3 Jours à Cannes ou l'insatiable foule éternelle plongée dans un abyssal festival de cinéphiles aux badges virevoltants entre deux cartons quémandant une invitation pour tels ou tels films...

Annotation :

Jeudi 17 Mai 2018 / Les Arcades

Si j'attendais surtout de pouvoir poser les yeux sur le nouveau Godard, je ne pouvais gâcher une mâtiné, je devais profiter de l'événement pour mater un premier film, qu'il m'intéresse ou non.
"Yomeddine" s'avère être un road movie léger, trop léger, sans grand intérêt si ce n'est de filmer un lépreux heureux de jouer devant une caméra.

Une première séance sans conviction mais qui ajoute un film de plus au compteur.

Annotation :

Jeudi 17 Mai 2018 / Les Arcades

Sortant de "Yomeddine", pensant que je serais large pour m'atteler au Godard, j’aperçois une queue déjà bien grande, ce qui ne déplaît pas à tout le monde bien sûr mais dans un festival c'est chiant.
Je demande du coup au gars qui gère le bazar et il me répond que là pour le Godard ça va être difficile, mais qu'il y'a encore de la place pour "En Guerre".
Me v'là à filer dans cette queue, tout aussi content car ce film m'intéressais grandement.

Une deuxième séance déstabilisante tant je n'ai pas l'habitude de voir des films en salle comble, mais la qualité et la force du film m'ont assez captivé pour oublier en partie ces conditions.

Annotation :

Jeudi 17 Mai 2018 / Les Arcades

Pas le film que je voulais voir absolument mais curieux, puis l'ami Chris Tophe voulait le voir, donc je voulais aussi, rien que pour le voir avant lui. #Bâtard
"Taxi Téhéran" avait beau avoir un concept intéressant, il n'avait pas mille choses à proposer en plus de ses longueurs, ici c'est encore moins intéressant.
Panahi replonge dans son délire méta en proposant un périple sableux à dos de 4x4, sans créer une trame assez captivante et opaque pour qu'on passe un bon moment. Certes les cadres sont soignés, encore heureux vu le nombre de plans séquences, et l'humour présent dans le métrage fonctionne plutôt bien, mais au delà de ça l'histoire semble écrite sur un bout de papier. Ça sonne creux et Jafar semble vouloir se filmer sans trop se soucier du résultat.

Une troisième séance longuette, la fin se fait attendre, encore plus quand le dernier plan semble infini.

Annotation :

Jeudi 17 Mai 2018 / Les Arcades

Refoulé à cinq places environ pour la séance de "Burning", je voulais voir un dernier film en cette journée Cannoises, je me suis donc tourné vers le Christophe Honoré.
La fatigue et l'inconfort à force d’enchaîner les files d'attentes et les séances ne m'ont pas rendu jouasse lors de cette diffusion. Je regarde malgré tout assez plaisamment l'oeuvre d'Honoré, sans jamais être étonné ou enjoué.

Une quatrième séance plaisante malgré tout, devant un petit film intéressant et inspiré autant techniquement que visuellement, sans pour autant retourner la tête.

Annotation :

Vendredi 18 Mai 2018 / Les Arcades

Voilà un bout de cinéma que je voulais voir, avoir loupé le Godard, ok, passons, mais pas celui ci, je devais le voir.
Environ 2h30 d'attente, à causer dans la queue avec d'autres jeunes, je suis arrivé tôt pour être sûr, j'étais donc très bien placé, presque au début de la queue. Au fil des heures la fatigue était rattrapé par le sadisme animal de voir les derniers arrivants se voir repousser vers la fin de la queue. Fin de queue que je ne pouvais voir mais que j'imaginais facilement.

Une cinquième séance méritée, l'attente fut plus longue que le film, qui lui même s'avère être gourmand. Très content d'avoir découvert ce thriller entre Hitchcock et Lynch, avec une patte folle signée Robert Mitchell.

Annotation :

Vendredi 18 Mai 2018 / Les Arcades

"Girl" faisant déjà salle comble, je ne savais pas quoi faire, sur le coup je voulais juste sortir de la salle et prendre l'air, enrhumé, le nez pris, j'en avais déjà marre.
Pour ne pas gâcher ma journée je me suis tout de même glissé dans la salle pour "Sofia", sans savoir de quoi il en retournait. Mon nez ne s'est pas du tout arrangé sous la clim, je commençais fortement à manquer de mouchoir alors je voulais vite quitter cette séance.

