Liste de

21 séries

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a 4 mois

The Office (US)
8.2

The Office (US) (2005)

22 min. Date de première diffusion : 3 juin 2007 (France). 9 saisons. Comédie

Série NBC

Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Saisons 1, 2 et 3 terminées le 20 décembre : 8/10, 9/10, 9/10
(revues)

Retour aux sources. Je me trouve moins en PLS devant le cringe de la série, bonne ou mauvaise chose ? L'humour continue à faire mouche.

Après deux premières saisons de très bonne facture et qui exploitent parfaitement le contexte de travail des personnages, la saison 3 fait preuve d'une audace récompensée en bouleversant temporairement la linéarité prévisible de son pitch principal. Cette rupture, je l'ai d'abord (re)vécue avec un brin de déception, tant j'étais embarqué par la dynamique du show. Mais il m'a fallu reconnaître qu'elle faisait à terme de cette troisième saison probablement l'une des meilleures. Prise de risque réussie qui offre assez vite du souffle à la série et permet d'introduire des nouveaux personnages.

Succession
8.1

Succession (2018)

59 min. Date de première diffusion : 4 juin 2018 (France). 4 saisons. Drame

Série HBO

Fwankifaël a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Saison 3 terminée le 14 décembre : 9/10

Vraiment passionné par cette série, dans toutes ces propositions formelles comme dans les thèmes abordés. Marrant le contraste avec "The Deuce", que j'ai également adoré, qui repose sur un pitch choral composé de scènes très courtes où les enjeux sont creusés sur le temps long. Ici, la radicalité repose sur des épisodes d'une densité extrême qui essorent le spectateur par leur intensité : unité de lieu, de temps et d'action pour chaque épisode où les dialogues au couteau ne sont que la partie émergée des obscures manœuvres, postures, attitudes, regards, gestes et sous-entendus qui remplissent le vide d'affection d'une famille en guerre continuelle. La série explore avec une éprouvante abnégation l'emprise absolue qu'exerce un père ivre de pouvoir sur ses rejetons et la manière dont ceux-ci se débattent avec des qualités et des armes minées par un abyssal manque de confiance en eux et en les autres. L'abjection portée au sublime. Franchement, je sors à chaque fois effondré et émerveillé devant la fécondité de la vilénie et la maîtrise quasi-parfaite de leur œuvre par ses créateurs.

The Deuce
7.8

The Deuce (2017)

59 min. Date de première diffusion : 11 septembre 2017 (France). 3 saisons. Drame

Série HBO

Fwankifaël a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Saison 1 terminée le 2 septembre : 8/10

Pas de doute, vous êtes bien sur planète HBO avec David Simon ("The Wire") aux commandes. Pour se figurer ce qu'est une bonne série, comparer le pilote de "Atypical" (que j'ai lâché au bout de deux épisodes) et de "The Deuce" : dans le premier, le héros ouvre en disant je m'appelle ci, je suis ça, voilà mon histoire et comment va se passer cette première saison ; dans le deuxième, plongée immédiate, sans masque ni tuba, dans le bouillon des quartiers mal famés du New York des early seventies. S'accrocher pour suivre la galerie de personnages que personne ne prend la peine de nous présenter, plisser les yeux pour identifier les visages dans la nuit américaine, s'engager dans six arcs narratifs, apprécier déjà la qualité des dialogues, le soin accordé à la mise en scène, le clinquant des costumes de macs, émerger après 1h20 de pilote dans un format tout sauf aseptisé.

