Lectures 2015

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Essai sur la politique française depuis François Ier jusqu'à la conquête de l'Algérie avec les États du Maghreb, notamment concernant les prisonniers, autant musulmans que chrétiens, faits par les corsaires des deux côtés... La politique des rachats et les cas de conversion, vers le christianisme ou vers l'islam, sont devenus des éléments majeurs des relations entre les deux rives de la Méditerranée, et aussi facteurs de la création d'une identité française à partir notamment de Louis XIV : le prisonnier qu'on fait l'effort de racheter, c'est le Français catholique, qui devra prouver sa loyauté par des processions à travers la France. Elément aussi de propagande de la part de la Couronne française pour bien montrer sa puissance...

C'est très bien écrit, assez dense, et passionnant. On retrouve bien sûr des éléments d'orientalisme, dans la manière dont le Maghreb est pensé par les Français, ce qui s'avéra tragique au moment de la colonisation, avec l'annexion de l'Algérie : la croyance qu'on y trouvait des prisonniers français à libérer absolument devint ainsi un des arguments majeurs pour justifier l'action militaire dans ce territoire. Le genre d'essai historique qui remet pas mal de choses en place ! Et c'est pas une Française qui l'a fait, comme quoi, il reste encore des choses à faire à l'Université...

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Entre récit d'initiation à la sexualité, de la découverte de l'écriture et de la traduction, entre deux langues (le français et l'allemand, bien sûr), et de la vie sous l'Occupation... Vraiment beaucoup de choses en peu de pages, et ce rapport à la langue très physique, très intéressant !

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Ça parle d'apocalypse presque zombie (ou un truc dans le genre), en mode survie vénère en Russie hivernale, et pourtant ce n'est pas ça qui est important. C'est un roman assez psychologique, centré sur le personnage principal, sa maternité, sa jalousie, ses relations difficiles avec les gens qui l'entourent et dans la gestion du quotidien. Très intéressant du coup, on n'est pas dans la grosse série B (aucun problème avec ça de ma part, hein) mais dans un cliché qui devient prétexte à autre chose.

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De nouveau McCullers, plus resserré que son premier roman, moins "gothique" aussi, d'avantage centré sur un "triangle amoureux" perverti.

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Roman assez mystérieux, dans une Arcadie difficilement localisable, de la sexualité sans rapport sexuel, avec une langue elliptique et dans laquelle on s'immerge peu à peu (comme souvent chez Hawkes, j'ai l'impression).

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Bouh, comme je me suis ennuyé ! Je connais un peu Casanova mais vraiment pas assez pour cet exercice de commentaire & d'érudition... Assez peu de choses sur lesquelles m'accrocher, j'en ai bien peur.

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Pas véritablement un roman sur la guerre d'Espagne, même si c'est bien sûr important... Mais plutôt sur l'après-guerre civile, les exilés et ceux qui sont restés, ceux des deux camps, la société espagnole sous Franco... Quelque chose que je connaissais assez peu, finalement. L'écriture s'adapte à chaque personnage & situation, c'est très riche d'un point de vue formel. Très politique aussi, Goytisolo s'attache à décrire les débats chez les exilés par exemple, dans leur violence et leur cynisme, mais aussi le désespoir de ceux qui ont perdu et qui passent leur temps à se soûler à Paris... D'une très grande force émotionnelle, servie par une ambition formelle très rare.

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Un classique du féminisme universitaire, passionnant dans sa critique des discours psychanalytiques et des tenant-e-s de l'essentialisme qui ont quand même pas mal pullulé en France (je te regarde, Kristeva...) ! C'est très dense, et la terminologie psychanalytique, dans sa confusion et son abstraction, est bien démontée et crevée comme la baudruche qu'elle peut être (pas de critique de la psychanalyse dans son ensemble de ma part, juste d'une partie, et des conséquences politiques qu'elle a). Ce n'est plus tout jeune, désormais, mais encore beaucoup de choses demeurent présentes dans les esprits de nos jours, il me semble !