Découverte Cinéma - Essais, documentaires

Une sélections de documentaires marquant, touchant, important.

Liste de

32 films

créée il y a environ 9 ans · modifiée il y a environ 7 ans
Microcosmos, le peuple de l'herbe
6.8

Microcosmos, le peuple de l'herbe (1996)

1 h 20 min. Sortie : 20 novembre 1996 (France). Animalier

Documentaire de Claude Nuridsany et Marie Pérennou

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

Aussi loin que je me souvienne, c'est surement le premier documentaire que j'ai vu. Encore aujourd'hui, je me souviens de cette scène des escargots, d'une sensualité déconcertante. Des images sublimes, le faisan qui mange les fourmis...

Daguerréotypes
7.3

Daguerréotypes (1975)

1 h 20 min. Sortie : 29 novembre 1976 (France).

Documentaire TV de Agnès Varda

Woozz a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le jour où j'ai vu Daguerréotypes, j'ai compris que faire des documentaires, ce n'était pas simplement filmer de belles images, ou tenter de dénoncer les pratiques d'une entreprise ou d'une quelconque structure.

J'ai compris qu'il y avait une démarche, une réflexion, un objectif artistique. La simplicité avec laquelle Varda filme son environnement immédiat, tout en provoquant une émotion profonde, un attachement à ses personnages est renversant. Elle film avec une telle passion, une telle douceur...

L'Épopée de l'Everest
7.9

L'Épopée de l'Everest (1924)

The Epic of Everest

1 h 25 min. Sortie : 5 mai 2015 (France). Sport, Société

Documentaire de J.B.L. Noel

Woozz a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Monumental, incroyable, impossible.

Into the Abyss
7.5

Into the Abyss (2011)

1 h 47 min. Sortie : 24 octobre 2012 (France). Policier, Drame

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

C’est mon premier Herzog alors je n’ai pas d’éléments de comparaison avec le reste de sa filmographie. Ce que je sais, c’est qu’en 5 minutes, Herzog donne une leçon, simple mais exhaustive : la parole, le dialogue et rien d’autre. Le prêtre qui s’effondre en parlant d’écureuil, aussi inattendu que poignant. C'est ça qui est formidable. Tout est laissé : les pauses, les questions d’apparence insignifiante etc. C'est exactement ce que je veux voir dans un bon documentaire : le fondement de la psyché humaine, tout ce qui peut de près ou de loin servir à mieux comprendre les Hommes.

Quelque chose d’autre m’interpelle : Herzog est impliqué, il fait parti du film. Non seulement on l’entend parler, mais en plus il fait des remarques, donne son point de vue… C’est une style de documentaire que je n’avais jamais vraiment vu, la neutralité du réalisateur étant souvent de mise. Ici, le parti pris est assez évident.

Je pense cependant qu’il aurai pu aller plus loin dans le propos, que ce soit dans la critique du système ou dans la défense de sa thèse. C'est ce que je regrette le plus. Je reproche aussi l'utilisation de musique un peu trop insistante peut-être. Autrement, une découverte importante d'un cinéaste à la filmographie dantesque qu'il faut que j'explore d'urgence.

Shoah
8

Shoah (1985)

9 h 26 min. Sortie : 30 avril 1985. Historique, Guerre

Documentaire de Claude Lanzmann

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

C'est évidemment délicat d'évoquer ce film, et de justifier une note à cet object.

Il m'aura fallu beaucoup (trop) de temps pour tout voir, parce que c'est émotionnellement pas toujours facile, mais également et simplement parce que c'est long, très long. Je comprends la volonté d'exhaustivité que Lanzmann tente d'apporter, mais c'est juste trop. Donc en tant qu'expérience, je ne peux pas vraiment aller au delà du 7.

Koyaanisqatsi
8

Koyaanisqatsi (1983)

1 h 26 min. Sortie : 24 août 1983 (France). Expérimental

Documentaire de Godfrey Reggio

Woozz a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Intelligence rare du montage, du propos, du rythme. Montrer sans rien dire pour maximiser l'impact. Expérience incroyable et inédite, et je me garde bien d'essayer d'aller plus loin dans la description. Koyaanisqatsi EST un film à avoir, simplement. Et bien entendu le film aurait un impact tellement moindre sans cette musique...