Une sixième séance qui avec le recul renferme un petit film utile pour le pays qu'il désigne, fort par ce qu'il ose, mais finalement pas si marquant à mes yeux.

Annotation :

Vendredi 18 Mai 2018 / Théâtre de la Croisette

Si j'aurais pu encore mater deux films au moins aux Arcades, j'avais vraiment envie de voir celui ci sur grand écran. Avant de voir "Sofia" je suis allé jusqu'au Théâtre de la Croisette pour savoir si mon badge passait à cet endroit. La réponse étant positive je suis retourné aux Arcades, me suis maté "Sofia" et suis parti me faire un McDo.
Sorti du restaurant de haute qualité à la présentation impeccable... je déconne bien évidement, je parle d'un McDo à Cannes...
J'ai hésité fortement à me faire un dernier film aux Arcades et de rentrer me pieuter. Finalement j'ai continué à marcher, j'ai regardé quelques minutes les marches qui se préparaient à accueillir stars et invités.
Ce qui m'a le plus étonné c'est ce sniper sur le toit surveillant aux jumelles la foule.
Je me suis donc rendu quelques minutes après vers le Théâtre, trouvant la bonne ligne, étant le quatrième de celle ci sur place, sachant qu'il y avait quatre lignes. Après deux bonnes heures d'attente, pénibles d'ailleurs, j'entre enfin dans le cinéma, impressionnant et très classe. Je suis enfin assis devant un grand écran, admirant la salle tout comme j'épiais Bernard Menez, croisé les trois jours où j'étais à Cannes d'ailleurs, il lisait son journal tranquillement assis dans le rang d'à coté.

Une septième séance où mon nez n'était toujours pas remis, je me battais avec des bouts de serviettes de chez McDo, je n'appréciais pas trop non plus les rigolades intempestives et incompréhensibles de certains. Au fil du film, lui qui devenait de plus en plus cool et kiffant de par son aspect rétro et sa bande son atomique, certains spectateurs étaient comme en trance, riant, applaudissant, pendant que d'autres quittaient la salle au fur et à mesure.
Au final, un trip kiffant, surtout avec la sono du Théâtre, absolument dingue, propulsant la BO limite humaine et l'ambiance nanardesque assumée de façon brutale et jouissive.

Annotation :

Samedi 19 Mai 2018 / Salle Bazin au Palais

Si j'avais découvert la grande salle Lumière l'année dernière sur invitation, je n'étais pourtant jamais rentré dans le palais, du moins pas au dessus du -1 où se situe chaque année le salon du jeu.
Un endroit immense et très blanc, peuplé d'escaliers et escalators carrément. Je cherche les toilettes après avoir demandé à une femme de ménage, je crois, je me perds un peu dans les couloirs chelou et monte ensuite direction Salle Bazin. Je demande au mec à l'entrée de la salle où il faut se placer, etc... Les infos habituelles, il me désigne des escaliers où aller attendre.
Là bas je sympathise avec deux gonzesses, très sympa, on discute puis se dirigent vers la file qui se met en place. On attend une bonne heure, si ce n'est pas un peu plus. On discute, déconne, et on entre enfin.
On a de très bonne places, centrés face à l'écran, et là j'me dis que je vais enfin voir ce putain de film de merde !
Après avoir déconné encore plusieurs minutes, le bousin est lancé.

Une huitième et dernière séance Godardienne, de laquelle je ressortais sans avis, je n'ai ni aimé ni détesté, je n'y vois pas d’intérêt mais on peut surement en trouver un et j'en passe. Godard livre un film limite documentaire au montage important, au son extraordinaire, la salle excellemment équipé a bien aidée.

Je ressors de la salle, suivant les deux gonzesses qui rejoignaient des amis dans la file d'attente pour "BlackkKlansman". On se cale avec eux, provocant le dépit de plusieurs personnes nous reprochant de passer devant eux alors qu'ils attendaient depuis longtemps. On ne se démonte pas, on répond et on reste. Pour finalement être recalés, assez proche du biper de badge pourtant...

Mon festival fini donc avec le film par lequel il aurait du commencer.