Le combat des trente - mon année 2021 en BD

L'année 2021 désormais finie, retrouvez en tête de cette liste, par ailleurs classée par date de lecture, les 10 BD qui m'ont le plus séduites cette année indépendamment de leur date de parution.

Liste de

57 BD

créee il y a plus de 3 ans · modifiée il y a presque 2 ans

Nausicaä de la vallée du vent
8.6

Nausicaä de la vallée du vent (1982)

Kaze no Tani no Naushika

Sortie : février 1982.

Manga de Hayao Miyazaki

Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Du 1er au 12 novembre

Comme pour "Portugal" ci-dessous, ce monument du manga méritait bien une critique. Un jour peut-être...

L'épopée papier de Nausicaä, patiemment dressée au cours de plus d'une décennie par Hayao Miyazaki, alors qu'il réalisait ses premiers longs-métrages originaux (le film éponyme sort en 1984, deux ans après la publication du premier tome du manga ; le dernier tome sort peu avant Princesse Mononoke), est sans aucune mesure avec le long-métrage. Plus dense, évidemment, elle propose une lecture autrement plus subtile, profonde, noire et renversante que le film qui n'est pourtant pas piqué des hannetons.

La fable écologique va plus loin que la simple soif de pouvoir mise en scène dans le film : elle resitue l'action dans un intervalle maudit entre deux cataclysmes pour l'homme. La princesse Nausicaä y représente une icône de vertu dont la splendeur n'a d'égale que l'inaltérable rigidité : elle impressionne, scandalise presque par l'inamovibilité de ses valeurs et postures, mue par un dessein qu'elle est la seule à ressentir, sans en pouvoir expliquer aux autres protagonistes la vraie nature. Ce personnage rare inonde tout le manga de sa présence spectrale et m'a beaucoup fait penser à Ashitaka. Je dis spectrale, malgré sa beauté évidente, parce qu'il y a dans ce manga une humeur noire d'un pessimisme parfois glaçant. C'est une œuvre violente, prémonitoire, d'une lucidité implacable sur l'empreinte que l'homme laisse sur la terre et dont la tonalité dramatique ne trouve pas d'équivalent dans l'Oeuvre du maître. A lire absolument.

Portugal
7.7

Portugal (2011)

Sortie : 16 août 2011 (France).

BD de Cyril Pedrosa

Fwankifaël a mis 9/10.

Annotation :

10 octobre

J'aurais souhaité écrire une critique de cette BD tant elle m'a touché, mais je n'en ai pas trouvé le temps. Celui-ci s'étant écoulé depuis ma lecture, je ne me fends que d'un petit commentaire.

"Portugal" c'est la réconciliation avec son identité, le réenchantement du lien d'origine, le portrait d'une longue quête de soi après les années de déshérence. A sa mesure, cette BD apporte sa pierre au témoignage poignant des français qui vivent encore leur différence dans le regard des autres et dans leur reflet en raison de leurs origines. Nous sommes toutes et tous issus d'ailleurs, mais l'intégration reste un terme bien catégorique pour transcrire des processus qui s'étalent bien souvent sur plusieurs générations. Avec cette BD, Pedrosa reprend langue avec l'ancêtre et la terre quittée, comme Zeina Abirached dans "Je me souviens" ou Nina Bouraoui dans "Tous les hommes désirent naturellement savoir" ou tant d'autres encore.

Dans son immense album "Identité en crescendo", le rappeur Rocé interroge et interpelle, avec la vindicte propre au rap, notre rapport à l'altérité et notre aveuglement face au combat intérieur de personnes qui ne se sentent ni tout à fait d'ici, ni tout à fait d'ailleurs. Pedrosa use lui de ses outils, son riche dessin et son sens patient de la narration, pour livrer une saudade tendre et optimiste sur la retrouvaille avec soi-même.

Le Chœur des femmes
8.1

Le Chœur des femmes (2021)

Sortie : 23 avril 2021.

Roman graphique de Martin Winckler et Aude Mermilliod

Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

22 décembre

Adapté du roman éponyme de Martin Winckler, que je ne connaissais pas, cette BD d'Aude Mermilliod est tout à la fois passionnante, bouleversante, pédagogique et réconfortante. Ce récit d'un éveil à l'empathie chez une médecin devenue soignante, élevant progressivement au même rang le besoin des patientes (d'écoute, de parole, de soin, de lien, de réponse, de réconfort, de tendresse) et leurs pathologies, donne des clés précieuses pour faire évoluer le monde médical moderne.

