Cover 2024. Ses films. Mon avis. Macron. La routine.

2024. Ses films. Mon avis. Macron. La routine.

2024 on s'approche sérieusement du fascisme en France ahah^^

Liste de

27 films

créee il y a 5 mois · modifiée il y a 6 jours

Los Delincuentes
7
1.

Los Delincuentes (2023)

3 h 09 min. Sortie : 27 mars 2024 (France). Comédie dramatique

Film de Rodrigo Moreno

GISMO-PROD a mis 8/10.

Annotation :

Que se passe-t-il en Argentine ?
On a bien vu avec "Trenque Lauquen" et El Pampero Ciné qu'une poignée de cinéastes, acteurs, producteurs étaient entrain de prendre le maquis. Et "Los Delincuentes" est une confirmation de ce phénomène et plus encore puisqu'il ne sort pas vraiment de l'esprit des artisans d'El Pampero. Le film de Moreno en adopte pourtant la volonté de récit picaresque, de brouillage machinal des genres, le temps long et un rapport altéré au monde capitaliste. Dans "Los Delincuentes" un important réseau de rimes (visuelles) et d'anagrames (nominatifs et narratifs) forment un espèce de récit en strates circulaires qui tournent autours de deux personnages qui se croisent, se dirigent et opèrent à propos d'une somme d'argent, qui (idée anticapitaliste fondamentale), ne se trouvera bientôt plus au centre de rien (à commencer par le récit). L'idée de "Los Delincuentes" et d'opérer un pur tour de passe-passe entre un film de braquage (facile et étrange, contradiction à l'académisme du genre) et un film-temps presque Borgesien qui va s'articuler autours des logiques internes de la poésie; tel qu'on le comprend dans la scène où Moran lit le texte "la obsecion del espacio" qui agit comme un espace-temps singulier. Titre programmatique en soit, car c'est une toute autre richesse et une toute autre révolution que celle de voler de l'argent à sa banque pour finir sa vie, que propose comme horizon le film. C'est un horizon spatial immense, calme (dont la captation est médiatisée par le film) et résolument libertaire. Celui où se retrouve ceux qui veulent reprendre en main leur temps. Celui où se retrouvent les poètes, les cinéastes et ceux qui se sont soulevés.

La Zone d’intérêt
7.2
2.

La Zone d’intérêt (2023)

The Zone of Interest

1 h 45 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Drame, Historique, Guerre

Film de Jonathan Glazer

GISMO-PROD a mis 8/10.

Annotation :

"Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est difficile, lorsqu’on entreprend un film sur un tel sujet (les camps de concentration), de ne pas se poser certaines questions préalables ; mais tout se passe comme si, par incohérence, sottise ou lâcheté, Pontecorvo avait résolument négligé de se les poser." écrivait Rivette dans le très fameux et fondamental "de l'abjection".
D'abord il faut noter une chose : Glazer s'est posé ces questions. Glazer par un certain nombre de tentatives stylistiques et esthétiques a essayé d'apporter sa pierre à l'édifice mémoriel de la Shoah. A mon sens il fait un certain nombres d'erreurs, use d'effets qui contredisent la tentative extrêmement mesurée, digne et pour autant imprégnée d'une atmosphère (sonore notamment) d'épouvante et de réalisme. Pourtant parce qu'il ne contourne pas, ne renvoi pas au flou de l'arrière plan le génocide, ne manipule pas la mémoire, les lieux et les victimes, donne en voir un film monté, filmé et organisé pour donner une image sensible à la "banalité du mal" d'Harendt... alors je suis convaincu, car je décide de faire confiance à mes émotions face à la radicalité du film, d'avoir assister à un jalon cinématographique sur le sujet et une expansion du débat qu'il porte intrinsèquement.

Le mal n'existe pas
7
3.

Le mal n'existe pas (2023)

Aku wa sonzai shinai

1 h 46 min. Sortie : 10 avril 2024. Drame

Film de Ryusuke Hamaguchi

GISMO-PROD a mis 8/10.

Annotation :

