sont bons. J’ai fait le jeu en japonais personnellement, et j’ai trouvé les voix bien en accord avec leur personnage, dont les voix de Rokurou et Bienfu qui étaient bien sympas.


Question durée de vie, il vous faudra en moyenne entre 35 et 45h en difficulté normale pour voir la fin de l’aventure, en traînant un peu sur le contenu annexe, ou en partant à la chasse des Démons Code Rouge. Personnellement, j’ai mis 37h environ pour finir Tales of Berseria en prenant mon temps, et en faisant quelques activités secondaires sur le chemin.


Comptez évidemment bien plus si vous voulez voir absolument toutes les missions secondaires, mini jeux ou chasser tous les démons dans les zones sensibles.


Bilan des courses, Tales of Berseria ne prétend pas révolutionner la saga phare de Bandai Namco. Mais il est un épisode qui a rattrapé bon nombre d’erreurs de Zestiria (sans tout améliorer non plus), pour se montrer agréable à jouer du début à la fin, malgré des défauts évidents de retard de la série sur le level design ou un rythme en dent de scie.


Il n’empêche que j’ai beaucoup apprécié cette aventure en compagnie de Velvet et ses compagnons. Et c’est vraiment bien d’avoir un Tales of qui ose être un peu plus mature, quitte d’ailleurs à choquer certains fans, surtout pour son anti héroïne à la tenue très spéciale et au comportement complètement je menfoutisme, pour accomplir sa quête.


Bref, un épisode qui divisera toujours et qui ne fera peut être pas partie des meilleurs Tales of de la série. Mais à l’arrivée, c’est un épisode malgré tout solide qui peut valoir le coup d’être joué pour les fans de la série, ou alors pour une personne qui voudrait découvrir un Action RPG japonais qui n’est pas non plus trop difficile à prendre en main.


Nous verrons maintenant ce que nous réserve l'avenir avec Tales of Arise, annoncé récemment et qui promet d'après ses 1ers trailers, une réelle volonté de rehausser complètement la série. Espérons le !

NonoDudu31
8
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Créée

le 9 juil. 2019

Critique lue 555 fois

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NonoDudu31

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