Mon papa et la cinéphilie

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"Wenders a été le cinéaste de mes 20 ans. C'est un cinéma de l'étrangeté au monde qui me parlait beaucoup (Paris, Texas, Les ailes du désir, Au fil du temps, Alice dans les villes...)"

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"J'ai aimé aussi le cinéma picaresque, foisonnant, excessif de Werner Herzog (Aguirre, la colère de Dieu, Fitzcarraldo...)"

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"mais sans doute le film allemand le plus important pour moi a-t-il été Le Tambour (Volker Schlöndorff, 1979), vu et revu, au cinéma et à la TV : classique dans sa forme, il me renvoyait au Roi des Aulnes, de Tournier (1970), qui a été l'un des grands livres de mon adolescence. "

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"J'aime aussi le cinéma allemand des années 20, cet expressionnisme noir décalé et plein d'étrangeté (Murnau, Lang, Pabst...)"

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"Deux films asiatiques m'ont particulièrement "impressionné" : In the Mood for Love (Wong Kar-Waï, 2000), qui est est le film le plus Durassien que je connaisse, avec ces changements de rythme, ces basculements de temps, cette musique lancinante, qui est partie intégrante de l'histoire, et cette pluie, cette pluie, qui concourt à cette atmosphère continuellement poisseuse, et ces regards, ce jeu des croisements perpétuels, pour moi un chef-d'oeuvre absolu, un genre de Mulholland Drive mais à mes yeux plus transportant !!!"

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" J'ai adoré également Ivre de femmes et de peintures, d'Im Kwon-Taek (2002), non cette fois pour son aspect formel mais pour la figure de ce peintre, dont la vie et le regard illustrent à mes yeux la poésie extrême orientale que j'aime. Il schématise à lui tout seul les trois grands visages de la poésie chinoise classique : Li Po, Tu Fu et Wang-Wei, avec cette façon si singulière de rendre compte du monde."

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"Ozu, Mizoguchi, Kurosawa, Oshima, Kitano, Miyazaki... Je retiens L'Empire des sens (Nagisa Oshima, 1976), comme un film important de mon parcours de cinéphile."

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"Il me faut aussi évoquer Almodovar, et en particulier Tout sur ma mère (1999). J'aime tout chez lui, y compris ses films du début les plus foutraques, mais celui-là réussit le tour de force d'être un mélo sublime, très élaboré, avec des personnages tous étonnants et formidables, jusque dans les moindres seconds rôles."

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"J'ai particulièrement aimé également Lucia y el sexo, de Julio Medem (2001), avec sa trilogie classique, L'amour / la mer / la mort, mais ici revisitée par ce point de vue espagnol tellement créatif des années 1990/2000. Cette façon d'inter-pénétrer les antagonismes, lumière et ténèbres, phare solaire et mer lunaire, amour et mort, innocence et perversité, beauté et laideur, tient souvent à un fil mais tient au final, et ce film à la fois complexe et foisonnant m'enthousiasme toujours autant à chaque fois que je le revois."

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"Si j'aime beaucoup de cinéastes américains (Griffith, Peckinpah, Cassavetes, Altman, Coppola, Scorsese, De Palma, Spielberg, les frères Coen, Eastwood, Lynch, Tarantino, Cronenberg, Van Sant...), je n'en retiens aucun ayant eu pour moi la force et l'importance, ayant remué autant de certitudes et de pensées profondes que ceux sus-mentionnés. Même Woody Allen, dont j'aime tellement de films, ne m'a jamais autant secoué que ceux-là, même si je suis très heureux par exemple de revoir son Vicky Cristina Barcelona, qui est un hommage très réussi à Almodovar. "

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"Je mets un peu à part Chaplin, Hitchcock, Leone et Kubrick, dont les films sont tellement inscrits dans l'imaginaire collectif qu'ils irriguent forcément beaucoup. Ah The Kid (1921) !!!"

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"Pas de printemps pour Marnie (1964) reste le film d'Hitchcock que je préfère."

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"Il faut passer l'Hudson, avec Les Invasions barbares (Denys Arcand, 2002), pour que je retrouve ce genre de film puissant, brassant les thèmes et mélangeant les genres, qui me plaît tant. J'ai adoré ce film. Cette belle mort si joliment accompagnée."

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"Je ne reviens pas sur Amadeus (1984)...

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... et Barry Lyndon (1975), qui m'ont intensément marqué."

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"Il me faut y ajouter Meurtre dans un jardin anglais (Peter Greenaway, 1982)...

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... et Valmont (Milos Forman, 1989)."

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"La Femme publique, d'Andrzej Zulawski (1984), m'a beaucoup marqué."