Motocultor 2016 - Du brouillard, du gras, du son du sludge à n'en plus finir.

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--VENDREDI--

On commence le festival par - des APEROS ! (sans doute le cri le plus entendu au camping) - puis T.A.N.K, qui a pour mission de chauffer les premiers festivaliers trempés (plus de 30 minutes sous la pluie avant de rentrer sur le site, pas glop pour commencer), ça marchera plutôt bien, on aura le premier wall of death, les premiers pogos, un circle-pit et tout le tintouin, sur une Musique dont j'ai pas retenu grand chose, si ce n'est que c'était une bonne mise en bouche pour le fest et un chapiteau principal qui ne sera plus jamais aussi peu rempli par la suite.

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J'échappe ensuite à Furia pour me mettre en bonne place pour les français de Witchthroat Serpent (toulousains si je ne m'abuse), pour le concert qui sentira le plus l'herbe, en même temps c'est très très fortement inspiré par Electric Wizard : des riffs lourds et psychés, une tête qui vacille en rythme, un show sacrément bien foutu, premier coup de cœur.

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On rejoint de nouveau la scène principale pour voir le Black Metal de Moonreich, que j'avais déjà vu en live à Nantes (et je m'étais presque endormi devant...). J'aime pas spécialement les Acteurs de l'Ombre de toute manière, donc bon...

Assis à l'arrière, on observe sans grande attention un concert pas des plus intéressants, mieux qu'à Nantes quand même, mais rien ne retient mon attention dans ce Black (si ce n'est encore une fois les très jolies lithographies sur scène).

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"Onslaught c'est de la merde !"

Ayant appris via nos voisins de camping que la tente de la présidente du fan club d'Onslaught était proche de la notre, nous avions pris pour habitude moqueuse de répéter la phrase ci-dessus à tort et à travers, avant le live.

Effectivement, Onslaught c'était pas terrible.
Problèmes de sons à foison, et presque énervant en fait, on quittera rapidement le live pour aller voir...

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Barabbas ! Et on arrive juste au bon moment puisque c'est leur meilleur titre, "Judas est une femme" qui est joué à ce moment. Très grand titre, alternant efficacement des passages Stoner à un semblant de Rock Prog, avec son refrain fédérateur, le public est conquis, puis le socle du micro du chanteur en forme de croix blanche est rigolo.
Cela dit, on arrive à la fin du set, puisqu'il n'y aura qu'un morceau joué après, bien moins mémorable, mais sympa quand même. Ah, et des faux prêtres arrivent ensuite sur scène servir une pinte au chanteur, et bénir le public.

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J'échapperais à Vulcain pour faire une pause camping, avant de revenir voir Atmospheres, pour la première vraie claque de la journée (et l'une des seules en fait, la journée étant décidément la plus faible du Fest).

Son parfait et cristallin, pour un Post Rock/Djent très largement éthéré, à la Tesseract, avec son lot d'explosions superbement amenées, et sans temps mort. Très bonne surprise, pour un groupe qui m'était entièrement inconnu.

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Un ancien groupe de Visual Key se penche vers un Metal plus technique, avec chanteuses et petite influence orientale.
Concert en demi-teinte, au final on confond un peu tous les titres, et la double-pédale résonnera trop (en fait pendant tout le fest, ce sera un problème), mais l'ambiance est décontractée, la fanbase du groupe (des cosplays Pokemon rigolos) y jouera pour beaucoup.

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Groupe inconnu au peloton, c'est en fait un tribute de Death franchement réussi, les parties distinctes ressortent sans forcer, le tout est entêtant et endiablé. Ce sera aussi ma rencontre avec le t-shirt rose d'heudé2, même si on passera plus de temps ensemble pour J.C. Satan ensuite.

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Je m'en rappelle comme quelque chose de bien, mais j'en ai gardé que peu de souvenirs en fait.

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Une reprise moche du thème de Game of Thrones pour commencer, après pas mal d'attente et de problème de son, des blagues pas vraiment drôles, même un peu gonflant, mais ils auront réussi à faire exécuter une genre de danse bretonne au public, et ça c'était bien. Et à faire un Wall of Love, avec câlin à la personne en face. Et à foutre une bonne partie du public torse nu, pour faire "des barbares" se tapant sur le torse.

Autrement c'était chiant. Je serais même parti pendant Mon ancêtre Gurdil, c'est dire...