On peut questionner la posture - c'est d'ailleurs le principe de la science que de sans cesse se remettre en question, même si certains l'oublient et d'autres l'instrumentalisent - de Winckler et de ses personnages, mais pas la sincérité d'une démarche qui vise à réhabiliter l'humain dans un contexte où la dénonciation de faits de maltraitance médicale prend une dimension systémique.

Le Dieu vagabond
7.9

Le Dieu vagabond (2019)

Sortie : 2 janvier 2019.

BD franco-belge de Fabrizio Dori

Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

29 août

D'entrée, Fabrizio Dori, s'attaque à deux mythes : formellement, il s'inscrit explicitement dans les pas de Van Gogh pour donner vie à une Odyssée orphique antiquo-moderne. Ces deux challenges, il les remporte avec brio, tant "Le Dieu vagabond" marque par la splendeur de ses dessins, de son ingéniosité graphique et l'ambition réussie d'un récit original largement inspiré de la mythologie grecque.

La clé de cette réussite repose sensiblement sur la porosité savamment entretenue entre réel et fantastique, moderne et antique, cartoon et mythologique. La positivité générale du récit lui donne un souffle épique dont l'humour permanent vient désamorcer les pesanteurs habituelles : Arès en nazillon suivant une psychothérapie, des histoires de fesses chez des divinités égocentriques, Aphrodite qui crée un parc d'attraction... Quand on a lu Ovide avec autant de ferveur que moi, on sait la fertilité de ce terreau, aujourd'hui récupéré avec doigté et un sens de la mise en scène qui fait mouche. Jusqu'au héros, Eustis, satyre aviné tantôt rêveur et tantôt bougon, qui traîne son jogging usé sur un chemin couvé par la Lune.

Penss et les Plis du monde
7.5

Penss et les Plis du monde (2019)

Sortie : 25 septembre 2019.

BD de Jérémie Moreau

Fwankifaël a mis 9/10.

Annotation :

13 août

Je n'avais pas forcément prévu de revenir si vite à Jérémie Moreau après "La saga de Grimr". Grand bien m'en a pris.

En lisant les premières pages de "Penss", j'ai d'abord imaginé que l'auteur se réappropriait l'histoire de l'invention de l'agriculture, en livrant sa version personnelle d'un évènement qui, parmi tous ceux qu'a connu l'humanité ces quinze mille dernières années, est probablement celui qui a le plus bouleversé sa destinée.

En fait, Moreau va plus loin. Il profite de cette expérience pour proposer une allégorie de l'humanité, à la fois profondément moderne dans le contexte de crise anthropocène que nous connaissons, et intemporelle, tant elle illustre le démon qui habite notre espèce depuis qu'elle a conquis le feu. Encore plus que dans sa saga islandaise, qui était déjà remarquable à ce sujet, Moreau met à profit la géographie de ses pages pour rythmer son récit. De son dessin évocateur aux mises en couleur toujours flamboyantes, il n'a rien perdu non plus.

Cette fable est mise en récit sans pompe, avec encore une fois (je pense à Grimr est son humanité sauvage) un très grand soin apporté à l'intériorité de son héros. Action simple, personnages touchants, rêves démesurés qui se heurtent à la grandeur d'un monde incompris. Les Plis du monde expriment avec brio l'équilibre tortueux à entretenir entre humilité et conviction.

Liberté - Révolution, tome 1
7.7

Liberté - Révolution, tome 1 (2019)

Sortie : 9 janvier 2019.

BD franco-belge de Younn Locard et Florent Grouazel

Fwankifaël a mis 8/10.

Annotation :

21 janvier

La première chose qui impressionne dans ce volume massif, c'est sa densité. Foisonnance du dessin auquel le format du livre donne toute sa mesure, richesse des évènements contés, diversité des points de vue sur les premiers jours (mars à octobre 1789) de la Révolution parisienne, profondeur et précision des références historiques.

