Cover Les meilleurs jeux vidéos par année, de 1997 à nos jours

Les meilleurs jeux vidéos par année, de 1997 à nos jours

Liste inspirée par celle de Malakian : https://www.senscritique.com/liste/Les_meilleurs_jeux_video_par_annee_de_1995_a_nos_jours/1733712

Elle débute dès 1997 car ce fut l'année de ma découverte du jeu vidéo. :) Je mentionnerais également les autres jeux marquants pour ma part, année ...

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Liste de

29 jeux vidéo

créee il y a presque 3 ans · modifiée il y a 2 mois

Baldur's Gate III
9.1

Baldur's Gate III (2023)

Baldur's Gate 3

Sortie : 3 août 2023. RPG

Jeu sur PC, PlayStation 5, Mac, Streaming, Xbox Series X/S

Leon9000 a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

2023:

Un choix à nouveau très original, j'en conviens. :p Je ressens toujours un certain paradoxe à chanter les louanges d'un chef d’œuvre pour l'année écoulée alors que c'est également une période où mon intérêt pour le jeu vidéo (et son actualité tumultueuse) s'est quelque peu périclité. A une époque où le médium interactif imite malheureusement son confrère cinématographique en s'engluant dans une avalanche de suites, remakes ou reboots peu inspirés et où la politique prévaut parfois sur la créativité, il est tout de même salutaire de voir débarquer un jeu comme Baldur's Gate 3 qui prouve qu'on peut revendiquer le titre d'une suite tardive d'une saga illustre du jeu vidéo tout en incarnant une nouvelle promesse de Fantasy pour les non-initiés, braver le piège de la nostalgie pour mieux repousser les limites de son support et faire des efforts très conséquents d'inclusivité sans jamais qu'ils ne paraissent comme un cache misère créatif.

Baldur's Gate 3 c'est beaucoup de choses, de ses possibilités insoupçonnées à sa délectable réactivité, mais je retiendrais avant tout les nombreux personnages qui peuplent ces territoires interactifs, de nos compagnons harassés par un destin implacable (métaphore des développeurs qui se heurtent à un héritage difficile à perpétuer?) aux simples passants qui ont souvent une histoire à raconter et un sourire à décrocher; une myriade d'êtres fictifs d'une combattivité extraordinaire face à l'adversité et qui nous incite à faire de même, en dépit de la difficulté parfois loin d'être évidente du titre. Et c'est peut être là même le cœur de la Fantasy, en définitive.

Elden Ring
8.8

Elden Ring (2022)

Sortie : 25 février 2022. Action-Aventure, RPG

Jeu sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X/S, PC

Leon9000 a mis 9/10.

Annotation :

2022:

Ah dis donc, c'est vachement original comme choix! Bah oui, que voulez vous...Mais ce qui vous surprendra peut être davantage est que j'ai toujours exprimé une certaine lassitude à l'égard de la formule des Dark Saoule et leur influence bien trop marquée sur les productions de ces dix dernières années. Malgré toute ma bonne volonté, je ne suis jamais parvenu à finir Dark Souls premier du nom, non pas en raison de sa difficulté largement surmontable, mais bien de sa lourdeur dans le maniement qui m'est particulièrement rédhibitoire, en plus de ne pas adhérer vraiment à son univers dépressif et claustrophobe ou sa narration volontairement nébuleuse. Bloodborne me fascina pour son imaginaire Lovecraftien d'une ampleur toujours insoupçonnée mais je ne fus pas non plus conquis totalement par ce titre pour autant (le Level Design est exceptionnel dans sa première partie mais bien plus convenu par la suite); enfin, Sekiro annihila quasiment toutes les réserves que je pouvais exprimer envers ce genre, à tel point que je m'étais demandé s'il n'y avait pas une volonté consciente de tordre tous les écueils habituellement adressés aux Souls : dynamisme incroyable des déplacements, checkpoints bien plus généreux dans leur emplacement, système de combat qui privilégiait la confrontation au lieu de l'esquive et composante narrative bien plus tangible que par le passé; autant de qualités qui font de ce titre ma création préférée de From Software même encore aujourd'hui.

Si Elden Ring ne parvient pas à l'égaler à mon sens, c'est bien parce qu'il renoue davantage avec les vieux archétypes des Souls en matière de maniement, tout en s'efforçant d'être bien moins punitif dans la progression du joueur (merci les fantômes); qu'à cela ne tienne car je peux affirmer sans crainte que ce fut le monde ouvert qui me fascina bien davantage que les nombreux affrontements qui parsèment un périple toujours aussi inutilement cryptique; après Breath Of The Wild quelques années auparavant, c'est une nouvelle proposition fascinante d'une exploration épurée qui éveille au sein du joueur son désir d'aventure davantage qu'une soif insatiable de Loot : la topographie est admirable et amène le joueur à observer bien plus scrupuleusement son environnement pour contourner les falaises et autres crevasses qui se dressent sur son chemin; le gigantisme permanent des décors concrétise enfin un imaginaire d'Heroic Fantasy jusqu'ici cantonné aux illustrations et autres Artbooks d'auteurs émérites

Elden Ring GB

Elden Ring GB (2022)

Sortie : 6 juin 2022. Action-Aventure

Homebrew sur Game Boy, Navigateur

Annotation :

(Part 2) et ce sentiment constant d'élévation géographique incarne parfaitement la sensation épique d'une épopée chevaleresque où un héros démuni gravit à lui seul tous les obstacles d'un monde hostile; enfin et peut être plus important que tout encore, le titre est chargé d'une constante mélancolie dans ses citées ravagés et ses vestiges d'une gloire déchue, le socle émotionnel à mon sens d'une belle œuvre de Fantasy : la certitude d'arpenter les ruines d'une époque révolue et qui ne retrouvera jamais sa gloire de jadis, même malgré les efforts de notre héros pour apaiser cette terre brisée. Mais comme chez Tolkien, la paix ne signifie pas pour autant la guérison de tous les maux infligés à notre monde.

Marvel's Guardians of the Galaxy
7.3

Marvel's Guardians of the Galaxy (2021)

Sortie : 26 octobre 2021. Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X/S, PC, Nintendo Switch

Leon9000 a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

2021:

Bon bah, j'ai rien dit, c'est lui le GOTY finalement. :p Je vous renvoie à ma critique pour plus d'informations à ce sujet. ;)

Hitman 3
7.8

Hitman 3 (2021)

Sortie : 20 janvier 2021. Action-Aventure, Infiltration, Réflexion

Jeu sur PC, PlayStation 5, Xbox Series X/S, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch

Leon9000 a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2021:

Je n'ai jamais été un grand fan de la célèbre licence d'assassinats ni forcément un amateur assidu du genre de l'infiltration mais je dois bien reconnaître que c'est le dernier volet en date des péripéties sanguinaires de l'Agent 47 qui me viendrait en tête pour mentionner cette année 2021; peut être également une autre stigmate de mon intérêt plus timoré pour le jeu vidéo désormais étant donné que le reste des productions peine davantage à me convaincre. Mais même si je serais toujours réfractaire au système d'opportunités mis en place dans cette nouvelle trilogie (facilitant bien trop la première découverte de ses niveaux labyrinthiques mais fort heureusement modulable dans les options), l'inventivité de ce troisième opus force néanmoins le respect : chaque niveau possède une forme de radicalité qui s'efforce de briser les archétypes de la franchise, qu'il s'agisse d'endosser le rôle d'un détective, d'arpenter les rues d'une ville presque cyberpunk ou de se camoufler dans la foule alors que nous sommes désormais traqués à notre tour par une horde d'agents infiltrés sur les lieux; la composante action du jeu est toujours assez risible (les piètres animations au corps à corps n'auront jamais été retravaillées durant la trilogie) mais la minutie de ses mécaniques d'infiltration est toujours aussi remarquable; encore plus lorsqu'il apparait évident que le challenge de finir les niveaux sans costumes est largement à la portée des joueurs les plus patients et attentifs à leur environnement.

Je n'ai pas grand chose d'autre à rajouter envers ce titre dont l'excellence de son Level Design et le peaufinement incessant de sa proposition interactive ont portées leurs fruits auprès du grand public, malgré une période particulièrement tumultueuse pour la licence après le semi-échec d'Absolution (je vous renvoie à l'excellent documentaire de Noclip pour en apprendre davantage à ce sujet). La dernière danse entre 47 et Diana était une belle manière de clôturer la franchise et s'il devait s'agir du dernier volet de la série meurtrière, je pense que tout le monde l'accepterait posément. Un départ en beauté, en somme.