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Scénographie très jolie, beaux costumes, une chanteuse d'opéra à la voix très jolie, un pianiste endiablé qu'on n'entendra que très peu malheureusement, j'aurai pas trouvé leur set désagréable mais largement oubliable, la faute aussi à un son ne rendant que peu de justice aux différentes mélodies, couvertes sous les riffs et la batterie.

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C'est con. Vraiment con. J'aurai bien aimé voir Shining, même si le peu que j'avais écouté m'avait repoussé, mais depuis le stand de bouffe Shining paraissait avoir un excellent son en fait, sur scène.

Mais en face c'est J.C. Satan, du coup mon choix était vite fait, je vais assez rapidement les rejoindre, après un I could Have Died passé en retrait, je vais juste devant la scène pour profiter du meilleur concert de la journée.

La performance sera bien meilleure que la (déjà) très bonne performance de Nantes, grâce sans doute à un public plus réceptif et plus prompt à partir en vrille d'une part (ces pogos sur Satan 2 <3 ) et un groupe en pleine forme, en pleine possession de ses moyens.
"Salut, on est J.C. Satan, on fait de la Pop, et on va faire une reprise de Still Loving You de Scorpions" avant de partir sur Waiting For You, présence scénique débordante, transfigurations des morceaux sur scène, et concert bien plus "violent" que les groupes prétendument violent de la journée en fait, c'est dans une grande classe que le groupe finira sa prestation, sur des murs de sons insensés, un rythme s’accélérant de plus en plus, puis ralentissant jusqu'à l'arrêt quasi-total, puis du larsen, du larsen, Arthur torturant sa guitare qui vacille, tenue uniquement par ses cordes, le claviériste déchaîné.
Surjouissif.

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Enfin, la journée se conclut sur CoB, tête d'affiche du festival. Deux morceaux plus tard, pas convaincu, en dépit de toute l'énergie déployée sur scène, je choisi de rentrer dormir, histoire d'achever la journée sur une bonne note. Une Musique assez pompeuse en fait, qui vient avec ses gros souliers te remuer sans ménagement.

Je croise rapidement DocSmoke au camping aussi, fin prêt pour la journée du samedi.

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--SAMEDI--

Après des désagréments aux douches ("PUTAIN QUI A CHIE DANS LA DOUCHE 5 ?!") causant une attente monstre, on pourra attaquer la plus monstrueuse des journées du festival, et d'assez loin. Les 5 concerts achevant la journée étant tous parmi mes favoris du festival...

On se lèvera alors sur Atlantis Chronicles, death mélodique, dont les lignes mélodiques se noieront un peu dans l'Atlantide (gros effort d'humour ici). Pas désagréable encore une fois en se levant.

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Le début de journée sera largement français en fait, avant Mayhem ce ne sera que des groupes venant de France (un doute cependant pour Atlantis Chronicles).

Là, ce sont les nantais de Regarde les hommes tomber, et le constat est à peu près le même que pour Moonreich, en mieux : Les Acteurs de l'Ombre, c'est pas ça en live je trouve, mais c'était mieux que la première fois à Nantes, et cette fois j'aurai reconnu quelques morceaux bien foutus de l'album.
Pas trop mal, loin d'être transcendant.

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Après une trêve, je reviendrai voir le dernier tiers du set des rennais de Fange : mauvaise idée que de rater le début, vu la pêche du set : un chanteur ultra-hargneux, des riffs méchants et surexcités, pour un doom barbare et jouissif.
Excellent, mais raté en grande partie du même coup. Doc en aura bien profité il me semble.

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"Ah, on va voir Hypno - cinq - Euh ! "
Hypno5e, c'est des atmosphères riches et des compositions qui partent dans tous les sens, en opposant très facilement des passages calmes/acoustiques avec des samples à de l'agression hurlée ressemblant à Gojira.

Parfaitement rendu en live, live laissant la bonne part aux trois albums, ouverture sur East (West ?) Shore, puis Acid Mist Tomorrow, un autre morceau du dernier album, un morceau ultra-hargneux du premier album (complètement barré et puissant), quelques autres trucs ("Bolivia", c'est quel morceau déjà ?).

Assez surprenant que ça parte aussi vite en pogo, ce live. Mais autrement, c'était très très bon, parfaitement maîtrisé et jamais prétentieux, élégant et classieux, malgré un son pas toujours top.

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On a droit aussi au Trash ultra-technique et très impressionnant de Gorod, performance pas inoubliable mais marquante, un peu trop de harange du public et de touchette sans doute, mais rien à dire, le talent est là.

