Moi aussi je sais lire (édition 2016)

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130 pages lues : soit je m'endormais, soit j'avais du mal à trouver un intérêt pour cette succession d'itw qui font surtout cas des dissensions internes. Lecture à reprendre peut-être.

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Beaucoup de répétitions (et quelques fôtes d'ortho) pour un postulat de base assez simple, néanmoins très argumenté et détaillé : l'automatisation (et "automation") du travail va mettre (on n'était même à la fin des années 90) la majorité des masses prolétaires (comprendre personnel peu qualifié) et des cadres intermédiaires (ceux qui subissent la restructuration en "lean" à la japonaise) au "chôm-du" (comme dirait Jean-Claude). Beaucoup d'informations sur la situation alors plutôt enviable de l'Amérique pré-80 (une décennie dégueulasse dans le monde entier, faut croire : France, Japon, Etats-Unis...), avec syndicats salariaux à l'équilibre avec le patronat, puis la lente dégringolade au profit de quelques avantages de façade, passagers et temporaires.

Un long hiatus sur l'économie du "tiers secteur" (ce qu'on appelle aujourd'hui l'économie sociale et solidaire), soit le secteur non-marchand qui, couplé à un revenu de base (bien qu'il ne soit pas nommé ainsi dans le livre) permettrait de remettre au coeur de la société les "laissés-pour-compte" et de mieux redistribuer les heures de travail, à nouveau croissantes (déjà à l'époque) alors qu'elles étaient alors dégressives depuis plusieurs années.

D'ailleurs on remarquera que même aux States des politiciens la ramenaient pour la semaine de 32h (coucou Taubira) ; assez loin de l'image ultralibérale qu'on s'en fait habituellement, donc. Un bouquin qu'il est bien de le lire, et qui fait du bien en ces temps de Medefisation des moeurs.

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6,5. Démonstration assez courte (une centaine de pages) sur l'université et l'universitarisme (chacun y jouant un rôle, faisant profession de foi) avec un propos de fond toujours relativement valable bien qu'assez rapidement résumé : l'université fait autorité mais impose sa dominance de classe et favorise donc les étudiants les plus favorisés, qui ont intériorisé par leur milieu social les codes linguistiques et pédagogiques largement répandus dans ce milieu d'étude "entre-deux", entre scolarité et professionnalisation, dont la perception est largement variable en fonction du milieu d'origine et de la nécessité perçue d'étudier pour prendre l'ascenseur social.

La fac de Lettres y est largement représentée, pour mieux souligner les différences de classes entre défavorisés qui sont plus facilement orientés vers ce genre de filières des Sciences Humaines, avec les Sciences, au détriment de la Médecine et du Droit qui étaient alors les disciplines nobles. Ces mêmes étudiants sont ceux dont on vante le "talent", selon une logique du "don", de l'inné, de la "grâce", sans remettre en cause les facteurs primordiaux de l'éducation parentale, de la culture familiale et de l'orientation scolaire, et surtout de la connivence de classe inconsciente entre enseignants et étudiants les plus favorisés.

Intéressant de voir que les remarques déjà faites à l'époque par les enseignants sur la passivité des étudiants, leur manque de travail ou encore le désintérêt pour la lecture résonnent toujours autant aujourd'hui.

L'ensemble peut parfois sembler manquer de "scientificité", malgré un jargon universitaire relativement autocentré qui a tendance, lui aussi, à exclure de facto les personnes issues des couches les plus défavorisées. Un bon exemple : le schéma au chausse-pied représentant un carrefour des conduites estudiantines avec flèches qui se croisent de part et d'autre. D'autres remarques peuvent interpeller, comme celle sur l'engagement politique des femmes, plutôt situées en dehors de la gauche, par opposition aux hommes, a contrario de l'image douce et bisounours (plus facilement attribuée aux femmes) que se coltine la gauche actuelle.

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J'ai quelque-peu lâché aux 2/3, étant plus sensible aux saillies "populistes" (le mot attrape-neneus de la pseudo-intelligentsia (la classe politique quoi) fait pour désigner par le truchement de l'adhésion politique les neuneus de la basse populace) qu'aux théories "freudo-marxistes" développées à tire-larigot. Du coup c'est intéressant mais parfois lourd sur 300 pages, surtout que la plupart des énoncés détaillés sont résumés dans le paragraphe suivant ou en fin de partie, pour mieux synthétiser, académiquement, ce qui a été dit, et ce qui va suivre. En gros il faut comprendre que la social-démocratie (coucou l'alternance gauche-droite) a intégré les règles frivoles du mondain pour façonner une nouvelle société lubrique et ludique qui ne libère pas le véritable sensible mais l'intègre à un système de contrôle mécanisé (informatique, technocratie) et en fait une industrie : celle du loisir, consommable sur leur temps libre (distingué du temps de travail, que j'appellerais de "captivité") par les travailleurs, et sans limite par les plus hauts gradés : exploiteurs, rentiers et autres esclavagistes qui les font travailler directement, ou le plus souvent indirectement, "pour leur bien", [aparte] comme on voit toute cette classe moyenne sup acheter plein de biens immobiliers pour le bien de leurs congénères, évidemment ; ce serait dommage de laisser son prochain à la rue, quand même ! Oublions toute considération de maquignonnage, de plus-value et de bénéfices hein ! Faudrait pas empêcher papy et mamie en devenir d'arrondir leur maigre retraite, quand même :/ Faudrait surtout pas que ça passe pour ce dont il s'agit vraiment, une autre extorsion de propriété et de capital par son voisin plutôt que par le patron et ses sbires.

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Un compte-rendu des luttes antifascistes en Espagne sous forme de récit narratif linéaire et quelque-peu répétitif qui ne m'a pas du tout passionné. Intéressant pour le témoignage historique et pour repérer les traits comportementaux et points de tension internes qui régissent chaque groupe armé mais dans l'absolu pas bien extraordinaire par le manque d'implication émotionnelle de l'auteur, qui malheureusement déteint sur le plaisir que peut prendre le lecteur.