2017 Lectures

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Une héroïne qu'on adore détester, qui se fait engueuler à plusieurs reprises quand justement on a envie de lui mettre des baffes, et qui en prend plein la tronche dans les derniers chapitres avant de réaliser qu'elle ne désire pas tant que ça ce qu'elle croyait désirer, qu'elle n'a rien compris aux gens qui l'entourent, et qu'elle est passée à un cheveu d'une vie fade et pleine de regrets. Emma, c'est Jane Austen qui se fait plaisir, qui laisse de côté les filles courageuses, lucides et méritantes pour une fille à papa gâtée et arrogante qu'Austen malmène gentiment le temps que celle-ci grandisse un peu.

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Je reste et resterai à jamais admirative des gens qui écrivent "avec un scalpel", une précision d'horloger suisse et qui, avec peu de mots, créent une oeuvre tellement nette, tellement vive que les images se fixent dans la rétine et le cerveau, et vous reviennent, des mois, des années plus tard, avec la même acuité. Les chansons de Brel en sont un exemple. L'investigation sur la scène de crime de McNulty et Bunk dans The Wire (S1, ép.4) en est un autre. Et l'écriture de Giono dans ce court roman est du même ordre. Tu l'auras compris, de premier ordre, comme on dit.

Au début, tu as un peu peur de te farcir un équivalent littéraire d'un téléfilm terroir sur France 3. Et puis cette ambiance froide, cet hiver infini, cette neige qui crisse et ces taches rouges, "Frédéric II" piste un homme, et pof, tu es dedans. Aucune fioriture, tu sens la morsure du froid et tu remontes ton col, on est à la soixantième page de ton Folio et tu ne lâcheras plus le livre.

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Chouette chouette chouette !! (ça c'est de la critique bien rédigée)

EDIT 2021 : Franchement le plus enthousiasmant de la saga

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Je me retiens tellement d'y mettre 9 !! Mais que cette lecture est belle et fait du bien ! Que c'est joliment fait, quelle tendresse, quelle douceur effectivement Clémentine Beauvais a pour ses personnages! Je suis emballée, je laisse mijoter et si le soufflé ne redescend pas, je vais l'acheter et critique pour de vrai :)

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Attirée par le projet, enthousiasmée par le résultat. Isabelle Monnin le répète à plusieurs reprises dans le livre, "toutes les vies méritent d'être racontées", que ce soit de manière fictive ou documentaire. Je ne sais pas encore ce qui touche le plus, le roman, mmh je ne pense pas, son journal d'écriture, avec tout ce qu'elle donne d'elle-même dans ce projet, ou l'enquête, étrangement assez haletante. Une expérience littéraire assez fascinante en soi, sur le réel et l'imaginaire qui se coupent et se recoupent, sur l'intime et l'étranger, l'anodin et l'extraordinaire, le quelconque et le beau, et ces vies, imaginées, reconstituées et écrites, et dont pourtant on sent tout ce qu'elles ont d'éphémère.

La dernière partie du projet, musicale, est moindre, mais reste cependant très intéressante dans l'illustration qu'en fait Alex Beaupain (que j'aime bien, voire même beaucoup). C'est étonnant de voir les voix qu'il donne aux personnages d'Isabelle Monnin, les images retenues pour créer le texte de la chanson, et faire rentrer dans cet univers musical.
Brillant.

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C'est vraiment, vraiment très bien écrit, avec des personnages sensationnels comme Roberta Muldoon, Helen et Jenny Fields, de sacrées belles pages sur le féminisme, le sexisme, on sent que le mec y a réfléchi. Et un superbe roman sur le roman, sur l'écriture, l'imaginaire, et ce que c'est d'être romancier.

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Merci Rob Sheffield pour m'avoir fait découvrir plein de nouveaux groupes. Moins brillant que High Fidelity de Hornby, mais plus véridique.

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Très belle lecture. Très emballée. Très envie de lire la suite.

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J'ai un problème avec les auteurs russes. C'est super bien écrit et pourtant ça coince pour moi. (tu la connaissais pas, hein, cette version-là du tube de Plastic Bertand ?)

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Bon. Christelle Dabos envoie toujours autant du lourd, mais on reste un peu plus sur sa fin dans ce tome-ci. Est-ce que ça m'empêchera de lire le 4 ? Certainement pas !

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J'aime Brady Udall depuis "Edgar Mint". Ses personnages bizarres, ses histoires complexes, et toujours énormément de tendresse. Je recommande.

Annotation :

J'aime les gros pavés de plus de 1000 pages. J'aime les notes de bas de page. J'aime les auteurs qui prennent le temps d'installer leur intrigue, leurs personnages, j'aime les allers-retours entre les différentes quêtes des héros. J'adore les romans d'aventures feuilletonnesques. J'aime quand tout un univers fait sens, soudain, page 967.

Mais "Jonathan Strange et Mr Norrell", sans être dénué de qualités, est juste un livre un peu trop long, un peu trop lent, un peu en-dessous de ce qu'il veut être et ce qu'il raconte. La balade est longue, mais pas déplaisante. Soyez prévenus.