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Fin de soirée glorieuse, puisqu'on enchaîne 5 des tous meilleurs live du fest.

De Mysteriis Dom Sathanas joué en entier.

Messe noire gigantesque, fascinante et glaçante, du Black Metal massif et sombre au possible, dans une ambiance sépulcrale bleuie, dirigée en maître par le nouveau chanteur, imposant dans la scénographie édifiante.
La guitare est sale au possible, et la batterie tranchante et éclatante, accolez-y les qualificatifs que vous voulez, c'était l'un des tous meilleurs live du festival.

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Encore un peu sonné par ce qu'on vient de voir, je me dirige vers la scène de Cult of Luna (je vous ai dit que les noms de scène étaient rigolos ? Massey Ferguscene et Dave Mustage notamment), occupée par un nombre d'instruments importants, 2 batteries, un clavier, des guitares.
7 (ou 8 ?) musiciens rentrent alors en place, s'ensuit un set lourd et puissant de 4 morceaux, tous tirés de Vertikal, tout en prise de puissance progressive et en montées dantesques.
Du hurlement gras et poisseux, un jeu de lumière aussi élégant que la Musique est bien foutues, pour un show entre deux mondes, indolent, boursouflé de fractures lourdes et percé de lumière.

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Toujours sonné par la seconde claque que je viens d'enchaîner, j'arrive à bien me placer pour LE show que j'attendais le plus du festival, NEUROSIS !
Deuxième rang, en étendant le bras, je touche la barrière, placement parfait.

L'entrée en matière est directe et fracassante. Times of Grace, ni plus, ni moins, plus que jamais les cris sont possédés et frappant de hargne (et on applaudit le type derrière moi qui les reproduisait très fidèlement, et qui connaissait par coeur les morceaux).

Une telle colère jaillissait partout du concert qu'on se laissait emporter. Les basses énormes transpercent tout le corps (qui vibrait directement avec le son par là même), les instruments sont frappés (notamment le sampleur, qui se voyait tapé dessus à grands coups de poing, fermement et avec assurance). Pas le temps de s'ennuyer, on part très très loin, quelques morceaux me sont inconnus (les nouveaux sans doute), mais tous sont géants et monolithiques, comme attendu. Après Locust Star, et près d'une heure de show, on attendra en vain un Stones from the Sky qui ne viendra pas. J'étais prêt à mourir encore une fois, on ne m'accordera pas ce privilège... Ce qui n'empêche que je viens d'assister, tremblant, à un des plus grands concerts de ma vie.

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Toujours plus sonné par la troisième claque que je viens de me prendre, je retrouve les 3 gus de Carpenter Brut, pour un show assez différent de celui de Nantes, même si la base est la même.

Aka : des vidéos tirées droit de séries B sanglantes et perverses en arrière-plan, des lignes mélodiques jouées hargneusement par le guitariste, des beats frappés ou par la batterie ou par Brut, un jeu de lumière sanglant et réussi, un set qui file à mille à l'heure, sans un bonjour, sans un merci (ce qui n'est pas un mal, je préfère ça à un type haranguant sans cesse la foule des mêmes "Are you ready Motocultor ?!!"), moins réussi que celui de Nantes cependant : de nouveaux titres moins marquants (de l'OST de Fury je crois), et une reprise rigolote mais assez décalée de She's a Maniac (avec un clip tiré d'Hotline Miami derrière), qui fera cependant danser tous les metalleux.
Très jolie prouesse, donc.

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Et c'est sur un rituel doom et épuisant qu'on finira la journée.
On s'assied vers le fond du chapiteau pour profiter du live, qui se révèle vraiment éprouvant à cette heure. On ne voit même pas la scène (trop de gens devant), apparemment j'ai raté des vidéos chouettes, mais notre position était favorable à se laisser porter par le mur de son sludge.

Et c'est depuis le camping qu'on entendra les dernières basses, trop fatigué autrement pour tenir tout le live malheureusement, vu l'excellence du truc. La grosse moitié à laquelle on aura assisté m'aura largement convaincu que c'était l'un des meilleurs live du fest.

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--DIMANCHE 21--

Après avoir raté Stonebirds pour des raisons extérieures au festival, j'attrape un petit bout de Lost Society avant de retrouver la petite scène-bien-faite-pour-pogoter pour pogoter devant Vektor avec heudé2.

