La longue chevauchée de John Ford

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Nota Bene / Préface / Introduction
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Bien évidemment, vous l'aurez compris, ce n'est pas un film de Ford mais je tiens à attirer l'attention sur ce documentaire consacré au réalisateur. Documentaire réalisé par Peter Bogdanovich avec Orson Welles en voix off. Je ne sais pas si il y a beaucoup de docus consacrés à Ford (il ne me semble pas) mais celui-ci est très intéressant. D'une part, on a quelques interviews de Ford lui-même (vous verrez que c'est une teigne quand même) et d'autre part, il y a des interventions de Fonda, Wayne, Stewart etc.. racontant quelques anecdotes sympas sur les tournages et sur le monsieur.
Il existe une version de 2006 un peu plus complète avec des hommages de Clint Eastwood ou même Steven Spielberg, ce qui est plutôt agréable de voir que beaucoup de réalisateurs actuels ont été influencés par Ford..
Je le mets en début de liste en guise de nota bene, pour les plus intéressés évidemment, mais je le conseille fortement.

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The Kid, by John Ford
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En 50min, Ford arrive à introduire ses personnages et à les rendre attachants. Pour faire bref, c'est l'histoire d'un jeune clochard, risée de tout le village, qui se lie d'amitié avec un jeune garçon orphelin. On suit leur relation et leurs péripéties où chance et hasard leur donneront crédibilité.

Le point fort du film est bien évidemment la relation "père-fils" des deux protagonistes. À l'instar d'un The Kid de Chaplin, le duo fonctionne merveilleusement bien, en partie grâce à la mise en scène mais aussi par la prestation des deux acteurs (Buck Jones dans le rôle du clochard et Georgie Stone dans celui du jeune garçon).
En arrière plan, on a la "romance" de notre clochard avec l'institutrice du village, interprétée par la ravissante Helen Ferguson. Cette romance n'est pas sans importance car elle est l'un des facteurs qui poussent nos héros dans leurs aventures.

John Ford, bien que très jeune à ce moment, nous montre déjà le talent qu'il possède en tant que réalisateur et nous donne un bel aperçu de sa manière à conter une histoire et à dégager un panel d'émotions chez le spectateur.

PS: Premier film en collaboration avec la Fox

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Toujours avec la Fox, John Ford, dans ce western muet, retrace la construction de la longue ligne de chemin de fer transcontinentale par l'Union Pacific à travers les yeux de Davy Brandon (interprété par George O'Brien, acteur récurrent chez Ford), dont le père a été tué et dont il cherchera vengeance.

Le film pour l'époque, propose de nombreux plans magnifiques, Ford met vraiment l'accent sur cette longue et éprouvante construction à travers le désir de vengeance de Davy Brandon. Si les personnages sont bien écrits, le problème réside surtout dans la longueur du film, un coup mou, un coup speed, je me suis particulièrement "ennuyé" à certains moments , c'est dommage, le travail m'aurait vraiment plu sur une plus courte durée. Il n'en reste pas pour autant de bonne facture mais ce n'est pas un Ford qui me marquera. On soulignera quand même la charmante prestation de Madge Bellamy.

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Dernier western muet et le plus abouti
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Voici le dernier western muet de Ford et sans doute le meilleur à mes yeux pour le moment. On a vraiment ici un grand résumé du cinéma de John Ford. De l'humour au drame, il mélange les genres avec brio. Dès la scène d'ouverture avec cette merveilleuse mélodie, on ressent le talent du cinéaste. Notre héros est encore Georges O'Brien, toujours là pour séduire une ravissante femme (Olive Borden). Le ton du film change vraiment petit à petit afin de devenir assez sombre en dernière partie. Ce final qui d'ailleurs, fait partie des meilleures scènes du film.

Trois sublimes canailles est donc un western de grande qualité, avec des personnages bien écrits, en partie les "méchants". Et comme souvent, la romance décrite n'en fait jamais trop, n'est pas lourdingue et ne gêne en rien le récit. Un film à recommander.

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Un de ses derniers muets retrouvé en 2009
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Film de John Ford retrouvé qu'en 2009, vous vous rendez compte? Tout est encore possible...
On est en 1927 et l'arrivée du parlant arrive à grand pas, c'est sans doute l'un de ses derniers muets qui soient disponibles.
L'histoire d'une troupe de comédiens de théâtre qui vivent dans une sorte de pensionnat et l'un d'eux a l'opportunité de jouer Hamlet à Londres.

L'histoire, bien que courte, se laisse regarder gentiment. Les personnages y sont pour beaucoup. Bien que décrits un peu à la va vite en début de film, ils se retrouvent tous avec une personnalité différente et c'est ce qui rend le film plus ou moins agréable. C'est une critique de la vanité par John Ford, qui n'a pas l'habitude de ce genre de film. Un Ford pas désagréable mais un Ford très mineur.

