Andrew Patterson

Annotation :

Apparemment, le film a été auto-financé, et c'est absolument invisible : les décors, les costumes et l'univers du film ont été très bien conçus, cela est crédible, et jamais on ne ressent un quelconque manque de budget dans la reconstitution.

Par ailleurs, le film est malheureusement médiocre. Il donne de belles promesses, par son originalité (quel film américain peut aujourd'hui se targuer de contenir un plan fixe de près de dix minutes ?), ses beaux personnages et plus globalement sa bonne direction générale, mais, si correctement fait soit-il, il reste un travail de petit malin : comme beaucoup de films de mystère, il échafaude tout un concept, dont il s'amuse à définir les contours sans jamais les révéler. Ce n'est pas tant qu'il choisit de laisser l'imagination du spectateur parler ; au contraire, c'est à cause de son propre manque de propos et de teneur scénaristique que le film fonctionne par omission, refuse de révéler, dissimule jusqu'au bout sa nudité.

Le dénouement sonne comme un coup de grâce. Incapable de choisir, encore une fois, Patterson conclut sur un joli plan, mais assurément une mauvaise fin : allant toujours plus loin dans le néant, il s'y est perdu, et ne sait plus quoi inventer pour faire durer le subterfuge.