Événement incontournable que ce nouvel opus d'Hamaguchi, quasi tombé du ciel comme on le sait puisque né d'une commande de mise en image musicale d'une partition d'Ishibashi, qui a donné un film pour révolutionner ce qu'on croyait savoir de son cinéma. Fondamentalement attaché à la ville et à la parole, son esthétique s'en trouve en premier lieu contredite par un quotidien rural lent et précis, la parole (et la ville) reviens plus après en la personne de ces promoteurs déplacés, déclassés qui vont devenir témoin de la vie dans la nature et la forêt dans un tournant narratif propre à Hamaguchi. L'étonnante organicité qui définissait sa narration résonne ici aussi dans le traitement de la forêt et de la musique (qui fonctionnent de pair) qui révèle proprement la part refoulé du film (et du sujet du film). Une part qui echappe à la logique dialectique ville/nature, business/villageois pour mettre à jour l'étrangeté métaphysique de la forêt (se traduisant en cinéma par une part quasi fantastique) et la relation qu'entretient avec la petite fille, personnage flottant, hors de l'image-action, qui passe son temps à apparaître et disparaître et finira par recouvrir le film de son absence jusqu'au dévoilement nocturne (donc en négatif) de ce qu'est aussi la forêt et la nature : un endroit où l'action de l'homme n'a décidemment pas prise. De quoi nous laisser ébahis. La marque d'un authentique génie contemporain.

Film annonce du film qui n'existera jamais : « Drôles de Guerres »
7.2
4.

Film annonce du film qui n'existera jamais : « Drôles de Guerres » (2023)

20 min. Sortie : 8 mai 2024 (France).

Court-métrage de Jean-Luc Godard

GISMO-PROD a mis 8/10.

Annotation :

"Film annonce" car il est un film sur un film qui n'existe pas est, tout à la fois : une méthode, un travail préparatoire, un aperçu du film inexistant et un document sur l'absence de son auteur. "Film annonce" est donc bien un film. Et même un aboutissement dans la recherche esthétique Godardienne sur le langage et sa révolution. Dans ce film composé essentiellement de collages physiques et d'extraits cinématographiques (de "Notre Musique"), les mots existent mais sont couplés aux images, aux sons, aux traits de pinceaux et de feutres dans un montage d'idées et de plans qui a autant avoir avec le diaporama que la littérature mais dont chaque éléments relève de la "couleur" d'une composition picturale plus ample (le film). En tout instant le geste du cinéaste est prégnant et pourtant intensément absent car le film à faire est confiné à l'immobilité. "Film annonce" est aussi l'adaptation d'un livre, "Faux Passeports" de Charles Plisnier, que Godard présente comme une série de portraits de militants communistes rencontrés par l'auteur; par là il tend un aperçu de son dispositif : retracer ses films, par ses lieux de tournages au regard d'aujourd'hui. "Drôles de Guerres", le film qui n'existera jamais, laisse entrapercevoir le caractère éminemment radical de son entreprise (Godard disait préparer un film sur les Gilets Jaunes) et le "Film annonce" est construit sur des moments révolutionnaires (par effets de superposition on retient : mai 68, la chute de l'union soviétique, la lutte de libération de la Palestine). Le dispositif filmique qui étend l'accès à une nouvelle forme langagière qui ne soit plus "que du cinéma" se couple parfaitement avec ces réflexions historiques sur les formes révolutionnaires. C'est en ce sens que le film semble une étape majeure dans l'"Adieu au langage" et malheureusement par la perte du cinéaste et le non-film qu'il présente : son aboutissement. On note dans son caractère non-fini, silencieux et immobile un calme que l'on avait pas vu dans ses derniers films. C'est car l'esprit du spectateur est non seulement appelé à déchiffrer la langue en herméneuticiens mais aussi à lui apporter sa propre création ("Drôles de Guerres" devient un film intérieur au spectateur); « C’est votre affaire, et non la mienne, de régner sur l’absence » peut-on y lire. Finalement et à bien des niveaux "Film annonce" est bel et bien un film, c'est aussi deux films, c'est aussi une exposition, un livre, un pamphlet et un testament... c'est en somme bien d

May December
6.5
5.

May December (2023)

1 h 57 min. Sortie : 24 janvier 2024 (France). Comédie dramatique

Film de Todd Haynes

GISMO-PROD a mis 7/10.

Annotation :

Si le nouveau Todd Haynes traite assez directement de jeu de miroirs, c'est bien sûr de miroirs aux alouettes. De constants miroirs déformant qui prennent place dans les bonnes petites banlieues bourgeoise américaine, filmées avec un parfum suranné qui fleure bon les romances télefilmiques, soulignés par moults effets sonores appuyés sur la BO (que les spectateurs français associerons vite aux faits-divers télévisuels). On essaye de nous faire croire à une romance en effet, celle consommée depuis 25 ans d'une femme de 36 et d'un homme de 13 ans. Les vrais-faux moments de tensions nous mettent sur une piste, celle d'un mal insidieux, d'un non-dit originel, en un mot d'un trauma. La mauvaise fiction semble s'articuler sur ce trauma basique comme marécage sur lequel est construit une famille. Mais ces moments de tensions jurent quelque peu, un travelling avant et une musique tonitruante simplement car "il n'y a pas assez de hot-dogs" ? Et le film avance, les deux impériales figures féminines se confondent. Des secrets se dévoilent mais sont-ils même vrais ? La mise en scène flottante montre un malsanité à l'œuvre. Et tout ceci nous faisait oublier la question primordiale. Revenir à la relation initiale. Questionner la thématique du consentement et de la pédophilie. Le film en tire une conclusion volontairement décevante. Les recherches de l'actrice ne serviront au fond qu'une nouvelle fiction putassière et fantasmatique. La vie des gens restera bien planquée derrière le miroir déformant. Et avec les questions les plus graves auxquelles personne ne répondra. Déroutant.

