Cover Mes sorties ciné et visionnages streaming 2022

Liste de

87 films

créee il y a plus de 2 ans · modifiée il y a environ 1 an

Le Bar de la tendresse
6.3

Le Bar de la tendresse (2021)

The Tender Bar

1 h 44 min. Sortie : 7 janvier 2022 (France). Biopic, Drame

Film de George Clooney

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Une chose semble certaine au sujet de George Clooney, en plus du fait qu'il est bôgosse (what else ?) : il a d'excellents goûts en matière de musique. Une seconde chose semble toute aussi certaine : son cinéma est incroyablement inoffensif. Ça avait commencé plutôt bien, avec l'aventureux Confessions d'un homme dangereux et le solidement charpenté Good Night and Good Luck... puis c'est comme si le gars avait développé une addiction au Lexomil, je ne sais pas. Quelque soit le sujet dont il traite, le type semble condamné au NON-événement. Pourtant, avec le présent Tender Bar ("Le Bar de la tendresse" selon la fiche SC, WTF ?), il démarrait plutôt bien, au point d'espérer voir son premier BON film depuis quinze ans. Un récit d'enfance et de passage à l'âge adulte (on n'a pas d'équivalent français de l'expression "coming-of-age", dommage) dans les années 70-80 a priori assez balisé, avec la banlieue américaine classique, le père absent, la mère-courage, l'oncle préféré, le premier amour (un peu à la Almost Famous, quoi), MAIS bien fichu, avec des dialogues qui claquent (ce dès le premier échange entre le héros môme et euh Mon Oncle Charlie), une énergie et une personnalité qui manquaient à Many Saints of Newark, un montage énergique (son affreuse tendance à couper brutalement la musique avec un cut lui coûtera quelques points au final, hélas), et surtout, SURTOUT, Ben Affleck, charismatique, chaleureux, dont le timing comique réussit à toutes ses répliques (qui aurait cru que good ol' Ben se bonifierait à ce point-là avec le temps ?). Hélas, on parle ici du premier acte, celui plein de promesses... qui ne seront pas tenues par les deux suivants. La faute à cette fadeur généralisée qui touche à peu près tout, que ce soit le protagoniste, un chouïa apathique (on aime la bonhommie trompeuse de Tye Sheridan, mais Clooney n'en fait rien), les seconds couteaux sous-développés et mal caractérisés, la romance nullissime, ou encore, et là, c'est grave, l'alcoolisme du protagoniste, à peine évoqué, et basta, parce que TOUT devra être "sympa", à quelques détails près, comme cette scène, vers la fin, où il dit enfin "fuck you" à son père, mais dont le manque de force dit tout de la fadeur du film. Le film aurait dû rester sur la relation avec oncle Affleck, sa vision du monde, ses leçons de vie pleines de coolitude. On en garde donc ses apparitions, et quand même pas mal de répliques mémorables sur les responsabilités de l'âge adulte et la force de la littérature. Moui.

355
4.7

355 (2022)

The 355

2 h 04 min. Sortie : 5 janvier 2022 (France). Action, Thriller

Film de Simon Kinberg

Scaar_Alexander a mis 2/10.

Annotation :

Ce film est une merde. Si la connexion logique entre la nullité des films d'action féministes et leur féminisme n'est pas encore totalement établie, il est difficile de ne pas voir un schéma se dessiner : les chances que ce soit lamentable sont très, très élevées, surtout ces dernières années, cf. Charlie's Angels, Birds of Prey, Gunpowder Milkshake, Kate, The Protégé, Jolt...). Avec 355, on tape dans le haut du panier, si je puis dire : non seulement ça gave avec sa propagande woke d'une lourdeur à enfoncer les morts, c'est, en plus, d'un vide sidérant sur le plan scénaristique (point de départ standard, enchainement de clichés du genre, personnages que seules leurs interprètes rendront potables, surtout Lupita Nyong'O et Diane Kruger) et cinématographique, la tension dramatique étant aux abonnés absents et aucune scène d'action n'amorçant un semblant de tentative de rattrapage, j'ai bien dit AUCUNE (même les autres avaient au moins quelques moments sympatoches). C'est juste nul du début à la fin. Et vraiment. Cette propagande. Quant ça ne s'exprimera pas par les répliques, ça donnera nos héroïnes se battant contre des molosses à 100% mâles (pas de discrimination positive, chez les méchants !), et quand ça s'exprimera à l'oral, ça donnera des trucs de haute volée comme "we all look different, speak different, but we are the same" dit sur un ton super sérieux par une espionne chinoise à une espionne américaine (la super réaliste sororité mondiale devant la patrie, yay !), l'archi-nécessaire "A girl really needs a guy to explain it all to her" (parce que voilà ce qui tiendra à coeur une espionne qui vient de se battre contre des dizaines d'hommes de main à travers le monde pour sauver ce dernier : combattre le mansplaining), ou encore "We've been erased, made invisible" dit par une chtite Lupita se plaignant que personne ne saura que ce sont ELLES, des FEMMES qui ont sauvé le monde (... PUTAIN MAIS POUR LES ESPIONS HOMMES C'EST LA MÊME CHOSE ESPÈCE DE PÉTASSE) (sic). Jessica Chastain, mise si glorieusement sur orbite il y a maintenant plus de dix ans, fait sombrer sa carrière par militantisme. C'est triste.

