Urban Chaos
6.3
Urban Chaos

Jeu de Mucky Foot et Eidos Interactive (1999PlayStation)

Sorti initialement sur PC puis quelques mois après sur PlayStation, Urban chaos nous met dans le rôle de la policière D’arci Stern, toute nouvelle dans la brigade anti-gang de la police d’Union City. En plus de ce personnage duquel on notera qu’une héroïne noire n’est pas courant dans le jeu vidéo, on incarnera en plus dans certaines missions Roper, un flic vétéran un brin alcoolique ainsi que dans les missions bonus Mako, un membre du gang des Wildcats. Ces personnages n’ayant pas de grandes différences entre eux, si ce n’est que Roper ne peut pas courir.


Chaque mission nous lâche dans une partie de la ville d’Union City, dans lequel on pourra explorer librement pour y trouver maintes munitions pour nos armes ainsi que de trouver des power-ups qui permettront d’améliorer des aspects de nos personnages. La fiche du personnage, qui est la même pour tous, comprend :



  • La « force », qui augmente les dégâts infligés

  • Les « réflexes », qui vont diminuer le temps de réponse du personnage et permet de tirer avec plus de précision sur les ennemis.

  • La « constitution », qui permet d’augmenter la barre d’endurance et la vitesse de course.

  • La « résistance », qui améliore le niveau de santé du personnage


Ces améliorations serviront pour pouvoir progresser dans le jeu, il n’est pas nécessaire non plus de tous les trouver et le jeu ne nous y incite pas explicitement vu que la seule condition pour terminer le niveau est de réussir les objectifs proposés, c’est au joueur de faire l’effort de l’exploration.


Chose intéressante, il est possible de conduire des véhicules dans le jeu, mais c’est purement anecdotique et il n’est pas possible comme dans un GTA de piquer la caisse des automobilistes. On aura tôt fait de rester à pied puisqu’on va passer du temps à sauter de toits en toits pour trouver différents objets ou se rendre sur un objectif, et vu la vitesse de course de D’arci, c’est un peu inutile. De plus, la conduite est pas terrible niveau contrôle et sensation, ce qui fait un peu tâche à côté d’un Driver sorti la même année ou d’un Need for Speed.


Le système de combat basé sur le lock des ennemis est moyen. En effet, face à un groupe d’ennemis, le personnage va vite se perdre dans les combats au corps à corps et lorsqu’on veut par exemple passer les menottes à un wildcats à terre, l’imprécision fait qu’au lieu d’arrêter ce personnage, on change de cible au lieu de mettre aux arrêts le personnage à terre. Après vu que l’IA du jeu est un peu benêt comme celle d’un Assassin’s Creed, cela ne pose relativement pas de grands soucis. Quand on utilise une arme, la caméra se rapproche beaucoup trop du personnage, ce qui nous empêche d’avoir une bonne lisibilité de l’action. Si tout ça ne me pose aucun souci pour un joueur comme moi, d’un autre côté ceci pourrait rebuter l’envie de jouer de certain-e-s. Passer ces défauts, le combat à la mêlée se constitue d’une petite panoplie de mouvements, pour le plus basique des séries de coups de poings et de coups de pieds, dont les deux mouvements sont des actions séparées sur deux touches (une pour le poing et un autre pour le pied). On a droit aussi à un coup de pied qu’on peut donner dans 3 autres directions lors d’un combat (gauche, droite, arrière) avec plusieurs opposants, ce qui les fait renverser ; de donner un coup de genoux dans les bijoux, de faire un croche-patte, des tacles, de donner un grand coup de pied dans le bide de l’ennemi au sol et des prises pour mettre à terre ses opposants. L’impact des coups est bien rendu au niveau sonore et à l’écran avec cette barre de vie qui baisse en fonctions des coups portés, rendant les combats plaisants à faire malgré les petits défauts du système. Il est d'ailleurs intéressant à noter que le jeu nous laisse toujours le choix entre tuer les gangsters ou de les mettre en état d'arrestation, sauf pour les men in black qui n'ont pas voulu décidément rester dans la matrice.


Côté scénario, on ne peut pas dire que ça mérite l’oscar, les gentils flics contre les méchantes racailles (une bonne partie des ennemis ont l'air de skins sérieux) qui ont pour leader - ce qu’on découvre plus tard dans le jeu - le candidat à la mairie, Bane (Bah ouais pour jouer le jeu politique, un peu de corruption et mettre le désordre ne fait pas de mal). Ce fameux maire allant appeler des forces mystiques dans le but de donner lieu au jugement dernier au nouveau millénaire, le jeu nous rappelant alors bien qu’il a été développé à l’approche de l’année 2000. Pour celleux qui ne savent pas, comme les prophètes parlant de la fin du monde à l’aide du calendrier Maya et Nostradamus pour 2012, on a eu aussi droit aux prédicateurs de la fin des temps pour le nouveau millénaire. Bref, un scénario bien cliché et manichéen, avec sa dose de stéréotypes au niveau des personnages. Question dialogues, ceux avec D’arci Stern sont parfois teintés de sexisme, les criminels la traitant comme une poupée avec leurs « chéri » ou « ma belle », la palme revenant au méchant du jeu qui se permet de sortir une remarque comme quoi maintenant la police engage des femmes, sans oublier une petite blague des développeurs où le chef de police par la radio commet une bourde en appelant son agent par son prénom au lieu de dire « Agent Stern ».