Civil War
7.1
6.

Civil War (2024)

1 h 49 min. Sortie : 17 avril 2024 (France). Action, Thriller

Film de Alex Garland

GISMO-PROD a mis 7/10.

Annotation :

On ne l'aurait pas prédit. Vraiment pas surtout au vu de sa bande-annonce mensongère, mais Garland vient de signer ici une œuvre tout à fait sensationnelle sur un récit qui est double : d'une part l'argument uchronique (ou utopique c'est encore à voir) de la chute des USA dans une seconde guerre de Sécession et le récit d'un échantillon représentatif de journalistes (le film essaye en tout cas d'être représentatif). Sur le récit géo-politique le film ne fait que marquer des points. Il faut souligner la finesse avec laquelle cette guerre déjà bien installée dans le film, prend forme par une caractérisation précise des factions et des remous politiques qui ont menés à la sécession mais un déroulement sur le moment peu clair, parfois déconnecté des logiques stratégiques globales où des entités difficiles à capter agissent en diverses manières (scène du sniper) La force du film c'est qu'il s'appuie sur un scénario crédible, d'autant plus crédible qu'il n'abat pas clairement toutes ses cartes : le Texas et la Californie sont alliés pour abattre le gouvernement, soit, des factions indépendantes subsistent sur le territoire, on commet des crimes de masse, on encercle un président fascistoïde retranché dans Washington, on parle d'un "massacre Antifa"... c'est que le contexte de fond semble extrêmement précis et les personnages qui traversent ce récit en sont parfaitement conscients et donc ne le répète ou ne le clarifie pas à tout bout de champ. La représentation en film de ses éléments se traduit en fait par des touches assez fines, des uniformes, des habits, des bribes infimes de discours qu'on entend encore ici et là, des vestiges. En ce sens la scène absolument sous tension avec Jesse Plemons montre bien une espèce de sidération face à une milice difficilement identifiable, nettement fasciste, mais dont on ne comprend ni les buts, ni l'appartenance dans cette guerre bi-partisane. Tout ceci donne la sensation d'assister à un scénario absolument crédible d'une traversée des USA en guerre civile. Vient donc dans ce contexte cette équipe de journalistes de laquelle va s'orchestrer toute la partie plus bassement narrative (voire narrativiste) avec des personnages archétypaux pas particulièrement passionnants. Mais c'est dans leur position de journalistes, neutres mais portés par un objectif finalement assez voyeuriste (voir le président avant sa chute inextinguible), que le film va trouver d'assez bon procédés de mise en scène notamment freeze-frames à gogo et empr

Il pleut dans la maison
6.1
7.

Il pleut dans la maison (2023)

1 h 20 min. Sortie : 3 avril 2024 (France). Drame

Film de Paloma Sermon-Daï

GISMO-PROD a mis 7/10.

Annotation :

Formidable de découvrir un film aux moyens si légers, porté par la collaboration entre un frère et une sœur acteurs amateurs mais si complices et touchants, interprétant des personnages proches d'eux-mêmes mais qui ne sont pas eux pour autant, dans un film estival dont l'image et la mise en scène ne nient jamais la beauté du lieu en se concentrant toutefois sur une réalité sociale (celle des déclassés justement) et ce qui est juste d'appeler un amour fraternel. Le film ne parle pas d'autre chose. Il est simple et en même temps on devine sa mise en place narrative et le travail avec les acteurs : complexe, joyeux mais complexe (je triche la réalisatrice nous a parlé du procédé après la proj). En ce sens "Il pleut dans la maison" est un exemple tout à fait notable d'un cinéma de l'humilité qui brasse pourtant avec un certain brio la grandeur des sentiments humains pris dans la galère.

La Bête
6.4
8.

La Bête (2023)

2 h 26 min. Sortie : 7 février 2024. Drame, Romance, Science-fiction

Film de Bertrand Bonello

GISMO-PROD a mis 7/10.