Cyberpunk 2077
7.4

Cyberpunk 2077 (2020)

Sortie : 10 décembre 2020. Action, RPG, FPS

Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Streaming, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Navigateur

Leon9000 a mis 9/10.

Annotation :

2020:

Décidément, une année étrange à bien des égards et pas simplement en raison d'une certaine épidémie étant venue annihiler nos rapports sociaux et la raison de nombreux internautes. A titre personnel, je reconnais avoir éprouvé alors un certain désintérêt envers le média interactif, peut être encouragé par une consommation devenue excessive suite à l'obligation de rester chez soit. 2020 fut une année de déceptions par rapport à mes attentes envers les multiples titres majeurs commercialises durant cette période mouvementée, en dépit de leur réception critique élogieuse à l'image d'un certain FFVII Remake, et il est assez étonnant de constater que mon jeu de prédilection, cette année là, aura été le titre étant devenu le plus rapidement un catalyseur de haine sur la toile. J'ai fait Cyberpunk sur la pire version existante, à savoir la Playstation 4 basique. Je ne me suis pas contenté de charrier quelques vidéos comiques sur Internet ou de meugler dans la même direction que des Youtubers ayant trouvés de quoi alimenter la toxicité de leurs chaines. J'ai comme toujours voulu me faire mon opinion propre.

Et je ne l'ai pas regretté.

Davantage qu'un RPG, Cyberpunk est avant tout le plus grand récit interactif jamais mis en scène en vue subjective, un titre qui s'efforce continuellement d'enrichir l'immersion du joueur pour lui signifier ce qu'implique véritablement de se sentir dans la peau, de chair et de métal, d'un personnage fictif à la première personne. Le potentiel empathique suscité par les FPS m'a depuis longtemps fasciné mais jusqu'à présent, la dimension Shooter empiétait bien trop sur les velléités narratives de ces titres; même un chef d’œuvre comme Bioshock bénéficiait davantage de l'étrange expressivité de ses environnements et des récits macabres qu'ils évoluent que des interactions plus concrètes entre le héros incarné et les multiples protagonistes qu'il sera amené à côtoyer. Dans Cyberpunk, presque à l'image d'un certain GTA IV, c'est la dimension sociale de Night City qui prédomine avant tout; l'intrigue n'étant pas tant la dualité entre V et Johnny que leurs relations envers les nombreux êtres brisés qui parsèment cette fourmilière nimbée de crasse et de néons. En incluant la voix du protagoniste qui l'accompagne à chacun de ses pas, en y rajoutant les appels de ses multiples compagnons d'infortune ou les exigences de ses divers commanditaires,V ne sera pour ainsi dire jamais seul durant ce périple.Un esprit interconnecté. Déconfiné

Death Stranding
7.6

Death Stranding (2019)

Sortie : 8 novembre 2019. Action-Aventure, Survie

Jeu sur PlayStation 4, PC, PlayStation 5

Leon9000 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2019:

Ce fut l'année de la réconciliation. Réconciliation avec une de mes Nemesis du Game Design Japonais, célébrés par l'ensemble de la communauté des gamers alors que les œuvres m'avaient jusqu'ici plongés dans une sincère indifférence. Oui, il s'agit bien de l'outrancièrement médiatisé Hideo Kojima dont la saga des Metal Gear Solid ne sera jamais parvenue à me sensibiliser à sa démarche singulière, répugnant plutôt son usage irréfléchi et presque compulsif des cinématiques tout comme les surcouches narratives qui viennent blinder une intrigue véhiculant le sentiment que ses scénaristes n'avaient pas suffisamment confiance en sa portée pour la dénuer d'une telle surcharge de rebondissements. Pourtant la radicalité de la proposition interactive de Death Stranding m'interpella dès que les premières vidéos de gameplay concrètes commencèrent à apparaître, au delà de toute la fumisterie marketing qui accompagne généralement chaque jeu du créateur Japonais. Un AAA qui ferait également l'éloge de la lenteur, inciterait à la contemplation mais en imposant en plus au joueur la tâche d'éprouver le labeur physique de son personnage? Une approche clairement trop détonante dans le paysage des blockbusters pour que je puisse la dédaigner, quelque soit mon scepticisme à l'égard de son créateur.

Et comme je l'avais espéré, ma curiosité envers cette démarche singulière se mua cette fois en sincère adhésion. Tout d'abord, j'étais heureux de constater que l'habituelle surcharge narrative des Kojimasqueries était principalement concentrée au début et au dénouement de ce long périple tumultueux. Pour le reste, le jeu laisse véritablement le joueur respirer durant ses nombreuses explorations en solitaire, s'imprégner de l'ambiance de ce monde brisé tout en réfléchissant à la meilleure façon de franchir ce vaste territoire sans encombres. Je garde tant de souvenirs des galères inattendues qui vinrent ponctuer ces marches éreintantes, de l'entraide inespérée entre les joueurs par l'intermédiaire des outils parsemant ce vaste monde et de la satisfaction presque enfantine de descendre une montagne sur une plate forme volante, alors qu'une musique apaisante faisait son apparition. Sans oublier mon insistance à parsemer ce monde de routes afin de franchir bien plus aisément ces vastes étendues tout en regrettant un peu paradoxalement la beauté auparavant épurée de cet environnement.Kojima est réellement bien plus à mes yeux un Narrative Designer doué qu'un scénariste talentueux.

Red Dead Redemption II
8.4

Red Dead Redemption II (2018)

Sortie : 26 octobre 2018. Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, PC, Streaming

Leon9000 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2018:

Une année remarquable également à plus d'un titre mais aucun jeu n'aura autant accaparé mon immersion, mon implication personnelle et même mon imaginaire de joueur que ce Red Dead Redemption deuxième du nom. Il s'agit probablement de l'Open World qui véhicule encore aujourd'hui le plus de souvenirs marquants face à la multitude des lieux visités, des personnages rencontrés, des évènements aléatoires survenus...Le genre de titre où tu ne songes même pas à utiliser le voyage instantané, préférant laisser le jeu exprimer la magnificence de ses panoramas et mettre en place les ruptures inattendues qui viendront briser la routine de ses longues chevauchées. Son éloge de la lenteur demeure admirable pour une œuvre ayant bénéficié d'un budget aussi colossal, incarnation également d'une certaine mouvance du jeu vidéo à s'émanciper enfin de cette obsession du rythme incessant. Mais bien évidemment, Red Dead Redemption 2 est avant tout l'histoire d'une communauté et tant de discussions touchantes ont eu lieu dans ces campements d'infortune alors que l'entraide se consolide ou que les liens se dénouent progressivement. Red Dead Redemption 2, c'est aussi l'histoire de son personnage principal et d'une confrontation inhabituelle du joueur à l'effondrement progressif de son protagoniste qui trouvera dans cette apparente déchéance sa véritable force de caractère. Une grande œuvre et le meilleur des Western.

Sorti le même mois que l’œuvre colossale de Rockstar et Dan Houser, Return of the Obra Dinn venait pourtant confronter efficacement les aventures d'Arthur pour le titre de meilleur jeu de l'année, en présentant une démarche opposée dans la manière de concevoir et créer un jeu vidéo. Probablement la meilleure enquête interactive qu'il m'ait jamais été donné de jouer, je n'éprouve qu'une seule attente à l'égard de ce titre : l'oublier suffisamment pour me permettre de redécouvrir cette investigation aussi ingénieuse que captivante. Malheureusement, le bougre subsiste encore parfaitement dans ma mémoire, notamment pour l'impact alors insoupçonné de sa mise en scène alors que le joueur évolue dans ces tableaux invraisemblables au temps suspendu. Lucas Pope est un génie et il peut être fier d'incarner indéniablement la liberté créative qui est si souvent revendiquée (parfois outrancièrement) par le milieu du jeu vidéo indépendant.

Enfin, petite mention à Dragon Ball Fighter Z qui fut également cette année là mon meilleur souvenir associé à un jeu de combat. ;)

The Legend of Zelda: Breath of the Wild
8.7

The Legend of Zelda: Breath of the Wild (2017)

Zeruda no densetsu: Buresu obu za wairudo

Sortie : 3 mars 2017. Action-Aventure

Jeu sur Nintendo Switch, Wii U

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

2017:

Lorsqu'on me demande quelle est ma période préférée du jeu vidéo, je réponds souvent qu'il s'agit simplement d'une année : 2017. Je ne sais pas si les esprits des œuvres interactives avaient fait preuve de bienveillance en ce temps là mais cette année vit l'apparition d'une multitude de chefs d’œuvres dont certains figurent encore aujourd'hui parmi mes jeux préférés. Aussi, vais je essayer d'en mentionner le plus possible dans cet espace bien trop restreint pour tous les aborder avec l'attention qu'ils mériteraient.