Adieu Monsieur Haffmann
6.1

Adieu Monsieur Haffmann (2022)

1 h 55 min. Sortie : 12 janvier 2022. Drame

Film de Fred Cavayé

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Qui aurait cru qu'un jour, la (relative) réussite d'un film tiendrait à la performance de Gilles Lellouche et à son personnage ? Pas moi. C'est pourtant ce que propose M. Haffman qui, bien que fort d'un scénario malin (du moins dans ses deux premiers actes) tiré d'une pièce à succès, d'une mise en scène assez oppressante (qui ne sait pas vraiment quoi faire de ses dix doigts dans les scènes en extérieurs associées au tableau d'ensemble de la guerre MAIS s'épanouie dans cette boutique qui mue peu à peu en prison, pour le Juif caché comme pour le couple qui le cache) et d'une interprétation dans l'ensemble excellente (Auteuil sera toujours Auteuil, et Sara Giraudeau, comme d'habitude fragile en apparence, tire le meilleur d'un personnage potentiellement ingrat), vaut SURTOUT pour le portrait d'un salaud qui ne s'assume pas, joué, donc, par Lellouche. À travers le jeu intense et douloureux de l'acteur dans le rôle de François, on n'a rien de moins que le portrait du collaborationnisme, un nuancé, sans caricature, car s'il exista des fils de pute qui collaborèrent par purs sadisme et vilénie, d'autres le firent nettement moins à l'aise, agités par et tiraillés entre des sentiments qui sont ceux de François : la lâcheté, la jalousie, le ressentiment, le désir de reconnaissance, aussi, et bien évidemment, la peur... c'est vraiment pas mal du tout, et ça fait clairement le meilleur film depuis À bout portant du réalisateur Fred Cavayé, grand espoir du thriller national (aaaaah, Fred !) qui avait un peu paumé son chemin avec des trucs affreux (Les Infidèles, Radin...). Après, j'ai parlé plus tôt de la réussite des DEUX PREMIERS actes. Le dernier est problématique, car il charge le personnage de François si caricaturalement (en gros, spoiler alert, le gars boîte, ne peut pas faire d'enfant à sa femme, veut la faire coucher pour en avoir un, n'est même pas doué dans son métier, boit, et viole, même !) que toute la nuance de ce qui a précédé s'en trouve endommagée, laissant peu de chances à la relation entre l'épouse et le Juif, qui devenait peu à peu l'élément intéressant de l'intrigue. Ce qui était une tragédie complexe finit en thriller à gros méchant, finissant sur quelque chose d'archi-torché, le réalisateur n'ayant très clairement pas su comment finir son film (et si c'est fidèle à la pièce, m'en fous, ça ne change rien). Un bon film qui aurait pu être excellent.

Scream
5.1

Scream (2022)

1 h 54 min. Sortie : 12 janvier 2022 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

Je SAVAIS que ça allait être mauvais. 99% des suites/reboots/tentatives de "revivals" se vautrent piteusement. Qu'est-ce qui est sorti, ces derniers mois ? Halloween Kills, SOS Fantômes : L'Héritage, Matrix Resurrections... un peu plus tôt, Space Jam : A New Legacy, "legacy" voulant dire héritage, visiblement très à la mode... pour des résultats allant du catastrophique au médiocre. Combien de suites de qualité le cinéma US nous a pondu, cette année, de toute façon ? Aucune, ni du côté de James Bond, ni du côté de Fast & Furious, ni du côté de Conjuring, et encore moins du côté de, hum, Un Prince à New-York. C'est presque comme si l'ÉPOQUE était médiocre. Y avait-il UNE bonne raison d'attendre quelque chose de ce Scream 5 ? Pardon, "Scream", puisque bien que le film ressorte de leur placard les héros des premiers films, son public-cible est plus à trouver chez les ados que chez les trentenaires-quadragénaires nostalgiques ? Se taper Courtney Cox et sa bouche de mérou ? Ses scènes sont catastrophiques, tout sonne faux, le film ne fait de toute façon RIEN du trio d'anciens. À un moment, je me suis dit que putain, dans SOS Fantôme, au moins, c'était a) court et b) au final assez touchant. Le fait que le film ait été réalisé par le duo à qui l'on doit l'épatant Ready or Not ? Nope. La tâche de faire du neuf avec du vieux, en cette période de grande médiocrité, justement, demande autrement plus de compétence que de trousser un petit thriller horrifique. Compétence qui a manqué aux gars.

Spencer
6.4

Spencer (2021)

1 h 57 min. Sortie : 17 janvier 2022 (France). Drame, Biopic

Film de Pablo Larraín

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Pablo Larrain m'avait retourné le cerveau en 2017 avec son superbe biopic introspectif Jackie, j'attendais au tournant ce NOUVEAU biopic dédié à un personnage historique féminin, et je n'ai pas été déçu, au point d'espérer une trilogie ! Pas déçu, mais surpris, ça, oui. Parce si l'on retrouve le filmage viscéral et le chaos ordonné de Jackie, Spencer n'est que très partiellement un biopic : on a les personnages historiques, le lieu historique (Sandringham), le fameux week-end de trois jours où beaucoup se serait joué, mais c'est plus un essai fantaisiste qu'autre chose, une "fable", comme le film l'assume lui-même dans un carton au tout début. Pour un résultat brillant. Ce n'est pas seulement un nouveau tour-de-force de son réalisateur, qui déploie de nouveau le symbolisme de son cinéma (cf. le vieux blouson de son père, par ex.), ce n'est pas seulement une merveille visuelle de la chef op Claire Mathon, ce n'est pas seulement un tribut esthétique à la beauté de Kristen Stewart (personne ne l'avait filmé aussi amoureusement depuis Assayas sur Personal Shopper), qui a ici eu l'occasion de camper un personnage que Larrain et Knight ont fait exister par lui-même plutôt que d'essayer de reproduire Diana ; c'est aussi... par moment un film d'horreur kubrickien, la musique de Jonny Greenwood plongeant parfois dans des abimes de malaise (pour emporter son héroïne dans des digressions jazzy le reste du temps, comme si le film était un free style !), la pellicule 16mm (PUTAIN que le film me manque !) donnant même à certains plans des airs sortis de The Shining - on a même un jump scare avec une sorte de fantôme d'Anne Boleyn ! On est donc loin, TRÈS loin du biopic pantouflard, plus dans un drame psychologique, qui n'est cependant pas à 100% oppressant, ponctué de scènes pleines de grâce et d'émotion, dont certaines ont même des élans malickiens, notamment le montage musical puissamment inspiré que s’autorise Larrain vers la fin. Et reprocher au film de ne pas rendre son héroïne parfaite, pauvre victime incomprise d'une secte monarchique d'aristocrates sociopathes, c'est être passé à côté du film (même Charles n'y passe pas pour une tête de noeud de première, histoire de changer de The Crown !), qui est un "simple" portrait d'une femme au bord de la rupture doublé d'une "simple" peinture de l'isolement. Fort, très fort. Jusque dans son épilogue positif au point d'avoir des airs d'uchronie, à la OUATIH de Tarantino..