Annotation :

Dans ce nouveau film éminemment technophobe, traitant de la mémoire psychique et des vies antérieure avec le pragmatisme d'une IA, dans une dystopie qui prend en charge le genre de l'anticipation (on verra que le genre du film est absolument fluctuant, véritable film gender-fluid). C'est ainsi qu'accompagné par la merveilleuse Léa Seydoux, impériale et sublime, nous allons traverser les époques et prendre dans différents moments de l'histoire (et de l'histoire de la modernité) la même quête d'amour impossible. Joie du décor, de la reconstitution, des détails évolutifs (les poupées) et du jeu total du couple de tête. Par ce biais et la lutte contre les sentiments orchestrée par la société future on vogue aussi dans l'évolution de la modernité : artistique au XIXe (on discours des conceptions classique/moderne en musique), technologique aussi, puis des rapports humains (les vidéos et ligne et le phénomène incel) et puis généralisé à un enfer technocratique et capitaliste où l'IA est devenu le modèle ultime de développement. Le passé annonce et éclaire la catastrophe, ce qui me fait dire qu'on est fasse à un film radicalement contre la marche du monde mais pas réactionnaire pour autant. Sur le style Bonello grâce à son parti-pris peut s'étendre et s'en donner a cœur joie, baroque, stylisée, parfois froid et épuré. Tout y passe. Avec succès. Bon retour parmis nous !

Les Chambres rouges
7.4
9.

Les Chambres rouges (2023)

1 h 58 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Thriller

Film de Pascal Plante

GISMO-PROD a mis 7/10.

Annotation :

Métrage ambivalent que "Les Chambres rouges" qui est par endroit trop souvent ampoulé et abusèment amphatique et qui file des métaphores vraiment passables mais qui tout de suite après enchaine avec une trouvaille visuelle ou narrative tout bonnement géniale. Par exemple la scène où Kelly-Anne interagi avec le tueur est une scène formidable sur le plan scenaristique, un élan baroque qui fonctionne parfaitement selon moi mais va légèrement trop loin avec le petit "coucou" du tueur (qu'on peut certes imputer au fantasme de Kelly-Anne) mais qui pousse un peu trop loin le curseur sensationnel. C'est un peu le symptôme du film. Cela étant dit je pense que le film, par sa médiatisation du dark-web maline, renseignée et originale, celui du mythe des red-rooms, du snuff, des groupies de serial killer touche à un pan de l'horreur extrêmement organique et d'une richesse exceptionnelle et le traite avec une méchante envie de mettre mal à l'aise et ceci sans effusion sanguinolente; par de purs procédés de mise en scène, de l'image et du son. C'est à ça qu'on peut imputer les quelques lourdeurs de l'esthétique déployée, car le sujet s'y prête. Parce que toute la malsanité du récit se traduit par les mouvements de cam et la logique des lumières. A contrario on peut lister les idées proprement géniales qui le film déploient, au hasard cet appart perché, anonyme, bruité par un vent constant et menaçant ou cet aquarium sanitaire qui entoure le piteux serial-killer qui fascine sans qu'on comprenne bien pourquoi... "les Chambres rouges" parce qu'il n'est pas dénué de défaut, car il est imparfait, trop volontaire dans ses démonstrations et parce qu'il est fascinant et franchement flippant mérite déjà d'être considéré comme ce qu'il est : un des petits banger de l'année 2024.

Averroès & Rosa Parks
7.8
10.

Averroès & Rosa Parks (2024)

2 h 24 min. Sortie : 20 mars 2024. Société

Documentaire de Nicolas Philibert

GISMO-PROD a mis 7/10.

Annotation :

Dans la suite de cette trilogie sur la maladie mentale et ses acteurs, malades, associations, docteurs, etc; Philibert a suivi le court logique de son précédent film et s'est rendu dans l'enceinte de l'hôpital de Paris Centre. Sur le même principe que "L'Adamant" et avec de nombreux personnages communs, la caméra de Philibert va simplement, humainement capter les échanges entre patients, médecins, filmeur et par le temps long, le respect de la parole même la plus illogique il va servir une série de portraits, de métaphysiques diverses et la trace d'un quotidien complexe, varié et parfois terrible. En immersion dans la vie courante. Auprès de celles et ceux qu'on ne voit guère peu et qui pourtant vivent, tant bien que mal.

La Machine à écrire et autres sources de tracas
6.8
11.

La Machine à écrire et autres sources de tracas (2024)

1 h 11 min. Sortie : 17 avril 2024. Société

Documentaire de Nicolas Philibert

GISMO-PROD a mis 7/10.

Annotation :

Ce troisième volet agit plutôt comme appendice des précédents, offrant un horizon dans le "chez-soi" de différents patients rencontrés auparavant ou d'autres et qui rejoint par une équipe de bricolos surtout forts pour dialoguer que réparer des trucs, vont montrer qu'ils sont tous autres choses que des malades ou des patients. Aussi je me demandais ce que tous ces filmés pouvaient bien penser d'eux et des films dont ils étaient les protagonistes... eh bien Frédérique (le fameux bédéiste, personnage majeur du premier film) était dans notre salle ce soir là et : il s'est bien marré !

