Top 10 Livres selon Thiebs

Annotation :

The Dead, dernière nouvelle et point d'orgue du recueil, adaptée par John Huston en 1987 (plus beau livre, plus beau film).
Avant cette marche funèbre pleine de tendresse et de compréhension, d'autres joyaux, d'autres épiphanies.

Annotation :

Longtemps je me suis senti étranger à la poésie. Aujourd'hui (en forçant un peu le trait) je pourrais presque dire que Virginia m'a défloré, tant mes sens furent happés par sa prose. Ce sont pourtant des écrits traduits qui furent la source de cet éveil, ce qui n'est pas anodin : si je peine toujours à me laisser pénétrer par la musicalité des vers - et plus largement des lettres - c'est par l'exaltante beauté de ses images fugitives que le roman m'a bouleversé.

Peut-être un jour parviendrai-je à aller au delà de cette approche cinématographique de la littérature, mais pour le moment, je m'en contente très bien.

Annotation :

2666, dans les entrailles du mal.
Un roman fleuve que Bolaño put terminer (à la hâte ?) avant sa disparition prématurée en 2003. Un roman qui 20 ans plus tard brille (et obscurcit le monde) par sa clairvoyance politique. Et par sa liberté, souveraine liberté.

Annotation :

"Ce livre a changé ma vie." J'ai trop souvent eu tendance à réagir avec cynisme lorsque j'entendais cette phrase prononcée par un autre. Pourtant je pourrais très bien moi aussi en faire usage pour évoquer ce roman, tant la dichotomie entre légèreté et pesanteur m'a un temps servi de gouvernail, naviguant vers des flots libres et ridicules, éloignant mon navire des terrestres torpeurs.

Annotation :

Quel pitre cet Emil ! Criant de vérités hyperboliques, ainsi rendues drolatiques. Jamais la vie n'avait été décrite de manière si pesante, et pourtant jamais ne m'a-t-elle semblé si légère (un jour peut-être changerai-je de dialectique ; vite alors, besoin d'un nouveau Kundera).

Annotation :

Par maladresse j'ai récemment supprimé il y a quelques mois toutes les notes prises sur mon téléphone. Et rien ne m'a été plus douloureux que de constater que j'avais perdu ces fragments accumulés, grapillés ça et là, parmi cet édifice délicieusement chaotique, rempli de réflexions foisonnantes. Mais à l'inverse d'un amour perdu en mer, il me sera plus facile de relier cette île fastueuse. Creuser de nouveau, pour retrouver toutes ses perles ensevelies sous le sable.

A lire pour pardonner, à lire pour se pardonner. Et puis bien sûr, à lire pour aimer.

Annotation :

L'addiction, son absurde avènement, et ses lourdes conséquences. Avant le chambardement Woolf, premières secousses faites d'images saisissantes et belles, rompant avec la noirceur de la descente aux enfers.

Annotation :

La liberté d'action est une torture. Pourquoi agir, et à quoi bon ? Quel constat plus amer que d'entrevoir la possibilité d'un monde face au cloisonnement de l'être.

Lire avec passion, puis prendre ses distances, remonter du sous-sol, pour ne pas se laisser envahir par la noirceur.

Annotation :

Le sentiment de retrouver le pouls d'une l'époque, pris avec un humour implacable. Probablement le plus beau personnage de la littérature française.

Annotation :

Soyons naïfs mes amis, et attendrissons nous devant ces gens passionnés, heureux et malheureux, fiers et déchirés.