En premier lieu, Breath Of The Wild bien entendu, l'incarnation du fameux appel de l'aventure tant prisé au sein des périples initiatives. Un titre qui parvient admirablement à susciter la curiosité du joueur et l'inciter en permanence à se risquer à une exploration intrépide. Et si l'absence de scénario plus explicite a de quoi rebuter durant les premières heures, l'univers parvient malgré tout à susciter un formidable attachement par l'intermédiaire de sa narration fragmentée.

Gravity Rush 2 ou l'incarnation du meilleur Shonen interactif, un titre débordant d'adrénaline bouillonnante et d'idéalisme naif, probablement un de mes plus grands coups de coeur en matière d'univers fictionnels de ces dernières années.

Persona 5 ou l'incarnation du jeu le plus chronographe de mon expérience de joueur. Une dualité dans le quotidien ordinaire d'un étudiant et ses péripéties fantaisistes une fois la nuit tombée et le masque endossé. Le jeu parvient pourtant à rendre sa composante sociale aussi captivante que les donjons surréalistes qu'il demande de traverser. Et quelle ambiance mais quelle ambiance.

Nier Automata ou l'incarnation de ma plus grande prise de tête sur un scénario au fil de mes nombreuses années de gamer. N'ayant pas spécialement d'affect envers le premier volet, je ne m'attendais pas à adhérer autant à cette suite tortueuse, macabre et néanmoins poignante. Et quelle OST!

Pyre ou le véritable chef d’œuvre des créateurs de Hadès. La meilleure incarnation encore à ce jour de la cohésion entre le gameplay et la narration, une aventure vécue d'une traite au fil de ses affrontements frénétiques, ses dilemmes déconcertants et les tristes séparations qui en découlent.

What Remains Of Edith Finch ou une nouvelle incarnation remarquable de la narration par le gameplay.Bien plus qu'un simple Walking Simulator ou jeu narratif, une exploration déroutante de la résilience de l'humanité face à l'absurdité qui malmène parfois nos existences.

The Last Guardian
7.3

The Last Guardian (2016)

Hitokui no ōwashi Trico

Sortie : 7 décembre 2016. Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 4

Leon9000 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2016:

Ce jeu est un miracle, au sens premier du terme. Une arlésienne dont le retour inespéré incarna l'un des E3 les plus mémorables de mon expérience de joueur. Pourtant si mon enthousiasme était sincère de découvrir enfin ce troisième volet de la trilogie Ueda, mes espoirs concrets à l'égard de la qualité de ce titre étaient bien moindres, en dépit de l'insistance louable de Sony à lui conférer une campagne publicitaire assez conséquente, malgré le piètre succès commercial rencontré par ses prédécesseurs. Les premiers instants, avec ces indications un peu contre-immersives et les déplacements étranges du jeune personnage, faisaient d'ailleurs craindre le pire sur l'aventure à venir. Une douzaine d'heures plus tard, le générique de fin faisait son apparition et je savais pourtant que je venais de vivre l'expérience à laquelle je n'avais osé croire.

Car malgré les ralentissements ahurissants d'une technique parfois larguée, des mécaniques obsolètes d'un jeu qui accuse le poids des années et le maniement toujours un peu imprécis qui caractérise son gameplay, ce titre parvient malgré tout à véhiculer une empathie qui lui confère un attachement distinctif. Tirant pleinement parti du gigantisme de sa créature, le Level Design incite le joueur à aborder différemment les obstacles présentés au lieu de la traditionnelle résolution des énigmes prenant en compte la taille réduite du héros incarné. L'aventure présente au joueur des barrières instinctives que le récit s'évertuera pourtant à briser, par l'intermédiaire de son gameplay, à l'image des fameux miroirs intimidants dont Trico trouvera pourtant la force de surmonter la crainte afin de secourir le jeune garçon. Quatre années se sont déjà écoulées depuis sa commercialisation et pourtant, ses souvenirs ne se sont pas estompés. Une belle incarnation de la narration par le gameplay et une manière touchante de conclure cette trilogie amorcée par Ico avant de se tourner vers de nouveaux horizons.

Sorti la même année, Inside aura également prouvé sa magnificence à immerger le joueur dans son macabre univers, en délaissant l'usage des mots et des indications superflues. Alors que la composante énigme de Limbo m'avait grandement paru rébarbative en son temps, le plan séquence ininterrompu d'Inside n'aura cessé de me captiver, par l'instinctivité de ses mécaniques au déroutement perpétuel qu'il parvient à susciter. Et cette fin littéralement monstrueuse aura marquée bien des esprits pour des raisons légitimes.

Batman: Arkham Knight
7.6

Batman: Arkham Knight (2015)

Sortie : 23 juin 2015 (France). Action-Aventure, Beat'em up, Infiltration

Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, PC

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

2015:

Il est donc enfin temps d'aborder la fameuse trilogie de Rocksteady qui incarna, en son temps, un rêve de gosse matérialisé en aventure interactive. Be The Batman était le fil conducteur de cette saga bien plus inventive qu'une simple adaptation, le point d'ancrage d'une série qui assimila pleinement ces thématiques super-héroïques pour moduler une nouvelle facette du jeu vidéo grand public, ces titres vendus à des millions d'exemplaires mais qui parviennent pourtant à véhiculer une identité propre. Du placement de la caméra où le héros accapare un tiers de l'écran pour dépeindre sa confiance inébranlable au fil de sa marche intimidante, à la simplicité instinctive des affrontements pour illustrer un maître des arts martiaux jusqu'à la sanction brutale des séquences d'infiltration pour rappeler qu'il ne demeure qu'un simple mortel derrière ce masque inquiétant; toutes les composantes du gameplay étaient habillement confectionnées dès le premier opus pour conférer au joueur le sentiment de contrôler le justicier de la nuit et ce, en dépit de l'étroitesse du cadre dans lequel le titre originel se déroulait, bien loin des immeubles de Gotham City où le personnage était censé agir en tant que protecteur vigilant. A ces fondations prometteuses venait s'ajouter une ingéniosité inattendue dans la mise en scène, conférant une saveur distinctive à de nombreuses séquences qui demeurèrent dans les mémoires. Seule la moindre importance accordée à la dimension enquête du titre détonait un peu pour narrer une aventure du plus grand détective du monde, une facette qui ne sera par ailleurs véritablement exploitée que dans l'excellente transposition en réalité virtuelle de la licence, venant ainsi apporter une dernière touche brillante à la franchise en matière d'immersion.

Je n'attendais initialement cet Arkham Knight que comme la conclusion convaincante d'une trilogie aux ambitions maitrisées par ses créateurs, peaufinant le savoir faire déjà acquis tout en agrandissant progressivement la zone de jeu explorable et les enjeux associés. Mais je ne pensais qu'il transcenderait à ce point la réussite déjà remarquable des deux opus précédents. Ce troisième opus est probablement le jeu le mieux rythmé auquel il m'ait été donné de jouer, notamment grâce à la fluidité des transitions entre le gameplay et les cinématiques, et l'incroyable inventivité du titre dans la manière d'intégrer le cauchemar de Batman au sein de l'environnement interactif. Et vive la Batmobile! ;p

Gods Will Be Watching
6.6

Gods Will Be Watching (2014)

Sortie : 24 juillet 2014. Aventure, Point’n’click

Jeu sur PC, Mac, Linux, Android, iPad

Leon9000 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2014:

(Commentaire issu de ma liste consacré aux choix moraux dans les jeux vidéos) S'il m'avait été un jour demandé de rédiger une thèse en ne ciblant qu'un seul récit interactif de manière précise, je pense que mon choix se serait porté sur ce Gods Will Be Watching. Je ne pourrais clairement pas mentionner dans cet espace restreint de commentaires chacun des moments marquants qui ont parsemés ce périple qui se révéla aussi éprouvant pour le personnage principal en proie à une constante confusion que pour la moralité que j'aurais revendiqué bien plus inébranlable avant d'expérimenter ce titre. A ce titre, il peut être utile de mentionner que la difficulté ahurissante du jeu avait au départ occasionné un renoncement de ma part malgré le fait qu'il était évident que cette exigence exacerbée servait directement le propos véhiculé, en incitant le joueur à abandonner les principes qui l'entravaient dans la survie et la progression cauchemardesque du héros incarné.