Waldo, détective privé
5.7

Waldo, détective privé (2021)

Last Looks

1 h 50 min. Sortie : 17 février 2022 (France). Action, Thriller

Film de Tim Kirkby

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Comme craint, Last Looks n'est qu'un énième cas distrayant, mais sitôt vu, sitôt oublié, de film noir mâtiné d'humour (se voulant flegmatique) et d'excentricité (avec l'inévitable galerie de seconds couteaux hauts en couleurs) sous influence de Tarantino et de Shane Black, mais sans l'inspiration (ou avec 5%), et, plus problématique, même pas pulp puisque ni vraiment violent, ni sexy (Lucy Fry est bien là, mais Kirkby n'en fait rien). Ce dernier s'est énormément reposé sur son cast, de Charlie Hunnam, que je continue de considérer comme un A-lister idéal, au grand Mel (sans surprise) dans un rôle incroyablement over-the-top, en passant par Rupert Friend (aaaah, Quinn), assez mémorable en producteur cocaïné, mais un peu à tort, parce qu'ils ont beau porter à bras-le-corps leurs répliques modérément inspirées (le film est bavard), ça ne sauve pas un script de l'indigence, et je parle tant de l'intrigue, du "whodunnit", qui se tient mais ne casse pas trois pattes à un caneton, que de la couche tarantinienne/blackienne, dont le pompage saute aux yeux quand on a un peu de culture ciné (exemple : le "fucking Lorena" du héros est complètement pompé sur le "fucking Chet" de The Nice Guys, qui, LUI, est génial). Un parfait exemple de film passage dont on comprend tout à fait qu'il ne sorte pas au cinéma chez nous, a fortiori en ces temps absurdes où des chefs-d'œuvre sont cantonnés aux plateformes...

Licorice Pizza
7.1

Licorice Pizza (2021)

2 h 13 min. Sortie : 5 janvier 2022 (France). Comédie dramatique, Romance

Film de Paul Thomas Anderson

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Catastrophe. Jamais je n'aurais cru qu'une a) romance adolescente b) située dans la tumultueuse Amérique des 70's c) emballée dans une BO du tonnerre et d) réalisée par un metteur en scène dont le cinéma n'est pas ma came mais dont il est difficile de nier sa qualité de faiseur d'images... me ferait aussi peu d'effet. Genre, TRAGIQUEMENT peu. Certes, je savais que je n'allais pas être emballé comme la cinéphilie mondiale nous enjoint vigoureusement à l'être, principalement parce que la dernière fois que PTA m'a proposé une virée dans les années 70, ça avait donné ce machin imbitable et complètement imbus de lui-même qu'est Inherent Vice, mais aussi parce que je trouve que l'actrice ne ressemble à rien (désolé si ça parait affreusement superficiel, mais pour moi, le public doit pouvoir désirer l'objet d'affection du protagoniste dans un film pareil, et là... ouais, non) (point de misogynie ici, en revanche, puisque plein d'exemples me viennent côté acteurs aussi)... mais au point de n'en avoir RIEN à cirer et de commencer à regarder ma montre alors qu'il restait encore une heure de film, c'est-à-dire vers le moment où j'ai compris que PTA n'avait strictement rien à dire et que son film n'irait nulle part d'intéressant ? Non (remarque : j'aurais souhaité lui prendre sa large demi-heure de trop et la refiler à "The Chef"). Exquise reconstitution d'une époque au service d'une intrigue bordélique (mon dieu, ces digressions avec Sean Penn et Bradley Cooper...) (mon dieu, cette scène complètement WTF de l'arrestation...) et d'une dramaturgie inexistante, puisque de personnages tantôt ternes, tantôt antipathiques. Et merci, mais vous pouvez vous garder le "c'est une chronique, PTA ne raconte rien de moins que la vie !", c'est trop facile, de raconter tout et rien. Si je n'ai pas accroché du tout à l'actrice, je lui reconnais du talent... en revanche, le fils Hoffman m'a rappelé le fils Gandolfini : on voit l'air de famille, nettement moins le charisme. Bref. [Spoiler alert] Du coup, quand certains vantent le côté galvanisant de la fin, moi j'étais là... il est gentil, le gars, mais j'en ai un peu rien à carrer, que son couple se forme. Investissement émotionnel, zéro. Je sais que ce sont deux films trèèès différents, mais à la sortie de la salle, je me suis dit que ce film est un peu pour moi l'anti-Almost Famous. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, mais l'emballement critique autour de ce truc me sidère un peu. Rien que pour ça, 4 plutôt que 5.

The Chef
7

The Chef (2022)