La suite ne fait que confirmer la première impression. Comme avec "The Wire", on signe un contrat avec "The Deuce" : obligation réciproque de rigueur et d'attention. Au fil des épisodes, on voit s'ancrer les intrigues majeures, s'entrelacer les moments de vie qui commencent à former un tableau, on assiste aux choix réels de personnages qui embrassent ou refusent le chemin facile. Différence avec son aînée : "The Deuce" cabotine un peu plus, dans un univers où la misère prend des atours séducteurs. De l'ombre méphitique des corners et caves de Baltimore, où la mort guète à chaque instant, on passe à l'ombre mystérieuse de l'underground new-yorkais, non-dénuée de violence. On est même forcé de reconnaître l'aisance de James Franco, pour lequel j'ai gardé quelque rancune pour son attitude face aux accusations de harcèlement sexuel.

Bref, une série de très belle facture et qui a un dernier mérite pour le moment : celui d'épargner ses personnages. J'ai besoin depuis quelques temps qu'on me raconte des histoires qui finissent bien, et cette saison se finit (toujours à peu près) bien. Hâte de voir la suite.

Saison 2 terminée le 18 septembre : 9/10

Alors là, saison de grande classe ! Le niveau d'écriture de cette saison est constant et assez dingue. Exceptionnelle fluidité du déroulé et de l'imbrication des arcs narratifs, les enjeux de chaque personnage sont fouillés, le tout dans une atmosphère assez galvanisante, quoique se déroulant toujours dans un contexte underground assez poisseux.

Saison 3 terminée le 5 novembre : 8/10

Critique à venir ?

Rick et Morty
8.2

Rick et Morty (2013)

Rick and Morty

23 min. Date de première diffusion : 9 octobre 2015 (France). 7 saisons. Aventure, Animation, Comédie

Dessin animé (cartoons) Adult Swim

Fwankifaël a mis 7/10 et la regarde actuellement.

Annotation :

Saison 4 terminée le 11 août : 5/10

En fait, même si j'ai une certaine affection pour la série, que je trouve dans l'ensemble rigolote quoique un peu fouillis, et beaucoup d'admiration pour Dan Harmon, je constate que R&M a grand défaut de clarté dans son écriture globale, voire un défaut d'écriture tout court - ou alors je suis passé à côté de quelque-chose.

Je m'explique. Si on prend "Bojack Horseman", au-delà des sketches et arcs narratifs propres à chaque épisode, caractéristiques de la sitcom, la série déploie un véritable sens au fil des saisons, creuse les enjeux de ses personnages et propose une intrigue continue, riche et foisonnante autour de la reconstruction et de l'acceptation de soi. Je ne vois aucune cohérence d'ensemble, aucun schéma narratif à R&M. Des intrigues durables sont bien régulièrement amorcées mais très vite abandonnées. Les personnages n'évoluent pas. C'est... dommage.

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
7.8

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate (2017)

The Handmaid’s Tale

55 min. Date de première diffusion : 27 juin 2017 (France). 4 saisons. Drame, Thriller, Science-fiction

Série Hulu

Fwankifaël a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et la regarde actuellement.

Annotation :

Saison 4 terminée le 10 juillet : 6/10

Et ce qui devait arriver arriva. Inévitablement, à force de vouloir tirer sur la corde d'un filon fructueux, on finit par la rompre. Cette rupture n'est pas encore définitive, et ne pourrait marquer qu'une saison de transition vers un épilogue que l'on pourrait se laisser aller à imaginer explosif et réussi. Les ingrédients sont encore en place.

Mais il faut reconnaître à cette saison un cruel manque de renouvellement. L'impressionnant travail scénographique et symbolique élaboré dans la saison précédente, le courageux scénario - parfois un peu chaotique et déjà répétitif - poursuivi jusqu'à présent, le délicat équilibre rythmique des épisodes passés cèdent la place à une saison moins convaincante et comme embourbée dans un propos dont l'issue semble encore obscure pour ses créateurs. La deuxième partie de la saison réussit mieux, car elle propose déjà un cadre renouvelé mais, à l'image de l'héroïne, on perd le fil de ce qu'on était venu chercher, égaré dans les violences et le chaos des vengeances petites ou grandes.

