Cover Dino Risi - Commentaires

Dino Risi - Commentaires

Héritier d’un courant que l’on injustement décrié comme le "néoréalisme rose", Dino Risi fut l’un des représentants les plus illustres de la comédie italienne apparue au tournant des années soixante. Le drame est chez lui consubstantiel au rire, l’esprit critique souvent acerbe porte la marque d’un ...

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9 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a plus de 2 ans

Pauvres mais beaux
6.7

Pauvres mais beaux (1956)

Poveri ma belli

1 h 41 min. Sortie : 15 avril 1959 (France). Comédie romantique

Film de Dino Risi

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

En brossant le portrait d’un groupe de jeunes Romains qui commencent à goûter à la nouvelle société du bien-être, Risi semble vouloir sécher les larmes néoréalistes coulées sur les rêches visages de l’Italie d’après-guerre pour leur rendre le sourire. L’occasion de suivre deux "ragazzi" vivant encore chez papa et maman et n’ayant d’autre vocation que de courir les jupons. L’exubérance de ces loulous dragueurs des faubourgs se manifeste avec la vivacité de qui découvre sa propre existence, et le film en adopte le rythme (allegro), la liberté (impertinente), la légèreté (joyeuse). Quant à la fille ravissante pour laquelle ils se bagarrent, elle les laisse se rouler dans le ridicule pour finir avec un abruti qui la maltraite. Comédie certes, mais non sans férocité ni pessimisme dans sa peinture des rapports amoureux.

Une vie difficile
7.8

Une vie difficile (1961)

Una vita difficile

1 h 58 min. Sortie : 22 septembre 1976 (France). Comédie dramatique

Film de Dino Risi

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Partisan puis journaliste gauchiste, Silvio participera à toutes les luttes, grèves et enthousiasmes de son époque. C’est un idéaliste intransigeant, un brave type généreux, maladroit et honnête jusqu’au bout, un raté attendrissant qui, s’il n’était aussi volubile, serait assez proche, par sa ténacité et son élégance en mouvement, de Buster Keaton. Incarné par le génial Alberto Sordi, il permet à l’auteur de passer en revue quinze ans de la société italienne d’après-guerre, la libération, les élections, le miracle économique, le monde de la presse et du cinéma, la vie des villages et celle des grandes villes. La précision et la rapidité du trait, la lucidité féroce de la satire, la richesse et la variété des situations, la maîtrise des ruptures de ton concourent à la pleine réussite d’un tableau à la fois grave, cocasse et émouvant.

Le Fanfaron
7.9

Le Fanfaron (1962)

Il sorpasso

1 h 45 min. Sortie : 27 juin 1963 (France). Comédie dramatique, Road movie

Film de Dino Risi

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Le cinéaste affiche manifestement l’ambition d’aborder les crises morales contemporaines, les comportements sociaux, les structures stérilisantes par l’angle d’un personnage de cynique fainéant qui n’a d’autre valeur que la vitesse. Vittorio Gassman est cet oisif hâbleur et non intégré, de ce genre d’aventurier qui s’identifie généralement au milieu romain et se destine à disparaître avec l’avancée de l’industrialisation. Au fur et à mesure qu’on en découvre les faiblesses, les lâchetés cachées, l’irresponsabilité, le propos se boucle en un cercle sans issue, et la vivacité des croquis rapides et des retournements amers ou pathétiques fait entendre des grincements, se voile de gravité. Comme une version diurne et ensoleillée de "La Dolce Vita", qui démonte le culte d’une vie construite sur du vide.

Les Monstres
7.2

Les Monstres (1963)

I mostri

2 h 01 min. Sortie : 27 mai 1964 (France). Comédie, Sketches

Film de Dino Risi

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Le titre est clair, et le film aurait aussi bien pu s’appeler "Affreux, sales et méchants". Risi et ses scénaristes Ettore Scola, Age et Scarpetti s’en donnent à cœur joie et tirent à boulets rouges dans les genoux de tous les milieux sociaux, toutes les catégories, classes et institutions. Leurs compatriotes italiens, en ce début des années 60, sont fustigés dans leur hypocrisie, leur veulerie, leur vulgarité, avec une causticité qui deviendrait vite stérile ni elle ne relevait pas de façon aussi revendiquée du registre de la farce, donc de la caricature. Les transformistes Gassman et Tognazzi se lâchent dans des incarnations repoussantes de l’asocialité, mais les sketches parfois très courts n’atteignent qu’une inégale efficacité comique et l’ensemble ressemble à une foire un peu trop attendue de la médiocrité ordinaire.