Fort heureusement, le jeu se dota par la suite d'un mode de jeu plus conciliant envers la patience de chacun tout en parvenant à préserver ce sentiment d'urgence qui finira par prédominer sur nos appréhensions instinctives. J'ai encore parfois peine à croire à l'immoralité de certains choix proposés par cette expérience qui ne laisse guère de place à la compassion et aux heureux dénouements, à la liberté de ton extraordinaire que ses créateurs devaient éprouver en dépeignant un récit aussi crépusculaire et à quel point l'intensité de ces dilemmes moraux puisait sa source dans les obstacles plus pragmatiques imposés par le gameplay, le tout formant une cohésion narrative et thématique que je n'ai que trop rarement retrouvé depuis. Une euphonie au service d'une intrigue qui , elle, n'hésite pas à blesser l'orgueil des protagonistes et celui du joueur, surprend par son audace renouvelée et marque durablement les esprits par la manière dont ces épreuves, en apparence disparates, se retrouveront liés en un ensemble harmonieux lorsque surviendra l'accomplissement inattendu de ce périple tumultueux.

Gods Will Be Watching est certes un jeu qui peut être relaté par bien des mots mais c'est définitivement l'une de ses expériences où le moindre descriptif ne semble jamais véritablement à la hauteur de la portée des émotions qu'elle suscite. S'il y a bien une œuvre dont j'espère que cette liste parviendra à susciter votre intérêt, c'est bien celle ci. Alors, s'il vous plaît...Jouez y, tout simplement. :)

Brothers: A Tale of Two Sons
7.4

Brothers: A Tale of Two Sons (2013)

Sortie : 7 août 2013. Aventure, Réflexion, Plateforme

Jeu sur Xbox 360, PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch, Android, iPhone, iPad

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

2013:

Je vais vous faire une confidence. De tous les jeux mentionnés dans cette liste, il s'agit du seul que je n'ai jamais osé recommencer de crainte que son souvenir n'en soit atténué à jamais. Nous avons tous dans nos cultures respectives ces œuvres ayant tellement marqués notre sensibilité personnelle durant leur première découverte que nous ne souhaitons pas les vivre à nouveau, avec notre regard inéluctablement altéré au fil des années, par peur d'en amoindrir l'importance qu'ils possèdent toujours dans notre mémoire individuelle. Brothers : A Tale of Two Sons est à mon expérience de joueur ce que la découverte d'Ico a été pour beaucoup, même encore aujourd'hui je crois qu'il n'y a pas meilleure manière de résumer mon affection envers cette création. C'est par son intermédiaire que j'ai découvert que les mots étaient parfois une entrave à l'immersion du joueur au sein d'un univers interactif, par l'attachement entre les deux frères que j'ai véritablement compris la spécificité distinctive du jeu vidéo, par une pression de la gâchette opportune que la notion de narration par le gameplay m'est enfin apparue d'une touchante limpidité.

Brothers : A Tale of Two Sons est lui aussi une aventure d'une poignée d'heures dont le souvenir demeure vivace malgré l'écoulement de nombreuses années, un périple initiatique aux contours plus inquiétants que l'apparente naïveté des premiers instants pourrait le laisser croire mais c'est avant tout l'incarnation de ce fameux potentiel inexploré du média interactif que si peu s'évertuent encore à découvrir, de crainte de délaisser une narration plus traditionnelle et de perdre l'intérêt du public par une démarche plus inhabituelle. Mais c'est peut être en délaissant finalement l'usage des mots que le jeu vidéo parviendra enfin à l'épanouissement de sa singularité.

A l'inverse, The Last Of Us, sorti peu de temps auparavant, revêt une apparence bien plus conventionnelle avec ses emprunts assumés à une forme de narration plus cinématographique. Pourtant, le jeu a également opéré à mon égard une immersion qui porte la spécificité de ce média interactif, en dépit de sa démarche plus linéaire et traditionnelle. A une époque où j'étais grandement intéressé par les arborescences narratives et l'influence du joueur sur le déroulement du récit, le titre de Naughty Dog est parvenu à me convaincre qu'une expérience plus linéaire, et maitrisée dans le rythme de son déroulement, méritait également sa place au sein de ce média.

Journey
7.9

Journey (2012)

Sortie : 14 mars 2012 (France). Aventure

Jeu sur PlayStation 3, PlayStation 4, PC, iPhone, iPad, Apple TV, Linux

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

2012:

Il fut le premier titre d'une longue série en devenir de ces jeux à expérimenter avec vos proches pour leur faire prendre conscience du potentiel insoupçonné que recèle le jeu vidéo. Une liste pertinente a par ailleurs été crée à ce sujet sur ce site :
https://www.senscritique.com/top/Les_meilleurs_jeux_video_pour_ceux_qui_n_aiment_pas_les_jeux/560086

Il s'agit typiquement d'une de ces œuvres qui ne proposent qu'une poignée d'heures interactives mais dont la saveur perdure pourtant au fil des années car en dépit de l'écoulement inexorable du temps, ce périple intimiste demeure toujours autant atypique. Enfin, Journey incarne également un de mes meilleurs souvenirs d'aventure vécue en multijoueur, autant en compagnie de mes proches que de celle d'un(e) lointain(e) inconnu(e) qui arpenta à mes côtés cette montagne à l'ascension périlleuse. J'ai à ce titre remarqué que les quelques détracteurs de ce jeu avaient souvent vécus leur voyage en solitaire et je demeure convaincu que c'est dans sa communication indirecte et l'empathie instinctive qu'il parvient à susciter que le jeu véhicule un impact inattendu. J'ai recommencé cette aventure à plusieurs reprises, toujours en multijoueur et accompagné d'un proche, et la sensation d'accomplissement, teintée d'une douce mélancolie demeure vivace lorsque la lumière vient recouvrir la silhouette de plus en plus indistincte de deux frêles petits êtres. A l'image de ce cœur dessiné dans le sable avant que nos chemins ne viennent à se séparer.

Sorti la même année, le Walking Dead de Telltale parvient également à susciter l'empathie auprès de nombreux joueurs mais d'une manière bien distinctive. Avant même le célèbre jeu de Naughty Dog qui allait survenir peu de temps après, ce périple haletant incarnait enfin une véritable transposition au sein d'un récit interactif de l'effondrement moral d'ordinaire véhiculé par les œuvres explorant les multiples facettes de la crainte suscitée par les zombies; celles où la monstruosité des morts n'est là que pour mettre à l'épreuve l'humanité des vivants. Et qu'importe la relative linéarité du titre et le manque de conséquences concrètes de nos choix moraux, le dilemme n'en demeurait pas moins présent à chacun de nos pas au fil de cette errance désespérée où chaque nouvelle étape semblait imposer une sinistre désillusion. Rien ne sera plus jamais comme avant...Mais comment trouver les mots justes pour l'expliquer à l'enfant qui devra grandir au sein d'une telle désolation?

The Witcher 2: Assassins of Kings
7.7

The Witcher 2: Assassins of Kings (2011)

Sortie : 17 mai 2011. RPG, Action

Jeu sur PC, Xbox 360, Mac, Linux, Xbox One

Leon9000 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2011:

Mon premier contact avec la foisonnante saga du Sorceleur, qui était en ce temps là bien moins popularisée qu'elle ne l'est désormais, durant une semaine au temps particulièrement décourageant avec la neige qui s’amoncelait devant mon appartement, de telle sorte que j'associe encore aujourd'hui le souvenir de ce jeu à cet hiver tumultueux. :p Je garde également en mémoire la confusion qui régnait durant les premières heures de jeu, ce second opus ne faisant guère d'efforts pour expliciter les enjeux de son univers auprès du public non initié, de telle sorte qu'alors que Geralt se retrouvait déjà accusé de crimes qu'il n'avait pas commis, je n'étais même pas certain d'avoir compris exactement quel était censé être le rôle d'un Sorceleur exactement et pourquoi un présumé chasseur de monstres se retrouvait à jouer les protecteurs d'un monarque conquérant. Néanmoins, malgré les nombreux égarements du titre (notamment une difficulté bien mal dosée), l'immersion était telle que j'ai alors plongé dans cet univers constamment teinté de gris et d’ambivalence avec un sincère engouement, que je n'avais alors guère ressenti autrement qu'auprès des Mass Effect en ce temps là.

Le dilemme moral traditionnel associé au Sorceleur, le moindre mal, y est moins palpable que dans les deux autres volets, ce second opus baignant dans une atmosphère d'intrigues politiques qui me faisait alors penser que les créateurs essayaient clairement de profiter de la popularité toujours croissante de Game Of Thrones à l'époque, quitte à négliger un peu la singularité de leur propre univers. Néanmoins, la démarche d'opérer des décisions morales dont les conséquences s'effectuent sur le long terme était déjà ancrée dans le cœur de ce titre, et comme beaucoup j'ai été stupéfait d'apprendre à quel point le deuxième tiers du jeu était distinct selon les choix effectués.