Seul véritable mérite, dirais-je, de cette saison : la complexification du personnage de June, mais parfois au prix d'une certaine cohérence. J'espère que le fin mot de cette histoire nous sera vite donné, et qu'il tiendra les enthousiasmantes promesses de ce show auquel on espère un autre destin que GOT ou autres.

Veep
6.9

Veep (2012)

30 min. Date de première diffusion : 25 septembre 2012 (France). 7 saisons. Comédie

Série HBO

Fwankifaël a mis 6/10.

Annotation :

Saison 4 à 7 terminées le 25 mai : 6,5/10

Veep est une étrange série, décidément. Remarquable de constance, elle propose presque à l'infini une déclinaison de sketches mettant en lumière d'infimes variations dans l'expression de ses personnages, tous plus drôles les uns que les autres. Plus que la symphonie d'ensemble, qui ronronne globalement d'une saison à l'autre au gré des déconvenues électorales de son héroïne, c'est la partition de chaque personnage - et l'interprétation des acteurices, manifestement ravis - qui donne son sel à cette série.

La plupart surfent sur une veine sarcastique désopilante, bien souvent en-dessous de la ceinture, et extrêmement critique d'une caste politique machiste, désabusée et manipulatoire. Au milieu du cynisme ambiant, avec des personnages parfois aux limites de l'exercice entre portrait acide et caricature (pensez à Jonah Ryan dans les dernières saisons), les dernières saisons ont le mérite d'introduire le personnage de Richard, havre de bienveillance candide au milieu de ce monde de brutes

Le manque d'ambition de l'écriture dans sa trame principale - ou la durée du show - sera finalement son inconvénient majeur mais j'ai passé dans l'ensemble de bons moments à voir échouer ces incapables magnifiques de prétention et d'absurdité.

P-Valley
6.9

P-Valley (2020)

1 h. Date de première diffusion : 12 juillet 2020 (États-Unis). 1 saison. Drame

Série Starz

Fwankifaël a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Saison 1 terminée le 4 mai : 7,5/10

Il fallait un certain doigté pour écrire une série qui se déroule quasi intégralement dans une boîte de strip-tease des bas-fonds du Mississippi sans tomber dans le cliché, qu'il penche du côté de l'objectification male-gazienne de ses sujets ou du côté du pathétique tableau d'une classe exploitée et asservie.

Katori Hall relève plutôt bien le défi en optant pour un récit d'empowerment, devenu incontournable aujourd'hui, mais pas forcément facile à mettre en musique. Le regard posé sur les performeuses est bienveillant mais lucide, comme celui sur leur patronne, personnage trans dont l'exubérance le dispute à la froideur calculatrice. Le contexte est tout de même moins original, fait de sous-intrigues en lien avec la drogue, l'église et les magouilles politiques.

Autre force du show, son héroïne, dont l'écriture est très intéressante. Mystérieuse, voire obscure, on ne comprend que tardivement quels sont ses mobiles et ce qui l'anime. Un délicat équilibre est trouvé dans son écriture, qui nous permet à la fois d'introduire efficacement le contexte et de ne pas la cantonner à un rôle de clé du récit. La galerie séduisante de personnages qui gravite autour d'elle est également chouette à voir.

Dernière qualité, et pas des moindres, bien servie par une réalisation efficace sur tous les niveaux (son, lumière, musique en particulier) les performances physiques des actrices en pole dance ou en lap dance, qui électrisent et érotisent à bon escient une série qui se veut tout de même un brin sulfureuse.

High Fidelity
7

High Fidelity (2020)

28 min. Date de première diffusion : 10 septembre 2020 (France). 1 saison. Comédie, Drame

Série Hulu

Fwankifaël a mis 8/10 et la regarde actuellement.