Immaculée
5.5
12.

Immaculée (2024)

Immaculate

1 h 29 min. Sortie : 20 mars 2024 (France). Épouvante-Horreur

Film de Michael Mohan

GISMO-PROD a mis 7/10.

Annotation :

Sydney avec nous !!! Oui ! On accouche en rase campagne et en plan séquence, on se poursuit dans une crypte bizarre avec une vielle lampe torche qui bugge, on se réveille en sueur d'un rêve rougeâtre plein de nonnes cagoulées, ça se met des coups de scalpels, on regarde une ablation de la langue derrière une serrure (Pasolini approuve), hop un petit bain de nonnes sous des robes chastes mais transparentes (miam) et on repart avec une musique toute droit sortie d'un film craspec des 70's et que des curés psychopathes tentent d'enfanter le Christ, et que ça se fout en l'air en sautant tête la première depuis le toit, et que ça s'arrache un ongle et que y a des espèces de fantômes tourmenteurs... bref. Quelle générosité. Quelle chouette amalgame entre hommage aux films ritals d'un autre temps et pur chocker sous influence jump-scare du présent. Quelle chouette série B, honnête, passionnée, gore et portée par la douce Syndney Sweeney (devant la cam et à la prod). L'année horrifique commence engin !

Monkey Man
6.5
13.

Monkey Man (2024)

2 h 01 min. Sortie : 17 avril 2024 (France). Action, Thriller

Film de Dev Patel

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

Parfaitement dans les clous dans ce qui est thriller d'action dopé au max et qui a lorgné vers "The Raid" et "John Wick" et pourtant suffisamment original pour se hisser gentiment dans les films les plus mémorables du genre. Tout cela tient par sa mise en scène qui alterne efficacement entre les caméras folles et les cuts à toutes berzingue voire des séquences psychédéliques et d'autres largement plus calmes, plus "esthétisantes" au sens clipesque du terme, plus belles aussi. Le succès de "Monkey Man" tient surtout à son action, millimétrée, chorégraphiée avec talent mais pas tant dans sa narration qui est basiquement toujours la même dans ce type de film mis à part, et ce n'est pas rien, le décalage culturel que choisi Dev Patel lorsqu'il entre dans des lieux communs du genre. Le méchant qui a tué sa maman est ici un gourou à caractère fasciste fidèle à l'état de l'Inde d'aujourd'hui et la communauté rebelle qui l’accueille et le soigne est une secte de guerrières trans mises au ban de la société. Le film repose aussi sur le charisme nonchalant de Patel et un casting efficace de gueules du cru d'où s'extirpe par sa beauté Sobhita Dhulipala et la mise à mort sanglante de tout ce beau monde. Ainsi nous avions "Ong bak" pour la Thaïlande, "The Raid" pour l’Indonésie, "Ip Man" pour la Chine et je pense qu'on peut compter maintenant avec "Monkey Man" pour l'Inde.

L'Empire
5.8
14.

L'Empire (2024)

1 h 50 min. Sortie : 21 février 2024. Aventure, Comédie, Drame

Film de Bruno Dumont

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

Dans "L'Empire", le blockbuster Ch'ti de Bruno Dumont, tout se réfère en négatif aux poncifs et autres tropes du cinéma de SF des grands studios, des déclinaisons infinies du "Héros aux milles visages" et plus particulièrement à Star Wars. Toute l'aventure qui s'y déploie est un ramassis de clichés balancés avec un premier degrés effarant qui fait penser à, justement des jeux d'enfants au détours de leur quartier d'habitation; et dans son penchant à charge le film reprend à son compte les passages obligés des fantaisies Hollywoodiennes en leur renvoyant à la gueule son inverse dégénéré : les personnages baisent, jurent, marchent lentement, font des trucs sans intérêt (les séquences avec Camille Cottin sont en ce sens truculentes) et s'y déploie un espèce de sexisme pur et dur, qui peut choquer, mais qui je crois penche plutôt dans la parodie paillarde des affects blockbusteriens. Ce qui fait que le film repose sur une idée géniale c'est que Dumont, ne se cache pas entièrement derrière ses sarcasmes mais traite tout de même précisément son récit de SF et lui donne même une gueule très convaincante dans sa D.A. tellement tapageuse qu'elle fait lieu de discours. Ce qui peut me gener néanmoins à terme c'est qu'on a bien compris le système Dumont qui délimite de manière trop évidente et entendue ses éléments comiques avec ses personnages issues du réel. Dumont, dans cet opus, laisse à leur entière charge l'aspect bouffon et rigolard ce qui a terme s'avère largement ressassé dans son cinéma.