Je ne suis pas certain que ce deuxième volet tiendra aujourd'hui la comparaison avec l'excellence du troisième volet mais il est intéressant de constater à quel point chaque opus de la série possède une identité marquée que ce soit dans son ambiance distinctive ou son gameplay rarement uniforme entre les différents volets. Ayant depuis découvert la saga littéraire, et notamment le roman le Sang des Elfes inspiration évidente de ce Witcher 2, je suis curieux de découvrir le regard que je porterais désormais sur les thématiques abordées par ce second opus.

Heavy Rain
7.1

Heavy Rain (2010)

Sortie : 24 février 2010 (France). Fiction interactive, Aventure

Jeu sur PlayStation 3, PlayStation 4, PC

Leon9000 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2010:

Bon, j'en connais deux ou trois qui vont pas être très contents de voir ce jeu dans cette liste. :p Il m'aurait été d'ailleurs bien plus simple de mentionner pour cette année là un certain Red Dead Redemption, bien plus acclamé et moins sujet à controverses que cette production encore tant conspuée aujourd'hui. Néanmoins s'il me fallait véritablement ne mentionner qu'un seul jeu de cette année là (et c'est bien le but premier de cette liste), je dois bien admettre que je privilégierais vraisemblablement cet Heavy Rain. Ses défauts d'écriture, sa dramatisation outrancière, son racolage parfois grossier, nous les connaissons tous et je n'ai pas forcément envie de les détailler plus que de raison, à l'égard des souvenirs bien plus marquants que m'a laissés ce titre.

Il fut un temps où j'adorais les jeux narratifs. Aujourd'hui, ce genre s'est englué dans une redondance, hélas semblable à bien d'autres titres plus mercantiles qui parsèment le jeu vidéo, où un certain cahier des charges d'une aventure plus intimiste semble être rempli avec un automatisme assez terrifiant. Mais plus de dix ans auparavant, tel n'était pas encore le cas et ces jeux aux contours plus réalistes proposaient une alternative bienvenue aux traditionnelles facettes plus orientées action du jeu vidéo. La notion de dilemme moral au sein d'une œuvre interactive m'a fasciné durant la dernière décennie et j'y ai notamment acquis la conviction que cette ambivalence peut être considérablement enrichie par un sentiment de vulnérabilité véhiculé par les protagonistes qui évoluent au sein d'un univers interactif, là où la puissance revendiquée par la plupart des héros de jeux vidéos tend à les mettre dans une certaine distanciation à l'égard de la gravité des enjeux qui vont découler de leurs décisions. Dans Heavy Rain, l'erreur est fatale et même si l'interaction demandée ne se résume qu'à quelques actions contextuelles, parfois risibles, cette prise de conscience d'un potentiel dénouement catastrophique à la moindre de nos décisions m'a grandement marqué, de telle sorte que j'ai vécu plusieurs séquences (notamment la plupart des scènes associées à l'arc narratif d'Ethan) avec une angoisse que bien peu de jeux au maniement plus traditionnel ne sont parvenus à véhiculer.

Par ailleurs, nous avons essayés avec des amis de recommencer le titre en essayant d'obtenir le dénouement le plus désastreux possible (le fameux Heavy Fail!), sans parvenir vraiment à nous y contraindre au final. ;p

Assassin's Creed II
7.6

Assassin's Creed II (2009)

Sortie : 20 novembre 2009. Action-Aventure, Infiltration

Jeu sur PC, PlayStation 3, Xbox 360, PlayStation 4, Xbox One, Mac

Leon9000 a mis 9/10.

Annotation :

2009:

Aujourd'hui, il semblerait risible, presque déconcertant, de mentionner la célèbre franchise mercantile d'Ubisoft tant les productions du studio français sont parvenus à un essor commercial considérable en l'espace d'une décennie tout en devenant reniées par une partie du public, en raison de la récurrence presque maladive de leurs structures de jeu (y compris chez leurs concurrents influençables ou désireux d'obtenir une part de ce gâteau juteux). Néanmoins, ce serait oublié l'estime légitime que portaient alors de nombreux gamers envers le studio créateur des Splinter Cell, Prince Of Persia : Sands Of Time, Beyond Good And Evil et autres titres ayant accompagnés nos jeunes années de découverte de ce média interactif. Le premier Assassin's Creed avait déjà incarné une claque assez monumentale dans la figure, d'une part par la beauté graphique de ses environnements (le jeu fut par ailleurs mon premier titre "next gen", terme qui perdura longtemps durant cette génération de consoles marquant une étape importante dans la popularité croissante du jeu vidéo auprès d'un public auparavant non initié) et bien évidemment sa mécanique d'escalade, rompant avec la structure plate forme des Prince Of Persia pour proposer des sensations de grimpette plus intuitives et immersives.

Le second volet avait su générer une attente enthousiaste dès ces premiers trailers illustrant son changement d'atmosphère audacieux et marquant les esprits par une bande annonce particulièrement inventive, exploitant un morceau tiré du groupe Justice. Outre la fameuse diversité tant convoitée après la redondance du premier opus, le jeu parvenait également à véhiculer un sentiment de périple initiatique aux côtés d'un héros bien plus empathique grâce à une dimension aventure bien plus assumée (les fameux temples optionnels dans un monde qui regorgeait de mystères à découvrir) tout en étant saupoudrée d'une dimension RPG qui ne nuisait pas encore à l'immersion. Et bien que je regrettais déjà à l'époque un manichéisme beaucoup plus prononcé dans sa trame narrative, je conserve néanmoins d'excellents souvenirs de ce voyage interactif au cœur d'une époque révolue, comme la saveur d'un roman romanesque qui ne s’embarrasserait pas trop de questionnements sur le bien et le mal.

Un mot tout de même sur Batman : Arkham Asylum qui concrétisa également un rôle de gosse cette année là mais nous y reviendrons plus longuement avec un autre jeu de la franchise. ;) Tout comme un certain Flower!

Grand Theft Auto IV
7.4

Grand Theft Auto IV (2008)

Sortie : 29 avril 2008 (France). Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 3, Xbox 360, PC

Leon9000 a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2008:

Je l'admettrais volontiers, j'avais toujours considéré la série des Grand Theft Auto avec un certain dédain à l'époque étant plutôt enclin à penser qu'ils incarnaient "les jeux vidéos violents pour plaire à ceux qui jouent à un jeu par an." De ce fait, j'ignore exactement la raison qui m'a poussé à l'achat de ce GTA IV, outre évidemment la publicité omniprésente qui accompagna la commercialisation du jeu en son temps, et il n'est pas impossible que cette décision résulte des divers vidéo tests et autres articles de blogs que j'avais commencé à consulter régulièrement à ce moment là. Mais il ne m'a jamais fallu guère de temps pour comprendre que j'aurais été bien con de passer à côté d'un chef d’œuvre pareil, sous le simple prétexte de sa vulgarité apparente. Au delà de sa satire sociale plus acerbe que je ne l'escomptais alors, le jeu présentait surtout une galerie de personnages étonnamment attachants en dépit de leur excentricité et qui demeurent encore aujourd'hui parmi mes préférés des productions Rockstar.

J'y ai particulièrement apprécié la manière dont la violence omniprésente du titre est directement ancrée dans les tourments de son personnage principal, incapable de s'émanciper du cycle de haine qu'il ne cesse de perpétuer. L'intégration de choix moraux était à ce titre une démarche bienvenue pour accentuer cet aspect, bien que pour ma part le jeu incarne également à quel point une influence du joueur sur le récit peut être néfaste pour la pertinence de son récit, l'une des fins de GTA IV étant infiniment supérieure dans son amertume et ses désillusions à l'autre dénouement un peu plus conventionnel, mais fort heureusement ce fut bien cette conclusion désabusée qui finalisa ma première expérience de ce titre.

Sa composante sociale était également étrangement convaincante, presque addictive, et je me souviens encore des multiples itérations des passe temps disponibles afin de soutirer quelques dialogues supplémentaires aux personnages invités (par ailleurs, je pense honnêtement que le jeu incarne encore aujourd'hui l'une des meilleures simulations de beuverie, dans le maniement incontrôlable de son protagoniste, que j'ai pu revivre en jeu vidéo :p). Même les véritables sketchs qui parsemaient ce New York satirique étaient véritablement marrants. En matière d'immersion et d'implication dans un Open World, probablement une de mes expériences les plus marquantes à ce jour, comme une sorte de The Wire interactif.

