Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

J'avais entendu parler de This is the Police par le biais d'un stream il y a quelques temps. Cela ressemblait beaucoup à un jeu de gestion qui avait l'air intéressant : devoir prendre des appels, décider si c'était une situation grave ou pas pour savoir qui envoyer, gérer nos équipes de policiers... tout cela donnait l'impression d'un jeu de gestion complexe, possédant plusieurs facettes intéressantes (crime, gestion d'équipe, enquêtes...). Lorsqu'on m'a offert le jeu, je me suis donc laissé tenter... et j'ai pu constater qu'effectivement, il s'agissait ici d'un jeu de gestion, mais ce fut une déception car la complexité et la variété du gameplay en sont restés à un stade clairement primitif.


Tout d'abord, le problème majeur du jeu selon moi est qu'il est beaucoup, beaucoup trop répétitif, sans évolution, et finit par en devenir ennuyeux.

On peut s'apercevoir à plusieurs moments que This is the Police s'est inspiré de Papers, Please (notamment avec la séquence du journal que l'on lit avant d'« aller au travail » qui est un copier-coller de ce dernier). Cependant, là ou Papers, Please a réussi et où This is the Police a échoué, c'est sur la variété de son gameplay. En effet, dans Papers, Please, jour après jour le gameplay s'enrichit et les conditions pour accepter ou refuser quelqu'un à la frontière deviennent de plus en plus complexes. Dans This is the Police, il n'y a pas vraiment de changement tout au long du jeu : la seule variation dans le gameplay, c'est le recrutement et licenciement d'agents, ainsi que quelques améliorations des stats, qui ne sont finalement que quantitatives et qu'on va souvent ne pas remarquer (l'amélioration du SWAT...). Tous les jours, c'est la même chose : il y a des coups de téléphone pour des interventions, on envoie un ou plusieurs agents sur les lieux, ils demandent éventuellement des renforts ou des conseils, et ça se finit soit bien soit mal. C'est tout. Le descriptif des interventions est lui-même très répétitif... mais j'y reviendrai.

Comme quelqu'un l'a souligné dans une autre critique, il y avait pourtant du potentiel pour de la variation du gameplay : pouvoir acheter du nouveau matériel ou des nouveaux véhicules, implémenter des commissariats annexes dans la ville... et rendre la ville un peu moins monotone, car tout ce que l'on voit, ce sont des cubes monotones qui sont censés représenter des bâtiments.


This is the Police a une trame narrative, qui s'intercale parfois entre deux jours de missions pour nous dérouler l'histoire de Jack Boyd, qui va mêler vie personnelle, corruption, relations publiques et politiques, ainsi que les dessous de la mafia. C'est peut-être le seul aspect vraiment intéressant du jeu selon moi : l'histoire est passionnante, d'autant plus que nous serons souvent amenés à faire des choix qui influencent potentiellement les actions et séquences futures.

Cela aurait été mieux si justement... il y avait eu plus de narration. Car en effet, à part au début du jeu où la narration est présente presque tous les jours, elle disparaît presque totalement après ce départ. On peut passer ainsi 15 ou 20 jours de service sans avoir une seule scène narrative entre deux journées. On clique sur « fin du service » alors qu'on s'est déjà un peu lassé de faire toujours les mêmes choses toute la journée... et puis on constate qu'une nouvelle journée recommence encore, et encore... tout ça à de nombreuses reprises.


Un autre problème de This is the Police est que le jeu manque un peu... d'âme. Il est trop « mécanique ».

Lorsqu'on commence une journée de travail, nous avons une vue sur tous les policiers de notre service, qui parfois vont demander de poser leur journée en nous donnant une excuse du type « je n'ai pas dormi de la nuit » ou « mon fils est malade ». Cependant, après quelques jours dans le jeu, on constate que les mêmes excuses reviennent... en cause, il n'y en a tout au plus qu'une quinzaine qui tournent en boucle. Il m'est même arrivé dans une même journée d'avoir deux employés qui me sortent la même excuse, à la lettre près ! Étant donné que l'on est censé passer « 180 jours » à diriger nos équipes, je pense que les développeurs auraient clairement dû en avoir implémenté plus, ou même implémenté de la variété (des circonstances qui changent de manière aléatoire). Cela aurait rendu le jeu beaucoup plus vivant.

Je parle ici des excuses, mais il y a aussi les descriptifs des interventions qui se ressemblent aussi énormément (même s'il y a tout de même un peu de changement, heureusement...). Je me rappelle d'une mission – celle-là m'étant resté particulièrement en travers de la gorge – où le descriptif de la mission était intéressant (si je me souviens bien, cela parlait d'une intervention dans une maison où on pensait qu'était séquestré quelqu'un). Je dis à mes agents de défoncer la porte... et un simple « Délinquant arrêté » s'affiche ! Je n'ai jamais su si, par exemple, la personne séquestrée était effectivement là, si elle allait bien, s'il y avait des complices... Tout cela semble ainsi très « robotisé » et participe, aussi, à la lassitude du jeu.


This is the Police est donc une déception. D'habitude, je peux apprécier et même être emballé par un jeu que des gens pourraient qualifier de « répétitif », à condition que le gameplay et l'histoire soient tout de même intéressants et variables. Mais en ce qui concerne This is the Police, cet aspect du gameplay n'a clairement pas assez été pris en compte par les développeurs, et finit par rendre le jeu inintéressant au bout d'une trentaine de jours. Dommage car si la narration était aussi là, elle m'aurait probablement motivé à aller jusqu'au bout... mais même si elle est plutôt bien réussie, elle reste très peu présente.

Ailothaen
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le 26 nov. 2020

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Ailothaen

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