Au niveau de la bande-originale, elle est ma foi sympa sans plus, le seul moment où le jeu nous sort de la torpeur musical est lors de la brève entrée dans le night-club avec une musique catchy 90’s pour mettre dans l’ambiance. Graphiquement, concernant la version PS1, ça a vachement vieilli avec cette distance d’affichage très courte (le fameux brouillard), ce qui nous empêche parfois de savoir où sont les ennemis malgré le radar et les personnages et textures sont un peu moins bien foutu par rapport à d’autres jeux de la même époque sur PS1, certainement une contrainte technique lié à l’adaptation du jeu PC sur la console de Sony. La version PC, à l’évidence, est bien meilleure de ce point de vue grâce aux effets graphiques supplémentaires et ses textures ayant une plus haute définition et bien plus détaillée.


Le plus grand défaut du jeu sont les bugs, il faut savoir que j’ai terminé le jeu sur la version PlayStation car je préférais jouais à la manette et le jeu est beaucoup trop vieux pour pouvoir jouer avec ma manette PS3 émulant un pad 360, du coup je ne saurais dire pour les autres versions du jeu. Le plus gros bug pour moi fut le niveau où on doit rechercher différents indices. En effet, les modèles des personnages clés pour progresser dans la mission n’ont pas pu spawn à l’écran, bloquant ma progression, rajouter à cela qu’on ne puisse pas sauvegarder en cours de partie, ça m’a passablement énervé, après plusieurs essais en recommençant la partie, il m'a fallut finalement relancer le jeu pour avoir une session correcte et en évitant soigneusement de faire certaines actions pour ne pas déclencher le bug. Autre chose et pas des moindres quand on sait que ce glitch peut mener au game over, c’est qu’une fois mis à terre un ennemi possédant une arme en main en faisant une prise et qu’ensuite on appuie sur la touche d’action tout de suite après pour l’arrêter, D’arci prendra l'arme et n'arrêtera pas le malotru comme on le voudrait, créant ainsi par la même occasion un bug qui fait relever l’ennemi instantanément et nous foutant des tatanes alors que notre personnage est abaissé, sans oublier que parfois le personnage ne répond pas du tout à nos input lors des combats. Ah oui et celui-là est beaucoup plus rare, on sait pas pourquoi, mais les flics et civils se mettent étrangement d’un coup à nous attaquer et il est impossible de se débarrasser d’eux puisque le jeu n’a pas considéré le personnage comme une menace.


Pour ce qui est de la durée de vie, elle est dans la moyenne, environ 8-10 heures si on prend le temps d’explorer la ville. On regrettera cependant qu’on n’a aucunement droit à un combat final contre un superbe boss et seulement à la place un truc naze qui est de détruire l’alimentation pour stopper le rituel. En sachant qu’on n’aura aucunement besoin d’avoir à croiser le maître des lieux. On sent vraiment le jeu qui a été rush, ce qui est confirmé par une recherche internet où on voit des niveaux qui ne sont pas présents et un multijoueur qui fut prévu en fouillant les fichiers du jeu.


Conclusion : On ne peut pas dire que le jeu soit vraiment indispensable vu qu’il a pris un coup de vieux et les défauts de la version PS1 ne viennent pas aider, mais il faut dire qu’un jeu d’action/plate-formes 3D avec une héroïne noire, ça ne cours pas les rues, bien qu’elle soit sexualisé. D'un autre côté, le jeu possède des combats au corps à corps plaisant et une bonne sonorité des armes, à défaut d’un manque de précision du gameplay, d’un système de lock pas toujours au point et des problèmes de caméra qu’on rencontre souvent dans les premiers jeux 3D. Le jeu n’a pas marqué l’histoire vu sa réception et l’attention qui lui a été donné, mais il est sympathique à faire, à moins que ne pouvez pas jouer à un jeu au scénario tenant sur un timbre poste et que le sexisme ordinaire du jeu vous rebute. Il n’empêche que malgré les défauts évoqués, on a envie étrangement de continuer à y jouer, ceci dit si vous avez les moyens d’y jouer correctement sur PC et qu’y jouer au clavier ne pose aucun soucis, allez-y, je ne recommande pas la versions PS1 sauf si vous avez envie de jouer à la manette, après il y a toujours la version Dreamcast, mais je ne sais point à quoi ressemble le portage. La licence a eu droit à une suite sur PS2 fait par les développeurs de la trilogie Batman Arkham, mais n’a rien à voir avec le jeu d’origine. Le studio de développement à l’origine de la licence, à savoir Mucky Foot, ayant disparu bien avant cette suite et le studio a connu une vie éphémère.

Snervan
6
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le 20 août 2016

Critique lue 1.2K fois

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