Le Mangeur d'âmes
4.7
15.

Le Mangeur d'âmes (2024)

1 h 48 min. Sortie : 24 avril 2024. Thriller, Policier

Film de Julien Maury et Alexandre Bustillo

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

Dans le flot incessant de polars français et américains qui déferlent sur nos écrans depuis des lustres "Le Mangeur d'âmes" fait figure de bug. Oui le film de Maury et Bustillo voudrait bien être l'un d'eux, il voudrait bien être un "Seven" à la française, un "les Rivières pourpres" de 2024 et, de fait, il n'est fait que de ça, de ces références, ces stéréotypes, ces clichés. Mais pour autant son échec est aussi son succès. Car "le Mangeur d'âmes" c'est aussi un film sous influence "Mad", c'est un film qui jongle en tout temps entre ses ambitions Hollywoodiennes évidentes et son budget de téléfilm, son envie d'être un polar noir comme les autres et d'êtres aussi plus violent, plus crasseux et plus virulent que le reste de la production. C'est un film qui croit énormément en son univers pourtant un peu bancal et à ses deux têtes Virginie Ledoyen et Paul Hamy; tellement confiance qu'il leurs laisse faire ce qu'ils veulent dans leurs interprétations très libres de flics ricains torturés par leurs passés. Et souvent ça ne marche pas mais parfois... eh bien on se laisse prendre. C'est un plaisir de voir à nouveau Virginie Ledoyen convaincu que son air fermé et dur donne un côté mystérieux à son personnage et de voir Paul Hamy en Joaquin Phoenix dans "a Beautiful Day" galérer avec ses répliques pourtant pas Shakespeariennes. C'est parce que dans "le Mangeur d'âmes" on crapahute dans la forêt, on repeint des pièces de maison en rouge sang, on fait de l'urbex, on tire avec des pistolets, on joue aux flics, on joue aux tueurs sanguinaires. Bref on met en scène ostensiblement un polar classique dans une cambrousse française désargentée. Ce film est un film. Il ne ment pas sur ses intentions, maladroitement il montre ses rouages, ses techniques, ses échecs, ses tentatives et régulièrement ses réussites. Le film à l'excellence de son honnêteté, de sa transparence et finalement de son artisanat. Il nous fait ressentir le jeu du tournage, le jeu du jeu d'acteur, le jeu du polar et du gore. Et en cela il n'a finalement pas grand chose à voir avec le tout-venant du genre. Non, il est certainement plus maladroit que ses prédécesseurs mais tellement plus identifiable, plus passionné. Il me fait penser à nos premiers court-métrages. Et ils avaient ça aussi de profondément sincères et de pas particulièrement réussis.

Borgo
7
16.

Borgo (2023)

1 h 57 min. Sortie : 17 avril 2024. Drame

Film de Stéphane Demoustier

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

Variation assez classique du film carcéral/mafieux Corse, Borgo a le mérité d'offrir une vision franche sur une version non fantasmée de la criminalité sur l'île et de l'ambiance qui y a court. Du reste si l'excellente Hafsia Herzi défend son personnage avec rigueur ça n'est pas un grand moment du genre.

The Sweet East
6.6
17.

The Sweet East (2023)

1 h 44 min. Sortie : 13 mars 2024 (France). Aventure, Drame, Fantastique

Film de Sean Price Williams

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

J'aurais beaucoup plus cru à la force de proposition du film s'il avait conservé tout du long son aspect "fait sur le tas/à la zob" et si le personnage absolument lisse de cette espèce de Lolita sous LSD, excellemment incarné par Talia Ryder faut bien le dire, n'était pas programmatiquement projeté à travers des situations extrémistes qui ne disent rien d'une sociologie des USA et ne me convaint absolument pas d'assister a une quelquonque fable morale qui aurait dégénéré. Seul élément saillant que je note au crédit du film c'est le liant "pop culture" contemporaine qui traverse le film à tous les endroits (dialogues, bande-son, mise en scène) et qui rappelle assez justement que dans un pays polarisé et acculturé comme les States : reste la pop-culture pour lier les espaces et les gens.

Universal Theory
6.3
18.

Universal Theory (2023)

Die Theorie von Allem

1 h 58 min. Sortie : 21 février 2024 (France). Thriller

Film de Timm Kröger

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

Très joli noir et blanc tout imprégné de divers genres et sous genres du cinéma classique, slapstick, film noir, épouvante; tout est convoqué avec talent dans un univers qui offre quelques images entêtantes. Du reste on est sur un cas typique de branlette scénaristique à la "Oppenheimer" sur un film fantastique qui n'a rien d'exceptionnel.

