Odyssée Littéraire 2018

Annotation :

Relu pour la xième fois, avec 3 < x < 5. Relu pour la première fois depuis longtemps.

JK Rowling franchit une nouvelle étape avec ce cinquième opus, le plus volumineux de la saga. Et, une fois de plus, son récit passionne. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance, tant la ligne directrice de ce tome est opposée aux précédents. Là où ceux-ci étaient une aventure autour de laquelle gravitaient une vie scolaire et des péripéties annexes, c'est ici tout l'inverse : L'Ordre du Phénix ne fait presque que raconter son année scolaire. Et son intrigue principale, élégamment tissée en toile de fond, se fait attendre et pointe occasionnellement le bout de son nez pour ensuite mieux partir se cacher de nouveau. Harry Potter 5 se penche sur les doutes et les sentiments de Harry, un ado bien vénère incompris que l'on comprend sans peine. Si la subtilité n'est pas toujours de mise (ces majuscules à outrance, ça pique parfois) il faut avouer que l'auteure s'en sort globalement bien, surtout pour un exercice aussi complexe (et nouveau en ce qui la concerne).
Mais ce cinquième tome n'en oublie pas d'être passionnant, avec de très grands moments de suspense et d'écriture, à l'image de l'attaque de M. Weasley. Il n'y a qu'une chose que je regrette, et pas qu'un peu : le traitement des Serpentard. Si Rogue était déjà montré comme un gamin idiot et capricieux dans le 3 (erreur réparée par la suite), c'est ici toute la clique des Serpentard qui ne colle pas à l'histoire, définitivement trop manichéenne par rapport aux règles établies de l'univers. Ceux-ci sont censés être intelligents et courageux et il n'y en a aucun dans l'AD ? Ils se satisfont donc des cours de Ombrage, vraiment ? Difficile de le croire. Sans compter qu'ils en viennent à faire partie de la garde personnelle d'Ombrage. Si l'on comprend parfaitement le côté opportuniste de ce choix, collant avec une des personnalités de cette Maison, difficile de ne pas voir dans ce manichéisme géant un traitement raté. Pire, une occasion manquée d'apporter une subtilité et une nuance bienvenue à cet univers complexe et génial. Reste un très bon opus, non dénué de défauts mais qui prolonge la saga avec brio.

Commencé le 05 Décembre 2017. Terminé le 27 Février 2018.

Annotation :

Relu pour la xième fois, avec 3 < x < 5. Relu pour la première fois depuis longtemps.

Après avoir eu un peu de mal sur les premières pages, le début de ce quatrième tome de Peggy Sue devient vite super chouette, très bien ficelé et comportant de nombreuses idées géniales. Mention spéciale aux téléphones vivants et à toute l'histoire des envahisseurs et de leur plan parfaitement mis en scène et diaboliquement exécuté. Malheureusement, alors que le livre aurait pu être court et bien, il devient rapidement moins court et beaucoup moins bien. Car passé la moitié il part vraiment, vraiment en couilles. Brussolo a beaucoup trop d'idées pour un seul et même tome et les aventures de Peggy deviennent vite complètement ridicules : le chien montgolfière, l'arbre à légendes, le domptage de vents, etc. Sans parler de la solution au problème, qui est on ne peut plus tordue. C'est dommage car prise indépendamment chacune de ces idées est intéressante. Mais mises ensembles dans un bouquin somme toute relativement court, on se retrouve avec un patchwork d'idées géniales sans lien logique entre elles et qu'on a essayé de recoller au scotch sans trop de conviction. D'autant plus dommage que s'il n'était pas autant parti en vrille, cet épisode de Peggy Sue aurait pu être l'un des meilleurs à date. Occasion manquée.

Commencé le 28 Février. Terminé le 22 Mars.

Annotation :

Lu pour la première fois.

S'il finit par passionner sur sa fin et sait intriguer dès ses premiers instants, ce 1er tome de La Passe-Miroir est malheureusement très ennuyeux pendant une bonne partie de son déroulement. Et cela commence par les 200 premières pages qui, passé la découverte du début, plongent le lecteur dans une profonde léthargie. La faute au style, volontairement très sobre. L'histoire ne raconte alors pas grand chose d'intéressant et la platitude totale du style n'aide pas le lecteur à y trouver de l'intérêt.
Le livre sauve heureusement la mise dans les 150 dernières pages, avec une intrigue qui décolle enfin et des personnages qui commencent à devenir charismatiques. Alors que les fiancés de l'hiver se termine, on en vient toutefois à se demander "tout ça pour ça ?". Des centaines de pages pour pas grand chose. Je suis néanmoins curieux de voir la suite. Maintenant que l'univers est posé, espérons qu'on ait le droit à quelque chose d'un peu plus palpitant.

Commencé le 24 Mars. Terminé le 27 Mai.

Annotation :

Relu pour la troisième fois. Ou peut-être deuxième ?

