12 claviéristes du rock
Un groupe de rock, c'est obligatoirement une basse, une batterie, une guitare, une voix... Et après ?
Une deuxième guitare, si vous voulez. Mais juste après, vient le clavier. Sans être incontournable, cet instrument - qui regroupe en réalité pléthore d'instruments différents - est ...
12 morceaux
créée il y a environ 10 ans · modifiée il y a 30 joursChild in Time
10 min.
Morceau de Deep Purple
Annotation :
Que serait Deep Purple sans Jon Lord et son orgue Hammond ? Sur le chef d'oeuvre "Child in Time", le claviériste nous éblouit d'une introduction et d'un solo magistraux, où c'est lui qui mène la barque. Sa présence sur le chant déchirant de Ian Gillan et au milieu des prouesses guitaristes de Ritchie Blackmore est tout aussi indispensable dans la dramaturgie du morceau.
"Child in Time" est un véritable cas d'école de l'utilisation de l'orgue Hammond, clavier star des années 1970. Avec ses innombrables possibilités de modulations grâce à ses 9 tirettes harmoniques et ses effets incorporés (vibrato, chorus, percussion...), l'orgue Hammond peut se montrer doux et mélodieux, discret et lugubre, ou encore épique et tourbillonnant.
Unhappy Girl
02 min.
Morceau de The Doors
Annotation :
Ray Manzarek est presque aussi important que Jim Morrison. Pas seulement parce que c'est lui qui a été le moteur de la fondation des Doors, mais aussi parce que ses mélodies d'orgue virevoltantes - un Vox Continental, au son cristallin - accompagnées de piano électrique Fender Rhodes constituent un ingrédient fondamental de l'alchimie psyché du groupe. L'introduction de "Light My Fire" est mythique, mais nous choisissons d'illustrer cette liste avec la moins connue "Unhappy Girl" où le son de Manzarek est tout aussi beau et limpide.
Summer ’68 (1970)
Summer '68
05 min. Sortie : 1970 (France). Pop rock
Morceau de Pink Floyd
Annotation :
Rick Wright est un génie qui joue un rôle clé dès les débuts de Pink Floyd, contribuant à la richesse du son du groupe par sa sensibilité, sa connaissance du jazz et du classique, ainsi que sa maîtrise de toutes sortes de claviers. A ses débuts, période Syd Barrett, il a une affinité particulière pour l'orgue Farfisa - fabriqué en Italie - dont le son sec et un peu nasillard s'accorde bien avec le style psychédélique et décalé du groupe. Il utilise aussi pas mal l'orgue Hammond, dont le son plus rond et mélodieux supplantera petit à petit le Farfisa à partir de 1970.
Sortie cette année-là, "Summer '68" est une perle de l'album Atom Heart Waters où l'essentiel est de Rick Wright : la composition, le chant, l'orgue Hammond, et bien sûr la trépidante partie de piano. Un peu plus tard, à partir de Dark Side of the Moon, Rick Wright commencera à utiliser d'autres types de claviers : synthétiseur analogique VCS3 (utilisé pour la première fois sur "On the Run"), ARP String Ensemble (les nappes orchestrales de "Shine on You Crazy Diamonds" et "Have a Cigar"), ou encore le Minimoog (l'inoubliable solo de "Shine on You crazy Diamond", partie VI).
Hoedown (1972)
Hoedown (Taken From Rodeo)
04 min. Sortie : 6 juillet 1972 (France).
Morceau de Emerson, Lake & Palmer
Annotation :
S'il y a bien un claviériste qui a donné ses lettres de noblesses au synthétiseur Moog, c'est Keith Emerson. Il découvre ce bijou technologique lors d'une démonstration de Robert Moog en 1969 et est l'un des premiers musiciens à se le procurer. Très polyvalent, le Moog est un synthétiseur analogique dont les réglages peuvent donner un son ufologique et avant-gardiste. C'est une bête de 250 kilos que Keith Emerson trimballait tout le temps sur scène.