Ce travail de fourmi titanesque fout une claque. La reconstitution historique, d'un détail incroyable, répond à une narration décentrée, qui cultive des personnages de bordure de l'Histoire, populaires et caractériels. Dans cette fresque, les personnages iconiques sont tout juste aperçus en fond de toile. Cet équilibre entre fiction et Histoire tient la route tout du long, d'autant plus qu'il donne la parole à ceux qui n'ont jamais tenu la plume : femmes, enfants, ouvriers et artisans, petits bourgeois de province...

Seul bémol, finalement, la lisibilité. Quand on est pas connaisseur ni de l’Histoire de la Révolution, ni de la géographie parisienne du XVIIIe, ont patauge aussi souvent que les personnages dans la fange. Difficile de toujours tout suivre. Mais ce flou n'est pas qu'artistique : il renvoie a l'air du temps, où la confusion régnait en maîtresse alors que chaque parti voyait s'ourdir contre lui les complots les plus fous. Hâte de lire la suite.

Le Sommet des dieux, tome 1
8.1

Le Sommet des dieux, tome 1 (2004)

Kamigami no Itadaki

Sortie : 3 mars 2004 (France).

Manga de Baku Yumemakura et Jirō Taniguchi

Fwankifaël a mis 7/10.

Annotation :

24 juillet

Œuvre de légende de Taniguchi, adaptée du roman de Yumemakura, je découvre "Le Sommet des dieux" au retour d'un voyage dans les Dolomites et d'une visite du musée que Reinhold Messner, l'immense alpiniste sud-tyrolien, a consacré à la montagne dans l'ancien château Sigmundskron de Bolzano.

J'y retrouve la patte du mangaka japonais, faite d'un dessin scolaire mais exigeant et d'une patience absolue dans la mise en place de son intrigue et sa résolution. Il ne s'agit là d'ailleurs que du premier tome de l'aventure d'un photographe de montagne parti à la quête d'un alpiniste oublié. Le récit emprunte la voie du souvenir pour brosser un portrait de l'alpinisme nippon ancré dans l'histoire de la discipline, particulièrement référencé. Le rythme lent ne manque pas de souffle, mais ronronne parfois dans des flashbacks assez longs. Pas de quoi assouvir ma soif de découvrir la suite.

Débutante - Pucelle, tome 1
7.5

Débutante - Pucelle, tome 1 (2020)

Sortie : 20 mars 2020.

BD franco-belge de Florence Dupré La Tour

Fwankifaël a mis 8/10.

Annotation :

8 septembre

Une lecture excessivement absorbante, tant le sujet et sa manière intime et détachée de l'aborder sont originaux. De la construction de son identité genrée et sexuelle, rythmée par des péripéties à la fois classiques et singulières, on aurait pu faire mille autres BD. Florence Dupré La Tour convoque un savant mélange d'impudeur et de naïveté dans son propos auquel le dessin très expressif - et qui me rappelle la manière dont ma sœur et moi avons souvent dessiné nos personnages - vient apporter une ampleur dramatique très réussie.

Beaucoup de choses interpellent dans cette histoire : l'atypicité d'un contexte familial de la grande bourgeoisie catholique expatriée, la prégnance des souvenirs et des émotions de l'autrice des années plus tard, sur lesquels elle tâche de conserver le regard candide de son enfance, la violence des relations et des situations et l'humour avec lesquelles elles sont restituées... J'ai hâte de lire la suite.

Oleg
7.5

Oleg (2021)

Sortie : 14 janvier 2021.

Roman graphique de Frederik Peeters

Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

11 mai

Bien des années après avoir été ébloui par "Pilules bleues", le plus célèbre roman graphique de Frederik Peeters, dont je ne connais pas le reste du travail, je m'empare avec curiosité de cette nouvelle œuvre pseudo-autobiographique.

"Oleg" est une excellente BD. Sa qualité repose avant tout sur un équilibre très bien trouvé dans l'évolution de son intrigue qui, tout en déroulant le fil évolutif d'un couple de quincas en quête de renouveau, embrasse sans s'y cantonner des sujets annexes. En se refusant à faire de sa BD une œuvre à thème, l'auteur avec son coup de crayon de grande qualité, saisit un morceau de vie polymorphe où des personnages complexes luttent avec leurs armes dans un monde qu'ils sentent accélérer sans leur laisser de prise. On trouve beaucoup de vérité et de sincérité dans les planches. Une lecture particulièrement plaisante.