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"The lost patrol" n'est pas la premier film de John Ford consacré à la guerre, il avait déjà réalisé auparavant "La garde noire" en 1929 dans sa période parlante. Ce n'est donc pas un sujet nouveau pour lui et force est de constater, grâce à cet exemple, qu'il diversifie et maîtrise très bien les genres.
Ce n'est pas un film de guerre spectaculaire comme on a l'habitude de voir avec des explosions à tout va. Non. Comme souvent chez Ford, il traite avant tout l'humain dans ses films.
On est ici en plein désert de Mésopotamie, vers la fin de la Première Guerre Mondiale. Une patrouille se retrouve piégée en plein désert avec leurs ennemis "invisibles" qui sont autour. Les décors sont très rafraichissants, voir toutes ces étendues de sables et ce soleil frappant accentuent vraiment le côté épouvantable que nos soldats vivent.
Un bon film de "guerre" signé John Ford, pas marquant, mais très sympathique et intéressant à voir.
PS: C'est aussi le premier grand rôle dramatique de Victor McLaglen, un des acteurs favoris de Ford.

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Premier film du diptyque sur Abraham Lincoln
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John Ford était un admirateur de Abraham Lincoln. Durant cette décennie, il décida de réaliser deux films à son sujet, portant sur deux épisodes de sa vie.
Pour le premier film, Ford traite de l'histoire vraie du docteur Samuel Mudd, condamné à perpétuité pour avoir soigné l'assassin de Lincoln durant sa fuite. C'est un film carcéral comme vous les connaissez si bien, je n'ai pas grand chose à dire dessus. Je préfère le revoir pour lui laisser une seconde chance.

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Retour au western et premier grand rôle pour John Wayne
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Nous y voilà ! Film d'une importance majeure. En effet, c'est la première collaboration entre John Ford et John Wayne dans un rôle principal (l'acteur a souvent fait des apparitions non créditées dans ses précédents films). C'est le film qui va donc vraiment lancer la carrière de nos deux John.
C'est aussi le retour de Ford au genre western après pas moins de 13ans d'absence (avec Trois sublimes canailles). Son premier western parlant donc, tourné au Monument Valley pour la première fois. Comme son titre original l'indique "Stagecoach", c'est l'histoire d'une diligence qui s'apprête à faire un voyage périlleux. En effet, elle prend des routes infestées d'indiens. La diligence contient toute une panoplie de personnages, différents les uns les autres et c'est cet aspect là qui est le plus traité. Voir les relations qu'ils entretiennent durant ce "road trip" est très intéressant.
Pour son retour au genre, Ford réalise là un western de qualité, aux décors somptueux et avec des acteurs de talent.

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Deuxième film du diptyque sur Abraham Lincoln
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C'est en 1939 que John Ford décida de consacrer un autre film sur le personnage politique Abraham Lincoln. Cette fois ci, il ne s'agit pas de son assassinat ou son parcours de président mais de sa jeunesse: ses débuts en politique, ses études de droit et sa carrière d'avocat.
Le plot est assez simple, lors de de la fête de l'indépendance, un assassinat éclate et Lincoln s'empresse de prendre la défense de deux présumés meurtriers. Vient ensuite tout un procès juridique concernant cette affaire.
Pour interpréter une telle figure historique, Ford a fait appel au grand Henry Fonda (que l'on reverra également dans ses prochains films). Magnifiquement transformé, Fonda joue l'homme bon et tenace à la perfection. Un film très intéressant de par son contexte historique mais aussi afin de voir cette première collaboration entre Ford et Fonda.

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Premier film en couleurs
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Cette même année, John Ford réalisa trois films. Après un road trip en diligence et la jeunesse de Lincoln, il décida de retourner une fois de plus à son genre favori: le western. C'est aussi son premier film en couleurs, qui lui permet de réaliser l'un de ses rêves: filmer le feu (qui est souvent présent dans le film sur différents aspects).
Le film se situe en pleine Guerre d'Indépendance, période clé de l'histoire des États-Unis. On y suit les péripéties d'un couple qui tente de suivre à toute cette guerre et ses atrocités.
Ce film marque la seconde collaboration entre Ford et Fonda qui se voit jouer une fois de plus le rôle principal. Si le film est intéressant à regarder, il n'en reste pas moins très moyen, devenant de moins en moins passionnants au fil du temps et laissant un certain goût de déception.

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Second Oscar du meilleur réalisateur
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1940 arrive et John Ford réalisa encore deux films. Le premier est donc Les raisins de la colère, adaptation du roman éponyme de John Steinbeck. On y suit l'histoire et le parcours de la famille Joad durant la Grande Dépression, l'une des plus importantes crises économiques qui a touché le pays.
C'est, à titre personnel, sans doute l'un des films les plus humanistes de Ford. C'est une histoire dramatique, elle raconte comment les familles étaient chassées de leurs terres par les banques et sillonnaient les routes vers l'inconnu dans la misère et le désespoir. Il faut être subtil pour raconter une telle histoire et Ford le fait merveilleusement bien, faisant passer le côté humain en priorité à travers cette honnête et brave famille Joad, attachante à souhait.
Troisième film avec Henry Fonda donc (l'un de mes acteurs favoris, je tiens à le dire) et second Oscar pour John Ford, entièrement mérité.

