La PS Vita était une très belle machine, une proposition intelligente et audacieuse. Par contre, au niveau des jeux, ben ça n’était pas tip top. Alors y avait des killers apps mais disons que rien ne justifiait d’acheter ce qu’on pouvait trouver ailleurs en moins cher ou en plus accessible. Restait Uncharted Golden Abyss et celui qui nous intéresse ici, à savoir WipeOut 2048.


Acheter une console pour deux jeux, ça faisait vraiment suer. Alors quand la WipeOut Omega Collection est arrivée, c’était l’extase : trois WipeOut pour un petit prix, et une exclusivité de la Vita portée sur PS4. Banco ! Il faut savoir qu’après l’arrêt du PSN pendant un mois en 2011, Sony a eu la gentillesse de nous proposer deux jeux gratuitement parmi lesquels se trouvait WipeOut HD Fury. Et comme ce jeu en deux parties était un excellent épisode, retrouver les trois compagnes des derniers WipeOut en un seul titre, quelle extase !


Alors s’il est vrai que la grande force de la série réside tout à la fois dans la conduite, les tracés et la réalisation, les trois épisodes ne se valent pas forcément. Et comme ce sont des petits malinois chez Sony, et ben la collection se présente du moins bon au meilleur.


WipeOut 2048 propose des parcours parfois hasardeux, avec des raccourcis pénibles à prendre que les IA sont capables d’atteindre sans aucun problème alors que le joueur humainement composé ne parviendra à les arpenter qu’avec difficulté une fois sur deux. Sans compter que certaines épreuves donnent l’impression que l’IA est toute puissante et double avec une aisance par trop insolente. La difficulté est aléatoire mais aucune épreuve n’est insurmontable. Reste qu’un chrono finement maîtrisé devient une gratification en soi, et la zone de maîtrise n’est jamais très loin.


WipeOut HD offre des courses bien plus racées, bien plus accessibles, exemptes de raccourcis grotesques, proposant une progression extraordinaire pour peu qu’on choisisse d’obtenir toutes les médailles d’or. Et à partir de là, on rentre dans la vraie maîtrise de son véhicule : les préférences de contrôle des différents bolides permettent une grande variété dans la conduite, la fidélité à une marque particulière débloque des livrées et variantes du même véhicule, le tout pour maîtriser au poil son aérodyne. Cette « campagne » reste le mètre étalon de ce que se doit de proposer un épisode de la série.


Et puis après une douzaine d’heures, après s’être chauffé, après avoir commencé à maîtriser son sujet, arrive la perle, le joyau, le sommet de la collection, celui qui a posé son emprunte sur ce type de course, celui après lequel Fast Racing Neo et Redout essaient depuis plus de dix ans de renouer avec le génie : WipeOut HD Fury. La maîtrise des tracés, l’intensité des courses, la difficulté au cordeau, la tension qui s’installe lors des tournois, la puissance des impacts, la malice de l’IA, tout frôle le chef d’œuvre. Les tracés sont excellents, les modes de courses subliment ce qui a pu se faire par le passé, des variantes font leur apparition, et à part les véhicules et les musiques tout est nouveau. Enfin, s’il est possible de renouveler une recette déjà bien établie.


Alors que dire d’autre que cette collection est un must-have pour les amateurs de courses originales ? La conduite est tout en glisse et en suspension, la maîtrise ne s’acquiert qu’au bout d’un certain temps et le multi vient nous rappeler qu’il est indélicat de se croire le meilleur trop longtemps. La musique est incroyable, dans la longue lignée de ce qui se fait de mieux en électro, que ce soit nerveux, chill, funky, jazzy ou d’autres termes qui ne veulent rien dire mais que tout le monde comprend. Mais encore une fois, la série nous a servit cette recette pendant très longtemps, donc la maîtrise est forcément là. Quant à la partie visuelle, et bien il ne s’agit rien d’autre qu’un modèle de fluidité malgré la vitesse, les actions, les couleurs, sans compter la beauté du design général qui dépend forcément des goûts de chacun mais qui reste un exemple d’élégance, de sobriété et de futurisme classieux.


Une telle collection n’échappe pas au déséquilibre inhérent aux différences entre les titres mais il est vraiment dommage de passer à côté.

David_Toubiana
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le 19 juin 2020

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