Sainte-Soline, autopsie d’un carnage
19.

Sainte-Soline, autopsie d’un carnage (2024)

1 h 10 min. Sortie : 2024 (France). Politique, Société

Documentaire de Clarisse Feletin et Maïlys Khider

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

Documentaire télévisuel on-ne-peut-plus classique qui fera date comme étant le premier à reconstituer chronologiquement les événements de Sainte-Soline qu'il est temps de considérer comme une étape majeure de l'autoritarisation violente du pays et de son Etat.

Hamas, la fabrique d’un monstre
20.

Hamas, la fabrique d’un monstre (2024)

52 min. Sortie : 2024 (France).

Documentaire TV de Sofia Amara

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

Bon documentaire télévisuel qui revient sur le pourquoi de la création, de la persistance et par extension des crimes du Hamas.
Politique colonialiste, échec du Fatah, complot Israélien, ingérence Iranienne... chapitrent le film. On note, logiquement vu le blackout informatif sur Gaza, une prépondérance des témoignages israéliens et Cisjordaniens desquels les documentaristes parviennent à élargir la portée au conflit global.
Et à la fin une note d'espoir : Marwann Barghouti, la solution à 2 états (bof) et les preuves d'une coexistence pacifique entre les 2 peuples qui ressemble déjà plus à une proposition cinématographique.
Utile en cette période de génocide pour les non-initiés à la cause Palestinienne.

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant
7.2
21.

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant (2023)

1 h 31 min. Sortie : 20 mars 2024 (France). Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Ariane Louis-Seize

GISMO-PROD a mis 6/10.

Annotation :

Fable edgy trop adolescente pour me plaire vraiment. Pour autant puisque les vampires ont toujours été la métaphore du sexe et de l'interdit, oui, celle développée par le film sur la perte de virginité, la recherche de son identité (de genre) me semble assez juste.

Making of
6
22.

Making of (2023)

1 h 54 min. Sortie : 10 janvier 2024. Comédie, Drame

Film de Cédric Kahn

GISMO-PROD a mis 5/10.

Annotation :

Assurément "Making of" n'est pas la comédie méta en mode Jonhatan Cohen que la bande-annonce nous vendait (bravo a lui qui en sort grandit). Ce qu'il est c'est un étrange clin d'œil gauchisant adressé aux travailleurs du cinéma. Un film qui joue à confondre les diégèses et les points de vue et cela même esthétiquement dans la meilleure séquence du film où l'ont voit très directement le montage du "portrait de cinéaste" réalisé par le jeune réal du making of. Là où le film ne fonctionne pas des masses c'est qu'en étant pas vraiment une comédie il faut bien dire que ce n'est pas grand chose sinon son concept de jouer à confondre la narration sur les ouvriers du film, sa médiation par l'équipe du film et le reflet de cette histoire sur les créateurs du dit film. On se retrouve avec un film autistique essentiellement compréhensible par les gens qui travaillent dans le cinéma et qui théorise à la va-vite des choses comme "un cinéaste est il un chef d'orchestre ou un capitaine de bateaux solitaire ?". Le résultat est bizarre (dans le mauvais sens), courageux peut être mais surtout trop tourné vers son tout petit monde. "Le cinéma c'est une drogue dure" conclut Xavier Beauvois en producteur véreux. Et comme une drogue dure il n'y que ceux qui la prennent qui peuvent en ressentir les effets. Certes c'est mon cas, pour autant je ne trouve pas ça très pertinent.

They Shot the Piano Player
6.3
23.

They Shot the Piano Player (2023)

1 h 40 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Animation, Drame, Historique

Long-métrage d'animation de Fernando Trueba et Javier Mariscal

GISMO-PROD a mis 5/10.

Annotation :

D'acc'

L'Esprit Coubertin
5.4
24.

L'Esprit Coubertin (2024)

1 h 18 min. Sortie : 8 mai 2024. Comédie, Sport

Film de Jérémie Sein

GISMO-PROD a mis 5/10.

Annotation :

Grégoire Ludig et DAVA ont des scènes assez drôles, la satyre pourrait prendre mais le film ne dispose d'aucune ambition cinématographique du coup difficile d'en parler tout à fait positivement.

Daaaaaalí !
6.4
25.

Daaaaaalí ! (2023)

1 h 18 min. Sortie : 7 février 2024. Comédie

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

GISMO-PROD a mis 5/10.

