Lectures - 2015

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Achevé le 2 janvier.
Première lecture d'un Modiano, par effet-Nobel.
Un style précis, de belles phrases. Un "éternel retour" dans les rues de Paris. A relire à 50 ans, quand la jeunesse sera perdue!

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Lu le 3 janvier.
Je pense que c'est la nostalgie entraînée par le Modiano qui m'a poussé à relire ce conte, dont j'avais d'assez mauvais souvenirs. Atemporel, accessible à tous, et en même temps offrant différents degrés de lecture. Certains passages sont incroyablement poétiques.
Un vrai conseil de (re)lecture !

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Achevé le 6 janvier.
J'avais hâte de lire ce roman encensé par la critique et les lecteurs.
Le sujet est original (le don d'organes), le procédé est assez intéressant (point de vue successif de la famille et des médecins).
Pourtant, le style de Maylis de Kerangal est très irritant, et les chapitres sur la famille, s'ils mettent en avant certains enjeux de la greffe, et plus largement de la mort (séparation corps/esprit, mort cérébrale...), dégoulinent de mélos.
A lire si on ne connaît pas le sujet, sinon abstention conseillée.

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Achevé le 9 janvier.
Un essai très documenté, assez difficile à saisir si l'on ne connait pas les différents courants théologiques de l'islam.
La première partie, très politique, sur les guerres intestines entre Frères musulmans et salafistes à propos du halal, est passionnante !
La deuxième partie traite de l'évolution du rapport des musulmans immigrés en France, sur trois générations (darons/blédards/jeunes). C'est sans doute la partie la plus essentielle pour une première compréhension de la situation actuelle de l'islam de France.

En somme, un vrai bon essai, nécessitant certaines clés préalables (ou une lecture très attentive!).
Un bon essai, sans être excellent, car la problématique du 93 n'est que peu abordée, et donc cela donne (parfois) le sentiment que Kepel a trouvé un titre accrocheur, vendeur, sans réellement creuser ; et/ou que l'islam n'existerait que dans le 93.

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Achevé le 13 janvier.
Deuxième Modiano en 10 jours, un peu par hasard. Celui-ci ressemble beaucoup au premier, avec sensiblement les mêmes thèmes (rencontres dans les cafés/amours éphémères/jeunesse perdue/vie sans fil conducteur), ce qui donne une impression de redondance. C'est toujours bien écrit, mais c'est long, on s'ennuie, les thèmes sont effleurés (notamment la relation à trois). En revanche, et c'est ce qui sauve ce livre d'un certain ennui, la fin est bouleversante...

Un tout petit Modiano, qui donne cependant envie d'en lire d'autres pour voir s'il reste dans ce même univers jusqu'à l'indigestion!

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Achevé le 17 janvier.
Incendies, deuxième partie de la quadrilogie de Mouawad, est l'une des pièces les plus intenses que j'ai eu la chance de lire. Très contemporaine, avec des dialogues très modernes, elle renvoie en même temps à une période historique précise, la guerre du Liban, et use de thèmes assez classiques : l'héritage, la vengeance, des vieux mythes (entre Oedipe et Médée). C'est à la fois fascinant et bouleversant.
Un vrai conseil de lecture.

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Achevé le 20 janvier. Cet essai a pour mérite d'être très didactique - les mots sont pesés, le propos est sans fioritures. Cependant, sans doute en partie parce que Claude Levi Strauss est devenu un totem enseigné partout, sa pensée semble presque convenue, ses arguments peu percutants. Sans doute justement parce que son analyse est aujourd'hui assez largement orthodoxe.

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Achevé le 1er février.
Un roman incroyable, sans doute le plus beau que j'ai lu de Camus. Tout commentaire serait superfétatoire. Une émission des Nouveaux chemins de la connaissance montre certains aspects passionnants de ce chef d'oeuvre : http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance-epidemies-44-la-peste-de-camus-recit-d’une-epidemie

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Achevé le 10 février. À part certains chapitres - d'ailleurs les plus connus (pour une fois), je me suis franchement ennuyé. Lecture post-Charlie, ce livre a servi d'étendard alors qu'une grande partie de l'essai est très contextualisée, et donc ne constitue que difficilement un cadre de pensée efficace aujourd'hui... au contraire de l'affaire Calas, mise en exergue par le même auteur!

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Achevé le 19 février.
(à venir)

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Achevé le 27 février.
Memory Lane comprend l'ensemble des thèmes phares de l'oeuvre de Modiano. Celui-ci est court, percutant et les illustrations qui agrémentent l'histoire servent le propos.
La première phrase est magnifique : "Je me demande par quelle mystérieuse chimie se forme "un petit groupe" : tantôt il se disloque très vite, tantôt il reste homogène pendant plusieurs années, et souvent à cause du caractère disparate de ses membres on pense aux rafles de police qui rassemblent de minuit à l'aube des individus qui ne se seraient jamais rencontrés sans cela".

