Cover Top  Roberto Bolaño - Una tormenta de mierda

Top Roberto Bolaño - Una tormenta de mierda

Romancier du chaos... Romancier du néant. Romancier de l'Amour, romancier aux longs tours : tout est voyage chez Roberto, voyage dans la facétie, voyage dans les longs déserts du Sonara, voyage dans l'injure ou le lyrisme à outrance.

Et pour ce voyage, on ne nous guide pas toujours ...

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10 livres

créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a plus d’un an

2666
8.2

2666 (2004)

Sortie : 2008 (France). Roman

livre de Roberto Bolaño

Rainure a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le chaos. Le chaos.

Ce sont 5 parties distinctes. Cinq labyrinthes qui recoupent beaucoup de personnages labyrinthiques et se rejoignent entre les lignes ; des critiques littéraires, des policiers, un écrivain sous-marin ; le tout avec pour trame de fond le désert du Sonora au Mexique et les femmes qui s'y font assassiner et violer.

Ça lâche facilement la main du lecteur, en partant d'un personnage à un autre, avec derrière des discussions sur la littérature, l'Amour, le sexe cru, et la violence nue parfois ; le tout est regardé dans un mélange de moquerie gentille devant certains personnages, certaines destinées, de la tendresse certaine, de l'humour pince-sans-rire...

C'est des parties qui sont belles, et le deviennent toujours plus, et l'on s'étonne que ça puisse l'être encore plus, beau.

Ce sont les larmes qui viennent en finissant le livre, non pas pour une histoire triste, mais pour quitter ce cocon et son univers.

C'était 2666, et c'était quelque chose d'immense.

"Et voilà tout mes amis. J'ai tout fait, j'ai tout vécu. Si j'avais des forces, je me mettrai à pleurer. Je prends congé de vous. Arturo Belano."

"En réalité, lorsqu'on parle d'étoiles, on le fait dans un sens figuré. C'est ce qu'on appelle une métaphore. On dit : c'est une étoile du cinéma. On est en train de parler par métaphore. On dit : le ciel était couvert d'étoiles. Encore des métaphores. Si on est émerveillé par quelque chose, on dit qu'on a des étoiles plein les yeux. Une autre métaphore. Les métaphores sont notre manière de nous perdre dans les apparences ou de rester immobiles dans l'océan des apparences. Dans ce sens, la métaphore est comme une bouée de sauvetage. Il ne faut pas oublier qu'il y a des bouées de sauvetage qui flottent et des bouées de sauvetage qui coulent à pic vers le fond. Ca il vaut mieux ne jamais l'oublier. La vérité, c'est qu'il n'y a qu'une seule étoile, et que cette étoile n'est pas du tout une apparence, n'est pas une métaphore, ne surgit pas d'un rêve ou d'un cauchemar. Nous l'avons là, dehors. C'est le soleil. C'est lui, pour notre malheur, l'unique étoile."

Les Détectives sauvages
8.4

Les Détectives sauvages (1998)

Los detectives salvajes

Sortie : 2006 (France). Roman

livre de Roberto Bolaño

Rainure a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Livre de l'égarement, Les détectives sauvages offre à voir l'un des plus bel embrouillamini que j'ai eu le plaisir de lire : à travers pas moins de 53 narrateurs/témoignages, on redécouvrira la destinée épique (dans le sens d'épopée ici) de poètes d'esprit plus que d'écrit, mouvant et insaisissable dans l'instantanée, sur pas moins de 20 ans.

Livre de la temporalité, les lignes se croisent et se chevauchent, les mois et jours s'effacent au profit d'une continuité incertaine et toujours floue, peu importe le jour exact (en témoigne le journal des déserts de Sonora), seul le contenu est important.

Livre de l'humain, on traverse la mort, la vie, la pulsion, l'amitié franche et perdue, la folie furieuse comme amoureuse, qui se perd et se retrouve dans le plus total des chaos, de manière admirablement orchestrée.

