Romans dans lesquels on parle de la même boîte de nuit à Beyrouth

un même lieu, réel, raconté dans 3 romans différents, juste le plaisir de noter cette coïncidence et de comparer les descriptions.
J'essaie d'ajouter aux deux livres cités un autre, non encore répertorié : C'est le chemin qui compte, de Marie Surgers (éditions Rue des Promenades).

Liste de

2 livres

créee il y a environ 10 ans · modifiée il y a environ 10 ans

Zone
7.4

Zone (2008)

Sortie : août 2008 (France). Roman

livre de Mathias Enard

Annotation :

« à Beyrouth, quand j'y allais en mission nos types de l'ambassade m'emmenaient souvent dans une boîte de nuit au nom étrange de BO18, un hangar derrière le port dans le quartier de la Quarantaine, où avait eu lieu un des premiers massacres de la guerre civile, en janvier 1976 les phalangistes avaient passé par les armes les Palestiniens d'Intissar et les Kurdes qui habitaient ce camp putrescent coincé entre les conteneurs des docks et la décharge municipale, et c'est à l'endroit précis de la boucherie que le propriétaire avait ouvert son établissement, où rugissait une alternance agréable de musique internationale et de pop arabe, à l'heure de grande affluence l'ambiance était incroyable, de jeunes femmes magnifiques dansaient debout sur les tables rectangulaires, sur le bar interminable, le décor et l'éclairage étaient sobres et de bon ton, […] dans l'atmosphère explosive de la boîte surchauffée tout le monde buvait des cocktails B-52 enflammés au briquet par un barman expert, tout le monde suait à grosses gouttes, tout le monde secouait son corps, par instants retentissait une sirène bruyante, comme celles qui s'utilisaient pour les attaques aériennes et soudain, par miracle, le toit mobile du hangar s'ouvrait, les étoiles et le ciel de Beyrouth apparaissait au-dessus des danseurs, des buveurs et les chants, les cris, la musique montaient vers les cieux comme ne colonne de fumée, répandant la fête et la joie dans la baie de Jounieh, jusqu'aux petites heures du matin, l'ouverture du plafond était régulée automatiquement par la température ambiante et protégeait les derniers clients de la fraîcheur de l'aube en se refermant doucement, comme le sarcophage d'un vampire »

Le cycliste
6.1

Le cycliste

The Cyclist

Sortie : mars 2002 (France). Roman

livre de Viken Berberian

Annotation :

« Le B 018 est une boîte de nuit industrielle nichée dans un quartier désert appelé La Quarantaine. Les forces chrétiennes ont dévasté l'endroit en 1976, faisant des centaines de morts et encore plus de fuyards. À la fin de la guerre, un architecte du nom de Bernard Khoury a construit le B018 au sommet du camp ravagé. Aujourd'hui, c'est la meilleure distraction nocturne dans tout le Levant. Je pédale de plus en plus vite le long du port, dépasse la décharge qui saille telle une énorme verrue. Et à chaque coup de pédale, une bouffée de détritus, comme la rose au parfum sucré, s'engouffre dans mes narines.
Construit en béton et en acier, le B 018 est principalement souterrain. Le toit est en panneaux réfléchissants qui s'ouvrent sur le ciel et renvoient les reflets des lumières de la ville. Des portraits éclatés d'une voiture roulant à vive allure se mêlent à des scènes de bar suffocantes. Les images changent par brusques embardées, affolées et décadentes. Au-dessus du toit ouvert, la lune monte la garde. »

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