Annotation :

Saison unique terminée le 21 avril

Je ne sais pas trop à quoi ça se joue, mais j'ai beaucoup aimé "High Fidelity". Sur une base scénaristique éculée, les deux créatrices du show parviennent à insuffler à leur oeuvre une coolitude chill qui repose à la fois sur un procédé narratif qui a déjà fait ses preuves (le perso principal qui s'adresse à la caméra) mais pas surabondant, une réalisation propre, une image et un son très réussis et un univers musical assez réjouissant.

La principale clé de ce succès reste pourtant son actrice principale, Zoë Kravitz (absolument charmante), qui parvient pour une fois à exprimer avec beaucoup de conviction la nonchalante attraction de son personnage. Les personnages secondaires, et les aventures triviales mais justes qu'ils vivent, sont également très réussis malgré le peu de temps que ces dix petits épisodes avaient à leur consacrer.

L'Attaque des Titans 3 : Partie 2
8.6

L'Attaque des Titans 3 : Partie 2 (2019)

Shingeki no Kyojin 3 Part 2

25 min. Date de première diffusion : 28 avril 2019 (France). 1 saison. Guerre, Shōnen, Action

Anime (mangas) NHK

Fwankifaël a mis 8/10.

Annotation :

Saison 3 terminée le 17 avril

Je clôture tardivement cette troisième saison de Shingeki no Kyojin, sortie il y a déjà deux ans. Dans la veine des saisons précédentes, le shônen ne lésine pas sur les retournements de situation à l'intensité dramatique consommée, sur fond d'une violence qui ne paraît jamais disproportionnée. Elle ouvre enfin le dernier chapitre d'un récit décidément super bien ficelé. J'en dis pas plus pour le moment.

I May Destroy You
7.6

I May Destroy You (2020)

29 min. Date de première diffusion : 8 juin 2020 (France). 1 saison. Drame

Série HBO

Fwankifaël a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Saison unique terminée le 9 avril

La jeune actrice et showrunneuse Michaela Coel signe avec "I may destroy you" une deuxième série courageuse sur les violences sexuelles. Le sujet touchy et casse-gueule est abordé avec beaucoup de nuance, ce qui est la grande force d'un show porté par un trio de personnages attachants et réussis. L'équilibre dans leur écriture est très bien trouvé, qui jongle entre les qualités et défauts de chacun des personnages et écarte rapidement le biais facile de l'apitoiement ou du jugement.

Autre point fort de IMDY, sa manière de tisser un contexte générationnel à la fois spécifique (la jeunesse noire anglaise relativement aisée) et largement partagé : réseaux sociaux, amitiés, amours, recherche d'un boulot, etc.

La série pioche en revanche un peu en cours de saison, semblant égarer prématurément son fil, avant de délivrer une conclusion en forme de pirouette à la fois intelligente et un peu décevante, parce qu'elle refuse de prendre un parti qui aurait été, quel qu'il soit, radical et critiquable.

Nomade des mers : Les escales de l'innovation

Nomade des mers : Les escales de l'innovation (2018)

27 min. Date de première diffusion : 29 octobre 2018 (France). 1 saison. Documentaire

Émission TV Arte

Fwankifaël a mis 8/10 et la regarde actuellement.

Annotation :

Saison unique en cours (mais derniers épisodes en attente) : 8/10

Depuis plus de quatre ans, Corentin arpente les mers du globe à bord d'un catamaran truffé d'expérimentations à la recherche de "low-techs", des systèmes ingénieux, ouverts à tous et réclamant peu de ressources, destinés à répondre à des nécessités du quotidien en matière d'alimentation, d'énergie, de traitement des déchets, etc.

Mme Maisel, femme fabuleuse
7.8

Mme Maisel, femme fabuleuse (2017)

The Marvelous Mrs. Maisel

53 min. Date de première diffusion : 26 janvier 2018 (France). 5 saisons. Comédie dramatique

Série Prime Video

Fwankifaël la regarde actuellement.