Boiling Point

1 h 32 min. Sortie : 19 janvier 2022 (France). Drame, Thriller

Film de Philip Barantini

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Si c'était possible, j'aurais donné à Boiling Point, renommé "The Chef" par les habituels abrutis de distributeurs pour son exploitation en France, 6,5 plutôt que 7. C'est un film assez palpitant, assez surprenant, donc, compte tenu de son cadre (unique), à la frénésie assez réjouissante, qui donne limite l'impression de suivre l'équipage d'un cuirassé en pleine bataille navale tellement la tension est grande, accrue par un plan-séquence remarquable (et réel, contrairement à la plupart, c'est ce qui lui donne son demi-point), avec des personnages caractérisés sommairement mais justement, joués par des interprètes de talent, au coeur d'un monde dont on apprécie d'apprendre plus de choses. MAIS c'est aussi un récit a) un peu plombé par sa course au rebondissement dramatique et, surtout, b) inachevé. Concernant le premier point, il apparait clair que Philip Barantini maîtrise son sujet et que son exploration le tient à coeur, ce n'est pas un film de commande, mais il a fait montre d'une bien moindre maîtrise dans le processus d'étirement du court-métrage original de vingt à quatre-vingt-dix minutes : sa petite troupe est, encore une fois, une réussite, on prend plaisir à la suivre, mais alors qu'on se serait justement fort contenté de l'exploration d'une nuit, disons, moyenne, avec ses hauts et ses bas, le réalisateur s'est senti obligé d'en rajouter dans l'hystérie collective et la multiplication des conflits pour maintenir son spectateur sous tension, toujours en quête de son "boiling point" (l'anglais pour "point de rupture", titre bieeeen plus parlant)... on sait que le chavirement de son protagoniste (excellent Stephen Graham) est censé justifier cette accumulation en tant que dénominateur commun, mais ça ne suffit pas, le rétrogradage du restaurant, le black barman qui n'en glande ostensiblement pas une mais garde son job, les critiques débarquant à l'improviste, les 200 000 livres de dette, la cliente allergique qui finit à l'hosto, les "influenceurs" d'Instagram (très appréciable descente de cette engeance putride en soi)... too much. Puis vient le second point, le côté inachevé, en raison duquel le film ne mériterait pas plus d'un 6/10 sans son plan-séquence... tu parles d'un exemple d'histoire que son auteur n'a pas su finir ! Barantini ne résout rien : tout en acceptant le "Chef" en tant que protagoniste, j'attendais de voir ce que les multiples sous-intrigues allaient donner, mais il n'en a rien fait ! Comme s'il écrivait un épisode de série...

Nightmare Alley
6.7

Nightmare Alley (2021)

2 h 30 min. Sortie : 19 janvier 2022 (France). Drame, Thriller, Film noir

Film de Guillermo del Toro

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Premier del Toro au fond (un minimum) à la hauteur de sa forme en plus de dix ans. Enfin, on se calme, hein. J'ai dit UN MINIMUM. C'est très, très solide... dans les deux premiers actes. Le dernier, [spoiler alert] où tout part en sucette pour le protagoniste, avec le twist un peu foireux de Cate Blanchett, un chouïa trop caricaturalement fatale, et la toute fin un peu prévisible, ne m'a pas convaincu. Mais ce qui a précédé n'en est pas moins un sacré récit des tréfonds de la noirceur humaine dans un écrin magnifique digne de ses cadres, de son époque... et de son registre. Bradley Cooper y trouve son plus grand rôle, et la trop rare Rooney "poupée de porcelaine" Mara est excellente.

The Fallout
6.6

The Fallout (2022)

1 h 32 min. Sortie : 24 février 2022 (France). Drame

Film VOD (vidéo à la demande) de Megan Park

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

J'étais très intéressé par le sujet, pas si souvent traité au cinéma alors que c'est limite un phénomène de société aux US, et j'étais impatient de retrouver l'épatante Maddie "Chandelier" Ziegler. Je n'aurais pas dû. Pourquoi ? Parce que je ne suis pas woke. Je viens d'arrêter au bout d'une demi-heure. Ce n'est pas un film sur des lycéennes survivantes d'une fusillade de masse agrémenté de messages gay-friendly, c'est une utopie LGBT (la moitié des personnages "en est") déguisée en drame sérieux. Arrêter en cours, en plus de ne pas être du tout dans mes habitudes, m'aurait un peu chagriné si ce que j'ai vu du film m'avait convaincu, mais je pense que ça ira : les actrices sont excellentes, mais la mise en scène d'une platitude appropriée, jusque dans la scène-clé, filmée sans le moindre éclat, et les personnages des filles sont... d'une platitude à peu près, semblable, en fait (la lecture des critiques me laisse entendre que ce qu'elles sont par la suite ne les rend pas plus intéressantes). Ça commence à me saouler, tout ça.

Marry Me
5

Marry Me (2022)

1 h 52 min. Sortie : 9 février 2022 (France). Comédie romantique, Musique

Film de Kat Coiro

Scaar_Alexander a mis 3/10.

Annotation :

Comme il est impossible pour moi d'aller au cinéma jusqu'à nouvel ordre, que ce dernier ait l'apparence d'une levée du pass vaccinal ou d'un coup de vaccin, je suis un peu obligé de me faire tout ce qui est également accessible sur l'interweb pour limiter la casse. C'est le cas de cette romcom menée par une J-Lo qui donne sérieusement l'impression de se croire encore à l'âge qu'elle avait à l'époque de ses romcoms populaires du type de Maid in Manhattan ou The Wedding Planner, accompagnée d'un Owen Wilson faisant du Owen Wilson, avec sa bonhommie naturelle (difficile de ne pas aimer ce gars). Pour un résultat qu'on peut résumer à un déclinaison sans caractère ni grandes idées de Coup de foutre à Notting Hill, plus occupée à sanctifier sa méga-popstar qu'autre chose, dont les arrangements bidons et les violons de la musique expriment parfaitement ce manque de caractère (j'ai pensé à plusieurs films hollywoodiens des années 90). Rien ne ressort. Tout a l'air hyper-calibré pour plaire au plus grand nombre. C'est d'une inoffensivité un peu déprimante, et un peu foutage de gueule compte tenu que tout le message du film est d'être soi-même, d'envoyer balader les conventions, de ne pas craindre de prendre son monde par surprise... sic. Par ailleurs, Notting Hill exigeait déjà du spectateur un certain degré de positive attitude pour gober son histoire ; là, c'est bieeen plus dur. Il faut du talent, pour faire passer les pilules, y compris celle des bons sentiments. Refiler 3/10 ne fait jamais plaisir, et ça fait même mal au coeur quand il s'agit d'un film qui n'est pas non plus d'une nullité intersidérale ET qui a Owen Wilson... mais on est en droit d'attendre mieux, désolé, les gens.
PS : en parlant de "bons sentiments", pour ceux qui ont un problème avec ça, le film est un peu woke, fantasmant une société américaine où il y a bien plus de couples homos qu'en réalité. Et bien moins de Blancs, aussi.