Avec l'Ordre du Phénix, JK Rowling donnait l'impression d'avoir poussé au maximum sa série. Ce n'est pas forcément mon préféré (j'ai beaucoup de mal à les échelonner), mais force est de reconnaître à HP5 une densité et une profondeur jusque là inégalée dans la saga. Pas facile donc de passer après.
Et pourtant, le Prince de Sang-Mêlé en est le digne successeur. L'intrigue est une fois de plus touffue et passionnante, alors que le monde des sorciers vit des heures bien plus sombres que précédemment. Pourtant, impossible de ne pas ressentir un petit sentiment de déception au cours de la lecture : si tous les aspects du livre sont passionnants, il y en a peut-être trop peu. Basiquement, HP6 raconte l'histoire de Voldemort, le mystère du Prince de Sang-Mêlé et les amourettes de Poudlard. Et c'est un peu tout. Tout cela est très bien, mais après HP5 on finit par avoir un sentiment de "trop peu".
Alors pourquoi la même note qu'aux précédents ? Pour la dernière ligne droite. Absolument exceptionnelle, elle rattrape tout. A partir du moment où Harry et Dumbledore partent à la recherche de l'Horcruxe, impossible de décrocher. Tension, epicness et tragédie se mêlent en un ensemble parfait. Et la fin d'un des derniers chapitres est d'une telle tristesse qu'elle m'en aura fait monter les larmes aux yeux. Ce n'est pourtant pas faute de connaître l'histoire. Mais malgré cela, JK Rowling a réussi une nouvelle fois à me transporter, à me faire vibrer avec ses personnages et son univers. Et, mine de rien, c'est un fait dont peu d'oeuvres peuvent se targuer.

Commencé le 29 Mai. Terminé le 12 Août.

Annotation :

Lu pour la seconde fois.

Cet ultime volume de Harry Potter est paradoxal. Il est indéniablement le plus tordu des 7 volumes. Si tout sera comme toujours in fine expliqué, incluant même les Deus Ex Machina les plus violents, j'ai parfois peiné à y croire. HP7 m'a donné l'impression de devoir recoller des morceaux éparpillés trop loin les uns des autres, lesdits morceaux étant l'analogie parfaite des Horcruxes recherchés par nos héros. Il y a tant de passages où l'on ne peut s'empêcher de se dire que JK Rowling a flirté avec la facilité, à l'image de l'épisode de la biche ou de l'action finale de Neville. Alors même si l'auteure veille à donner les meilleures explications possibles, et qu'elles sont crédibles, ce n'est pas pour autant qu'on va toujours y croire. Quant à tout ce micmac final avec la baguette de Sureau ? Je ne sais pas.
Et puis il y a tous ces morts dont on s'interroge parfois sur la justification, et cet épilogue qu'on préférerait tous oublier.
Et pourtant ! Pourtant, les Reliques de la Mort est passionnant de bout en bout, peut-être le plus passionnant de toute la saga. Celui que j'ai dévoré le plus rapidement au cours de ma relecture en tout cas. Je ne pouvais m'arrêter de lire, j'étais hypnotisé. Je ne voulais pas quitter cet univers, et je comptais avec désarroi les pages qui me séparaient de la fin de l'aventure, fin qui fut réellement douloureuse après des mois passés à relire la saga. Et il y a des moments réellement géniaux, comme celui où l'on apprend l'histoire de Rogue. On vit le doute avec nos héros, leur joies, leurs peurs. Et toute cette dernière ligne droite fascinante, prenante au possible. La bataille de Poudlard. Non, vraiment, paradoxal. Et une tristesse infinie que tout soit maintenant fini.

Commencé le 16 Août. Terminé le 09 Septembre.

Annotation :

Lu pour la première et dernière fois.

L'Enfant Maudit est une mauvaise blague. Une fan fiction mal écrite qui, on ne sait comment, s'est vue propulser au rang de pseudo "8ème aventure de Harry Potter". Non pas que mes attentes étaient élevées mais force est d'avouer que le livre de Jack Thorne (et non de JK Rowling comme écrit en gros sur la couverture) se surpasse.
Car l'Enfant Maudit ce n'est pas seulement une histoire qui n'a aucun sens, stupide et au déroulé édifiant de bêtise, c'est aussi une gêne de tous les instants. Des dialogues familiaux ratés aux flashbacks dans lequel Harry enfant souille ses vêtements et en déduit que Voldemort est de retour, rien ne vous sera épargné.
Tout ne partait pourtant pas si mal. Suivre les aventures du fils mal aimé de HP, Serpentard raté, pourquoi pas. Et il y a même quelques moments où l'on est curieux de découvrir la suite. Mais globalement, quel ratage. Le théâtre n'excuse rien, le cœur du problème réside dans le cœur même de l'histoire, le traitement des personnages catastrophiques et la couche bien grasse de mauvais fan service qui saupoudre le tout. Il n'y a donc définitivement rien à sauver dans cet écrit, qui fait honte à une saga jusqu'ici très réussie. Et de se poser la véritable question : mais comment JK Rowling a-t-elle pu donner son aval pour un tel torchon ?

Commencé le 16 Septembre. Terminé le 20 Novembre.