L'année 2020 qui s'est enfuie
Une année chaotique ? Résolument tournée vers la déception, en effet. Notamment pour les reports à 2021 de plusieurs films particulièrement attendus, dont « Benedetta » de Paul Verhoeven, « The Last Duel » de Ridley Scott ou « Dune » de Denis Villeneuve, tous poussés vers la sortie par un connard de ...
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Hotel by the River (2019)
Gangbyun Hotel
1 h 36 min. Sortie : 29 juillet 2020 (France). Drame
Film de Hong Sang-Soo
JoggingCapybara a mis 8/10.
Annotation :
(cf critique)
Le Cas Richard Jewell (2019)
Richard Jewell
2 h 11 min. Sortie : 19 février 2020 (France). Biopic, Drame, Policier
Film de Clint Eastwood
JoggingCapybara a mis 8/10.
Annotation :
Bien loin de l’éloge ou du procès de l’Amérique partiellement gouvernée par la médiatisation à outrance, « Le cas Richard Jewell » entreprend un portrait de la fragilité du héros, qu’elle soit humaine, médiatique, ou institutionnelle. Les personnages du film sont tous différents, mais qu’ils s’aiment ou se méprisent, ils sont tous explicitement guidés par la même chose : la recherche d’une représentation idéalisée de leurs personnes, comme Spencer Stone dans « Le 15h17 pour Paris ». Dans le cas de Jewell, cette recherche constitue à endosser l’uniforme de policier, de s'approprier l'autorité institutionnelle. Pendant ce temps, Clint Eastwood relate dans chaque personnage une mélancolie si limpide qu’elle en devient un argument narratif quasi naturel. Si le cinéaste se montre parfois juge (notamment en filmant un peu béatement l'incompétence des policiers et des journalistes) il nous invite justement à réfléchir sur la nature de nos propres jugements, évitant le sensationnalisme, laissant s’exprimer tourments et individualismes dans une pudeur relatant avec finesse l’envahissement médiatique de l’espace intime. Un film sinueux, certes imparfait, mais exploitant si merveilleusement le langage cinématographique qu’il pousse la barrière des questionnements bien au-delà de l’écran. Un grand film simple, humaniste à la réalisation subtile et au casting admirable.
Séjour dans les monts Fuchun (2020)
Chun jiang shui nuan
2 h 30 min. Sortie : 1 janvier 2020. Drame, Romance
Film de Gu Xiaogang
JoggingCapybara a mis 8/10 et a écrit une critique.
Annotation :
(cf critique)
L'Extraordinaire Voyage de Marona (2020)
1 h 32 min. Sortie : 8 janvier 2020 (France). Animation, Drame, Expérimental
Long-métrage d'animation de Anca Damian
JoggingCapybara a mis 8/10.
Annotation :
Qui a dit que l'on ne pouvait pas faire un merveilleux conte sombre ? Certes, il y a dans ce film un coté remplissage, coloriage, un peu comme si chaque image n'était que façade. Une grande tristesse en émane aussi... Pourtant, c'est avec joie et coeur que l'on se glisse dans cette histoire comme dans un parc luxuriant nous caressant dans le sens du poil ! Un vaste entremêlement de techniques d'animation (papier découpé, 3D) nous donnant accès une explosion de chatoyance et de vivacité.
La Femme qui s’est enfuie (2020)
Domangchin yeoja
1 h 17 min. Sortie : 30 septembre 2020 (France). Drame
Film de Hong Sang-Soo
JoggingCapybara a mis 8/10.
Annotation :
(cf critique)
The King of Staten Island (2020)
2 h 17 min. Sortie : 22 juillet 2020 (France). Comédie dramatique
Film de Judd Apatow
JoggingCapybara a mis 7/10 et a écrit une critique.
Annotation :
(cf critique)
Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait (2020)
2 h 02 min. Sortie : 16 septembre 2020. Drame, Romance
Film de Emmanuel Mouret
JoggingCapybara a mis 7/10.