Mass Effect
7.8

Mass Effect (2007)

Sortie : 23 novembre 2007 (France). Action, RPG

Jeu sur PC, Xbox 360, PlayStation 3, Xbox One, Xbox Series X/S, PlayStation 4, PlayStation 5

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

2007:

Cette rétrospective me permet de constater que le chiffre 7 semble souvent incarner une année fructueuse en matière d'expériences interactives et c'est également le symbole arboré par l'armure du célèbre commandant Shepard, le héros qui incarna lui aussi mon engouement enrichi envers le jeu vidéo de cette époque . 2007 fut indéniablement une étape majeure dans mon parcours de joueur puisqu'elle vit non seulement l'apparition de nombreux titres qui demeurent encore aujourd'hui parmi mes œuvres préférées de ce média interactif mais ce fut également à partir de ce moment que mon intérêt pour le jeu vidéo s'intensifia énormément, éprouvant alors bien plus de curiosité envers ces facettes insoupçonnées et me poussant à en explorer des aspects moins connus et médiatisés. Ce fut par ailleurs l'une des rares occasions dans mon expérience de ce médium où la chance voulut que je découvrirais à la suite deux titres qui bouleversèrent ma perception de ce média et figurent encore aujourd'hui parmi mes jeux préférés.

Le premier fut bien évidemment Mass Effect qui, à la manière de son prédécesseur Star Warsien, représenta ni plus ni moins qu'un rêve de gosse et encore aujourd'hui le RPG recommencé le plus souvent afin de découvrir les multiples secrets de ce foisonnant univers. La mise en scène des dialogues fut également une claque considérable en son temps, après des dizaines heures passées sur Kotor à sélectionner une simple liste de réponses disponibles au fil d'un enchainement de plans rébarbatif. Ce fut par ailleurs mon premier contact plus conséquent avec un jeu vidéo aux contours plus réalistes, que ce soit dans la crédibilité de son imaginaire ou l'expressivité de ses protagonistes dont l'excellence du doublage français m'aura également grandement marqué. Même les fameuses séquences avec le Mako véhiculaient une atmosphère d'aventure bienvenue, avec ses nombreux panoramas de carte postale à une époque où ,hélas, le mode photo n'existait pas encore. Et si le système de combat peut paraître aujourd'hui risible avec la surenchère actuelle des TPS, il offrait également un dynamisme bienvenu en comparaison des affrontements plus rigides de la plupart des RPG de l'époque. Quel jeu, franchement! Et que de souvenirs!

Dans un registre bien moins guilleret, Bioshock incarna également ma deuxième claque de cette année, au point même que mes proches, non initiés au jeu vidéo, s'arrêtaient devant l'écran de la télé, intrigués par cette inquiétante atmosphère.

Shadow of the Colossus
8.4

Shadow of the Colossus (2005)

Wanda to Kyozō

Sortie : 15 février 2006 (France). Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 2, PlayStation 3

Leon9000 a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2006:

A l'image de Star Wars Kotor pour la Xbox première du nom, LE jeu qui m'encouragea fortement à faire l'acquisition d'une Playstation 2 en son temps, bien qu'il me faudra attendre de nombreuses années et la compilation HD pour en faire véritablement l'expérience. Il s'agit peut être encore du titre dont un simple trailer avait suffi à remporter ma totale adhésion. Toute l'atmosphère véhiculée par ,cette oeuvre encore atypique aujourd'hui, me paraissait apparente dès les premières images: ce curieux contraste entre une exploration épurée et la démesure intimidante des affrontements dépeints, ce paradoxe déroutant entre la fierté héroïque d'abattre des créatures aussi redoutables et la mélancolie inquiétante qui découle de leur trépas. Un jeu dénué de mécaniques qui éparpilleraient son propos, focalisant toute sa créativité sur une expérience simple mais dont les thématiques deviennent instinctives, même sans l'usage des mots. Shadow Of The Collosus est un acte de sacrilège commis envers le monde, une aventure dont le héros n'obtient que souillure au lieu de gloire mais dont l'empreinte affective demeure elle ancrée dans la mémoire du joueur. 15 ans après sa discrète commercialisation, une expérimentation qui demeure hélas toujours dans l'attente d'être réitérée mais peut être est ce son caractère encore unique qui lui confère un tel engouement distinctif. Un voyage tortueux mais une humilité dont le souvenir est encore vivace.

Difficile également de ne pas mentionner Twilight Princess qui constitue encore aujourd'hui LE jeu que j'ai attendu avec le plus d'impatience de toute mon expérience de gamer, au point d'en faire un compte à rebours jour après jour et de saouler l'ensemble de mon entourage avec, même et surtout les non initiés à la franchise. S'il est désormais le Zelda 3D que j'affectionne le moins en raison d'un relatif classicisme de son univers et de thématiques moins marquantes qu'à l'accoutumée (il n'en reste pas moins un très bon jeu), il incarna en son temps une certaine orientation de la saga vers un aspect Shonen / Anime plus prononcé, ce qui lui vaut encore aujourd'hui de se distinguer un peu de ses illustres prédécesseurs (et aussi successeur!). C'était en tout cas le Zelda que le public désirait, moi y compris, à une époque donnée, ce qui permettra ainsi à la franchise de s'émanciper de ses origines par la suite avec plus d'aisance, sans craindre outrancièrement la véhémence du public.

Resident Evil 4
8.1

Resident Evil 4 (2005)

Biohazard 4

Sortie : 18 mars 2005 (France). Action-Aventure, Survival horror

Jeu sur GameCube, PlayStation 2, PC, Meta Quest 2

Leon9000 a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2005:

L'acquisition de mon premier jeu vidéo "violent" à un âge où je n'étais supposément pas censé y toucher. ;p Les circonstances de mon achat de Resident Evil 4 sont d'ailleurs assez symptomatiques d'une époque aujourd'hui révolue : ce furent les notes dithyrambiques dans les magazines que je consultais (et achetais occasionnellement) encore à l'époque qui me persuadèrent de m'intéresser à ce titre, bien qu'ignorant tout de la saga des Resident Evil et étant complètement rebuté à l'époque par le genre des Survival Horror. Le grand avantage de cette démarche, en comparaison de la médiatisation outrancière actuelle, est que j'ignorais en grande partie ce que le jeu allait proposer en dehors du cadre gothique du Château et de son excellence supposée. J'étais ainsi loin de me douter que j'avais entre les mains non seulement un de mes jeux préférés mais le meilleur TPS existant en matière d'inventivité macabre et de générosité ahurissante de son contenu, d'une diversité toujours inégalée.

Les boss, les boss, les boss...Chaque affrontement majeur était une nouvelle claque inattendue dans la gueule. Débutant grandement dans l'univers des jeux de tirs à la troisième personne, cette première expérience ne fut pas sans difficulté, notamment l'affrontement cauchemardesque contre la créature héritée de Alien dont je n'avais pas compris qu'il était possible de l'immobiliser grâce aux nombreuses bobonnes de gaz disséminés dans tout le niveau. La fameuse grande salle du château, devenue célèbre pour son challenge éreintant, constitua également une épreuve qui malmena ma patience à maintes reprises, durant les morts à répétitions et autres enlèvements de la pauvre Ashley. LEEEEOOOOOOOONNNNNNNN!!!!! Oui, oui, on sait, j'arrive, j'arrive.

La séquence avec les ennemis insectoïdes invisibles fut par ailleurs ma première véritable expérience angoissante dans un jeu vidéo, passage que je redoutais d'affronter à nouveau à chacune de mes nouvelles parties. Compléter le jeu en Professionnel fut déjà un challenge intéressant en soit mais parvenir à finaliser le mode Mercenaires avec l'obtention de toutes les étoiles pour chaque protagoniste (y compris Léon et son fusil à pompe à la portée si réduite) représentera le véritable accomplissement du jeu pour ma part.

Quel jeu, bon sang, mais quel jeu! Même les cinématiques me faisaient rire et je ne m'en privais à aucun moment, même au bout d'une énième partie où je connaissais par cœur ses dialogues délicieusement nanardesques.

Half-Life 2
8

Half-Life 2 (2004)

Sortie : 16 novembre 2004. FPS, Action

Jeu sur PC, Mac, Linux, Xbox, Xbox 360, PlayStation 3, Android

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

2004:

Largement devant Max Payne 2, MA plus grande claque graphique de tous les temps. Le moteur physique semblait inimaginable en son temps (et il est après tout toujours inégalé aujourd'hui) et n'étant alors absolument pas habitué aux FPS, l'immersion véhiculée par le jeu m'avait directement interpellé, sans recourir aux traditionnelles cinématiques pour dépeindre son univers, préférant placer le joueur au contrôle de son personnage à chaque instant. Que dire, que dire...Le niveau de Ravenholm représente encore aujourd'hui ma meilleure expérience d'un jeu vidéo de zombies, sans qu'il en soit véritablement un, et également ma première nuit blanche sur un jeu vidéo afin de trouver enfin l'issue de cette cité cauchemardesque, aux côtés de l'inquiétant Père Grégory. City 17 avait donné un visage encore plus marquant à mes lectures de 1984 de George Orwell à l'époque et la bataille finale contre les Tripodes de la Guerre des Mondes reste encore gravée dans mon esprit. Même en y rejouant aujourd'hui, je n'ai cessé d'être impressionné par la minutie du titre, où chaque détail est pensé intelligemment et exploité au moment opportun. Un chef d’œuvre qui méritait de forcer l'installation de Steam!

