De biens petits vers pour un jeu tellement gigantesque

Worms ! Amusement modeste en solo, il révèle tout son potentiel de fun à 4 sur le même ordi entre fous rires et cris de rage, pendant que le copain (tente de) joue(r) son tour sous la pression implacable du chronomètre, de vos quolibets et de sa résistance à encaisser vos coups de coude, tous ces aléas dépendants de votre définition (toute personnelle) du fair-play.
Les promesses de vengeance sont légions courantes dans ce jeu, pape du multijoueurs d'avant internet.
Mais revenons un peu en arrière : On commence par personnaliser sa team, en en changeant le nom puis en renommant ses petits vers de terre. Un système d'identification bête et efficace rendant chaque perte terriblement cruelle et les menaces de représailles particulièrement crédibles.
Un sans faute dans le paramétrages des parties : mode tournoi, championnat, duel en plusieurs rounds, durée ou absence de chronomètre, restrictions sur les armes , les parachutages de bonus, le nombre de PV, tout est ajustable.
On lance la partie et on peut enfin s'affronter en fourbe ou de manière chevaleresque ( !) sur des cartes délirantes et destructibles, certaines thèmes changeant les règles comme Mars et sa gravité différente, ou encore les cartes verglacées rendant chaque pente très périlleuse en bord de mer..
4 vers par équipe avec un seul regret : On ne choisit pas par lequel on commence et l'ordre reste fixe tant que nos vermisseaux restent en vie.
La tâche est ardue tant les périls sont nombreux : mines vicieuses sur la map et éléments liquides ( eau et lave) mortels, mais tout cela n'est rien en comparaison de l'acharnement d'ennemis disposant d'un arsenal impressionnant pour tenter de vous exterminer : bombardement aérien, corps à corps, à distance, armes de jets et autres joyeusetés vicieuses (kamikazes, chalumeau etc..), sans compter les armes spéciales ( bananes, moutons..) : laissez votre côté sadique et /ou imaginatif prendre le dessus.
Même un ver mourant peut s'avérer dangereux, ce dernier se faisant sauter à la dynamite avant de voir une tombe prendre sa place, occasionnant des petits dégâts autour de lui pouvant entrainer de grandes conséquences voire des réaction en chaînes en cas d'agglutination de lombrics dans un petit périmètre.
De plus certaines armes sont influencées par le vent changeant et d'autres non ^^
Rajoutez la téléportation, la possibilité de creuser des galeries ( marteau-piqueur, chalumeau ) de placer des poutrelles pour franchir un obstacle ou juste espérer échapper à un bombardement aérien en la plaçant comme bouclier, de grappins pour franchir un obstacle ou de cordes pour descendre dans un gouffre particulièrement dangereux dans un temps limité, sans se casser la gueule ( ce qui met fin au tour de notre ver), avant de sortir une arme et d'essayer de faire le max de dégâts à sa cible (déjà ne pas la louper ^^), sachant que si elle survit on va déguster.
4 équipes : donc parfois des ententes de circonstances et des trahisons ce qui rajoute encore à l'ambiance fabuleuse.
Sinon, quelle joie, après des acrobaties périlleuses pour approcher une cible, de réussir à faire rouler une grenade ( si possible à fragmentation) dans un tunnel en pente douce où un worm ennemi croyait tranquillement être à l'abri.
De rejoindre un ver idéalement posé près d'une falaise et de mettre fin à ses jours, au choix en le poussant délicatement d'une pichenette humiliante ou plus sommairement de le faire chuter grâce au fusil à pompe dont le système à 2 coups nous laisse ensuite le temps de trouver un abri (oui c'est vraiment lâche ce type de comportement).
Quel stress, puis soulagement, quand notre ver séparé par un piton rocheux de son adversaire, voit ce dernier pressé par le chrono foirer son lancer de grenade ( pour quelques misérables degrés d'erreur) : Mou ha ha, la tête de mon pote, quand son Magnum, soit disant vétéran du Vietnam, s'est fait sauter le caisson en étant incapable de balancer correctement une bête grenade, j'en ris encore plus de vingt ans après.
De temps à autre, une caisse est parachutée au hasard sur la carte, le premier à l'atteindre obtenant un bonus aléatoire; déjà que les choix sont cornéliens en temps normal...
On parle, on radote mais la fin de partie est proche, il reste quelques survivants, certains ont gardé des coups spéciaux en réserve, mais le jeu décide de rajouter un peu de piment en laissant UN seul point de vie à chaque lombric : la moindre chute, le moindre éclat, le moindre dommage collatéral et c'est la fin...
Bref des mécanismes de jeu parfait, un potentiel d'amusement illimité pour peu que l'on joue avec des amis dans la même pièce, à conditions de na pas avoir peur de les perdre :D

Sur l'aspect technique, le jeu était superbe pour l'époque, parfaitement lisible, les vers dotés d'animations et d'expressions sonores hilarantes suivant leurs actes et leurs morts et les bruitages étaient au poil : ce jeu est un chef d'œuvre de l'Amiga.

PS : Jamais re-testé sur pc et très très déçu par la version ps one avec ses graphismes grossiers .

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le 12 juin 2012

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aldosavage

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