Annotation :

Saison 1 terminée le 17 mars : 6,5/10

Après un pilote parti sur les chapeaux de roues, cette première saison de "The marvelous Mrs Maisel" a un peu accusé le coup avant de retrouver quelques couleurs sur la fin. Cette variation de rythme, la série la doit à une écriture très prolixe et à un scénario dont la lente mise en route est calculée afin de creuser au maximum les enjeux des situations. Ce parti pris est défendable mais il aboutit effectivement à une forme de langueur parfois barbante au milieu de la saison.
Les situations se nouent et se dénouent lentement, animées par des scènes de dialogue très écrites et denses qui rappellent le cinéma Hallenien - le cynisme en moins - ou... "Gilmore Girls", également créée par Amy Sherman Palladino ! Il est parfois difficile de tout suivre sous la mitraille.

D'un autre côté, TMMM brille par des qualités indéniables. Un sens du spectacle évident (décors, costumes, lumière, mise en scène), des acteurices très impliqués dans des personnages valorisants car complexes et attachants malgré leurs défauts, un pitch croustillant bien servi par une héroïne fantasque et rayonnante. En deuxième niveau de lecture, le propos de la série se déploie progressivement autour de la condition féminine dans une Amérique de la fin des années 50 encore engoncée dans le conservatisme et un patriarcat bon teint que nulle vague d'ampleur n'est venue challenger.

Il y a donc les ingrédients pour faire de cette série un must watch, mais cela doit sans doute passer par une meilleure gestion du rythme et l'aménagement de respirations salutaires.

Cette forêt qui pousse

Cette forêt qui pousse (2021)

13 min. Date de première diffusion : 31 janvier 2021 (France). 1 saison. Documentaire

Série Imago TV

Fwankifaël a mis 5/10.

Annotation :

Saison 1 terminée en mars : 5/10

No f****** memory, mais c'était pas foufou

L'Effondrement
7.5

L'Effondrement (2019)

20 min. Date de première diffusion : 11 novembre 2019 (France). 1 saison. Mini-série, Drame, Anthologique

Série Canal+

Fwankifaël a mis 8/10.

Annotation :

Saison unique terminée le 9 mars : 8/10

A mon assez grande surprise, cette série a reçu un accueil assez mitigé de la part de mes proches. Pas si intéressante, brouillonne, mal réalisée voire agaçante, ainsi seraient les défauts de cette mini-série signée Canal+ qui avait fait parler d'elle à sa sortie par ses trois axes forts : son sujet polémique et éminemment d'actualité, sa production écoresponsable affirmée et sa réalisation coup de poing, en un ou plusieurs plans séquences.

Pour ma part, j'ai été proprement glacé par l'ambiance restituée par "L'effondrement". Les choix audacieux en matière de réalisation (lumière naturelle, image pseudo-amateur, plans séquences, travail sur le hors champs, exploitation de l'espace dans les mouvements caméras) tendent tous à proposer une expérience visuelle au diapason de scènes littéralement post-apocalyptique. L'écriture de chaque épisode est intéressante en ce qu'elle aborde des thématiques, angles de vue et attitudes variées, tout en jouant sur l'autonomie des arcs narratifs. L'entrelacs des personnages que l'on croise et recroise dit aussi la qualité d'un scénario bien rebouclé de bout en bout.

Sur le fond, on peut bien sûr critiquer un parti pris radical, tant dans la forme (choquer, marquer, épouvanter - ça marche très bien) que dans le fond. Je ne crois pas à l'effondrement de nos sociétés. En tout cas pas d'une manière si abrupte qu'elle puisse se compter en J-5 à J+170, sauf à concevoir un conflit nucléaire généralisé, une météorite géante ou un évènement volcanique exceptionnel. Je pense que le capitalisme et les institutions du pouvoir ont développé des modes de résilience insoupçonnés, comme en témoigne d'ailleurs la crise sanitaire que nous vivons aujourd'hui et qui aurait pu, dans l'imaginaire collectif, constituer un effondrement. Le "monde de demain" que nous voulions voir advenir dans la noirceur angoissée du premier confinement n'est pas pour tout de suite.

