[CINE:2021]

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Sorrentino réalise son "Amarcord" et rend hommage à son Naples natal, dans son film le plus personnel, le plus accessible. Cette honnêteté sied le propos (Maradona a plus ou moins "sauvé" la vie de Sorrentino à l'adolescence) et permet au réalisateur italien de se débarrasser de certaines obsessions et d'aller à l'os de son cinéma, sans fioritures ni tics de mise en scène. Le goût de la beauté et du divin est toujours là, mais il se cache ici dans une balade à moto, une rencontre, un canular, dans l'ultime preuve d'amour (les parents qui sifflent et blaguent quelques secondes avant leur mort, plus beau moment du film) ou dans un but de la main. Traversé par de multiples émotions, La Main de Dieu est un regard bienveillant sur un passé révolu et sur des épreuves de vie, mais raconte surtout comment Paolo est devenu Sorrentino. En délivrant ce témoignage, l'auteur italien immortalise sur pellicule sa propre mythologie et, comme dans l'Odyssée, revient là où tout à commencé, après avoir pris le train pour Rome afin de faire carrière dans le cinéma (ce qui lui a plutôt réussi). La somme de ses expériences, c'est la Main de Dieu. Naples, c'est son Ithaque. Comme Ulysse, Paolo est rentré chez lui et a suivi les conseils de son mentor, le colérique Capuano, qui lui prodigua une leçon de vie en même temps qu'une leçon de storytelling à l'aube naissante, au bord de l'eau. "Roma? Che cazz' ci vai a fa a stu Roma? Sul ’e strunz vann a Roma!" Pourquoi monter à la capitale alors qu'il y a tant d'histoires ici ? Pourquoi ne pas transformer ta douleur et en faire une histoire ? La leçon a été retenue de fort belle manière et j'ai moi aussi envie de prendre mon abonnement pour supporter le Napoli.

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Rape and revenge empli d'une colère sourde, ce deuxième long-métrage toalement maîtrisé de Jennifer Kent délivre un récit au cordeau porté par son duo de protagonistes inoubliables en quête de justice. Le propos politique du film est brûlant et fait de The Nightingale un film dont en reparlera encore dans de nombreuses années pour son engagement et sa dénonciation courageuse. Très joliment photographié, il permet en outre de découvrir un peu plus en profondeur l'Australie, grâce à la superbe mise en scène de Kent. Une claque.

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Critique : https://www.senscritique.com/film/Sound_of_Metal/critique/230462823

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Décidément, il est bien anxiogène d'être juif en amérique au XXIè siècle. Entre l'urgent "Uncut Gems" des frères Safdie et le désorientant "Mother" d'Aronofsky se trouve cette première réalisation d'Emma Seligman. Suivant une jeune femme croulant sous la pression familiale, relationnelle, professionnelle et sexuelle, dans le cadre resséré d'une bar-mitzvah où tout va se mélanger de façon chaotique... le tout dans la même journée, "Shiva Baby" est épuisant mais impressionne. Son rythme ébourriffant, cette capacité à traduire le malaise et le stress, porté par le jeu magnétique de Rachel Sennott, nous partage entre le rire et l'envie de reprendre notre souffle. Lorsque ça s'arrête, on regrette presque de quitter ces personnages et on pourrait presque remettre en jeu notre tachycardie pour quelques instants de plus à leurs côtés.

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Bien connu pour son alliance avec Thomas Ngijol, Fabrice Eboué revient avec cette comédie violente, provocatrice et maligne, contant l'histoire d'un couple en perdition qui va pimenter les choses... en assassinant des vegans transformés en viande afin de relancer les affaires de leur petite charcuterie de quartier !
Joliment réalisé, parcouru de bonnes idées scénaristiques et porté par un duo à l'alchimie évidente (notamment Foïs qui est - sans surprise - excellente en femme calculatrice et castratrice, fan de true crime et aussi drôle qu'inquiétante), Barbaque renoue avec un cinéma à la noirceur assumée. Rappelant par instants les premiers films de Dupontel ("Bernie" notamment), par ses rires entrecoupant deux saillies gores, "Barbaque" est potentiellement le film le plus maîtrisé de son auteur. Malgré une fin un poil précipité, pas totalement convaincante, et des gags/situations qui auraient pu être un peu plus travaillés, "Barbaque" est assurément l'une des meilleures comédies françaises de l'année et consacre Eboué en un cinéaste comique à suivre avec attention.

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Première déception : Kaamelott - Premier Volet n'est pas une très bonne comédie. A moins d'être fan de la série d'Astier, nos zygomatiques seront assez peu mis à contribution. Certaines séquences sont étirées jusqu'à tomber dans une certaine lourdeur, d'autres ne dépassent pas le stade du "je mets mes personnages dans une situation, dans un décor... et ils disent des trucs". Si il est évident qu'Astier est un excellent dialoguiste, le rythme étant dicté par les échanges entre ses personnages et la musicalité des joutes verbales étant agréables (si tant est qu'on y soit réceptif), il se révèle en revanche assez piètre metteur en scène.
Deuxième déception : le film n'a aucune véritable valeur ajoutée et pourrait tout assez bien passer pour un téléfilm en prime-time sur M6. Effets spéciaux bas de gamme, décors vides, paysages peu mis en valeurs : tout semble finalement assez miséreux en vu du ramdam provoqué par l'attente autour du film. Astier fait du théâtre filmé, mais à nouveau, rien ne justifie vraiment le passage de Kaamelott par la case cinéma, le manque d'ambition (ou de budget ?) est franchement surprenant.
Troisième déception : il y a TROP de personnages. A force de vouloir donner a manger à tout le monde (Clavier, De Caunes, Chabat, Sting, Jehnny Beth...), on se retrouve avec une quantité pas possible de persos qui n'ont pas le temps d'exister au sein de ce premier volet. Peut-être certains verront leur rôle grandir dans la suite ?

Bon en vrai, j'ai pas détesté, parce que l'amour profond d'Astier pour son univers est communicatif, son implication totale m'a toujours impressionné et j'ai pris plaisir, le temps de la séance, à me replonger dans l'univers de la série. Il reste regrettable que le film existe moins en tant que comédie que comme suite-de-la-série-qu'il-faut-se-farcir-en-entier-pour-tout-comprendre.

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Critique : https://www.senscritique.com/film/Mandibules/critique/195269634