2024

Annotation :

Comme à chaque fois, l'impression que Nabokov titille mon attention et aiguise mon acuité, que la ludicité de ses textes induit une lecture plus fine. Dans Feu Pâle, j'ai retrouvé cette même ludicité intertextuelle, découverte dans l'Infinie Comédie et la Maison des Feuilles, le plaisir de la construction physique d'un récit, où le geste du poignet - passer d'un vers à une annotation - participe à cette étrange enquête.

Annotation :

Après quelques incursions dans l'autofiction, avec pour dernière lecture Liminal de Tannahill qui m'avait semblé assez fade, Taipei résonne autrement. Le procès d'écriture est simple - tout ce qui sort de l'appréhension de la réalité du narrateur sort du roman, on aperçoit parfois quelques têtes bouger dans le coin de notre vision - mais précis et juste dans sa restitution d'un égo travaillé par l'anxiété et dont drogues et fantaisies artistiques sont un support de connexion au monde.

Annotation :

Voilà deux semaines qu'il erre dans la maison sans que je le parcoure à nouveau, je ne le finirai pas je crois. 200 pages lues dans un agacement relativement constant et l'espoir d'un twist qui donnerait sens à tout ça ont eues raison de ma patience. Les prémisses de la chose n'aident pas : un personnage artiste raté qui, parce qu'il n'est plus poète et écrit dans son journal intime, permet à l'auteur une justification constante vis-à-vis de l'enthousiasme constant qu'il a à plonger dans une certaine misanthropie stylisée. Je me suis d'ailleurs souvent demandé à quel point l'ironie guidait le rapport qu'il entretient à son personnage principal : constamment présente (cela me semblerait assez injuste et lâche pour un ouvrage si long) ou jamais vraiment (son adhésion à cet homme pompeux, toujours prêt à imager la solitude et la misère dans laquelle il vit à un point que c'en devient suspicieux, ne me semblerait pas beaucoup plus désirable).