Toi tu vis, toi tu vis, toi tu crèves !

Vampyr est un jeu sorti il y a un petit moment, et dont les ventes ont été peu fructueuse, car j'ai pu l'acheter 20 euros dans un super marché seulement un an après sa sortie. Mais Dontnod, qui est bien connu pour le super Life is Strange m'avait interpellé en annonçant le développement d'un RPG se déroulant à Londres avec pour héros un docteur vampire. Maintenant que j'en suis venu à bout, voyons ce que donne cet audacieux projet.
Tout d'abord, je commencerais par parler de ce qui m'attirait le plus dans ce jeu : Le principe de choisir si l'on veut tuer ou non des citoyens de différents quartiers. Sur le papier, il était dit que chaque personnage que l'on tuerait aurait son importance dans le quartier et que sa disparition aurait ainsi donc des conséquences pour le reste de la population. Le pari est-il réussi ? Je trouve que oui, même si le manque de budget se ressent et que DontNod n'a pu aller au bout de ce que le studio aurait aimé faire. Mais malgré tout, j'ai pris un certain plaisir à découvrir chaque quartier. En effet, chaque quartier est vraiment composé de personnalité diverses et variés, qui possèdent chacunes des histoires et des secrets très inspirés. On peut découvrir un Rakesh Chedana qui s'occupe des morts de l’hôpital, ou un Mortimer Goswick dont on peut découvrir l'origine de sa blessure à la gorge ou encore un Corcoran Tippets qui est le genre de médecin à se tuer à la tâche au point de faire des erreurs médicales à cause de la fatigue. Voilà seulement trois personnalités parmi la petite dizaine du premier quartier, celui de Pembroke Hospital, sachant qu'il y en a 4 au total. On va ainsi passer des docks crasseux au quartier riche de West End en passant par la mystérieuse WhiteChapel en prenant à chaque fois plaisir à allé taper la discute avec chaque habitant pour apprendre à les connaitre, pour peu qu'on aime la lecture. Car si vous préférez allé taper des ennemis plutôt que de vous éterniser devant des dialogues, croyez moi que vous risquez de finir par vous impatienter. En tout cas, me concernant, j'ai vraiment apprécié de faire comme au jeu du loup-garou, lorsque l'on incarne l'une de ces créatures et que l'on choisit qui va mourir lors de chaque nuit. Je regardais le petit organigramme du quartier, et je me disais : Bon qui mérite le plus de mourir ? Sachant que rentre aussi en compte les maladies, le nombre d'expérience que l'on peut gagner et le niveau de charme nécessaire. On ne peut donc pas seulement décider sur les actes de chacun, et plusieurs critères rentre en compte, ce qui pour le coup donne une sensation de choix intéressante. Petit bonus que j'ai vraiment aimé : On entend la dernière pensée de chaque personnage juste avant de mourir, ce qui permet de nous détailler un peu comment fonctionnait cette personne, avec en plus un petit texte qui résume son histoire sur l'organigramme.
En revanche, le système "d'entourage" limite pas mal les choses, car seul les personnages liés a celui qui vient de mourir vont réagir à ce décès, allant même jusqu’à évoluer. Le problème c'est que certains sont isolés, n'ayant aucun entourage et que leur mort va rester dans une espèce d'indifférence total. Seul le niveau sanitaire du quartier va être affecté, et c'est bien dommage. Dans certains dialogues, des protagonistes peuvent dire quelques mots sur d'autres personnes qui ne sont pas forcément dans leurs entourages, et ce genre de choses permet de donné de la vie au quartier de la plus belle des manières. Quel dommage du coup que lors d'un décès, seule l'entourage (s'il y en a un) réagisse.
Parlons d'ailleurs de la barre sanitaire de chaque quartier. L'idée est plutôt bonne car en réalité vous devez assumer vos actes, le jeu ne vous permettant pas de charger une sauvegarde. Si la barre descend en-dessous de 50%, le quartier devient hostile et tout le monde est instantanément mort, l'épidémie prenant le dessus. Comment en arriver là ? Et bien il suffit d'avoir fait le mauvais choix sur le destin du pilier du quartier (ils sont 4, 1 par quartier et chacun fait partie intégrante du scénario, le choix de leur destin faisant partie de l'intrigue principal) et d'avoir fait un petit meurtre à côté au passage, et hop ! Le quartier est fichu, sans possibilité de revenir en arrière. A ce moment là vous avez deux choix qui s'offre à vous : Recommencer ou continuer en assumant jusqu'au bout... Il suffit d'ailleurs aussi de ne pas soigner les maladies des citoyens et au bout d'un moment la situation deviendra trop critique et le quartier deviendra hostile. Faites bien attention ! Même si cela est dur pour le joueur, je trouve l'idée audacieuse, car cela met vraiment la pression lorsque l'on doit faire un choix. Personnellement, j'ai recommencé le jeu après avoir choisi le destin de Dorothy Crane car le quartier a fini comme hostile. A ma deuxième partie, j'ai par contre fait bien attention.