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OK Corral, by John Ford
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Ah ce moment clé ! Tout amateur du genre connaît la célèbre fusillade de OK Corral, un des mythes de la conquête de l'ouest. Passionné de western, c'est pour notre plus grand bonheur que John Ford décide de raconter l'histoire des frères Earp, du Doc Holliday et des Clanton.
Bon, l'histoire n'est pas retranscrite à la perfection, il y a même plusieurs incohérences à ce niveau là mais ce n'est pas ça qui importait à Ford. Ce qu'il voulait avant tout, c'est raconter le changement de l'ouest, de sa sauvagerie vers le monde moderne, vers l'autorité, et soyons honnête, c'est réussi.
Il signe là l'un de ses meilleurs westerns, assurément. Pour incarner la figure emblématique de Wyatt Eart, Ford fait encore appel à Henry Fonda. C'est un western de bétail, un western de poker, un western de saloon, un western de fusillade et c'est ça aussi la beauté de l'Ouest, c'est raconter la légende dans sa plus grande simplicité.

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Trilogie de la cavalerie --> Le commencement
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Le massacre de Fort Apache est le premier film d'une trilogie que John Ford consacra à la cavalerie américaine lors de la conquête de l'ouest. Dans ce premier volet, c'est en pleine guerre indienne que nos héros jouent un rôle. Les deux rôles masculins principaux sont une fois plus donnés aux favoris du réalisateur: John Wayne (York) et Henry Fonda (Thursday). Nos deux meneurs sont en pleine rivalité en ce qui concerne le cas indien, York essaie de préserver la paix, Thursday ne veut rien entendre et fonce dans une terrible bataille. Si l'enjeu du film réside dans cette rivalité, la mise en scène et les scènes de batailles font aussi de ce film une réussite. Une trilogie qui part du très bon pied.

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Remake d'un film muet dorénavant perdu
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Pour finir cette année 1948, John Ford se penche encore sur le genre western et réalise Le fils du désert. Remake de "Les hommes marqués" qui est maintenant considéré comme perdu malheureusement. C'est un western vraiment atypique dans la filmographie du monsieur, ayant beaucoup de références bibliques et étant fortement inspiré des Rois Mages.
C'est l'histoire de trois anti-héros, en fuite dans le désert qui tombent par hasard sur une jeune femme délaissée en train d'accoucher. Nos trois bandits, remplis de bonté, se voient confier la charge du nourrisson afin de l'amener dans un lieu sûr (Jérusalem). Bien que ce film n'ait rien d'extraordinaire, il n'en reste pas moins marquant pour son originalité et Ford dégage des valeurs humaines telles que l'amitié, l'amour et le sacrifice qui font de ce film, une œuvre particulièrement humaniste. Très intéressant en somme.

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Trilogie de la cavalerie --> La suite
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Unique film de 1949 si on ne prend pas en compte L'héritage de la chair, pour lequel Ford s'est retiré car il était mal à l'aise. La charge héroïque constitue le second film que le réalisateur consacra à la cavalerie américaine. Pour se situer, on est en 1876, à la suite de la défaite de la cavalerie à Little Big Horn. Autrement dit, on peut dire que c'est une "suite" directe au Massacre de Fort Apache même si les personnages ne sont pas les mêmes. Le film raconte plutôt les répercussions de cette défaite et traite du même sujet que le film précédent, à savoir les guerres indiennes qui se sont intensifiées dans ce film. Toujours John Wayne en héros (il n'a pas le même rôle), proche de la retraite et bienveillant envers les Indiens et fera donc tout pour éviter qu'un massacre à lieu.
C'est un film de même niveau que son prédécesseur, jouant sur les mêmes codes du western Fordien et traitant du même sujet. Le Monument Valley en guise de décor fait toujours son effet. Le "Yellow Ribbon" du titre original fait référence au ruban jaune que porte Joanne Dru, la fille du commandant, pour laquelle plusieurs hommes se la disputent.
Une suite réussie donc, un vrai western à la Ford, à ne pas manquer.

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War and comedy, by John Ford
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On arrive à la moitié du 20ème siècle et John Ford ne rigole pas: il réalise trois films en 1950 pour marquer cette nouvelle décennie. Si il réalise par la suite deux autres westerns, l'année commence par un film beaucoup plus rafraichissant. En effet, la célébrité de Ford ne vient pas de ses comédies, on le sait tous. Mais Planqué malgré lui se révèle être une réussite.
L'histoire de Bill Kluggs qui rentre chez lui après avoir rempli une mission secrète malgré lui. Rentré tôt dans son village, personne ne le croit. Ce qui fait de ce film une réussite, c'est son côté décontracte. Le film n'en fait pas des caisses, et grâce à une durée plutôt courte, Ford arrive à raconter son histoire sans perdre de temps.
Un film considéré comme mineur dans sa longue filmographie mais un film réussi, que je ne peux que conseiller.

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Western Road Movie
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Trilogie de la cavalerie --> Le fin
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Annotation :

Quatrième et dernier Oscar du meilleur réalisateur
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