Une planète parfaite
8.1

Une planète parfaite (2021)

A Perfect Planet

58 min. Date de première diffusion : 3 janvier 2021 (Royaume-Uni). 1 saison. Documentaire, Mini-série

Série BBC One

Fwankifaël a mis 7/10.

Annotation :

Saison unique terminée le 14 février

Coproduite par la BBC et une flopée de studios chinois, cette série de documentaires sur notre planète s'annonçait comme un projet mastodonte tant par l'ampleur des moyens dégagés que par la richesse de ses images. Il est vrai que "Une planète parfaite" ne fait pas mentir cette ambition, tant pour la variété des contrées visitées que pour l'extravagante beauté de la réalisation ou la superbe des images et des espèces captées. Ces qualités sont irréfutables.

L'ensemble est mis en musique autour d'un propos porteur : la richesse de notre planète, exceptionnelle dans l'univers (ça reste à voir), ne tient qu'à la volonté de la protéger. Longtemps éludé, le cœur de ce propos est déroulé dans le dernier épisode de la série qui présente les Humains comme la cinquième force qui anime le Monde. Ce dernier épisode trahit une approche convenue, qui nomme du bout des lèvres les problèmes et responsabilités et brandit les pansements (soin aux animaux surtout) comme des armes de résilience massive, ce qui détourne quelque peu le regard des véritables enjeux.

En thérapie
7.4

En thérapie (2021)

24 min. Date de première diffusion : 29 janvier 2021 (France). 2 saisons. Drame

Série Arte

Fwankifaël a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et la regarde actuellement.

Annotation :

Saison 1 terminée le 9 février : 8/10

Beau travail les gars ! Format, structure, sujet, contexte du propos, performance... "En thérapie" engage un véritable renouveau de la Série, ici particulièrement bien récupérée (puisqu'il s'agit d'une adaptation d'une série israélienne) par l'inévitable paire Nakache-Toledano. L'enjeu d'aborder la détresse psychique dans un contexte de pandémie mondiale rendait la marche d'autant plus élevée. Et force est de constater que toute l'équipe de cette nouvelle pépite d'Arte a réussi son pari.

Entre quelques jours et quelques mois après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, un psy remarquable reçoit cinq patients aux trajectoires diverses mais qui tous le renvoient à l'impossible guérison de son âme après un drame pareil. La série prend son temps pour décortiquer son sujet et jouit d'un bel équilibre entre l'intérêt que l'on porte à l'histoire personnelle de chaque patient - et à la performance d'acteurice qui l'accompage - et l'écho troublé que cette histoire crée dans la psyché de leur analyste. Galerie de personnages vraiment remarquable, à commencer par celui d'Adel Chibane, interprété de manière époustouflante par un Reda Kateb au sommet.

Au cœur de la toile, un Frédéric Pierrot assez incroyable aussi, qui incarne le personnage central, d'abord effacé derrière sa posture puis définitivement acteur des destinées en jeu. Ce personnage à lui seul suscite un intérêt fascinant, balloté qu'il est entre son professionnalisme et son sens de l'analyse en thérapie, et son égoïsme violent, déraisonné et puéril en dehors.

Bref, une superbe découverte, à la qualité d'écriture et de réalisation constante, qui ne pêche que par quelques changements de rythme malheureux (inévitables sur 35 épisodes) et de petites longueurs.

Lupin
5.7

Lupin (2021)

43 min. Date de première diffusion : 8 janvier 2021 (France). 2 saisons. Action, Aventure, Policier

Série Netflix

Fwankifaël a mis 5/10.

