Ce qui décoiffe

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L'œuvre bi-chorale de l'habile pamphlétaire et du poète, où le style et la langue ont imprimé un sceau puissant et singulier.

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ou comment développer le détail le plus microscopique, infra-réel, lui donner une belle matière à la limite du soutenable !

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Que son auteur apparente à "obstination", même musique.
Celle souterraine et intemporelle des mots.

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aller lire le repas de deuil décrit par Huysmans, servi par des négresses nues, dans une salle à manger tendue de noir, au son d'une marche funèbre,où ne sont consommés que des plats noirs, bruns ou violets (soupes à la tortue, pain de seigle russe, olives mûres de Turquie, caviar, Poutargues de mulets, boudins fumés de Francfort, gibier au sauce couleur de réglisse et cirage, coulis de Truffes, crèmes ambrées au chocolat..), et des boissons de même couleur (vins de Limage, du Roussillon, des Tenedos, des Vals de Penas et des Portos), et après le café, du roux de noix, du kwa, des porter et stout...

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Joute dialoguée entre Monsieur moi, philosophe et Monsieur lui, neveu de Rameau, au sein d’un bistrot de l'époque, près du Palais Royal, permettant de déployer une malicieuse satire des gens de toutes sortes, mais majoritairement flagorneurs, joueurs, profiteurs, faquins, viles, parasites, etc.....
Manuscrit autographe découvert par hasard, ayant circulé sous le manteau, plusieurs décennies après la mort de Diderot, et édité en 1805, la toute première fois non pas en français, en allemand, traduit par Goethe.
Ça va ça vient entre raison et douce folie, sans trop de fil, avec beaucoup de coqs à l’âne, de plaisanteries, masquant une critique philosophique profonde.
On frôle en toute fin une mignonne Eloge du cynique Diogène, qui n'a rien, ne demande rien,se moquait des besoins, et qui allait tout nu...

"Quiconque a besoin d'un autre est indigent et prend une position. Le roi prend une position devant sa maitresse et devant Dieu ; il fait son pas de pantomime. Le ministre fait le pas de courtisan, de flatteur, de valet ou de gueux devant son roi. La foule des ambitieux danse dans vos positions en cent manières plus viles les unes que les autres, devant le ministre. L'abbé de condition en rabat et en manteau long, au moins une fois par semaine devant la feuille des bénéfices. Ma foi ce que vous appelez la pantomime des gueux est le grand branle de la terre."

On devine qui rira le dernier, pas certain...

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Meslier curé athé et matérialiste, homme de terrain, vit dans un village d'Ardennes, près des hommes de peu, manœuvriers, laboureurs, miséreux sans bête ni cochon ni basse cour, que leurs superstitions...
Devant tant de preuve de l'inexistence de dieu, de l'absurdité de sa tâche, tempête sous un front, Meslier se départira vite de la religion, proche de sa jeune bonne qu'il aimera, et de la nature où ne pousse surtout que la mauvaise herbe... il sera communaliste et anarchiste bien avant tout le monde...(Babeuf entre autre) s'appuiera sur les cartésiens pour les critiquer... Il admirera et annotera beaucoup Montaigne et Marana (écrivain génois précurseur de la critique sociale et religieuse).Sera pour la dissolution du mariage.
Il combattra le fatras des religions et les puissants de tout acabit (Louis XIV et son grand règne despotique...)
"Que tous le grands de la terre et leurs nobles fussent pendus, soient étranglés avec les boyaux des prêtres."
Les moines seront sources d'une particulière irritation, les voyant vivre grassement et aspirer à la Ste oisiveté "est-ce observé le voeu de pauvreté que d'avoir la possession et la jouissance de vivre de tant de biens et vivre au milieu d'une telle abondance de richesse." "Pépinière de sangsues spirituelles qui ne servent qu'à sucer jusqu'à la dernière goutte, le sang de la Nation..."

Citant Montaigne, notre zèle fait merveille quand il va seconder notre pente vers la haine, la cruauté, l’ambition.... Chacun tente de faire de son ennemi un sacrifice à dieu.

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"Et à la fin de tout, on s'aperçoit que personne n'est capable de penser à personne fut ce dans le pire des malheurs. Ira penser réellement à quelqu'un, c'est y penser minute après minute, sans être distrait par rien, ni les soins du ménage, ni la mouche qui vole, ni une démangeaison. "

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"Quand on meurt, dit la rumeur, ce qu'on ressent n'est pas douloureux, bien au contraire, c'est doux comme du miel dans la gorge, c'est enivrant comme une fumée parfumée qui emplit la poitrine, et la porte qui s'ouvre au fond du cerveau est pareille à l'entrée du paradis. Ensuite l'âme s'échappe par tous les pores de la peau, par les yeux et par les oreilles, par les cheveux et par les narines, pour s'éparpiller dans le vent, voyager sur les vagues de la mer, à travers les plaines des eulalies et sur les feuilles des lotus, au milieu des nuages aussi légers que les Dragons, jusqu'à ce qu'elle rencontre une forme à laquelle elle pourra se joindre, une forme vivante, une herbe, un arbre, une libellule ou un chat."


Fable poétique alternant avec un quotidien coréen que l'on pressent pas très loin des sombres conflits meurtriers de ce pays, dont les hommes sont capables de produire dans leur triomphale bêtise.

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"Nous le savons tous. Nous sommes modelés sur la racaille. Les drogués, les prostitués, les poivrons, les clochards. Les prisonniers peut être tant qu'ils ne sont pas psychopathes. C'est de là que nous venons. Nous le savons tous., alors pourquoi ne pas le dire ?"

Oeuvre de post initiation ou d'anticipation dystopique écrite en 2006 par Kasuo Ishiguro , abordant avec une grande précision et subtilité, la mise en oeuvre opérationnelle de pouponnières d'individus dédiés au don ; dons sous beaucoup de ses formes amenés dans le cadre de la collectivité éducative, préparant avec une dialectique insidieuse le don d'organes, selon une grille désincarnée où la notion de géniteur, de famille, de filiation est gommée...

C'est d'une profonde tristesse, car rappelant, sans les truchements habituels de la lutte de pouvoir, ou de la perversité, et avec une décennie d'avance, le trans humanisme et les velléités de l'augmentation de l'homme...

Annotation :

Huxley a posé tous les jalons d'un futur permanent que l'on cherche encore la ficelle, et c'était en 1932...
Tout est passé au crible, les codes de la consommation, de la drogue, du conditionnement de masse, du néo terrorisme, des conflits locaux ou mondiaux (qui allait pointer son horreur 13 ans après),
La civilisation remplacée par la stérilisation, on y est encore...

Mini shoa, avec le massacre du British muséum, 2000 fanatiques de culture gazés au sulfure de dichloréthyle.

'Pour gouverner il s'agit de siéger et non pas d'assiéger. On gouverne avec le cerveau et avec les fesses jamais avec le poing'.