Le Jeu des hirondelles : Mourir, partir, revenir
7.4

Le Jeu des hirondelles : Mourir, partir, revenir (2007)

Sortie : 24 octobre 2007 (France).

Roman graphique de Zeina Abirached

Fwankifaël a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

28 août

Franchement, y a un truc chez Zeina Abirached qui me bouleverse. "Le Jeu des hirondelles" est une œuvre "jeune" dans la carrière de l'autrice-dessinatrice : elle ne recèle pas encore toute l'ingéniosité graphique du "Piano oriental". Mais elle partage avec cette BD qui m'a tant plu la même sensibilité.

L’œuvre d'Abirached consiste à nous embarquer dans le lent, consciencieux et intime travail de mémoire qu'elle mène sur ses racines libanaises. Chaque BD nous invite à entrouvrir la porte de ses souvenirs et à redessiner avec nostalgie les contours d'un monde effondré. Une profonde et bouleversante humanité bat dans les pages de ces BD pour lesquelles j'éprouve une grande empathie.

Ici, elle fait le choix d'un huis clos, un soir de guerre 1984 comme d'autres - ou presque. La présentation du contexte, du lieu et des personnages s'égraine avec une ingénue délicatesse avant que toute la portée tragique de la scène, animée par des personnages si attachants, ne nous enserre le cœur. Il n'y a rien et pourtant tant à dire de ce souvenir d'enfance dont l'autrice restitue la magie et l'innocence. C'est beau, tout simplement.

Le Grand Vide
7.3

Le Grand Vide (2021)

Sortie : 20 août 2021.

Roman graphique de Léa Murawiec

Fwankifaël a mis 7/10.

Annotation :

28 décembre

Première BD, premier saut. Vertigineux.
Léa Murawiec débarque avec une BD sous forme de claque - clin d’œil au cœur de l'intrigue - visuelle, stylistique et thématique. Proposant une dystopie originale autour de la notoriété dans un écrin d'urbanisme démesuré, le récit des pérégrinations de Mahel Naher relève du roman d'apprentissage classique auquel l'autrice-dessinatrice ajoute une touche punk bienvenue. On pense à Cornella dans l'absurde de certains dessins.

A froid, je ressens tout de même un manque de profondeur dans l'intrigue principale : même si la satire frappe juste, son approche est tout de même un poil convenue. Mais rien qui gâche l'expérience.

Le Singe de Hartlepool
7.7

Le Singe de Hartlepool (2012)

Sortie : 5 septembre 2012.

BD franco-belge de Wilfrid Lupano et Jérémie Moreau

Fwankifaël a mis 6/10.

Annotation :

25 décembre

Une anecdote sympa de la jeunesse de Darwin, romancée avec bagout et mise en dessin assez correctement par Lupano. Ça fait pas de mal.

Le bleu est une couleur chaude
7.4

Le bleu est une couleur chaude (2010)

Sortie : 1 avril 2010 (France).

Roman graphique de Jul' Maroh

Fwankifaël a mis 8/10.

Annotation :

25 décembre

De prime abord pas forcément emballé par certains aspects du dessin, à commencer par les cheveux ficèles et craspouilles des héroïnes, j'ai peu à peu été happé par la profondeur de l'émotion suscitée par l'histoire banale d'un amour de jeunesse.

Que cette BD ait été adaptée par Kechiche pour "La vie d'Adèle", que je n'ai pas encore vu mais dont on m'a dit bien des choses contraires, ne jouait a priori pas en sa faveur. Mais Jul' Marot parvient à donner à cette histoire une intensité dramatique rare pour une romance. J'aurais souhaité que la même patience soit accordée à la relation entre Clémentine et Emma qu'à toutes les péripéties de leur rencontre : le sujet à peine évoqué du lien entre sexualité et identité, diamétralement opposé entre les deux personnages, me paraissait prometteur. Mais ce regret ne gâche le portrait tragique et incarné d'un amour si précieux.

La revue dessinée #34
8

La revue dessinée #34 (2021)

Sortie : 24 novembre 2021.

BD (divers) de Collectif

Fwankifaël a mis 8/10.