ENFIN, on rencontre Adrast aussi, l'homme invisible du festival, et Palme par la même occasion, après avoir passé le vendredi à essayer de se retrouver (le pauvre avait perdu son portable dans le pit, de ce que j'ai compris).

Mais c'est surtout le concert qui retiendra l'attention : une performance très jolie, sans aucune prétention et classieuse, de la part des monstres de Vektor : précision, clarté et ingéniosité dans la construction des chansons, pour finir par se mettre gentiment sur la gueule avec heudé dans la fosse (deux mecs trop légers qui se font envoler par tout le monde quoi), se faire porter par les festivaliers (y paraît que c'est ça slammer) et finir rattrapé par la sécurité en franchissant la barrière (c'est le jeu), 2 fois. Enfin bref, une équipe de deux brutes charmantes choisissaient leur cible avant de la soulever, dans une ambiance bonne enfant, avec toujours la Musique derrière bien sûr.

On se calme pour finir sur l'énorme Recharging The Void, émotion et grand respect pour le groupe qui se prend une ovation magnifique après leur show généreux. Certains diront que le son n'était pas au top, tant pis, ça m'aura pas gâché le set.

Annotation :

On enchaîne avec Fractal Universe, qui ne m'aura pas marqué du tout, rien à raconter.

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Mais par contre arrive alors Conan : basse énorme, riffs monstres et titanesques ; un poil récalcitrant à ce moment de la journée, ça avait l'air vraiment bien mais je ne rentre pas dans le set, j'aimerai assurément les revoir dans un meilleur état.

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Meilleur son du festival pour Obscura, rendant largement justice à une multitude de détails et de mélodies, pour un set largement céleste et bien mené : pas ennuyé du début à la fin, dans un genre qui ne me touche pas des masses de base, je dis oui.

Annotation :

Par contre, le show ultra-fédérateur et énervé ("Jump ! Jump ! Jump !") de Soulfly m'ennuiera assez rapidement, en dépit de qualités évidentes. On regardera de loin.

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Deuxième claque de la journée, après Vektor, ce sera Testament, groupe culte du thrash, qui ne faillira pas à sa réputation : je ne connais aucun titre, mais le boulot titanesque du batteur, le plaisir et la joie dispensée par les musiciens, le charisme du showman (et son micro qu'il utilisera souvent pour faire de l'air-guitar, amusant) fera son taf, on joue avec la foule, on demande toujours plus de slammeurs (record du fest je crois bien, je ne sais plus combien de personnes sont passées au dessus de ma tête durant cette heure), on balancera un tas (mais vraiment hein, vraiment beaucoup) de médiators dans les premiers rangs.

Et on a droit aussi au wall of death "Wider ! Wider !". Débordant d'énergie, de talent, de compositions "de stade" certes, peut-être, mais Ô combien jouissives en live.

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Batushka m'aura pris au tournant.

Les extraits de l'album m'avaient bien plu, mais jamais, Ô grand jamais, je pensais prendre une telle claque. Je m'attendais à du Post Metal/Doom, en fait c'est plutôt du Black pur et dur que je recevrais.

Sur scène, une icône (celle de l'album), des chandelles, des tentures ecclésiastiques.
Après quelques blagues du public ("La clochette Gérard !"), des musiciens entièrement masqués de soutanes noires, marquées de détails blancs, rentrent et se positionnent : trois sur la gauche, derrière des micros, pour les voix. Un guitariste, un bassiste, un batteur terrible. Et le chanteur principal, dont le cri me hantera encore longtemps.

Très très rapidement, la double-pédale n'en finira plus de me perdre, de dérouler des sensations saisissantes, comblant et ravissantes, l'alchimie est parfaite : le son est crade, ne rend certainement pas tous les détails qu'on serait sensé entendre ; qu'importe, les murs de sons crépitant d'éclats feront leur travail.

Vrombissante, la basse résonne et vibre en mon intérieur, les quelques subtilités perçues rejaillissent et parfont le tout, le temps s'écoule sans prévenir.

Je retombe peu à peu de la torpeur. Quoi, c'est fini ? Et oui, pourtant. Reprenant un peu mes esprits, après avoir été immobile, le regard figé sur le centre de la scène, recueillant avec attention les quelques intentions scéniques (le "prêtre" principal bénissant son public, avec le symbole particulier des doigts, ou un bâton (ça a un nom, je ne l'ai plus là) pour nous arroser, tenant un crucifix de bougies, ou son icône présentée).

Je m'éloigne, un peu titubant, pour m'en retourner au dernier concert.

On vient de battre Neurosis.