Annotation :

Saison 1 terminée le 25 janvier : 5/10

La bonne presse qui a accompagné la sortie de cette nouvelle production Netflix à la française ne m'avait pas empêché, comme beaucoup, de redouter le pire. Sur certains aspects, j'ai été servi. La trame principale de "Lupin" est écrite avec des moufles - et ce n'est pas un hommage à Bernie. Les méchants riches blancs sont très très méchants, et le misérabilisme guète quand on se penche sur le passé de notre héros. Ce socle indigne d'un enfant de 6 ans est brandi avec aplomb à chaque épisode. Là-dessus, sont construites des intrigues certes inspirées des aventures littéraires de Maurice Leblanc, mais dont le format télévisé revisité par George Kay les fait souvent tomber dans la facilité scénaristique patente, les grosses ficèles et les raccourcis.

Voilà pour les craintes. Mais il faut tout de même reconnaître à cette première saison quelques qualités, dont quasiment toutes relèvent de l'interprète principal : Omar Sy. Reconnaissons que la lumière d'un premier rôle assumé lui convient bien et que son physique avantageux (grand, beau, rieur) sied bien au personnage qu'il incarne. Sy exsuffle un peu de sérieux à une œuvre qui aurait été pompeuse sans lui, en plus de ses autres défauts. Le travail sur le rythme est assez chouette, même s'il fait rarement oublier la pauvreté d'écriture des personnages secondaires.

His Dark Materials : À la croisée des mondes
6.8

His Dark Materials : À la croisée des mondes (2019)

His Dark Materials

57 min. Date de première diffusion : 5 novembre 2019 (France). 3 saisons. Action, Aventure, Fantasy

Série BBC One

Fwankifaël a mis 6/10 et la regarde actuellement.

Annotation :

Saison 2 terminée le 19 janvier : 6/10

Toujours à peu près fidèle au roman, dont j'avoue n'avoir gardé que très peu de souvenirs (à la différence des tomes 1 et 3), cette deuxième saison de HDM souffre d'un manque de rythme criant et d'un défaut d'énergie qui distancie grandement le spectateur des enjeux émotionnels de la saga. La disparition de certains personnages m'est passée dessus sans aucun émoi alors que je me souviens en avoir été bouleversé dans les livres.

Il n'y a que trois points qui m'ont encore accroché :
- la vitalité et la sincérité des deux acteurs principaux, en particulier Amir Wilson qui révèle un bel engagement dans son rôle, ainsi que l'interprétation réussie de Simone Kirby
- l'important travail visuel et sonore visant à retranscrire les univers du roman
- le propos de fond de l’œuvre originale, qui commence à affleurer ici, sur la critique du pouvoir, de l'obscurantisme et du technicisme. Cet aspect capital devrait constituer le cœur des prochaines saisons, à condition que sa subversivité ne soit pas monnayée contre des choix plus consensuels...

Mum
7.4

Mum (2016)

30 min. Date de première diffusion : 13 mai 2016 (Royaume-Uni). 1 saison. Comédie

Série BBC Two

Fwankifaël a mis 8/10.

Annotation :

Saison 1 terminée le 10 janvier : 7/10

Le départ est chaud pour qui est peu familier avec l'humour British (c'est mon cas) : l'humour est très noir et désabusé. Mais une fois dépassé le mépris que semblent avoir les créateurs de "Mum" pour certains de leurs personnages frôlant la caricature, s'affirme l'incroyable humanité, tendresse, patience de son héroïne.

En effet, ce pari d'une série d'une économie rare (unité de lieux dans une maison pavillonnaire banale, une poignée de personnages) fonctionne sur la qualité de ses acteurices mais aussi sur l'écriture très tendre, finalement, de l'héroïne et de deux ou trois autres personnages (Kelly et Michael en particulier). Au milieu des égoïsmes et des violences verbales tragiques, la pudeur simple de ces petites lumières nous touche au cœur.

Saison 2 terminée le 16 janvier : 8/10
Saison 3 terminée le 17 janvier : 8/10

"Mum", c'est finalement une très belle série sur le deuil, la pudeur, l'égoïsme et les chips. Mais sur le deuil surtout et sur toutes les phases qui l'accompagnent, du déni parfois masculiniste au chagrin, de la colère à l'acceptation, de la culpabilité à l’apaisement.