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Achevé le 10 mars.
Approche assez originale de percer l'évolution de la pensée de Foucault sur certains thèmes (pouvoir-État-institution principalement) mais cela fait vraiment patchwork et emprunte certaines facilités (titres un peu racoleur, phrases réductrices...). À déconseiller, sauf le passage de G. de Lagasnerie, toujours brillant!

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Achevé le 17 mars.
François-Henri Désérable passe de la Révolution de 1789 à celle de 1830, et met en avant le destin d'un républicain, prodige des mathématiques.
Désérable écrit toujours très bien, les phrases sont longues, souvent drôles, bourrées de références historiques/politiques. Pourtant, cela ne prend que moyennement, tant il peine à sortir de la biographie. Il ne parle ni vraiment d'Evariste (l'enchainement de déceptions d'un homme jusqu'à sa mort en duel), ni de Galois (le prodige mathématiques non reconnu de son vivant). Déception donc, en espérant que le suivant traite de la Commune, et renoue avec la multiplicité des personnages, comme dans "Tu montreras ma tête au peuple".

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Achevé le 20 mars.
C'est le Camus lu par la quasi-intégralité des élèves; pourtant son approche est moins facile que l'apparence. Un type pommé qui perd sa mère tue un arabe et est exécuté : l'histoire est assez simple, s'il n'y avait pleins de sujets sous-tendus (le rapport entre l'Algerie et la France; la condamnation de la peine de mort; une réflexion sur l'acte gratuit). C'est excellemment écrit, et la distance de Meursault est glaçante. Derrière la Peste mais génial!

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Achevé le 5 avril.
Ce roman original vise à connaître la vie du frère de "l'arabe", tué par le personnage principal de l'Etranger, Meursault. C'est assez intéressant sur le deuil nécrosant les relations familiales; la décolonisation étant présente en toile de fond. Si le bouquin de Kamel Daoud est parfois répétitif, avec une bonne idée tirée jusqu'à la corde (Camus ne prenant pas la peine de nommer la victime de Meursault), c'est tout de même un miroir sublime du livre de Camus, qui le rend encore plus dense.

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Achevé le 19 avril.
Assez inégal, de bons développements sur la vision de la peine, le rôle de plus en plus important du médecin jugeant de la "dangerosité" des patients-détenus depuis la loi Dati, et plus largement de l'approche scientiste. Le reste est assez descriptif.

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Achevé le 25 avril.

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Achevé le 1er mai.
Le projet fou de mettre en scène Antigone sur fond de guerre au Liban. C'est (très) fort, bouleversant, très bien découpé. Suppose cependant une connaissance préalable du conflit et des minorités pour saisir totalement la portée du propos...et en même temps, la pièce d'Anouilh permet d'universaliser le propos !

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Achevé le 15 mai. Un plaidoyer très dense en peu de pages, très incisif et tellement actuel. Chacun devrait le lire; cela a personnellement questionné profondément ma place au service de l'Etat.

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Lu le 16 mai. Même commentaire que l'essai de Thoreau. C'est plus conceptuel mais tout aussi efficace.

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Achevé le 1er juin. C'est toujours bizarre Houellebecq. Il t'entraine dans son univers assez déplaisant - je me suis personnellement senti mal à l'aise à lire la description de ces pervers - sans pour autant penser à arrêter la lecture tant le style est entraînant, les références nombreuses. Ne pas hésiter à attendre avant d'en relire un.

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Achevé le 2 juin.
Journal extrêmement fourni, très politique. Une mine d'informations sur cette période assez peu connue et pourtant fondatrice des partis actuels. Absence de prise de points de vue sur des sujets concrets cependant, nuisant un peu à la compréhension des différentes tendances - au-delà des appareils politiques.

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Lu le 2 juin.

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Achevé le 9 juin. En attente...

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Achevé le 19 juin. Les différents plaidoyers pour l'amour sous ses diverses manifestations. Extrêmement beau, et la façon de croquer les différents narrateurs est impressionnante.

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Achevé le 23 juin. Si le propos est intéressant, et le style original, c'est souvent vulgaire sans nécessité de l'être. Je comprends le procédé, la volonté d'écrire cru, mais trouve que cela ne sert pas le propos.

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Achevé le 28 juin. La thèse est connue, les quelques courtes phrases utiles aussi. Il y a pourtant un vrai intérêt à lire ce court extrait : il présente divers exemples qui sont brandits comme des arguments. A défaut de réellement présenter un développer sur ce qu'est une nation, Renan dresse magistralement ce qu'elle n'est pas.

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Lu le 28 juin.

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Achevé le 4 juillet. J'attendais beaucoup de cet entretien, en pensant saisir, d'après ses questions, là où Foucault souhaitait aller. En réalité, c'est bien de Thierry Voeltzel qu'on apprend le plus. Un témoignage singulier, inégalement intéressant, qui dresse une photographie d'un jeune à un instant politique et culturel donné. Mitigé

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Achevé le 10 juillet