Un morceau de flute près d'un point d'eau

Bon, me voilà lancé. Me ferait pas avoir, j'ai trouvé le manuel de l'époque sur l'internet, ça devrait rouler.
Que j'étais naïf...

The Legend of Zelda, premier d'une (très) grande saga du jeu vidéo. Un retour aux sources vers un genre insufflant une envie d'exploration à toute épreuve. L'envie de sortir un morceau de papier et de griffonner un plan à la va-vite afin de perdre le moins de temps possible. Du temps, voici quelque chose que l'on peut rapidement perdre dans ce jeu. Mais cela n'est pas quelque chose de négatif, car il semble ouvert à quelques erreurs de la part du joueur.

En effet, bien qu'il s'agisse d'un jeu de "l'ancienne époque", où mourir signifiait souvent retour à la case départ, TLoZ décide de laisser au joueur un nombre illimité de chance de réussir sa quête des 8 morceaux de triforce. A sa mort, il reviendra à la zone de départ avec tout son équipement, hormis sa vie qui sera restaurée à 3 coeurs seulement, indépendamment du nombre d'emplacements débloqués. Il ira même jusqu'à remettre le joueur à l'entrée du donjon plutôt qu'au début du jeu s'il meurt dans l'un de ceux-ci.

Les donjons, le coeur même du jeu, sont de plus en plus grands, et peuvent (en théorie) être parcourus dans plusieurs ordres différents. Dans chacun d'eux se trouvera un boss à vaincre afin de récupérer les morceaux de triforce, pour pouvoir se rendre dans le donjon/labyrinthe final, et vaincre le puissant Ganondorf.

Malgré sa "gentillesse", le jeu ne pardonne pas au niveau de ses mécaniques de gameplay. Certains ennemis sont particulièrement compliqués à battre (coucou les chevaliers noirs et les poulpes magiciens bleus), tandis que certains donjons et objets sont pratiquement impossibles à retrouver sans regarder sur Internet. TLoZ était ce qu'on appelle un "jeu à soluce", le genre de jeu où, pour le terminer sans devenir fou, il était vital de lire la notice, de pratiquer le bouche à oreille dans la cour de récréation, de se procurer des magazines de soluces, voir même d'appeler la hotline dédiée pour certains gros titres. Effectivement, Internet est un véritable sauveur pour celui qui se lancerait dans l'aventure aujourd'hui, mais j'ai été déçu de voir mes efforts de mapping réduit à néant quand j'ai compris qu'il était quasi nécessaire d'avoir une carte toute faite près de soi pour ne pas passer des mois sur le jeu à tenter de bomber chaque recoin ou brûler chaque arbre.

J'ai passé un bon moment sur ce premier Zelda, bien qu'il soit bien plus compliqué et tordu dans sa conception que je ne l'aurais imaginé au premier abord. Et la musique, un chef d'oeuvre.