Je réitérais à l'égard de Tales Of Symphonia mon commentaire concernant Final Fantasy IX : la constatation que j'arrive beaucoup plus facilement à m'immerger dans des JRPG à l'esthétique plus enchanteresse que ceux qui lorgnent davantage vers un photoréalisme paradoxal avec le comportement exubérant de leurs protagonistes. Mon premier contact avec le titre fut par l'intermédiaire des nombreuses publicités (alors argument de vente non négligeable étant donné qu'Internet en était encore à ses balbutiements par rapport à sa démocratisation actuelle) qui le dépeignaient comme "Le plus beau jeu de rôle au monde" avec la voix de Lara Croft s'il vous plaît. Commençant déjà à l'époque à m'intéresser vivement aux animés Japonais, les cinématiques du jeu ne pouvaient évidemment que m'interpeller. Enfin, le système de combat bien plus dynamique que le traditionnel tour par tour parvint à me convaincre dès les premiers instants de l'aventure. Si Final Fantasy VIII me dégouta en son temps des JRPG, Tales Of Symphonia en fut indéniablement la réconciliation et je garde des souvenirs vivaces de ce périple envoutant, de son traitement alors inhabituel du racisme, et bien évidemment du personnage de Kratos dont le nom lui restera sempiternellement associé au lieu de l'autre bourrin.;p

Star Wars: Knights of the Old Republic
7.9

Star Wars: Knights of the Old Republic (2003)

Sortie : 12 septembre 2003 (France). RPG, Aventure

Jeu sur Xbox, PC, Mac, iPad, iPhone, Android, Nintendo Switch

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur, l'a mis en envie et a écrit une critique.

Annotation :

2003:

Aujourd'hui, je serais peut être plus enclin à mentionner le Zelda cité ci dessous mais s'il me fallait être honnête avec la perception que j'avais du jeu vidéo à l'époque, nul doute que ce Star Wars Kotor aurait été privilégié. C'était un rêve de gosse, ni plus ni moins. Le jeu qui aurait presque pu me convaincre d'acheter la Xbox pour lui seul, à une époque où mon engouement pour la franchise de George Lucas avait atteint son paroxysme. A une époque où la Prélogie demeurait le principal visage de la licence, même au sein de l'univers étendu, la proposition de Bioware de proposer un rafraichissement de cet imaginaire m'avait directement interpellé, alors même que j'ignorais que le jeu recelait cette formidable capacité du studio à immerger le joueur dans le rôle d'un héros interactif. Il en résulte le RPG que j'aurais recommencé le plus de fois, en m'étonnant encore d'en découvrir des secrets au bout de la cinquième partie, notamment l'extraordinaire arborescence narrative qui enrobe l'entraînement des Sith sur Korriban. Et aujourd'hui, je le perçois également comme une réappropriation de la tonalité de la trilogie originelle, dont le scénario en reprend les grandes étapes initiatiques, mais en parvenant malgré tout à forger sa propre identité; tout ce que Disney s'est révélé incapable d'accomplir.

"Mais il est moche ce Zelda!" Telle fut hélas ma première réaction face au trailer de Wind Waker et je n'étais malheureusement pas le seul à la partager. Rebuté par l'esthétique cartoonesque et l'apparente naïveté de l'aventure, il m'a fallu emprunter le jeu à un ami (un comble pour le fan des Zelda 3D que je suis aujourd'hui) avant de m'apercevoir enfin de sa magnificence. Le jeu incarne encore aujourd'hui à merveille la mélancolie ancrée dans l’œuvre de Nintendo, entre cette affection envers un passé révolu et la conscience qu'il est nécessaire de s'en émanciper pour aller de l'avant et explorer de nouveaux horizons créatifs. La cinématique du Roi d'Hyrule, narrant ses remords à deux jeunes enfants sous une pluie battante, est probablement l'une de mes scènes préférées de toute la série.

Max Payne 2 fut également une de mes plus grandes claques graphiques de l'époque, me faisant prendre conscience de l'écart considérable qui pouvait alors subsister entre des jeux PC et leurs concurrents sur console. Évidemment, la violence du jeu et sa tonalité macabre avaient également de quoi susciter l'intérêt chez le jeune adolescent que j'étais alors. ;p

Ico
8

Ico (2001)

Iko

Sortie : 22 mars 2002 (France). Action-Aventure

Jeu sur PlayStation 2, PlayStation 3

Leon9000 a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

2002:

Il n'est clairement pas le volet de la trilogie Ueda que j'affectionne le plus et s'il me fallait preuve d'une simplicité déplacée à son égard, j'en garde le souvenir d'un Donjon de Zelda assez rébarbatif à parcourir et aux énigmes peu inventives. Néanmoins, nous le savons tous, le cœur de cette expérience interactive encore unique aujourd'hui ne s'arrête pas à sa composante exploration. L'empathie presque surréaliste suscitée par une simple pression de touche maintenue véhicule un souvenir encore vivace, une émotion si distincte de la plupart des autres œuvres contemporaines et futures à cette expérimentation qu'elle embellit considérablement une aventure qui aurait été sans cela assez redondante. Une image vaut tous les mots. Et l'interactivité vaut définitivement toutes les cinématiques qui pourraient narrer à sa place l'expérience souhaitée.

Sorti la même année, Final Fantasy X venait imposer une modernisation bienvenue de la franchise, tout en ne reniant pas sa formidable capacité à repousser les limites de l'imaginaire. Il fut également le dernier embrasement de la renommée de SquareSoft avant que sa métamorphose ne vienne amoindrir l'inventivité créative du studio qui deviendra plus désireux de briser les conventions de son gameplay en s'éparpillant auprès de nombreux publics potentiels au lieu de s'évertuer à dépeindre des mondes toujours plus foisonnants que ses prédécesseurs. En y resongeant, j'ai presque parfois le sentiment que nous ne méritions pas le talent créatif extraordinaire qui a animé ce studio durant plusieurs années, capable d’œuvrer avec des équipes parallèles pour proposer chaque nouvelle année un nouvel émerveillement à son public qui semble avoir parfois considéré cette générosité en matière d'imaginaire comme presque acquise. Ce n'est pas mon cas et même si je n'apprécie pas réellement son système de combat et sa direction artistique plus Hawaïenne, je conserve une certaine affection pour ce dixième volet aux cinématiques dotés d'une telle maestria de mise en scène que les superlatifs semblent dérisoires et à la narration à mon sens la plus maitrisée de l'ensemble de la série, parvenant largement à légitimer son dirigisme plus prononcé là où un certain FFXIII aux enjeux inutilement confus peinera bien davantage à trouver l'adhésion du public en réitérant cette linéarité.

A titre plus personnel, cette année vit également l'apparition d'un certain Rogue Leader, le premier jeu à m'avoir enthousiasmé sur la Gamecube. ;)

Final Fantasy IX
8.3

Final Fantasy IX (2000)

Sortie : 16 février 2001 (France). RPG

Jeu sur PlayStation, PlayStation 3, PlayStation 4, PC, Nintendo Switch, Xbox One, PSP, PS Vita, iPhone, iPad, Android

Leon9000 a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2001:

Un titre découvert bien plus tardivement ce que je regrette car cette grande aventure de Light Fantasy m'aurait certainement encore davantage interpellé à l'époque de sa sortie. J'éprouve fréquemment des difficultés à m’immerger dans les univers proposés par les JRPG, notamment en raison d'un paradoxe de plus en plus déconcertant de personnages aux archétypes très prononcés, se comportant comme des héros de séries animées, alors que les graphismes de plus en plus perfectionnés tendent au contraire à les inscrire dans une certaine réalité, rendant ainsi parfois leur attitude d'autant plus risible. C'est probablement en raison de cette perception subjective que j'adhère bien plus aisément aux œuvres japonaises de Light Fantasy où cette exubérance semble bien plus adaptée au cadre plus fantaisiste dans lequel les personnages évoluent.