Mort sur le Nil
5.3

Mort sur le Nil (2022)

Death on the Nile

2 h 14 min. Sortie : 9 février 2022 (France). Policier, Drame

Film de Kenneth Branagh

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Sympathique, raisonnablement porté par son casting cinq étoiles là pour jouer du Christie chez Brannagh, mais terriblement apprêté. Du cinéma-musée Grévin, exercice dans lequel ce dernier a pris la mauvaise habitude d'"exceller". Le précédent était moins oubliable.

I Want You Back
5.8

I Want You Back (2022)

1 h 51 min. Sortie : 11 février 2022. Comédie

Film de Jason Orley

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

C'est meugnon. C'est juste meugnon. Meugnon plus. Plus parce que les romcoms de qualité ne courent pas tant les rues, et je ne parle même pas de romcoms innovantes, ni même SURPRENANTES (ici, on devine assez rapidement comment ça va finir, jusqu'à l'endroit où se déroulera la conclusion forcément pleine d'ondes positives), non, juste bien écrites, avec des personnages bien caractérisés et attachants, un bon dosage d'humour et d'émotion, sans que les deux ne se parasitent jamais, et un rythme soutenu - malgré une durée un peu exagérée. Sur un sujet un peu similaire (un gars et une fille fraichement largués joignent leurs mesquines forces pour casser la vie romantique de leurs ex), Addicted to Love, avec Meg Ryan, s'était royalement planté. IWYB bénéficie d'une trame bien plus concentrée et d'une compréhension de ses personnages sur laquelle il est peut-être nécessaire pour convaincre les amateurs du genre de lui donner sa chance. Charlie Day, d'Its Always Sunny in Philadelphia, et Jenny Slate, du SNL, font une paire aussi épatante qu'authentique, et le fils Eastwood trouve sans doute ici son meilleur rôle, les scénaristes ne s'étant pas contentés de faire de lui le bôgosse pantin de service. Ça respire, c'est frais (ouais !). Et puisque ça respire, je dirai même qu'en fait, le dernier acte n'est pas SI prévisible que ça dans la façon dont il se goupille, parce que le film ne tient pas pour acquis les sentiments de ses personnages, plus que monodimensionnels, et donne de l'importance aux aspirations de ses personnages EN PLUS de leurs compatibilités amoureuses (spoiler alert !, ce qui se passe entre le protagoniste et son ex récupérée, ce qui se passe entre les deux protagonistes...). Et puis, c'est généralement assez fun, assurant la moyenne des comédies US des années 2000 en termes de nombre de gags réussis. Rien d'inoubliable, du tout, mais rien de désagréable, ce qui n'est pas mauvais à prendre par les temps qui courent.

Adam à travers le temps
5.5

Adam à travers le temps (2022)

The Adam Project

1 h 46 min. Sortie : 11 mars 2022. Action, Aventure, Comédie

Film de Shawn Levy

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Le premier acte de TAP m'a déconcerté : bien qu'assez amateur de la précédente collaboration Levy/Reynolds, Free Guy, je n'attendais pas grand-chose de celle-ci, dont la BA me faisait l'impression d'une tambouille pas très ragoutante visuellement d'un tas de films de SF de mon enfance et adolescence... et je me retrouvais à prendre un réel plaisir de pop-corneur à suivre les interactions diablement divertissantes des deux Adam, portées par un Reynolds QUI FAIT SON REYNOLDS, certes, air connu, mais SACRÉMENT BIEN, et par un Walker Scobell épatant, négatif photo du gamin insupportable de films hollywoodiens. Ce premier acte est le meilleur du film car il est celui qui bénéficie le plus de ce à quoi il est plutôt bon : la comédie dramatique familiale. Si la maison familiale est trop chère pour faire vrai, le reste le fait, à commencer par les interactions entre les deux Adam, toutes les scènes avec Jennifer Garner en mère-courage (dont sa très touchante scène dans un bar avec big Adam), et même celles avec Mark Ruffalo, bien qu'il arrive trop tard, parce que désolé, mais sa dernière scène avec Ryan Reynolds, bah moi, ça m'a émotionné. Parce que le reste, des scènes d'action SUPER plan-plan (pas trop mal fichues et au moins lisibles, mais dont la chorégraphie est dénuée d'originalité) au scénario MÉGA-gloubi-boulga (ça convoque 40 000 références sans jamais raconter quelque chose qui en soit digne, avec un traitement du voyage temporel techniquement un peu foireux), en passant par la direction artistique sans aucune sorte de saveur (les tenues des stormtroopers, my god), les CGI par moment télévisuels (deux-trois passages m'ont rappelé Battlestar Galactica ^^;) (bon ok, le rajeunissement de Catherine Keener est pas trop mal)... rien de ces problèmes ne rend le spectacle inregardable, ça reste regardable, notamment grâce aux deux acteurs centraux. Et à condition que vous soyez un peu fleur bleue, comme vous l'avez compris. Parce qu'au final, tout ce que Netflix nous sert avec TAP, c'est un énième de ses cheeseburgers ; un énième blockbuster de l'ère COVI... euh, streaming, soit à la fois un événement et un NON-événement.