Livre de la poésie bien sûr, les "réal-viscéralistes" disparaissent, pour laisser place à d'autres, on écrira beaucoup, on racontera surtout, de témoignages en témoignages, on cherche à mener à bien ces multiples recherches et enquêtes ne menant à rien, ou pas grand chose.

Livre du flou et de l'irréel, on ne saisit jamais très bien ce qu'on reçoit, à qui s'adresse vraiment les personnages, à quel égard ; l'alcool aidant (mezcal, comme Los Suicidas), on arpente des horizons incongrus et des surfaces pointillées, des lignes brisées et bonds de pays en pays, de spectres en fantômes...

Et on erre, et on erre, entre l'Europe, l'Afrique, l'Amérique latine, dans de grandes étendues ou de petits bouges, à pied bien souvent, en voiture parfois, on s'attache à un rien, puis on l'oublie. On rappelle une vieille connaissance, elle a changé, pas nous, du moins on le croit.
On dessine, on rigole et on se confronte autour d'énigmes. On saisit bien peu de choses, mais toutes essentielles.

Des putains meurtrières
7.8

Des putains meurtrières

Putas asesinas

Sortie : 2001 (France). Recueil de nouvelles

livre de Roberto Bolaño

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Bolano, écrivain protéiforme magnifique, écrivain du chaos, de l'amitié, de la poésie et de la littérature...

A coup de coucher de Soleil, de Lunes, d'arrivées et de départ, de mystique et d'érotisme - voire de pornographie - ; aux moyens de famille, d'enfants, d'amant(e)(s), et de beaucoup d'incertain, on s'attache à découvrir ces fresques migratoires, ces dépaysements ou ses rapprochements à sa propre existence, pour des thèmes variés et nouvelles (d)étonnantes.

Le must : l'éponyme Des putains meurtrières. Glaçant.

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Je distingue des choses que je n'avais pas lu aux premiers abords avec le recul ; quelques références parfois (la description de l'Andreï Roublev de Tarkovski, la connaissance de l'oeuvre de Jodorowsky). Autrement, c'est des pistes-lectures sombres, toujours dans les doutes, les flous, la frontière mince du rêve et du réel, ou plutôt l'horreur totale du réel parfois, la violence au Chili, ou réservée aux exilés chiliens en Europe, ou même pour le monde entier, les lectures qui s'accumulent et les portraits qui se font petit à petit. La littérature dessinée dans le sang, les souffrances et l'oubli ; la destinée tracée dans l'ombre, et l'ivresse et l'alcool comme moyen de perdre la lucidité. Des nuits sans astres, et des déserts noyés de lunes.

Le Troisième Reich
7.6

Le Troisième Reich

El Tercer Reich

Sortie : 2010 (France). Roman

livre de Roberto Bolaño

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Bolaño toujours impeccable, à poursuivre l'horreur, l'absurde, le rêve qui surgissent de la routine, du réel - et infuse douloureusement cette glaciation qui véritablement ("en realidad") prend subrepticement, loin très loin d'où on croirait la trouver. Où l'obsession du jeu de plateau dépasse le jeu et veut réécrire l'Histoire, où les joueurs dépassent eux-même le jeu et où tout devient bien plus grave que jouer, qu'un passe-temps, plus profond et intense, et de vagues en vagues les corps vaquant dans cette Costa Brava reprennent formes, cicatrisent, creusent et déplacent leurs situations, leurs rapports. Toujours le souffle coupé qu'à coup de pédalos, de loup et d'agneau, d'apparences simples, Roberto déploie toujours des toiles qui dépassent ses propres personnages, à renforts de destins, de prémonitions, de pensées dépassant les actes et d'actes dépassant les pensées, et de douleurs, de beaucoup de douleurs (physiques et mentales, muettes ou bruyantes, qui éclatent tout à coup ou prennent leur temps : jusqu'à être observé par les béances à notre tour).

"Pourquoi ai-je si peur parfois ? