Mon Top 1970

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Donnons le pouvoir (artistique) aux dépressifs !

Imaginer qu'un tel film ait pu surgir du cerveau et de la caméra d'un jeune homme de 26 ans parait tout simplement inconcevable, tant il semble découler d'une profonde maturité, à la fois psychologique et artistique. Comme quoi les pessimistes, et sans doute en l'état les dépressifs, ont en eux une lucidité bien à part.

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Jusqu'ici je n'avais pas mis de ❤️ sous le nom d'Elia Kazan car si j'aimais plusieurs de ses films aucun ne m'avait surpris ni renversé à part ses méchants "Visiteurs". Mais alors là quelle gifle car si cette histoire de prise de conscience, d'extra-lucidité est traitée avec une intelligence rare il faut y rajouter une mise en scène complètement dingue, où celui a qui je reprochais parfois un certain excès de classicisme se permet tout.

Ajoutez à cela une Faye Dunaway incendiaire et un Kirk Douglas apte à remettre en cause mon hétérosexualité, on atteint l'orgasme cinéphilique.

J'allais oublier la BO qui participe grandement à la modernité de l'ensemble.

« Quelque chose a pris possession de vous »

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http://youtu.be/2jTtSppDlNA

En 1970, le duo Demy / Legrand adapte le conte de Charles Perrault. Comme souvent avec eux, on navigue entre kitsch absolu et génie total. Et à la fin, c'est le génie qui gagne. La bande-son de haut vol illustre merveilleusement l'univers pop art voulu par Demy.

http://youtu.be/9evkvBL_jNo
http://youtu.be/LSJzp9oXFgA
http://youtu.be/RxCh3eCHE4A
http://youtu.be/-9dQysBGyPw
http://youtu.be/rw7sCNtYOd0

Pour ceux qui ont un petit faible pour le tandem Demy / Legrand, ne passez pas à côté de cette merveille : http://youtu.be/fIV4DWbms44

Et parce que je les aime passionnément, je leur consacre une liste : http://www.senscritique.com/liste/Jacques_Demy_et_Michel_Legrand_Des_la_premiere_note_je_chial/248036

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Revoir ce film en salle m'a permis de mesurer à quel point il avait gardé sa force de frappe originelle. Presque 50 ans plus tard, on parle toujours de cette "Nuit des morts-vivants" comme étant le patient zéro du film de zombies, ce qui est finalement trop réducteur, tant on oublie alors de dire à quel point Romero avait signé là une œuvre puissante aussi bien dans le fond que dans la forme. Les cinq dernières minutes sont à elles seules un instant de bravoure, esthétiquement époustouflantes et politiquement lourdes de sens.

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Un bijou de thriller politique signé Elio Petri. C'est violent et crasseux tel un giallo, cruel, désespérément drôle, Gian Maria Volonte est monstrueusement habité. Le tout porté par la partition d'Ennio Morricone. Grandiose !

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On achève bien le rêve américain dans ce "Rollerball" version danse de salon, et franchement à côté les jeux du cirque c'est de la petite bière.

Pollack filme ce jeu de massacre de manière magistrale, et même sans avoir dormi pendant 122 ans Jane Fonda reste la plus belle femme de l'univers. Et surtout une actrice démente.

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Damiano Damiani était un sacré cinéaste et ce "Seule contre la mafia" m'a autant impressionné que "Confession d'un commissaire de police au procureur de la République". Même force politique, que je n'hésiterai pas à comparer à celle de certains films de Pietro Germi et Francesco Rosi, alliée à un portrait de (jeune) femme déchirant. Et Ornella Muti, qui incarne cette "héroïne", est magistrale.

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Après les incroyables "Au pan coupé" et "L'Amour à la mer" troisième rencontre avec Guy Gilles et troisième claque esthétique. Et le sentiment d'avoir affaire à un cinéma unique qui n'appartiendrait qu'à cet homme, cette nostalgie, cette mélancolie qui passent par un mouvement de caméra, un gros plan, un geste qui semblent figer le temps tout en faisant jaillir l'émotion, ce rythme très curieux appliqué au récit mais aussi au phrasé des acteurs.