The Batman
7

The Batman (2022)

2 h 56 min. Sortie : 2 mars 2022 (France). Action, Drame, Policier

Film de Matt Reeves

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Ah ouais ça déchire bien sa race, quand même. Ce n'est pas parfait, il y a deux-trois bricoles qui ne fonctionnent pas sur le plan narratif, le rythme cafouille un poil à quelques reprises, notamment une fois le personnage du Riddler arrêté, et le climax est un peu brouillon, moment où l'on a d'ailleurs droit à une baston très, très mal fichue (ça m'a étonné, pour une production de cette ampleur), et ça nous réserve un des "passages woke obligés" les plus WTF de mémoire récente (sur les "privileged white men", mais oui, eux !)... en gros, ça dure trois heures et pendant ces trois heures, ça merde à quelques endroits. Mais ces quelques œufs ont été cassé au nom de la confection d'une omelette dans l'ensemble très, très convaincante, de la mise en scène de Matt Reeves, qui n'a jusqu'ici JAMAIS déçu, à l'étonnante nature d'enquête de l'intrigue (littéralement à la Se7en), en passant par la photographie somptueuse, l'atmosphère de déliquescence urbaine borderline hypnotique, l'intéressant propos social (qui rappelle combien Joker était lourdingue) à travers le discours du Riddler sur la corruptibilité des élites, la musique du maître Giacchino, qui parvient à s'approprier l'univers de l'homme chauve-souris... et, bien sûr, le casting, à commencer par Robert, qui s'impose à mes yeux comme le plus impressionnant Batman de cinéma. J'ai bien dit Batman, pas Bruce Wayne, sur ce plan, il a encore du boulot à faire. Mais dans le costume... dayum.

Freaks Out
7.1

Freaks Out (2020)

2 h 21 min. Sortie : 30 mars 2022 (France). Fantastique, Aventure, Drame

Film de Gabriele Mainetti

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Freaks Out, ou une des surprises de l'année, sans hésitation. Difficile de décrire mon emballement. Zéro béatitude. Le film est inégal. Son intrigue est dans l'ensemble prévisible (on devine qui vit encore, on devine qui va mourir...), ses personnages principaux autres que Matilda (la vraie héroïne du film) auraient pu être davantage développés, et le scénario contient son lot d'incohérences (comme les résistants surgissant de nulle part à la fin), donc le blasé de la vie pourra, s'il le veut, s'arrêter là-dessus. Mais j'y vois, au contraire, la preuve que TOUT LE RESTE est sensationnel. Ça commence par l'univers cinématographique de Gabriele Mainetti, diablement éclectique, qui nous vaut un maelström d'images poétiques (aidées par une photographie somptueuse), et sa mise en scène, électrique. Quand je parle d'éclectisme, Freaks Out donne l'impression de convoquer tout le cinéma, de Fellini à Méliès en passant par le duo Caro & Jeunet et le cinéma de superhéros hollywoodien... et fait tenir tout ça, comme par magie, par la force du coeur qui anime cet univers... et transcende son propos plutôt basique sur les marginaux (dont l'originalité est son antagoniste, personnage torturé joué par le toujours juste Franz Rogowski), et contamine un peu tout, jusqu'aux performances des acteurs qui compensent la minceur de leurs personnages - mention à son effet spécial principal, l'éblouissante et radiante jeune Aurora Giovinazzo, un peu la Daenerys/Jean Grey du réalisateur. Son histoire, mix de Freaks de Todd Browning, du Magicien d'Oz, et de X-Men, dont le mélange de féérie et de brutalité (qu'on ne trouverait pas dans un équivalent hollywoodien du film) rappelle un peu Le Labyrinthe de Pan, n'est encore une fois pas sans clichés, mais c'est le mélange délicieusement décalé de ces clichés qui emballe. Mainetti a voulu réveiller un cinéma italien avachi en mélangeant son univers à une grosse prod' d'action, et ça marche. Entre autres parce qu'il s'impose aussi comme un faiseur hors-pair : à ce titre, le climax guerrier a plus de gueule qu'un paquet de films US du registre, et certains CGI ont une sacrée putain de gueule (la boule de feu de Matilda, à la fin, mamma mia !). Un film de cirque italien contenant un pianiste nazi de la 2nde guerre mondiale qui joue du Radiohead parce qu'il voyage dans le futur ne peut pas être mauvais.

Rien à foutre
6.3

Rien à foutre (2021)

1 h 55 min. Sortie : 2 mars 2022 (France). Comédie dramatique

Film de Emmanuel Marre et Julie Lecoustre

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Très agréable surprise que ce film aussi faussement nihiliste que son titre. Ai-je cru voir quelque chose de précieux dans ce qui n'était en fait qu'un vide même pas aussi esthétiquement plaisant que celui de Lost in Translation ? Peut-être. Le public, apparemment moins impressionné que la presse, ne manquera pas de le penser. Mais je n'en ai pas l'impression.

Notre-Dame brûle
5.6

Notre-Dame brûle (2022)

1 h 50 min. Sortie : 16 mars 2022. Drame, Catastrophe

Film de Jean-Jacques Annaud

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Fort, voire capital, pour l'impressionnante récolte d'images vidéos à laquelle il s'est livré, totalement ridicule, voire pathétique, dans sa tentative d'en tirer une fiction de qualité. Annaud aurait dû faire un docu. Au lieu de ça, il a engagé un type pour jouer la silhouette cheap de Trump.

Ambulance
5.6

Ambulance (2022)

2 h 16 min. Sortie : 23 mars 2022 (France). Action, Gangster, Thriller

Film de Michael Bay

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Du Michael Bay au scénario carré. Bien. Du Michael Bay pas trop saturé de blagounettes à la con. Bien aussi. Du Michael Bay à l'ère des drones. Moins bien. Si vous n'avez pas le mal de l'air, c'est électrique et divertissant.

Bruno Reidal - Confession d’un meurtrier
6.7

Bruno Reidal - Confession d’un meurtrier (2020)

1 h 41 min. Sortie : 23 mars 2022. Drame, Biopic, Thriller

Film de Vincent Le Port

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Un beau film, singulier.

Le Secret de la cité perdue
4.9

Le Secret de la cité perdue (2022)

The Lost City

1 h 52 min. Sortie : 20 avril 2022 (France). Action, Aventure, Comédie

Film de Aaron Nee et Adam Nee

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Un blockbuster de vacances formaté à l'extrême dont l'appréciation dépend pas mal de votre seuil de tolérance vis-à-vis de ce type de film. Et de votre appréciation de ses interprètes-stars, qu'on vient voir davantage pour qui elles sont que pour ce qu'elles jouent (Sandra Bullock fait du Sandra Bullock). Si vous êtes d'humeur, le divertissement coche toutes les cases, rien ne dépasse mais rien n'y choque, l'action est troussée avec un savoir-faire générique, et quelques gags font le job. Sinon, évitez, et rematez plutôt cette formidable romcom d'aventures qu'est À la poursuite du diamant vert.

Contes du hasard et autres fantaisies
7.1

Contes du hasard et autres fantaisies (2021)

Guzen to sozo

2 h 01 min. Sortie : 6 avril 2022 (France). Drame, Romance

Film de Ryusuke Hamaguchi

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Modèle d'écriture.

Un talent en or massif
6.1

Un talent en or massif (2022)

The Unbearable Weight of Massive Talent

1 h 45 min. Sortie : 20 avril 2022 (France). Action, Comédie, Policier

Film de Tom Gormican

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Nicolas Cage joue Nicolas Cage. Au rayon méta, on ne fait pas mieux. Dommage que le film perde sans surprise de son intérêt dans sa seconde partie, quand il devient un peu sérieux parce qu'il veut raconter une belle histoire, après un twist qu'on voit venir à mille kilomètres et qui marche seulement à moitié. À ce jeu de la comédie dramatique, on préfèrera La Manière forte, de John Badham. Mais bon, ne crachons pas non plus dans la soupe, parce qu'on a NICOLAS CAGE EN NICOLAS CAGE (j'aurais aimé qu'on ait Nicolas Cage faisant un rêve où tout le monde aurait sa tronche et répèterait "Nicolas Cage, Nicolas Cage !" à la Being John Malkovich, mais bon). Et que Pedro Pascal fait un sparring-partner super cool.

Doctor Strange in the Multiverse of Madness
5.9

Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022)

2 h 06 min. Sortie : 4 mai 2022 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de Sam Raimi

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

A Mad Scarlet Witch in a Movie Mistakenly Called Doctor Strange. C'est pas mal, on sent la patte Sam Raimi, le film bénéficie par endroits de son caractère décalé, surtout dans les scènes qui empruntent certains codes du cinéma d'épouvante, et le spectacle, d'un standing de production assez élevé, notamment en matière d'effets spéciaux numériques, n'est pas dégueu, ça fait le job. Mais en 2022, on attend un peu plus d'un film du MCU, parce qu'on s'en est déjà tapé une centaine. Or The Multiverse of Madness ne marche vraiment que quand apparait à l'écran la décidément archi-charismatique Elizabeth Olsen - avoir connaissance de Wandavision aide à apprécier sa partie. Bien que j'aie une nette préférence pour la Scarlet Witch des débuts, d'Ultron et de Civil War, elle n'a rien perdu de son magnétisme, et son costume dans ce film a une sacrée gueule. Parce que le reste du temps, On a un Cumberbatch en mode éco sauvant les miches d'un personnage de jeune Latina qui ne ressemble à RIEN, dans un univers dont le "multivers" n'est pas exploré d'une façon sensationnelle. C'est Scarlett Witch - d'aucuns diront que le film en a fait un personnage trop négatif, je n'ai pas d'avis à ce sujet - qui est au centre de la meilleure scène du film, le massacre intégral des Avengers woke (rien que d'imaginer un univers parallèle où les Avengers ressembleraient à ça fait frissonner). C'est le genre de moments où l'on se dit qu'on mate un film assez bordélique, mais ponctué de bonnes idées et dans l'ensemble sympa. Il faut accrocher aux personnages - à l'exception de la minette sapée comme si elle sortait des années 90.
PS : l'apparition à la fin d'une Charlize Theron usée par le mauvais cinéma d'action constitue une des plus mauvaises scènes post-générique du MCU.

Coupez !
6.7

Coupez ! (2022)

1 h 50 min. Sortie : 17 mai 2022. Comédie, Épouvante-Horreur

Film de Michel Hazanavicius

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Amusante, parfois inventive célébration de l'acte de création intensément collective qu'est un tournage de cinéma, avec un Duris survolté et une idée-force indéniable (pas d'origine puisque c'est un remake mais on s'en fout) qui justifie partiellement la longueur d'une première partie très, très casse-gueule... mais aussi un spectacle lourdaud et par moment ennuyeusement régressif (côté humour scato, ça s'en donne à coeur joie). Je ne sais pas si c'est un remake à 100% fidèle ou pas, mais dans tous les cas, on a vu plus convaincant.

Les Crimes du futur
5.8

Les Crimes du futur (2022)

Crimes of the Future

1 h 47 min. Sortie : 25 mai 2022 (France). Science-fiction, Épouvante-Horreur, Drame

Film de David Cronenberg

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

Ok, bon, ben c'était une débandade. Pas douloureuse, mais débandadesque tout de même.
Comme un peu tous les cinéphiles, j'attendais avec impatience le retour de Cronenberg après huit ans de silence, d'autant plus que la BA semblait indiquer un film visuellement pas dégueu du tout, porteur de tous ses grands thèmes, et qu'il avait un casting assez sexy. Patatras.
Les Crimes..., c'est beaucoup de charcutage(s) pour un film ironiquement assez décharné, où toute information passe par une litanie de blabla souvent ésotérique et/ou imbitable (comme si Cro ne connaissait pas l'expression "show don't tell"), où Léa Seydoux est le seul personnage par lequel passe un semblant d'émotion. (Au passage, Léa Seydoux toute nue dans une scène, comme le cinéma semble le demander contractuellement.) (Dans un film cependant looooin d'être aussi sexy que je ne l'espérais.) (En même temps, avec des répliques comme "surgery is the new sex", qu'attendre sérieusement ?)
"Blabla imbitable" : je n'ai pas le sentiment que la pensée de Cro ait avancé depuis les années 90. Ça parle de beaucoup de choses mais, dans le fond, en dit moins, exprime moins d'idées, qu'un Existenz. Un commentaire dit du film qu'il "synthétise tous les éléments thématiques" du cinéma de Cro... c'est une démarche intéressante, mais ça n'est pas forcément BON en soi : si c'est mal foutu, si ça donne quelque chose de stérile, elle nous fait une belle jambe, cette synthèse. Le seul truc que j'ai trouvé vraiment intéressant, dans cette histoire de fins de race (littérales), c'est l'idée que porte le personnage de Scott Speedman (content de le voir dans un film "sérieux") d'humanité-déchet, c'est radical mais dit tellement de choses justes de l'état dans lequel nous sommes. Hélas, l'exploitation de cette idée ne va pas bien loin.
Et le pire, c'est qu'aucun de ces charcutages ne fait le moindre effet (pour compenser le blabla, par exemple) : alors qu'on attend du viscéral de Cronenberg, alors que c'est censé être son truc, au roi du "body horror", là, rien, la vue de boyaux ou de scarifications ++ m'a fait à peine plus d'effet que celle d'un yaourt à 0%. J'ai cité Existenz : là, ça marchait encore, là, l'organique et les effets spéciaux mécaniques n'avaient RIEN de ridicule et pouvaient même donner quelque chose d'érotique.
L'expérience n'a pour autant pas été TROP douloureuse. Si on m'avait montré ça il y a vingt ans et quelques, alors que le Cronenberg classique était encore au sommet, je serais tombé de très, très

