La guerre d'Afghanistan au cinéma

Annotation :

Le premier à l’évoque sera l’improbable « Rambo 3 » (1988) qui sous couvert de spectacle pyrotechnique et d’héroïsme anti-communiste parle aussi de la résistance afghane et des moudjahidin, mené par le fameux commandant Massoud. Au détour d’une scène incroyable, ce dernier croise un autre mythe, fictionnel cette fois : John Rambo. Plaisant et divertissant, le film aura au moins eu pour mérite de mettre en lumière un conflit mal connu des américains.

Annotation :

Autrement plus ambitieux, « La bête de guerre » (1988), tourné à la même époque, suit le récit d’un équipage de tankiste russe en perdition, traqué par la résistance afghane. La « bête » du titre étant bien sur le char, filmé comme un animal blessé, faisant corps avec un commandant mystique et fou de guerre. Le film, brillamment mis en scène, crée une ambiance quasi fantastique qui prend fait et cause pour les Moudjahidin. Il est d’ailleurs incroyable que Kevin Reynolds, après une telle réussite, ai donné par la suite une filmographie aussi médiocre.

Annotation :

« L’étoile du soldat » (2006) quand à lui reste le film le plus honnête et le plus humain sur ce conflit, prenant bien soin de montrer les points de vue des deux belligérants, du troufion Russe qui se retrouve malgré lui dans une guerre qu’il ne comprend pas, obligé sur ordre de maltraiter la population civile, parmi eux un jeune guitariste pacifiste, il sera fait prisonnier par les résistants avant d’adopter leur cause et leur mode de vie. Son parcours est filmé à auteur d’homme évitant tout spectaculaire inutile pour livrer un récit poignant et humain sur la fraternité.

Annotation :

« La guerre selon Charlie Wilson » (2008) s’intéresse quand à lui aux coulisses du conflit côté américain. On assiste à une belle démonstration de realpolitik dans laquelle un congressman amateur de jolies femmes et d’alcool, met en échec la puissante armée rouge et par ricochet, met un terme à la guerre froide, le tout avec le financement occulte de l’Égypte, de l’Arabie Saoudite et… D’Israël. Cette histoire improbable et édifiante est filmée avec un savoir faire issue du cinéma politique des 70’s par le vétéran Mike Nichols. Il termine son histoire sur un épilogue amère, une fois les soviétiques hors de course, l’Amérique laisse tombé l’Afghanistan au mains des talibans, le seul à leur résister sera le commandant Massoud, il sera assassiné par Al quaïda en 2001, deux jours avant les attentats du World Trade Center. Charlie Wilson déclarera dans sa bio un peu désabusé : « Nous avons gâché la fin du match ».