Keith Emerson fait du Moog et de l'orgue Hammond des instruments capables de rivaliser avec la guitare en tant qu'instruments lead. C'est ce qui explique que, contrairement aux trois claviéristes précédents, il est la figure centrale de son groupe. Sur le superbe album Trilogy, il joue de l'orgue Hammond, du Moog et du piano. On peut entendre ses influences classiques lorsqu'il intègre une "fugue" au beau milieu du morceau de bravoure "The Endless Enigma". Dans une ambiance honky-tonk, "Hoedown" est aussi une bonne démonstration de sa virtuosité.
Close to the Edge: The Solid Time of Change / Total Mass Retain / I Get Up I Get Down / Seasons of Man (2003)
Close to the Edge: I. The Solid Time of Change / II. Total Mass Retain / III. I Get Up I Get Down / IV. Seasons of Man
18 min. Sortie : 26 août 2003 (France). Pop rock
Morceau de Yes
Annotation :
Ayant participé aux albums Fragile et Close to the Edge, Rick Wakeman est le claviériste le plus emblématique de Yes. Sur "Close to the Edge", il joue de tout : piano électrique, clavecin, orgue Hammond, mellotron, Moog... et orgue de l'église St Giles Cripplegate ! Ah, c'est donc ça la messe lugubre de 13:05 à 14:00 ? Mais ce n'est pas tout, le génial Wakeman a aussi mis ses talents au service de différents artistes de glam rock, dont David Bowie pour les albums Space Oddity et Hunky Dory. Le piano mélancolique de "Life on Mars", c'est lui !
Firth of Fifth
09 min.
Morceau de Genesis
Annotation :
Encore un claviériste de formation classique dans un groupe de rock progressif. Tony Banks est le seul, avec le bassiste Mike Rutherford, à avoir fait partie de Genesis tout au long de l'aventure. Pour être convaincu de son talent, il suffit d'écouter l'introduction au piano de "Firth of Fifth". Mais ce n'est pas tout, car le bougre a réussi à dompter à la perfection l'ARP Pro Soloist, qui a la particularité d'être un synthétiseur monophonique (un seul son à la fois). C'est avec cet instrument atypique qu'il joue les longs solo de "The Cinema Show" et "Firth of Fifth" sur l'incroyable Selling England By the Pound. Tony Banks a également tendance à habiller les trames sonores de Mellotron lors de la grande période de Genesis entre 1971 et 1976. Accessoirement, il a aussi composé certains morceaux de Genesis, dont l'excellent "A Trick of the Tail".
The Raven
05 min.
Morceau de The Stranglers
Annotation :
Lorsque Hugh Cornwell, Jean-Jacques Burnel et Jet Black recrutent Dave Greenfield, tout est en place pour faire des Stranglers l'un des meilleurs groupes de post-punk. Sur leur premier album Rattus Norvegicus, son orgue Hammond est très présent et apporte un côté à la fois sautillant et un peu gothique. Il utilise également des pianos électriques qui ajoutent de la netteté et du tranchant.
Dès l'album suivant, Dave Greenfield ajoute à son arsenal les synthétiseurs polyphoniques, dont l'usage sera à son apogée sur l'album The Raven. Le titre éponyme est drivé par l'ARP Odyssey, le premier synthétiseur analogique duophonique de l'époque (capable de jouer deux notes à la fois). Ce morceau est un exemple frappant de la façon dont les claviers de Dave Greenfield peuvent amener une mélodie principale et de l'épaisseur de fond dans un même morceau.
Au tournant des années 1980, le claviériste des Stranglers ne loupera pas non plus le coche, intégrant judicieusement les claviers numériques pour transformer le son des Stranglers sans trop dénaturer l'esprit du groupe - écouter les sonorités new wave de "The European Female" par exemple. Le clavecin baroque du hit "Golden Brown" mérite également une mention spéciale.