Annotation :

Dupieux a fini par se réduire lui même à ses gimmicks. Après des films-sketchs-concepts déclinables à l'infini et fait à la chaîne on aurait pu croire le cinéaste de retour, par le biais des hommages aux surréalistes qu'il affectionne (Dalí et Buñuel), au cinéma. Mais ce à quoi il est arrivé en fait c'est au baigaiement de ses idées phares : les mises en abimes, les uroburos infinis et les "idées" (désormais des gags) vaguement absurdes. Il y a du bon dans ces trois thèmes dans le film, je note à son crédit cette scène de rêve Buñuelienne qui marche simplement car Dupieux ne lâche pas l'affaire et quelques unes de ces idées, donc, qui restent amusantes. Pour le reste on assiste surtout à des redites d'éléments habituels de son cinéma mais employés sans inventivité, sans cette étrangeté qui faisait de "Réalité" un grand film. Tout est finalement filmé et monté platement, dans des champ/contre-champ et un découpage classique. Plus bassement le film n'est pas vraiment drôle, la quintuple interprétation de Dalí est un "truc" qui n'a pas grand intérêt et offre quelques moments de malaises franchement désagréables (je mets de côté Édouard Baer, largement mis en avant) car c'est de loin celui qui imite le mieux (l'intérêt reste faible mais au moins c'est marrant). Toutes les mises en abimes sur écrans ne sont que des espèces de transitions ou des chutes, les moments de surréalisme sont des gags, les scènes des sketchs. Bref, Dupieux a transformé toute sa verve et son style en gimmick pensé pour flater son public, qui, c'est à noter; a commencé à s'esclaffer bruyamment à la première micro-seconde du film.

Road House
5
26.

Road House (2024)

1 h 54 min. Sortie : 21 mars 2024. Action, Drame, Thriller

Film de Doug Liman

GISMO-PROD a mis 5/10.

Annotation :

Monté et filmé n'importe comment, bourré de faux-rythmes étranges et de doublures numériques criardes. Scénarisé comme un épisode de "L'agence tout risque", interprété comme une immense fuite en avant par Gyllanhale et blindé des dialogues les plus bêtes que j'ai entendu depuis longtemps... pourtant la générosité des bastons et la performance surréaliste de Conor McGregor (dont la scène d'apparition est tout bonnement géniale) ont rendu le film plus que supportable : divertissant. Je dirais.

Amal - Un esprit libre
6.9
27.

Amal - Un esprit libre (2023)

Amal

1 h 51 min. Sortie : 17 avril 2024 (France). Drame

Film de Jawad Rhalib

GISMO-PROD a mis 3/10.

Annotation :

Voilà un espèce de fantasme filmique professoral étrange où l'école est le garant (et le cimetière) de la morale et le phare du vivre-ensemble (et point l'instrument d'une reproduction sociale, le film ne fait pas dans le matérialisme... bizarre vu le discours de Rhalib qui jouait au gauchiste laïc bon teint dans son speech... soit); tout ceci ne me gênerait pas tellement s'il n'était qu'un film de plus dans cette vague absurde de films de profs qui déferle en ce moment même sur nos écrans. Sauf qu'il a fallu pour faire sa démonstration à Rhalib en passer par l'extrémisme religieux, celui des musulmans bien sûr. Film faussement radical donc qui va citer mot pour mot le discours le plus entendu de la droite à la gauche en France et partout. Et pour dénoncer l'existence de classes religieuses en Belgique, le réalisateur en passe par l'utilisation des meurtres islamistes de profs avec métaphore de statues à la tête coupée et tout le tintuin (que je trouve dégueulasse) et dans cette démonstration sans finesse, sans sociologie il propose deux modèles : les musulmans non-musulmans (ceux qui sont intégrés, boivent et globalement ne font pas chier) et les autres qui sont finalement (le film termine comme ça donc j'invente pas) : des djihadistes. Ces deux modèles sont l'horizon politique du film qui se permet dans un premier temps de solutionner en disant un truc du style : l'éducation et la culture sauveront nos jeunes (ok pourquoi pas) puis in fine : y a plus d'espoir, la charia est la. Et tout ceci le film le fait très directement mais à entendre le réalisateur c'est sans s'en rendre compte. Lui ne veut pas que sa communauté soit récupérée par l'extrême droite, lui veut faire un choc pour éveiller les esprits et faire l'apologie de la poésie. Mais a-t-il vu le film qu'il a fait ? Tourné comme un docu en guerre, montre-t-il autre chose que la conclusion islamophobe : "les arabes (l'amalgame est fait par lui) importent un modèle de société chez nous contre lequel il faut lutter car contraire à l'esprit des lumières". Ici pas de catho intégriste, pas de racisme systémique, pas de pauvreté endémique, pas de classes, pas d'islamophobie d'état. Et c'est pas ses pirouettes raciales (un imam blanc, une prof laïc maghrébine) qui y changeront quoique ce soit. Non on voit juste des musulmans qui sont décidément des terroristes en puissance...

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