La Soufrière
7.5

La Soufrière (1977)

La Soufrière – Warten auf eine unausweichliche Katastrophe

30 min. Sortie : 3 décembre 2014 (France). Drame

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 7/10.

Annotation :

C'est fou à quel point ce type est taré. La catastrophe évité de justesse n'enlève rien à la folie d'Herzog et son équipe, qui brave la nature au péril de leur propre vies.

Les 3 mecs interviewés qui attendent la mort, quel passage remarquable. Presque comme une image d'Épinal, ils attendent la mort, Dieu en a décidé ainsi.

Et cette ville déserte, les chiens et les cochons sur la route. Y'a quelque chose de profondément marquant dans la démarche d'Herzog, qui au péril de sa vie part filmer les forces de la nature au plus proche, soulignant la soumission de l'Homme à ces forces, qui a tendance à oublier trop souvent sa fragilité face aux cataclysmes qui plantent au dessus de sa tête.

Aux cœurs des ténèbres
8

Aux cœurs des ténèbres (1991)

Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse

1 h 36 min. Sortie : 3 juin 1992 (France). Cinéma, Making-of

Documentaire de Fax Bahr, George Hickenlooper et Eleanor Coppola

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

On imagine à peine quel enfer logistique et technique ce monstre de film a pu être. Hearts of Darkness nous donne un vague aperçu du calvaire subie par l'ensemble des personnes qui ont travaillé pendant plus de 200 jours à la réalisation d'un des plus grands films de tous les temps.

Entre Sheen qui manque de mourir, Brando qui n'a pas lu le bouquin, les hélicoptères qui s'ont appelé au front tous les jours, les problèmes financier, les facéties des uns et des autres... Apocalypse Now mérite quasiment son statue de part le défi qu'il a représenté pour son réalisateur.

Je regrette cependant qu'il n'y est rien sur le montage ou sur la musique, qui me semble pourtant des éléments important voir primordiaux quand on évoque ce film.

La Pieuvre
7

La Pieuvre (1928)

13 min. Sortie : 1928 (France). Muet

Court-métrage documentaire de Jean Painlevé

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il y a quelque chose de proprement fascinant dans ces images, je pense que c'est l'élégance étrange de la preuve, sa manière de se mouvoir. Painlevé pose sa caméra et laisse la pieuvre se lover dans les interstices de son aquarium. Il y a là dedans quelque chose d'étrangement beau et poétique, c'est vraiment vraiment bizarre.

Je recommande très très fortement (puisque c'est un muet), la pièce The Atomium de Stars of the Lid (tiré de l'album Avec Laudenum) pendant le visionnage, l'expérience s'en retrouve magnifié.

Hospital
7.8

Hospital (1970)

1 h 24 min. Sortie : 2 février 1970 (États-Unis). Société

Documentaire de Frederick Wiseman

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Documentaire extrêmement marquant et très difficile par moment, Wiseman nous emmène au cœur du système hospitalier, au plus près de la misère humaine, du désespoir induit par la fragilité de notre condition.

On peut lire sous le prisme suivant les formes de détresses que l'on croise dans ce film : la misère est physique, psychologique ou sociale, et est provoqué par la maladie, la drogue ou la vieillesse.

Cet ado à qui un dealer de Central Park a refilé de la drogue frelaté et qui a peur de mourir sans revoir son amie, cette vieille dame qui n'a plus d'argent pour payer ses frais médicaux, ce prostitué qui pense qu'il a un problème parce qu'il est homosexuel et s'avère être schizophrène, ce vieil homme dans la solitude la plus totale qui part en s'appuyant sur les murs parce qu'on a pas de place pour lui à l'hôpital... Le film est rempli d'image comme celles-ci, qui marquent au fer rouge le spectateur. Wiseman filme tout sans concession et signe ici un documentaire poignant qui me hantera surement longtemps.

