C'est vrai qu'en y pensant, le cinéma, ça peut faire penser à la philosophie...

Annotation :

Voir De la vieillesse de Cicéron.
Don Corleone comme archétype de la vieillesse à l'Antique (du conseil à la mort dans le jardin tel un fruit mûr en jouant avec son petit-fils).

Annotation :

Le manifeste du parti communiste, Karl Marx.
"Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent". Propriétaire des moyens de production ou prolétaire, il faut choisir (ou plutôt subir).

Annotation :

Les souliers de Van Gogh dans Chemins qui ne mènent nulle part, Martin Heidegger.
La vérité non comme prédicat mais comme dévoilement.
J'aurais pu choisir d'autres films de Malick, comme The Tree of life, moins convaincant mais tout à fait proche d'Etre et temps.

Annotation :

La poétique ou la Politique d'Aristote.
La catharsis de la scène "Technique Ludovico", thérapie par aversion qui doit le purger de sa passion pour la violence. En jouant sur les interprétations de la catharsis, on peut voir celle-ci à deux niveaux, comme un trop-plein devant conduire Alex au renoncement à la violence, à la purgation de son penchant en même temps qu'elle fait effet sur le spectateur. La définition courante de la catharsis est : "l'épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique : en assistant à un spectacle, l'être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à travers le héros ou les situations représentées sous ses yeux" (merci qui? Merci wikipedia les coquins). En voyant Alex subir ce traitement, on y prend plaisir car on n'inverse pas les rôles, on prend plaisir à la chose dans la mesure où elle est représentée (ouf, ce n'est que du cinéma).

Annotation :

Ion, Platon ou Critique de la faculté de juger, Kant.
Le génie comme disposition de la nature. La muse qui inspire le poète (qui n'est donc pas lui-même mais un simple réceptacle) chez Platon ou la nature qui s'incarne à travers un individu chez Kant (fonctionnement équilibré et en harmonie des facultés). C'est le mythe du génie inspiré que peint Forman, et la raison pour laquelle Mozart est haï par Salieri.

Annotation :

Ethique, Spinoza ou L'évolution des idées en physique, Einstein et Infeld.
Le film tourne autour de la loi Murphy, quelque soit l'interprétation choisie : "tout ce qui peut mal tourner va mal tourner" ou "tout ce qui arrive se produit nécessairement". Spinoza ne dit pas autre chose, lorsqu'il écrit, "ne pas rire ni pleurer mais comprendre" ou lorsqu'il définit le savoir comme la seule liberté effective.
Evidemment, ça ne fait pas de mal d'ouvrir Einstein pour se remettre la relativité générale en tête, être ébloui par sa pédagogie et sa clairvoyance (les interrogations du film sur les trous noirs et les spéculations autour sont déjà présentes dans la tête d'Einstein).

Annotation :

Les rêveries du promeneur solitaire, Rousseau.
Bon, c'est vrai, c'est peut être un peu tiré par les cheveux mais j'allais pas mettre Into the Wild ou alors fallait modifier la majeure partie du film. En plus, il manquait la musique et la mini-société. Le Dude lui, a sa mini-société qui vit un bonheur simple (le bowling, la glande, l'oisiveté dans toute sa splendeur) que Rousseau n'aurait pas désavoué.

Annotation :

Les Manuscrits de 1844, Marx.
L'aliénation hégélienne remise sur ses pieds comme le dit l'ami Karl. Le travail aliéné qui nous rend étranger à nous-même. Le travailleur se vend, perd son ipséité, devenant un simple rouage, interchangeable, obéissant aux lois d'un système qui le dépasse.

Annotation :

Critique de la faculté de juger, Kant ou Méditations métaphysiques, Descartes.
Quand il y a disproportion entre les facultés, ça cause de gros problèmes (la volonté va trop loin, l'entendement ne suit pas du tout comme dit le keum de Königsberg). Descartes, lui, dirait que n'est pas Dieu qui veut, et que cette inadéquation entendement fini et volonté infinie peut poser problème. Comme la chaîne des raisons manque, Forrest ne s'arrête pas de courir.