Annotation :
Cela semblait faire longtemps qu’Emmanuel Mouret n’avait aussi bien cultivé son acuité de cinéaste, redoublant d’efficacité pour attribuer à son dernier film les aspects mirifiques, florissants d'une excellente comédie dramatique. Outre une somptueuse balade au creux des sentiments, est aussi un film sur l’art et la manière de narrer une histoire, posant la question de ce que peuvent bien valoir nos fragments de vie au regard des autres. En mêlant histoires et regards, notamment au travers du personnage de Niels Schneider, se rêvant écrivain, Mouret nous invite à une profonde descente en nous même, nous orientant à interpréter « Les choses que l’on dit, les choses que l’on fait » comme un film sur ce que l’on ne voit pas, sur ce que l’on ne vit pas, prenant notamment pour se faire la dimension du fantasme, rendant petit à petit plus présentes les voix-off des personnages. On pourra reprocher au film de se dérouler dans les closes d’un milieu bourgeois-bohème, mais cela ne va en rien à l’encontre de la dimension sociale du cinéma d’Emmanuel Mouret, traitant aussi bien de l’amour dans son impact intime, introspectif, que domestique, et pour finir — et là est le drame —communautaire, habituel. Ravageur, surement même dangereux.
Family Romance, LLC (2019)
1 h 29 min. Sortie : 19 août 2020 (France). Drame
Film de Werner Herzog
JoggingCapybara a mis 7/10.
Annotation :
Il n’est pas difficile d’y voir un film d’essai, manifestement tourné dans une certaine improvisation et n’employant pas plus d’acteurs et de techniciens qu’il y a de pétales sur une fleur de cerisier. Mais même si il se couvre d’une étrange allure de film d’étudiant, « Family Romance, LLC » parvient tout de même à faire valoir quelques éclats. Déjà, le Japon capté par Werner Herzog, lequel, bien loin de la critique vaine, observe d'un oeil mi-amusé mi-horrifié l'environnement robotisé et la dégénérescence des rapports humains, inscrivant dans sa démarche un cachet anthropologique passionnant. Malmenant donc les rapports familiaux et les valeurs sociales, « Family Romance, LLC » se savoure également à la manière d’une chronique humaine ambivalente entre trivialité et tendresse. Trivial au travers de sa mise en scène imitant une réalisation du cinéma direct, tendre pour son approche humaine et quasi fragile de ses personnages. Par exemple, à un moment du film, notre héros, le faux-père, et sa fausse fille sont au sommet d’un gratte-ciel. Le faux père s’extasie soudainement sur un héliport qu’il aperçoit un peu plus bas. Suis un plan large censé nous montrer son point de vue, mais aucun héliport, ni même un hélicoptère à l’horizon.
Dark Waters (2019)
2 h 06 min. Sortie : 26 février 2020 (France). Biopic, Drame, Thriller
Film de Todd Haynes
JoggingCapybara a mis 7/10.
Annotation :
Sans doute le meilleur de Tood Haynes depuis "I'm not there". Sorte de version ultra-réaliste, grise et pressurisante de "Erin Brokovitch", "Dark Waters" fait du bien : cela faisait longtemps qu'un film aussi engagé n'avait eu, à Hollywood, une telle ampleur. Documentation, dévotion, générosité de la réalisation mais rétention des rebondissements, et rage de la détérioration du monde. Malheureusement pénalisé en France par le confinement. Un excellent thriller.
Stripped (2018)
2 h. Sortie : 23 septembre 2020 (France). Drame, Romance
Film de Yaron Shani
JoggingCapybara a mis 7/10.
Annotation :
Malheureusement le seul que j'ai vu de la trilogie "Chained-Beloved-Stripped". Une sensation estomaquante repoussant les limites de la fiction le long de séquences dures, profondément désacralisantes, où la souffrance et la froideur se mêlent à la superficialité d'un désir taillant un récit sous forme de puzzle. Drame surfait ? On aurait vite fait d'en arriver à cette conclusion, en passant outre une subtilité remarquable dans la gestion des dialogues, de la mise en scène impressionnante, glaçante. Un film surement malade, qui n'a pas été sans m'évoquer un mélange de bon aloi entre Friedkin et Kiyoshi Kurosawa. Apre et brillant.