Ta’ang, un peuple en exil entre Chine et Birmanie
7.4

Ta’ang, un peuple en exil entre Chine et Birmanie (2016)

Ta'ang

2 h 28 min. Sortie : 26 octobre 2016.

Documentaire de Wáng Bīng

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

J'avais commencé A L'Ouest Des Rails il y a quelques temps, mais avait fini par le laisser de coté, un peu submergé par le projet titanesque. Ta’ang me paraissait plus accessible (essentiellement car plus court).

Bing met en scène dans l'instant, sur place. Le cadre, les corps, il a l'instinct de tourner quand il faut et où il faut. L'interaction est minimale, il reste là et filme pendant de longues minutes les visages éclairés par un feu crépitant et mourant, il reste sur le bord de la route, à quelques centaines de mètres de conflits armés pour capturer dans l'instant les réactions et inquiétudes des gens. S'immiscer dans les conversations, observer une femme pleurer car elle ne retrouve pas sa famille mais doit prendre soin de ses enfants, scruter une femme sourde raconter ses aventures sans comprendre, écouter le récit des réfugiés... C'est parce que Bing filme tout, quasiment sans montage, que le portrait est marquant.

C'est assez curieux cette manière qu'on ces gens de communiquer : ils ne répondent jamais aux questions qu'ils se posent entre eux.

La Grotte des rêves perdus
7.1

La Grotte des rêves perdus (2011)

Cave of Forgotten Dreams

1 h 30 min. Sortie : 31 août 2011 (France). Historique

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le film n'est pas très intéressant d'un point de vue documentaire cinématographique, dans le sens où Herzog se contente d'une approche assez classique pour décrire la grotte, même si il nous gratifie de quelques saillies délicieuses, notamment ce dernier passage avec les crocodiles. L'intérêt principal du film réside évidemment dans le thème, et ce que cette Grotte implique en terme philosophique. Herzog nous laisse le temps de réfléchir à ces implications et ce qu'elles signifient pour nous, les Hommes.

Modestie face au Temps, assister à la naissance de l’Art, miroir plongeant dans les abîmes de l’Homme. Nous sommes prisonniers de l’Histoire, eux ne l'étaient pas, dit Herzog. Parfois, 5000 ans séparent deux dessins cote à cote. C'est impensable pour nous.

Transcender le temps par l'Art, et nous regarder dans les yeux 35000 ans après. Le temps a suspendu son vol, coulant inexorablement dans la Grotte pendant des milliers d'années. Qui étaient ces Hommes? Que pensaient ils? Quel significations ont ces peintures? Questions troublantes qui coulerons elles aussi dans l’abysse du temps. Quand nous aurons disparu, quand même les souvenirs de nos souvenirs ne serons que du néant, les chevaux de Chauvet resterons, témoins éternels des premiers Hommes.

Au fin fond de la fournaise
7.4

Au fin fond de la fournaise (2016)

Into the Inferno

1 h 47 min. Sortie : 28 octobre 2016 (Royaume-Uni).

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

C’est toujours intéressant de voir Herzog scruter les humains à travers différents prismes, que ce soit l'art avec Cave of Forgotten Dreams, ou la nature avec La Soufrière et ces travaux suivants autours des volcans. Le sujet n’est qu’un prétexte pour rencontrer des gens, tous plus excentriques et fascinants les uns que les autres. De son propre aveux, Herzog n’est pas très intéressé par le volcan lui-même, mais par l’effet qu’il produit sur l’humanité, son rappel à notre conditions fragile et changeante.

Into the Inferno n'échappe pas à la règle de la démesure, et Herzog nous emmène dans des endroits plus fascinants les uns que les autres. Tour à tour documentaire sur la nature, la science, la religion, l'anthropologie ou l'archéologie, l'allemand fou régale par sa vision acide et décalé, et son talent pour dénicher des gens fascinent n'a pas son pareil. Peut-être qu'on pourra lui reprocher de s'éparpiller un peu, mais qu'importe puisqu'au final l'expérience visuel et intellectuel est fascinante.

