Wolfenstein a toujours été mon péché mignon. Je ne compte plus les heures passées à l'époque sur Return to Castle Wolfenstein qui ne possédait pas encore totalement ce côté décalé apparu avec le reboot et The New Order.
Machine Games a décidé d'y aller de façon totalement décomplexée. On fait un jeu de Nazis, alors il y aura des Nazis. Des Nazis de base, des Nazis robots, des chiens Nazis, et de la Nazi bien enrobée. Quitte à pousser le bouchon, ajoutons même le Ku Klux Klan et Hitler.
Le décor est planté et, vu de l'extérieur, on pourrait se dire que le jeu est une véritable ode au 3ème Reich tant il y a de croix gammées au mètre carré. Pourtant, la véritable star du jeu n'est autre que Blasko le barjo, sorte de Bruce Willis sous stéroïdes accompagné de sa joyeuse bande de communistes hippies déjantés.
Car le propos de The New Colossus est avant tout de se défouler en proposant une aventure qui ne se prend jamais au sérieux. Et dès les premières minutes, on comprend que les Nazis n'auront pas le beau rôle, laissant s'effondrer toute tentative de polémique.
Le jeu se vit comme un véritable parcours de montagnes russes: quelques moments de calme, symbolisés par de la pseudo-infiltration, serviront de rampe de lancement à des phases de shoot menées à un rythme effréné. Très proche du fast FPS, ce Wolfenstein se veut jouissif, avec un arsenal, bien que convenu, diablement efficace. Outre le classique shotgun et assault rifle, nous aurons à disposition un lance-grenades, un fusil de "précision", un lanceur de rayon laser et l'indispensable lance-flammes. Chacune de ces armes pourra être améliorée, avec quelquefois une deuxième fonction activable.
Comme l'amour c'est toujours mieux à deux, vous pourrez prendre une arme dans chaque main pour encore plus de puissance et de destruction.
Vers le milieu de l'aventure et après un événement aussi inattendu que WTF, Blasko disposera même de nouvelles fonctionnalités liées à son exosquelette. Si ça ne changera pas fondamentalement le gameplay, ça aura le mérite de varier les plaisirs dans la pulvérisation des ennemis.
Les bases du gameplay sont posées. En résumé, on est face à du classique, mais diablement efficace. Le seul reproche que je puisse faire à ce stade est la relative répétitivité des situations, avec toujours plus ou moins le même schéma: passage par des décombres, arrivée dans un lieu ouvert avec deux chefs faisant office d'alarmes qu'il faudra éviter de déclencher, gang bang de sang puis cinématique.
Heureusement, le level design est à la hauteur, avec pas mal de verticalité. Seul le premier passage dans New York m'a un peu ennuyé, mais le reste est très bon (mentions spéciales à la Nouvelle-Orléans et au sous-marin).
Là où The New Colossus assure un max, c'est sur sa narration. Bethesda nous livre un jeu solo à l'ancienne, sans fioritures, sans lootbox ou autres ♥♥♥♥♥♥♥♥♥ communautaires. Nous avons une histoire complète et généreuse, d'une quinzaine d'heures, avec un soin de la mise en scène de tous les instants.
Difficile de parler du scénario sans spoiler, mais j'ai été happé par l'aventure du début à la fin, certaines scènes réussissant à me décrocher la mâchoire, à l'image de . Même la doute dernière scène, minimaliste en terme de gameplay, sonne juste, évitant l’écueil du bossfight final classique dans lequel il faut vider tous ses chargeurs.
Bémol toutefois pour l'un des derniers affrontement en arène en plein air, trop long et trop répétitif avec des ennemis spawnant de partout. Mais ça permet aussi d'assister ensuite à l'une des scènes les plus WTF du jeu:
Puisque il faut citer encore un passage marquant, j'ajouterai tout le passage
Vous l'aurez compris, j'ai dévoré ce New Colossus que je ne peux que recommander. Du vrai bon travail de passionnés de jeu vidéo, qui ont saisi l'essence de ce que doit être le plaisir ludique tout en n'oubliant pas de proposer une narration au top. C'est d'ailleurs cette narration qui donne l'identité au jeu.
Vous devez soutenir Bethesda qui est l'un des rares gros éditeurs à encore proposer du vrai jeu vidéo, sans map ouverte OSEF, sans politique de microtransactions flirtant avec le racket et avec un profond respect des codes du jeu solo.
Si vous le trouvez en promo, achetez-en deux pour offrir à un pote.