Annotation :

19 décembre

Nouveau tirage très homogène, avec des dossiers très bien ficelés : logements insalubres à Marseille, recours aux médecins intérimaires dans l'hôpital public, les dessous de la campagne de Macron en 2017, la structuration des réseaux anti-IVG en Europe ou encore le recours aux cabinets d'audit et de conseil en hausse dans l'administration.

Au fil de l'année, La Revue dessinée permet de dresser un portrait assez large, toujours mesuré, de problèmes de notre société bien souvent passés sous silence dans les médias : consumérisme et ses "externalités", realpolitik, inégalités sociales, effondrement du vivant et poids des groupes d'intérêt privé dans la décision publique sont quelques uns des thèmes qui reviennent de manière lancinante. C'est bien sûr déprimant, mais tout autant encourageant et salvateur.

Le travail m'a tué
7.6

Le travail m'a tué (2019)

Sortie : 5 juin 2019 (France).

BD (divers) de Grégory Mardon, Hubert Prolongeau et Arnaud Delalande

Fwankifaël a mis 6/10.

Annotation :

1er décembre

Une lecture loin d'être inintéressante même si elle manque un peu de profondeur dans le traitement de son sujet. La manière de décortiquer le mal-être et le harcèlement au travail demeure très descriptive et manque d'analyse. Le sujet, mis en dessin de manière assez scolaire, demeure toutefois percutant, voire et c'est finalement mon reproche le moins fondé, beaucoup trop désespérant. Pas une chouette lecture du soir en somme.

L'Oasis
7.4

L'Oasis (2020)

Sortie : 12 juin 2020 (France).

BD franco-belge de Simon Hureau (Simon Hache)

Fwankifaël a mis 7/10.

Annotation :

26 novembre

Une BD enthousiasmante qui met en image et en mots de façon didactique et motivante l'aventure jardinière de Simon Hureau. Cette ode à la biodiversité ordinaire de nos arrières-cours et nos jardins touche une corde sensible en moi, même si je reconnais que la duplication de cette expérience n'est accessible qu'à des propriétaires de jardins, dont je ne fais malheureusement pas partie - qui plus est avec une activité professionnelle qui offre beaucoup de temps chez soi, ce qui n'est malheureusement pas mon cas.

Senso
6.8

Senso (2019)

Sortie : 23 octobre 2019.

BD franco-belge de Alfred

Fwankifaël a mis 6/10.

Annotation :

22 novembre

Rêverie toscane, romantique et décalée, sur l'égarement que l'on peut connaître à un âge où l'on croit commencer à compter avec découragement plus d'erreurs et d'occasions manquées derrière soi que de perspectives réjouissantes et revivifiantes (dans le sens le plus littéral du terme) au-devant. J'en suis pour ma part resté un peu à distance, pas tout à fait embarqué par les personnages et leurs délires nocturnes, même si certaines scènes touchent très juste.

Quand y en a plus, y en a encore - Tu mourras moins bête, tome 5
7.5

Quand y en a plus, y en a encore - Tu mourras moins bête, tome 5 (2019)

Sortie : 30 octobre 2019.

BD franco-belge de Marion Montaigne

Fwankifaël a mis 7/10.

Annotation :

21 novembre

6,5/10

Quand y en a plus, y en a encore ! J'ai eu plaisir à retrouver les polissonneries de Marion Montagne, qui ne rate aucune occasion de joindre le rire à la connaissance dans ces chroniques scientifiques. Les premiers articles de ce cinquième tome sont à la fois très drôles et très intéressants. Mais la suite s'essouffle un peu, la faute à certains sujets mal circonscrits et peu percutants. C'est dommage, mais j'ai passé quand même un chouette moment.

Les Strates
7.3

Les Strates (2021)

Sortie : 10 novembre 2021.

BD (divers) de Pénélope Bagieu

Fwankifaël a mis 7/10.

Annotation :

14 novembre

C'est avec une douceur ouatée, et son sens aiguisé de la narration rapide, qui a fait le beaux jours de "Culottées", que Pénélope Bagieu revient sur les épisodes marquants de sa vie de femme. Il n'y a rien de sensationnel, rien d'extravagant dans ce parcours mais sa pertinence se trouve dans sa généricité, l'extension possible de ces expériences à tant d'autres individus. C'est simple et bien fait.