Lo and Behold, Reveries of the Connected World
6.6

Lo and Behold, Reveries of the Connected World (2016)

1 h 38 min. Sortie : 19 août 2016 (États-Unis). Science

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Herzog s'empare d'un sujet on ne peut plus contemporain pour dresser un portrait plein d'espoir, d'émerveillement, de peur et d'appréhensions. On prend conscience de l'importance de ce qui est en train de se passer, de l'ampleur du phénomène et de l'impact immesurable qu'il va avoir sur l'humanité, tout en dressant un portrait complet dudit phénomène: dérives et fragilités sont montrés sans détour, et Herzog n'a pas l'air d'indiquer vraiment dans quel direction nous nous dirigeons. Il reste alors la fascination et l'accablement devant le progrès qu'il reste à accomplir.

Le seul souci c'est que ça fait un peu documentaire France 5 du mercredi après midi, Herzog ayant habitué à des choses bien différentes dans la forme en tout cas.

In Jackson Heights
7.5

In Jackson Heights (2015)

3 h 10 min. Sortie : 23 mars 2016 (France).

Documentaire de Frederick Wiseman

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Caméra toujours allumé, Wiseman capte l’esprit cosmopolite et bouillonnant de Jackson Heights à New York. Malgré une neutralité apparente dans l’attitude, le film n’est pas neutre dans son propos. Le style (peu de montage visuel ou seulement pour s’attarder sur les visages, encore moins de montage sonore) qui fait toute la force des propos de Wiseman, permet de laisser libre court à une observation attentive des hommes et femmes qui nous sont présentés, faisant tout l’intérêt de la démarche du réalisateur.

J’ai été tour à tour touché, amusé, interloqué, attristé, ennuyé par les différents segments du film. L’instructeur de taxi est très Herzogien. « In french we say « Ouasinage » ».

Samsara
7.9

Samsara (2011)

1 h 42 min. Sortie : 27 mars 2013 (France).

Documentaire de Ron Fricke

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Le monde est vraiment un endroit incroyable. Samsara donne vie à cette idée, en variant les prises de vues pour essayer de donner une image totale de ce qu’est le monde, dans sa globalité, et dans sa folie destructrice.

Mais difficile de ne pas faire une redite de Koyaanisqatsi, et il est clair que sur ce point, Fricke n’évite pas totalement l’écueil. Certes, il montre plus, essaye d’aller plus loin visuellement. Mais c’est précisément parce que Koyaanisqatsi est plus abstrait que son propos est beaucoup plus puissant. Fricke n’apporte pas grand chose de nouveau en substance.

Cela dit je ne vais pas bouder mon plaisir, c’était remarquable et beau, beau dans son aspect le plus pur.

I Am Not Your Negro
7.7

I Am Not Your Negro (2016)

1 h 33 min. Sortie : 10 mai 2017 (France). Historique, Société

Documentaire de Raoul Peck

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Facture classique mais efficace. Le texte de Baldwin vibre dans la voix de Samuel Jackson ; à la fois touchant et percutant, Baldwin allie l'idée avec la puissance de la formule.

Le film est assez intéressant dans ses parallèles constants entre le passé et le présent. Le manque de figures marquantes contemporaines frappe rapidement: les problèmes semblent perdurer mais Malcom, Martin et Medgar manquent terriblement.

Le Pays du silence et de l'obscurité
8.1

Le Pays du silence et de l'obscurité (1971)

Land des Schweigens und der Dunkelheit

1 h 24 min. Sortie : 19 mars 1980 (France). Société

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Par où, par quoi commencer. Herzog dit tellement de choses primordiales, montre tellement de choses importantes. Il serait d'ailleurs inutile de tenter d'en faire une description ici, il faut simplement voir le film.

Une piscine, une radio et un arbre. Ces trois seuls séquences valent une carrière entière de cinéaste. En tentant de comprendre l'humain, Werner Herzog livre une leçon magistrale sur ce qu'est l'humanité, brut et immaculé. C'est décidément un très grand homme.

