Nous souviendrons-nous de Unpacking dans 10 ans ? Question malhonnête, on ne se souviendra de rien, car on joue bien trop en 2021 et 2022 risque d'être aussi occupée.
Unpacking parle de souvenirs, de changements, de progrès au travers un acte que nous traversons tous : le déménagement.
Amour du pixel, amour de l'isométrie. On déballe des cartons aux points de fuite qui ne se rencontrent jamais, et on range tout ce qu'ils contiennent dans le nouveau logement que nous occupons.
On lit entre les lignes des objets et des lieux, on comprend peu à peu qui nous sommes, qui nous devenons, quels sont nos rêves et les épreuves que nous traversons. C'est interessant, d'autant que le gros pixel au service de la narration met un filtre qui rend tout inintelligible. On devinera ce qu'est ce jeu, cette console, ce poster, plus qu'on ne lira la jaquette ou les écritures. Procédé très astucieux d'anonymisation qui rend possible de se projeter à un certain degré dans l'histoire.
Les pérégrinations du personnage au travers de ses objets est aussi maline. Le soin apporté au design sonore est à l'égal du soin graphique.
Alors pourquoi un 5 sur 10 ? Parce que d'un point de vue ludique, Unpacking est pénible. Arrivé dans un nouveau logement, passé les surprises et la compréhension de ce qu'il se passe, la boucle de gameplay qui consiste à ranger des objets dans des pièces, surtout quand celles ci se multiplient. Les emménagement, le déballage des cartons, ne se prête pas bien à un jeu.
Passée la surprise esthétique et les astuces narratives, il ne reste pas grand chose et on souffre d'ennui.