Maintenant, nous allons parler de ce qui m'a vraiment agacé dans ce Vampyr. Et la première chose est l'absence total de voyage rapide. Bon dieu, mais pourquoi avoir fait ça Dontnod ? Les ennemis respawn en permanence et à chaque fois que vous souhaiterez changer de quartier, que ce soit pour aller soigner tout le monde avant d'aller dormir, faire les quêtes secondaires ou simplement suivre la quête principale, vous allez devoir vous retaper à chaque fois les mêmes ennemis qui ont bien sur leurs niveaux qui s'adapte au votre au fur et à mesure.
Et à la limite, sa aurait pu être moins dérangeant si le système de combat était top, mais non sa n'est pas le cas ! Le manque de budget se ressent précisément dans le gameplay de Vampyr. Il est répétitif au possible, il manque de fluidité et les ennemis sont TOUJOURS les mêmes. Il aurait fallu compter le nombre de Skals sauvage, de chasseur de Priwen ou d'Ekon renégat que j'ai combattu pour ce rendre compte à quel point cette boucle de gameplay est agaçante. Pourtant certains adversaires ont a classe, comme par exemple les Aumonier de Priwen et leur lumière divine ou encore les impressionnants Vulkod mais ont finit par tellement les croiser, que sa devient ultra-frustrant. Pourtant, en soi, l'arbre de compétence n'est pas si mauvais mais on passe malheureusement notre temps à faire les mêmes attaques.
Parlons maintenant du troisième et dernier point très agaçant : La stabilité sur PS4 ! Les temps de chargement sont nombreux et surtout très loooooong. Vous allez parfois passer une simple porte et BIM ! Temps de chargement interminable. Ou alors, vous serez en train de courir pour fuir un combat que vous avez déjà fait beaucoup trop de fois et hop ! La zone n'a pas eu le temps de charger, donc vous aurez subitement un blocage de l'image. Déjà que graphiquement et techniquement, on sent bien que Vampyr est un AA, mais alors avec cette stabilité, sa en devient compliqué...
Bon, il est temps de conclure. J'ai hésité entre 6 et 7/10, mais je vais rester sur un 6, car malgré son audace et ses qualités, les défauts sont beaucoup trop gros et viennent vraiment entacher l'expérience. A la fin du jeu, je n'ai plus eu envie de retourner dans les quartiers tellement j'avais la flemme de retrouver les ennemis qui seront sur mon chemin. Et puis même si le système d'étreinte et de quartier est bon, les personnages ont tous les mêmes mouvement lorsqu'ils parlent, et c'est ce manque de finition qui est dommage, car en ce qui concerne l'écriture des protagonistes, on est au top niveau ! Je vais donc allé tranquillement attendre Vampire : The Masquerade 2.

Créée

le 15 sept. 2019

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Wise Man

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