Il giovedì
7.5

Il giovedì (1964)

1 h 45 min. Sortie : 26 octobre 2011 (France). Comédie dramatique

Film de Dino Risi

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Chômeur, volage et vantard, le héros est en fait un antihéros accompagnant une journée entière son jeune fils, auprès duquel il va tenter de se faire passer pour un businessman important. Foirage total de la manœuvre auprès du garçon, qui a vite fait de déceler la supercherie mais sera plus ému des pathétiques maladresses de son père qu’il n’eût été émerveillé de sa réussite sociale s’il y avait cru un instant. La grande réussite du film tient pour beaucoup à ce que Risi, débordant de ressort et d’idées, maîtrise parfaitement ses élans et sa construction. Sa mise en scène, qui sait écorner par tous les bouts la pseudo-modernité du miracle économique, avec son cortège d’affairisme et de démocratie chrétienne bien vertueuse, donne surtout à ressentir cette qualité guidant en priorité son regard : la tendresse.
Top 10 Année 1964 :
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Au nom du peuple italien
7.4

Au nom du peuple italien (1971)

In nome del popolo italiano

1 h 43 min. Sortie : 12 février 1975 (France). Comédie, Drame, Policier

Film de Dino Risi

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

En réunissant deux des stars les plus populaires de la comédie italienne dans un affrontement qui n’entraîne aucune complaisance et leur laisse la part égale quant à l’interprétation, le réalisateur arbitre le duel de deux imaginations, deux idées fixes fonctionnant en sens contraire. La première est celle d’un industriel arriviste et milliardaire, pollueur national et nostalgique du fascisme. La seconde reflète le manichéisme foncier et la logique de classes d’un magistrat incorruptible, ulcéré par la dégradation morale et sociale de son pays, mais interprétant tous les indices en fonction de son idéologie, de son transfert de frustration. Ainsi le film n’enlève-t-il pas l’envie de rire, mais inversement le rire ne s’écarte jamais d’une satire lourde de significations : le chaos institutionnel débouche directement sur la folie.

Parfum de femme
7.5

Parfum de femme (1974)

Profumo di donna

1 h 43 min. Sortie : 24 septembre 1975 (France). Comédie dramatique

Film de Dino Risi

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Séducteur arrogant, Fausto a tout perdu suite à un accident : sa vue, ses illusions, le pouvoir qu’il exerçait sur les autres. Devenu aveugle, il refuse pourtant de susciter la pitié, entretient ses coups de gueule homériques et traque la beauté des femmes aux effluves entêtantes laissées par leur passage. Le pessimisme de Risi s’exprime ici de façon plus biaisée, lestant comme par enchantement l’exubérance bouffonne de cette tragi-comédie à l’italienne et doublant les facettes révélatrices de grotesques fantasmes par un romantisme secret, déroutant, blessé. Réflexion sur le drame de la différence, l’irréversibilité de la vieillesse, le rejet de soi, la crainte de s’engager et d’espérer, l’œuvre conjugue la drôlerie de la satire de mœurs à la finesse de l’analyse psychologique et à la mélancolie d’un bilan attristé.

La Carrière d'une femme de chambre
7.1

La Carrière d'une femme de chambre (1976)

Telefoni Bianchi

2 h. Sortie : 6 février 1976 (Italie). Comédie

Film de Dino Risi

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

Les "telefoni bianchi" du titre original servent de toile de fond à cette satire rétro, mordant sur la parodie et le guignol, qui voit une aspirante actrice obtenir ce qu’elle veut en couchant avec tous ceux qui peuvent lui être utiles, d’un producteur-escroc au Duce lui-même. Si Risi n’y va pas de main morte dans le vitriol et l’humour noir, sa visite au musée des pantins et des ombres ricanantes sous le halo des projecteurs démontre un indéfectible attachement au concret. Entre Gassman, le cabotin drogué, et Tognazzi, le répugnant colporteur bossu et livreur de Juifs, Agostina Belli la bien nommée fait découvrir sa vérité à son personnage d’arriviste sotte et superficielle : ainsi aura-t-elle vécu l’expérience de son rêve et su en tirer des leçons, malgré l’ironie qui se manifeste jusque dans la pirouette finale.

Les Nouveaux Monstres
7.1

Les Nouveaux Monstres (1977)

I nuovi mostri

1 h 42 min. Sortie : 3 mai 1978 (France). Comédie, Sketches

Film de Mario Monicelli, Dino Risi et Ettore Scola

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Quatorze ans après Les Monstres, Risi remet le couvert avec la complicité de Monicelli et de Scola, aucun des trois ne voulant au final revendiquer la paternité de telle ou telle histoire. Le programme est inchangé : dénoncer les vices, les tares et les faiblesses de la société italienne contemporaine. Chaque segment obéit à la même structure : observation corrosive de la vie ordinaire et gag final créant l’anecdote. Veules, faibles, peureux, égoïstes, snobs, hypocrites, cupides, combinards, menteurs, tels sont les traits de ces bourgeois moyens (les seuls pauvres sont des clochards plus marginaux que prolétaires), qu’aggrave parfois leur tendance au terrorisme ou au fascisme. Inégale par son principe même, l’entreprise amuse parfois mais ne propose guère qu’une peinture un peu superficielle de la Rome 1977.

Thaddeus

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