Est ce pour cette raison que cet opus est mon volet préféré de la plus célèbre série de JRPG? Pas seulement. Mon annotation sur la fiche du jeu résume encore le mieux ma pensée à son sujet : D'abord sceptique face à la naïveté apparente de l'ensemble, le charme enchanteur finit par opérer avant de laisser place à une vraie réflexion existentielle. Une grande œuvre et le meilleur des FF.

The Legend of Zelda: Majora's Mask
8.3

The Legend of Zelda: Majora's Mask (2000)

Zeruda no Densetsu: Mujura no Kamen

Sortie : 17 novembre 2000 (France). Action-Aventure

Jeu sur Nintendo 64, GameCube, Nintendo 3DS

Leon9000 a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

2000 :

Un nouveau millénaire débutait et un titre particulièrement atypique allait symboliser cette ère nouvelle , en un sens peut être représentatif des nombreux bouleversements que ce média allait connaître au fil des décennies suivantes. Ce jeu fut peut être tout d'abord ma première déception véritable à l'égard d'une suite en matière de jeux vidéos, m'attendant alors naturellement à trouver une suite directe aux péripéties d'Ocarina Of Time. La surprise laissa presque place à une sincère déconvenue lorsque je m'aperçus que non seulement les évènements dépeints dans Majora's Mask étaient bien distincts de son prédécesseur mais que même la dimension heroic fantasy d'Ocarina Of Time était ici bien moindre, laissant la place à un univers plus industrialisé en apparence et aux contours étrangement inquiétants. Ce jeu représenta ainsi ma plus grande redécouverte d'une œuvre indirecte lorsque je le relançais à nouveau adolescent, percevant alors la formidable humanité des habitants infortunés de Termina, confrontés à leur trépas inéluctable entre résignation mélancolique et déni enragé. La complexité thématique du titre demeure encore exceptionnelle, presque anormale, dans la série des Legend Of Zelda et son souvenir déconcertant demeure vivace, plus de vingt ans après sa commercialisation, comme l'écho d'un sourire inquiétant.

Difficile également de faire l'impasse sur Pokémon Stadium qui catalysa en son temps tout l'engouement irréfléchi envers la célèbre série des petites bestioles de Nintendo. La dimension exploration aussi rébarbative que linéaire des jeux originaux m'ayant toujours lassé même à l'époque, l'opus de la Nintendo 64 est clairement mon meilleur souvenir associé à cette saga à l'époque où je suivais chaque épisode du dessin animé avec une complète adhésion. Les graphismes permettaient non seulement de visualiser bien plus efficacement le design des créatures que sur l'écran d'une GameBoy mais les mini jeux en multijoueur étaient particulièrement inventifs, bien que s'émancipant du classique duel de créatures qui ne cessa d'être réitéré depuis.

L'année 2000 vit également l'apparition d'un certain Deus Ex que j'aurais l’occasion de tester quelques années plus tard, représentant alors mon premier contact véritable avec un RPG Occidental, avec tout ce que cela implique de points de compétence, de liberté d'action et de prises de tête qui en découlent.

Shenmue
8.3

Shenmue (1999)

Sortie : 8 décembre 2000 (France). Action-Aventure

Jeu sur Dreamcast, PlayStation 4, Xbox One, PC

Leon9000 a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

1999:

Je joue un peu avec les dates afin d'inclure ce titre emblématique dans cette liste. En vérité, je l'ai découvert bien plus tardivement grâce à la compilation HD sur la dernière génération de consoles mais Shenmue fait parti de ces titres dont je suis convaincu qu'il aurait profondément bouleversé ma perception du jeu vidéo si j'avais eu l'occasion de l'expérimenter dès sa sortie (mais avoir une Dreamcast à l'époque, c'était pas gagné :p). La dimension sociale encore assez surréaliste aujourd'hui, l'immersion dans une routine quotidienne du Japon, un certain appel à la contemplation, autant d'éléments qui m'auraient grandement interpellés en comparaison des jeux au rythme bien plus dynamiques qui prédominaient jusqu'à alors. Une forme d'éloge de la sobriété qui deviendra plus tard grandement privilégiée par des titres à vocation plus narrative alors que Shenmue demeure la preuve que cette lenteur peut également être légitime dans le cadre d'un jeu d'aventure plus interactif. (ce qui deviendra à nouveau le cas deux décennies plus tard avec des titres comme Red Dead Redemption 2 ou Death Stranding)

Sorti la même année, Final Fantasy VIII représentera ma première interaction douloureuse avec l'univers alors assez incompréhensible du JRPG. La beauté ahurissante des cinématiques me motivait sans cesse à poursuivre l'aventure, en dépit d'un système de combat déjà redondant pour ma part à l'époque et une progression assez laborieuse en comparaison de la fluidité à laquelle Zelda m'avait déjà accoutumé. Il m'aura hélas grandement découragé de m'intéresser au jeu de rôle Japonais, à une époque où j'étais pourtant beaucoup plus enclin à accepter ces archétypes de personnages et la tonalité plus adolescente de son récit. Super Smash Bros fut au contraire une découverte au plaisir instantané et dont la saveur du premier volet conserve toujours une certaine nostalgie, malgré l'excellence des derniers volets. Le multijoueur m'accapara avec des amis de l'époque durant de nombreuses heures, principalement sur le stage inspiré de Lylat Wars (ce maudit Fox et ses lasers à distance!) et je garde aussi de bons souvenirs des nombreuses tentatives laborieuses de recréer les scènes emblématiques de Star Wars à l'aide des sabres lasers et autres pistolets lasers proposés par le jeu.

The Legend of Zelda: Ocarina of Time
8.7

The Legend of Zelda: Ocarina of Time (1998)

Zelda no Densetsu: Toki no Ocarina

Sortie : 11 décembre 1998 (France). Action-Aventure

Jeu sur Nintendo 64, GameCube, Wii, Wii U, Nintendo 3DS

Leon9000 a mis 10/10, l'a mis dans ses coups de cœur et l'a mis en envie.

Annotation :

1998:

Cela peut paraître conventionnel à la lecture mais j'ai quasiment eu le sentiment que cette aventure devenait instantanément mon jeu vidéo préféré à l'époque de sa découverte. Probablement le premier titre à avoir suscité une réelle hype (terme qui m'était alors inconnu :p ) avant sa commercialisation, dès l'apparition des premières publicités à la télévision (et également au cinéma! Bien que cela me paraisse parfois étonnant en me le remémorant). Le jeu qui poursuivait la tradition inaugurée par Super Mario 64 du jeu offert à Noël, une aventure aux étranges teintes mélancoliques dès l'écran d'introduction (dont la tonalité affective résonnerait beaucoup plus fortement, une fois effectué mon propre passage à l'âge adulte) et un univers d'un attachement inouï dont la nostalgie m'empêche encore aujourd'hui de trouver les personnages "moches". Aujourd'hui, il n'est sans doute pas le plus ergonomique des Zelda à prendre en main (la fameuse manette de la Nintendo 64 et son troisième manche à l'utilité inconnue!) mais probablement celui qui résonne encore le plus pour son envergure épique encore aujourd'hui.

Banjo Kazooie m'accapara également durant de nombreuses heures, notamment grâce à son humour bien plus distinctif de l'univers classique de Nintendo pour les Mario, bien que la structure plus complexe de certains niveaux fut sujette à l'époque à plusieurs prises de tête assez prononcées. x) La série des Metal Gear ne m'aura jamais particulièrement interpellé, même à l'époque des premières discussions à ce sujet dans la cour de récréation, et je ne voue pas une affection particulière envers le premier Half Life que je découvrirais également bien plus tard.

Super Mario 64
8.3

Super Mario 64 (1996)

Sūpā Mario Rokujūyon

Sortie : 1 septembre 1997 (France). Plateforme

Jeu sur Nintendo 64

Leon9000 a mis 9/10.

Annotation :

1997:

Ma découverte du jeu vidéo tout simplement. Les premiers pas d'un Mario 3D dans le jardin de la Princesse Peach furent ainsi mes premiers pas de joueur dans un environnement interactif, ce qui occassionna probablement la grande affection que je porte depuis toujours à la 3D au détriment des expériences en 2D qui me paraissent toujours plus limitées en matière d'immersion. Survoler le chateau de Peach avec la casquette ailée, une fois l'objectif des 120 étoiles accompli, fut également un moment important dans ma mémoire de joueur.

Sortis la même année, Goldeneye et Lylat Wars allumèrent ma Nintendo 64 pendant de nombreuses années, malgré mon incompréhension quasi totale de l'anglais à l'époque. Je ne découvrirais Final Fantasy VII que bien plus tard au début des années 2010.

Leon9000

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