The Logical Song (1999)
The Logical Song
04 min. Sortie : 7 décembre 1999 (France). Pop rock
Morceau de Supertramp
Annotation :
Même si Roger Hodgson maîtrisait aussi très bien les claviers, Rick Davies reste le claviériste le plus emblématique de Supertramp. Il s'est illustré notamment dans l'utilisation du Fender Rhodes, un piano électrique qui a été créé dans les années 1940 puis largement utilisé dans le jazz, le funk et le rock, apprécié pour son timbre percussif en mode "staccato". Sur un morceau comme "The Logical Song", le Fender Rhodes apporte cette touche brillante, sautillante et chaleureuse qui fait toute la saveur de l'alchimie Supertramp. Rick Davies joue aussi de l'orgue sur le deuxième couplet et des nappes de synthétiseurs sur les refrains.
Thick as a Brick, Part 1 (1972)
Thick as a Brick, Part 1
22 min. Sortie : 10 mai 1972 (France). Hard/metal
Morceau de Jethro Tull
Annotation :
L'album Thick as a Brick est le fruit d'une osmose entre plusieurs musiciens passionnés. A son écoute, on se demande parfois qui de Ian Anderson ou John Evan est le patron. On ne compte pas les ingrédients formidables que ce dernier apporte, à l'occasion d'un solo d'orgue (partie 1, de 3:48 à 4:07), d'une mélodie joyeuse pour accompagner le chant (partie 1, de 17:31 à 18:19) ou d'une séance de questions/réponses avec la flûte d'Anderson (partie 2, de 17:52 à 18:04). Que ses mains tripotent un piano, un clavecin ou un orgue Hammond, il est là tout au long des 43 minutes 46 - et accessoirement de 1970 à 1980 chez Jethro Tull.
Nights in White Satin (long version)
07 min.
Morceau de The Moody Blues
Annotation :
Membre fondateur des Moody Blues, Mike Pinder marque l'histoire du rock par sa maîtrise du mellotron. Cet instrument à bandes magnétiques a été inventé en 1962 en reprenant le principe du chamberlin, créé par Harry Chamberlin en 1948. L'idée de l'utiliser sera reprise notamment par les Beatles pour "Strawberry Fields Forever" en 1967 et par King Crimson pour leur premier album en 1969.
Jusqu'à l'apparition des premiers synthétiseurs polyphoniques au milieu des années 1970, le mellotron n'a guère d'équivalent pour envelopper une mélodie et faire planer l'auditeur, comme on peut le constater à l'écoute de la merveille de pop orchestrale qu'est "Nights in White Satin".
Amateur Hour (1990)
Amateur Hour
03 min. Sortie : 1990 (France).
Morceau de Sparks
Annotation :
Fondateurs d'un groupe de glam rock assez théâtral et expressif, les frères Mael se partagent les tâches : Russel chante , Ron écrit les chansons et joue du synthé. Il faut voir Ron Mael sur scène, avec sa petite moustache, ses cheveux gominés et ses numéros burlesques lorsqu'il abandonne un moment la posture raide derrière son clavier. A part ça, ses parties sont plutôt joyeuses et sautillantes, comme sur le refrain d'"Amateur Hour". Le piano électrique Fender Rhodes apporte un groove percussif et enjoué tandis qu'un orgue contribue à l'habillage sonore.
I Want You (She’s So Heavy) (1969)
I Want You (She's So Heavy)
07 min. Sortie : 1 octobre 1969 (France). Hard/metal, Pop rock
Morceau de The Beatles
Annotation :
Vous vous demandez peut-être ce qu'une chanson des Beatles fait ici alors qu'aucun des 4 fabuleux ne s'est spécialisé dans les claviers. Il faut savoir que l'orgue Hammond, sur "I Want You (She's So Heavy)" et d'autres morceaux comme "Something" et "Let It Be", est joué par l'un des nombreux candidats au titre de "cinquième Beatles" : Billy Preston. Avant de collaborer avec les Beatles, cet enfant prodige a joué des claviers pour Nat King Cole, Sam Cooke et Little Richard. Un temps, John Lennon envisageait de l'inclure sérieusement dans le groupe.