La Grande extase du sculpteur sur bois Steiner
7.5

La Grande extase du sculpteur sur bois Steiner (1974)

Die große Ekstase des Bildschnitzers Steiner

45 min. Sortie : 14 novembre 1974 (Allemagne). Portrait, Sport

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Il y a une grâce assez indescriptible dans les sauts de Walter Steiner. Son long corps gauche prend l’allure d’un albatros lorsqu’il s’élance de son tremplin. La peur qui le saisi avant le saut, puis l’extase qui prend le dessus dès que ses ski quittent la terre ferme. Herzog capte si bien ce moment (usage des ralentis tout à fait judicieux).

Herzog à moustache sous la neige + Popol Vuh, qu’est ce que vous voulez que je vous dises…

Dimanche à Pékin
7.4

Dimanche à Pékin (1956)

19 min. Sortie : 1956 (France).

Documentaire de Chris Marker

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Un voyage aussi bien intérieur que de retour en enfance. Marker explore, disserte légèrement, divague sur son thème, toujours avec une poésie ravissante. Les couleurs, le montage, l’œil de Marker, tout contribue à rendre Voyage à Pékin un joli et joyeux témoignage sur la Grande Capitale.

The Act of Seeing with One's Own Eye
7.8

The Act of Seeing with One's Own Eye (1971)

The Act of Seeing with One's Own Eyes

32 min. Sortie : 1971 (États-Unis).

Court-métrage documentaire de Stan Brakhage

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

La fragilité de la chaire, exp(l)osé devant nous. Vision de ce que nous sommes tous, et de ce que nous deviendrons tous. Enchainés au corps par obligation, on se prend à rêver de métaphysique devant la manifestation la plus physique qui soit.

Superficiellement révulsant, The Act of Seeing with One's Own Eyes invite à nous questionner en profondeur, sur ce qu’est le corps, l’esprit, ce que c'est qu'*être*.

La impresión de una guerra
6.7

La impresión de una guerra (2015)

26 min. Sortie : 2015 (Colombie).

Documentaire de Camilo Restrepo

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

L’idée de base est simple : détecter comment la guerre s’immisce, s’imprime autrement que par ses dégâts directs ; chercher la fumée pour montrer l’impact du feu. On parle et on montre le conflit par détour. Dans les couleurs d’un journal, sur la peau, sur pellicule ou sur les murs, Restrepo traque les traces que laisse le conflit, sur la Terre et dans les cœurs.

Lettre de Sibérie
7.7

Lettre de Sibérie (1958)

1 h 02 min. Sortie : 29 octobre 1958.

Documentaire de Chris Marker

Woozz a mis 9/10.

Annotation :

Couleurs automne et hiver, et quelques paysages tout droit sorti de chez Tarkovski. Des forêts, des hommes et des ours.

J’admire Marker pour sa capacité à jouer avec le format de son documentaire. Et ce texte… Cinglant, poétique, surement un peu naïf, mais c’est précisément ce qui le rend si touchant.

Titicut Follies
7.9

Titicut Follies (1967)

1 h 24 min. Sortie : 14 novembre 1993 (France).

Documentaire de Frederick Wiseman

Woozz a mis 9/10.

Annotation :

Ce qui est inouïe, c'est cette violence symbolique, psychique, cette torture psychologique, cette humiliation constante de l'institution (qu’elle soit médicale ou pénitentiaire), face aux hommes les plus désarmés qui soit.

La violence graphique elle, se concrétise dans quelques scène à vous soulever le cœur, mais est aussi montré indirectement, au détour d’une conversation banale sur la difficulté à enlever le gaz lacrymogène des vêtements de gardiens. Cette violence s’immisce même jusque dans dans la production du film elle même, puisque le gouvernement a interdit le docu pendant 20 ans. D’ailleurs, magnifique irrévérence de Wiseman qui prend son envol dans le carton final.

Mise en scène immédiate et instinct du cadre, Wiseman a une vision de cinéaste sans pareil. On a souvent l'impression de voir une œuvre de fiction tellement la composition des prises de vue est méticuleuse et esthétisante.