Toujours aussi étonnant et déchirant...

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Quel étrange objet que ce "Passager de la pluie" !

Durant une bonne heure je naviguais entre l'ennui et même de la gêne face à ce thriller à l'américaine 70's foireux réalisé par un René Clément qui semblait avoir eu les yeux plus gros que le ventre.

Puis soudain une sorte de magie opère, la torpeur se mue en Mélancolie, le "Love Love" pénible de Charles Bronson devient tout à coup séduisant, le charme dingue de Marlène Jobert éclate comme chez Pialat, son sourire et sa voix nous foudroient, son talent XXL se déploie lors d'une scène folle de torture, Annie Cordy intrigue...

Voilà comment des personnages fades deviennent des êtres d'une élégance absolue, et il y a cette fin bouleversante, soutenue par la BO magique de Francis Lai, ou comment faire du renoncement une histoire d'amour sans limite.

"Je t'ai connu trop tard, toute une vie trop tard..."

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Après après avoir été très vilain envers un western réalisé par un réalisateur que j'aime pourtant beaucoup je rattrape immédiatement le coup en disant tout le bien que j'ai pensé de celui-ci. Et c'est justement parce que ce n'est pas un simple western que je lai autant aimé. Mankiewicz, contrairement à Huston, s'empare du genre pour le triturer, en faire un film très sombre en osant le rire et parfois même l'outrance. Des caractéristiques qui correspondent à un autre immense réalisateur, Peckinpah, auquel j'ai beaucoup pensé tout au long de ce "Reptile".

Et impossible de ne pas dire un mot du duo Kirk Douglas - Henry Fonda, parce que ça fait de grosses grosses étincelles.

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Et si c'était ça la solution pour convaincre nos ados qu'il ne sert à rien de se droguer ? Mettez-les devant ce film de Paradjanov et ils vont s'apercevoir très rapidement que ça ou 10 bédos c'est la même chose.

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Un OFNI Defunesquien...

http://youtu.be/ieEGTWDpWO4

http://www.senscritique.com/top/Les_meilleurs_films_avec_Louis_de_Funes/554004

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Qui qui veut "Les Yeux sans visage" avec des nichons partout et des nains ?

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Le début fait croire à un western spaghetti un brin lourdingue, avec Jason Robards et David Warner en lieu et place de Bud Spencer et Terence Hill, mais ce serait oublier que Sam Peckinpah est aux manettes.

La pochade se mue alors en romance qui elle-même se mue en.... qui... Bref ça brasse les genres, les tons, pour déboucher sur une chute qui vous... Mais chuuuuuuuut !

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Aucune envie de quitter Franju donc direction sa (presque) fin de carrière en tant que réalisateur pour le cinéma.

Et quelle surprise face à cet OFNI ! Il adapte Zola comme les bouffeurs de curés Mocky et Joël Seria, celui de "Mais ne nous délivrez pas du mal", auraient pu le faire. Et même Francis Huster est bon, c'est dire...

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Je ne vais pas cacher que j'ai été très surpris de voir Antonioni s'adonner à un tel exercice, sorte de "Balade sauvage" à la sauce Flower Power, et je ne cacherai pas non plus que je le préfère quand il filme Monica Vitti dans un désert rouge, sous une éclipse ou encore dans une nuit en noir et blanc avec Jeanne Moreau.

Mais c'est ça le talent des immenses metteurs en scène, savoir faire jaillir d’œuvres dans lesquelles on ne les sent pourtant pas totalement à l'aise des instants de grâce, des scènes belles à se damner.

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Alain Tanner est un drôle de réalisateur qui a longtemps abordé le cinéma comme médium politique, mais sans jamais une seconde abandonner l'idée de beau. Ainsi ce "Charles mort ou vif", tout comme son film le plus célèbre, le magnifique "La Salamandre" sorti deux ans plus tard, est une sorte de traité de la décroissance, mais une décroissance heureuse malgré la noirceur apparente du récit. Le tout sans démagogie et avec une mise en scène et une photographie de haute tenue.