La Jeune Femme et la mer
6.8

La Jeune Femme et la mer (2021)

Sortie : 29 octobre 2021.

BD franco-belge de Catherine Meurisse

Fwankifaël a mis 6/10.

Annotation :

29 octobre

En résidence au Japon, Catherine Meurisse s'offre une déambulation poétique qui interroge avec malice et sans trop de profondeur le rapport de l'occident au Japon. Pour les japonistes amateurs, comme moi, c'est toujours un plaisir de retrouver ce pays et son impact dans notre imaginaire. Dessin guignol de Meurisse et couleurs d'estampe font bon ménage.

Spirale
7.9

Spirale (1998)

Uzumaki

Sortie : 19 octobre 2011 (France).

Manga de Junji Itō

Fwankifaël a mis 5/10.

Annotation :

21 octobre

L'exercice promettait d'être intéressant pour l'auteur, mais sa réussite plus hypothétique pour le lecteur. "Spirale" est une succession d'épisodes d'horreur dont le thème commun est le symbole éponyme. Cette recette fonctionne avec plus ou moins de succès selon les cas mais se heurte au manque d’innovation propre au format retenu. Je reconnaîtrais toutefois à Junji Itô un talent certain pour la représentation de scènes horrifiques mais m'inquiète un peu pour sa santé mentale... La fin de la saga offre une sortie inattendue voire inespérée.

Les Noceurs
7.5

Les Noceurs (2010)

Sortie : janvier 2010 (France).

BD franco-belge de Brecht Evens

Fwankifaël a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

17 octobre

Sur la base d'une proposition stylistique très originale, Brecht Evens avance un récit malicieux et ironique sur la jeunesse. Le ton de la BD est assez acide, tout en s'appuyant sur une intrigue pauvre du point de vue des rebondissements. Au gré des pages, derrière des personnages pastichés avec beaucoup d'humour, ce fil ténu finit d'ailleurs pas s'évanouir derrière un portrait doux-amer d'une société obnubilée par la confiance en soi mais qui en est profondément dépourvue.

Je me souviens : Beyrouth
7.2

Je me souviens : Beyrouth (2008)

Sortie : 1 décembre 2008 (France).

BD (divers) de Zeina Abirached

Fwankifaël a mis 7/10.

Annotation :

10 octobre

Elégant et sensible, "Je me souviens" se présente comme un ingénu recueil de souvenirs d'une jeunesse pendant la guerre. Comme toujours, Zeina Abirached en propose une approche positive, nostalgique et tendre qui fait mouche, dans son écrin noir et blanc facétieux et caractéristique.

Microcosme
6.5

Microcosme (2014)

Sortie : 10 avril 2014 (France).

BD franco-belge de Manu Larcenet

Fwankifaël a mis 3/10.

Annotation :

5 octobre

Ça m'a absolument pas fait rire, et malgré la suspicion d'humour "noir" au troisième degré, j'en ai soupé des vannes sexistes et de la redondance des vignettes.

Le Sommet des dieux, tome 2
8.2

Le Sommet des dieux, tome 2 (2004)

Kamigami no Itadaki

Sortie : 4 juin 2004 (France).

Manga de Jirō Taniguchi et Baku Yumemakura

Fwankifaël a mis 7/10.

Annotation :

26 septembre

Ampleur du récit, précision de la référence, doigté du dessin. Ce tome 2 poursuit le travail entamé par Taniguchi pour traduire par l'image le récit didactique de Yumemakura.

J'y ai trouvé quelques longueurs, notamment dans la longue séquence des Grandes Jorasses et une répétitivité par forcément diégétique dans la reconstitution du passé de Habu Jojî. Mais l'ensemble demeure de haute tenue et, après cette reconstitution minutieuse, l'histoire s'oriente enfin vers un nouvel objectif sur le toit du monde.

Aldobrando
7.5

Aldobrando (2020)

Sortie : 15 janvier 2020.

BD franco-belge de Gianni Alfonso (Gipi) et Luigi Critone

Fwankifaël a mis 5/10.