J'ai été particulièrement touché par cette galerie de personnages d'une maladresse infinie qui finissent par cerner et accepter leurs blessures, à leur rythme malgré la pression des autres. L'écriture très fine, quoique donnant lieu parfois à une surenchère dans le caractère de Pauline par exemple, repose et c'est efficace (même si immensément frustrant) sur un système de catharsis douce qui n'intervient qu'après de longues séquences de malaise et de tension accumulée.

Enfin il faut aussi saluer une série qui prend pour héroïne une mère de famille de 60 ans qui porte à bout de bras son entourage alors qu'elle est elle-même sous le poids d'un deuil terrible. Qui jamais ne perd son sans-froid devant la charge mentale monstrueuse qu'on lui impose, ni face aux remarques incroyables qu'on lui sort. Et surtout dont Stefan Golaszewski prend le temps de réhabiliter sa capacité et son droit à l'indépendance, au désir et à l'amour.

Histoire bruyante de la jeunesse (1949-2020)
7.4

Histoire bruyante de la jeunesse (1949-2020) (2020)

53 min. Date de première diffusion : 26 novembre 2020 (France). 1 saison.

Série Arte

Fwankifaël a mis 5/10.

Annotation :

Saison 1 terminée le 15 janvier : 5/10

Une série de deux documentaires forts en archives mais assez maigres en propos. Cette histoire bruyante est assez captivante, parce qu'elle mobilise, surtout dans sa deuxième partie (1979-2020) des sources variées sur fond de musique galvanisante. Mais elle laisse un véritable goût d'inachevé.

Déjà, elle se contente d'à peine effleurer les pays autres que France, Allemagne, USA et Royaume-Uni, ce qui amollit la portée de son propos. Ensuite, on a souvent droit à des analyses essentialisantes "De tout temps la jeunesse", sans jamais distinguer les contre-courants au sein de cette même jeunesse, ni sans que cette dernière soit même définie. Enfin, on en reste surtout à un patchwork coloré de courants politico-artistiques pas mêmes déconstruits ni critiqués dans leurs limites.

La seule touche un peu profonde, c'est finalement l'illustration de l'éternel cycle jeunesse idéaliste et contestataire qui en grandissant devient le bourreau répressif de la génération suivante. C'est cette logique là, et sa présupposée homogénéité, qui aurait mérité d'être mieux interrogée.

3615 Monique
6.7

3615 Monique (2020)

26 min. Date de première diffusion : 17 décembre 2020 (France). 2 saisons. Comédie

Série OCS

Fwankifaël a mis 7/10 et la regarde actuellement.

Annotation :

Saison 1 terminée le 7 janvier : 7,5/10

D'un naturel méfiant vis-à-vis des production télévisuelles françaises, seulement contredit jusqu'ici par la saison 1 du "Bureau des Légendes", reconnaissant de mauvais gré n'avoir pas essayé d'autres créations pourtant plébiscitées, j'avoue avoir trouvé dans l'originalité et l'efficacité de "3615 Monique" une chouette série.

Le pitch a de quoi attirer l'oeil, il faut dire : au début des années 1980, trois étudiants lancent un concept de minitel rose. Dans son concept, la série puise beaucoup dans la nostalgie moqueuse qu'inspirent ces années où la France croyait encore à sa grandeur et les gens en leur importance. Le Jouy de 1981 a de quoi faire marrer, aussi. Si, formellement, il n'y a rien à redire à "3615", le scénario, pourtant modérément ambitieux (c'est une vertu rare), peine en fin de saison à ne pas tirer à la ligne. L'expérience est en tout cas réussie, qui mériterait, quitte à réaliser une deuxième saison, à proposer une plus grande profondeur dans ses personnages principaux.

Fwankifaël

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