Leçons de ténèbres
8

Leçons de ténèbres (1992)

Lektionen in Finsternis

54 min. Sortie : 27 février 1992 (France). Guerre

Documentaire de Werner Herzog

Woozz a mis 9/10.

Annotation :

Au delà des images elles même, d'une puissance et d'une beauté hors du commun, il faut prendre Leçons de Ténèbres comme un film atemporel, ahistorique. S'extraire du temps et du contexte dans lequel se passe ces évènements, pour se laisser fasciner par la force seule du propos et de l'image.

Eau et feu, destruction et création, noir du pétrole et blanc de l'eau, Leçons de Ténèbres fonctionne par opposés polaire. Étonnement dénué de parole pour un film de Herzog, la beauté surgit de la surpuissance incontrôlable finalement controlé, d'un sourire de satisfaction taché de pétrole, ou de la désolation d'un après-guerre.

Argent amer
7.5

Argent amer (2016)

Ku Qian

2 h 36 min. Sortie : 22 novembre 2017 (France).

Documentaire de Wáng Bīng

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

La méthode Wang Bing, toujours si peu de montage, toujours autant l'instinct du cadre, toujours aussi percutante. On pourrait d'ailleurs se poser véritablement la question du dispositif et de l'influence que la caméra peut avoir sur les sujets filmés, et de la neutralité inatteignable malgré la recherche du réel, de l'objectif que ledit dispositif tente d'atteindre, il y aurai quelques petites choses à dire.

Sans cesse cette impression de voyage, d'attraper quelqu'un au vol et de le suivre intimement. "Tu filmera demain" lui lance un passant dans le couloir. L'ombre et le pas lourd du réalisateur chinois dans les escaliers et les quelques mots, murmures, souffles, nous rappellent constamment l'homme derrière le film. Wang Bing vit les mêmes épreuves que ses compatriotes. La violence qui s'exprime de multiples façon, et rien n'est épargné. C'est le prix du réel en somme.

Braguino
7.2

Braguino (2017)

50 min. Sortie : 1 novembre 2017. Nature, Société

Documentaire de Clément Cogitore

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Loin de tout, communauté réduite à son plus simple appareil, paranoïa virant sur théorie du complot, ours mal léché, petite fille aux pieds de fourrure et de griffe, appeau en forme de canon, Sibérie aux allures de film de Tarkovsky.

A.K. Akira Kurosawa
7.2

A.K. Akira Kurosawa (1985)

1 h 15 min. Sortie : 20 mai 1985. Making-of

Documentaire de Chris Marker

Woozz a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Et c'est là qu'on comprend (ou qu'on ne comprend pas) à quel point il parait insensé de se lancer dans un film comme ça, et surtout, la question qui reste en tête, c'est comment on fait? Comment on fait pour avoir une vision au milieu du chaos? La marque du génie, sans aucun doute. Cette idée est appuyé par le choix de mise en scène de Marker, qui décide de très peu montrer le film en lui même, et de surtout se concentrer sur la frénésie de la production. Des sacs de ciment, des nœud d'attache pour armure, du feu et de la fumée, du Vent, de la Terre Volcanique, du vacarme visuel, et marcher, marcher sans arrêt. Le truc le plus dingue, c'est cette scène coupé ; tant d'efforts, de moyens, pour rien.

Les statues meurent aussi
7.6

Les statues meurent aussi (1953)

30 min. Sortie : 1953 (France). Expérimental, Essai, Société

Documentaire de Ghislain Cloquet, Alain Resnais et Chris Marker

Woozz a mis 8/10.

Annotation :

Profusion de création, Marker divaguant. On est bien.

Sans soleil
8

Sans soleil (1983)

1 h 44 min. Sortie : 2 mars 1983. Expérimental, Société, Essai

Documentaire de Chris Marker

Woozz a mis 10/10.

Annotation :

"L'Histoire n'est amère qu'à ceux qui l'attendent sucrée".

Voyage total : spatial, temporel, intérieur, sans frontières, synthétique, électronique, spirituel.

Ineffablement lumineux.

Woozz

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