Stanley Kubrick, cinéaste phare

Annotation :

Boudé à sa sortie, Barry Lyndon est à mes yeux le plus grand de tout les films de Kubrick.

Incroyable de justesse dans son ambiance et sa reproduction d'une Europe plongée dans une guerre, une mise en scène grandiose et qui offre les plus beaux plans de vertes contrées que j'ai pu voir au cinéma. Cet aboutissement n'aurait pas été possible sans la musique, recherchée pour s'adapter à la mise en scène. Le baroque/romantique que l'on entend n'en est que plus puissant.

Annotation :

Sûrement le film le plus connu de Kubrick, et celui qui trouve un large écho chez les cinéphiles.

2001 est aussi beau que Barry Lyndon, et la synthèse image/musique classique y est tout aussi forte, et propulse le film vers des sommets. La différence notable avec Barry Lyndon est la présence d'un scénario minimaliste, qui n'est que prêtexte à l'opéra (space opéra?) que Kubrick cherche à offrir au spectateur. Exceptionnel.

Annotation :

L'oeuvre la plus dérangeante du cinéaste, à sa sortie, et encore aujourd'hui. Pourtant, Orange Mécanique n'est pas tant un film à part dans sa filmographie.

L'utilisation toujours aussi bonne de la mise en scène, qui prouve que Kubrick est un virtuose de la photographie, combinée comme à chaque fois à une belle utilisation de la musique classique. Mais cette fois, Beethoven est associé à une sorte d'opéra de la violence. Spécial, mais tout compte fait magnifique.

Annotation :

Pourtant une des toutes premières oeuvres de sa filmographie, l'Ultime razzia est un des films de Kubrick que j'admire le plus.

Kubrick arrive à sortir son épingle du jeu. Très dynamique, avec la présence d'une voix-off intelligente, combinée à une mise en scène déjà très bonne, l'Ultime razzia est un des plus grands du genre. Il prend le meilleur des oeuvres de Hawks ou Huston, et par l'utilisation notamment d'un hippodrôme comme "terrain de jeu" original, il a su marquer.

Annotation :

Docteur Folamour est un des rares films ou la Guerre Froide y est aussi bien traitée.

Si je lui préfère personnellement le très grand Point Limite de Lumet avec Fonda dans le rôle du président, ce film se prend beaucoup moins au sérieux, et arrive à être drôle, et inquiétant à la fois. Pour couronner le côté un peu dingue, on y ajoute les multiples rôles de Peter Sellers, à la manière de Lolita.

"Mein Führer, I can walk !"

Annotation :

Très surement le Kubrick qui divise le plus parmi les fans, je fais partie de ceux qui ont beaucoup apprécié le côté envoûtant et étrange de ce film.

Certes, Tom Cruise ferait peut-être mieux de rester dans un Mission Impossible plutôt que dans un film de Kubrick. Mais, tout l'univers crée autour, le leitmotiv musical (Chostakovitch notamment !) que l'on ne peut plus dissocier de ces étranges nuitées masqués. Cruise et Kidman se trouvent quelque part entre réalité, fantastique et rêves...

Annotation :

Premier film de guerre de Stanley Kubrick, moins connu que Full Metal Jacket, Les Sentiers de la gloire m'apparaît comme un film plus réussi néanmoins.

Ce grand film sur la Première Guerre Mondiale montre que rien n'est totalement noir ou blanc parmi des camps désignés souvent bien trop vite en "gentils" ou "méchants", et il est par ailleurs l'un des premiers films à montrer l'horreur de cette guerre interminable. Très polémique en France, un montré finalement en 1975, 18 ans après sa sortie.

Annotation :

Nouveau film dérangeant, surement plus touchant pour le grand public, Shining est une nouvelle pierre à l'édifice Kubrick, et un nouveau genre pour le cinéaste.

Plus axé vers le thriller fantastique que le film d'horreur dont on parle tant, l'interprétation de Jack Nicholson est excellente, et il est définitivement l'élement qui porte le film. Si l'ambiance est travaillée, on regrettera toutefois une présence un peu lourde de Shelley Duvall par moments. Néanmoins, un pillier du genre à voir.

Annotation :

Lolita a eu bien du mal avec la censure américaine de l'époque. Un code d'éthique totalement dépassé qui a bridé la créativité de bon nombre de réalisateurs pendant trois décennies. C'est avec ce film que Kubrick décide de partir réaliser en Angleterre.

Lolita est drôle, intriguant, captivant, et les rôles de Peter Sellers et Sue Lyon sont très bien utilisés. Film peu connu dans sa filmographie, il reste néanmoins très intéressant, reflétant les moeurs de la société d'époque.

Annotation :

Full Metal Jacket est un film relativement décevant pour un réalisateur qui nous avait habitué à tellement plus.

Forcément, le film passe après les Apocalypse Now, Croix de fer et autres Voyage au bout de l'enfer, la tâche n'est donc pas facile. Mais bon, c'est quand même Kubrick... Le film propose deux parties très inégales: Une première drôle, originale, très bien réalisée, et une seconde qui tombe dans le démonstratif, et qui offre quelque chose de presque banal. Dommage.

Annotation :

Spartacus n'est pas un film issu de Kubrick. Commencé par Anthony Mann, qui a quitté la production au dernier moment, notre cinéaste l'a uniquement terminé.

Film purement issu de gros producteurs juste histoire de de s'insérer dans la mouvance des péplums à la mode dans les années 60, Spartacus est un film très décevant. Budget colossal pour l'époque, le film se laisse suivre, mais sans plus. Kirk Douglas n'a pas vraiment envie de son rôle d'esclave, et aurait préféré Ben-Hur, ça se voit.

Annotation :

Premier vrai film de Kubrick, Le Baiser du tueur est tout ce qu'il y a de plus classique dans le domaine des films noirs.

Un héros un peu torturé, une femme qui cause quelques ennuis, quelques malfrats... Si le film est court et sympathique à suivre, il ne propose rien de spécial qui le démarquerait d'autres films du genre. On retrouve tout de même déjà toutes les qualités de Kubrick, notamment son sens poussé de la photographie. Sûrement son film le plus mineur.

Annotation :

Fear and Desire est un 'brouillon' que Kubrick a tenté de faire disparaître, sans succès. On peut encore retrouver quelques copies - mutilées - du film.

Les élements qui seront développées dans Les Sentiers de la Gloire sont déjà la: Des soldats qui perdent petit à petit leur identité au sein d'une guerre absurde. À classer avec ses premiers documentaires et sa carrière de photographe, et donc à voir uniquement pour les plus grands fans de Kubrick qui désireraient tout connaître de lui.