Top Gun: Maverick
7

Top Gun: Maverick (2022)

2 h 11 min. Sortie : 25 mai 2022 (France). Action, Drame

Film de Joseph Kosinski

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Un des plus importants blockbusters hollywoodiens des années 2000. Tom Cruise au sommet de sa Volonté puissante de divertir. Top Gun : Maverick est décidément en phase avec son temps : plus nostalgique, moins original, moins sexy. Mais une histoire d’accomplissement de soi et de réconciliation quasi-familiale peut se dispenser de sensualité, un Tom Cruise compense tous les élans nostalgiques du monde par son regard d’acier pointé vers l’avenir, quant à l’originalité, l’effet bœuf que parvient à produire le film MALGRÉ la prévisibilité de son scénario bourré de joyeux archétypes n’est rien de moins que le témoignage de la grandeur du reste, de TOUT LE RESTE. C’est un accomplissement technique et formel exaltant qui rappelle celui de Mad Max : Fury Road sans souffrir de la comparaison, un des meilleurs seconds volets du cinéma, et probablement le plus beau « legacyquel » qu’Hollywood nous ait offerts, parce qu’également plein d’un cœur battant à tout rompre. Parce que Tom Cruise dans Top Gun : Maverick, ce n’est pas Schwarzenegger dans Terminator : Dark Fate, ni Harrison Ford dans Star Wars : Le Réveil de la force, ni Sam Neill dans le nouveau Jurassic World, ni le casting original décrépit arrivant à la fin d’SOS Fantômes : L’Héritage. Ce n’est pas du recyclage commercial. C’est de la passion chimiquement pure. C’est l’exécution d’une ambition individuelle sans compromis – sinon celui de ne pas piloter pour de bon des F-18, c’est bon, on a compris. C’est triomphe de la volonté de divertir. Réussissant l’exploit d’en mettre DAVANTAGE encore plein la vue que Fallout DEUX ANS plus tard (puisqu’il était prêt à sortir en 2020), Top Gun : Maverick a intégré le top 5 de mes films préférés de sa filmographie au côté d’Entretien avec un vampire, Collateral, Mission impossible – Rogue Nation, et Risky Business (c’est MA liste)… Eyes Wide Shut, Jerry Maguire et Edge of Tomorrow n’étant pas loin derrière. « The future is coming, and you’re not in it », dit l’amiral Cain – génial Ed Harris – à Pete Mitchell au début du film. Rien ne caractérise moins bien ce dernier. Et heureusement pour le cinéma hollywoodien, rien ne caractérise moins bien Tom Cruise non plus.

Compétition officielle
6.6

Compétition officielle (2021)

Competencia oficial

1 h 54 min. Sortie : 1 juin 2022 (France). Comédie dramatique

Film de Mariano Cohn et Gastón Duprat

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Exquis massacre de la culture de la branlette dans le monde artistique, où le narcissisme est presque un prérequis (il s'exprime simplement différemment selon les "artistes"), rempli à moitié de scènes aussi originales que mémorables, parfois cultes (le coup du rocher en carton, la scène du roulage de pelle lesbien, le passage des prix au broyeur, les divers moments de manipulation...) - autant dire que le spectateur connaisseur du milieu du cinéma appréciera d'autant plus. Penelope Cruz y est absolument géniale en réalisatrice peau de vache aux nerfs fragiles.

Men
6

Men (2022)

1 h 40 min. Sortie : 8 juin 2022 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Alex Garland

Scaar_Alexander a mis 4/10.

Annotation :

Pensez-vous, comme 99,9% de la population masculine, du moins dans notre société, que violer, frapper et manipuler les femmes est mal ? Bravo, vous êtes plus sain d'esprit qu'Alex Garland semble le croire dans ce film qui n'a offrir qu'un premier acte fort dans le registre de l'horreur atmosphérique. Le troisième... juste non.

El buen patrón
6.9

El buen patrón (2021)

1 h 56 min. Sortie : 22 juin 2022 (France). Comédie, Drame

Film de Fernando León de Aranoa

Scaar_Alexander a mis 5/10.

Annotation :

Il y a faire une satire du capitalisme, et il y a critiquer systématiquement l'idée même du patronat, dans le sens de la direction d'une entreprise, dans un délire marxiste où les plus grossières caricatures sont bonnes à prendre pour charger l'"ennemi", le protagoniste, le "patron", au départ figure patriarcale que l'on croit bienveillante, à l'arrivée une ordure irrécupérable (comme c'est original). Le film a ses moments, Javier Bardem y est excellents, et les ressorts comiques fonctionnent dans un premier temps avant que l'insistance ne se fasse pénible, mais politiquement, El buen patrón est ce qu'on appelle un idiot utile, taillant sans pitié le patron de PME de province, le doigt, plutôt que de s'en prendre à la logique du marché, la lune. Que les gens tombent dans le panneau en dit long sur l'état de notre société.

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