Annotation :

22 septembre - 5,5/10

Pour la première fois depuis que je le lis, Gipi s'est associé à un autre dessinateur, Luigi Critone, pour réaliser ce médiéval "Aldobrando". Le rythme assez entraînant du récit donne à voir l'étendue du talent de Critone pour le dessin mais masque mal un récit assez convenu, voire caricatural, sur le pouvoir et l'humilité. Ce "petit", candide et valeureux, qui se dresse devant l'injustice d'un pouvoir absolu n'a pas de quoi révolutionner le genre. La galerie de personnages n'est pas inintéressante, à l'exception du couple surprenant et indigent de mièvrerie formé par la brute et l'esclave. Un peu déçu donc, par cette BD d'un de mes auteurs préférés, qu'on m'avait vendue avec moult enluminures.

Chiisakobé : Le Serment de Shigeji, tome 1
7.3

Chiisakobé : Le Serment de Shigeji, tome 1 (2013)

Chiisakobe

Sortie : 2 octobre 2015 (France).

Manga de Minetarō Mochizuki

Fwankifaël a mis 6/10.

Annotation :

20 septembre

Adaptation modernisée d'un célèbre roman japonais, "Chiisakobé" débute par ce premier tome à la fois intrigant - seinen sans envolée, plutôt psychologique - et modérément enthousiasmant. La qualité du dessin est au rendez-vous, ce qui ne me surprend pas venant du maître Mochizuki. L'humour bizarrement graveleux me laisse plus froid. Le récit ne fait que commencer, difficile d'en dire plus pour le moment.

Olympia
7

Olympia (2015)

Sortie : 16 octobre 2015 (France).

BD franco-belge de Florent Ruppert, Jérôme Mulot et Bastien Vivès

Fwankifaël a mis 5/10.

Annotation :

18 septembre

Suite de "La grande odalisque", on retrouve les Totally Spies à la française pour un nouveau casse plus extravagant que jamais. On ne passe pas un mauvais moment, mais, comme l'ont dit pas mal de monde avant moi, je ne vois pas d'autre intérêt à cet action-comics non-dénué d'humour que d'exhiber des athlètes en leggins et petites tenues...

L'homme qui tua Chris Kyle
6.9

L'homme qui tua Chris Kyle (2020)

Sortie : 15 mai 2020 (France).

BD franco-belge de Fabien Nury et Bruno Thielleux (Brüno)

Fwankifaël a mis 4/10.

Annotation :

18 septembre

Pas mauvais en soi, cette BD m'a ramenée au maigre intérêt que je porte à cette histoire de "Légende" américaine dont la seule vertu est d'avoir tué des gens à l'autre bout du Monde.

J'ai voulu laisser sa chance à l'oeuvre de Nury et Brunö (au style duquel je ne suis en général pas insensible), malgré le goût amer que m'avait laissé le panégérique de Clint Eastwood ("American sniper") sur le personnage. Finalement, le ton de cette BD, étrangement distant et inutilement scrupuleux, a fini de me convaincre que... ben... j'en avais pas grand-chose à faire.

En cuisine avec Alain Passard
7.2

En cuisine avec Alain Passard (2011)

Sortie : 20 mai 2011 (France).

BD franco-belge de Christophe Blain et Alain Passard

Fwankifaël a mis 7/10.

Annotation :

13 septembre

Une BD assez originale dans son format entre le reportage culinaire et le livre de recettes. Avant son célèbre "Quai d'Orsay", Christophe Blain montre déjà sa capacité à croquer avec pas mal d'humour la vanité des Grands, sans masquer non plus l'admiration qu'il porte à leur travail.

On salive beaucoup, on en apprend pas mal aussi sur les coulisses des cuisine d'un grand chef, sa façon de travailler, ses lubies et son jargon parfois un chouïa boursoufflés... Une belle qualité à mettre au crédit d'Alain Passard, chez qui je n'ai jamais eu le privilège de bouffer, c'est son lien à la terre, sa confiance accordée à ses maraîchers qui exploraient, il y a dix ans, vingt ans déjà, les vertus d'une production respectueuse de l'environnement.

Je regrette juste un peu les "gonzesses" relaxés qui émaillent les propos de ces hommes, qui traduisent gentiment l'état d'esprit d'une profession encore peu encline, aujourd'hui encore, à laisser entrer les femmes dans les "grandes" cuisines.

Fwankifaël

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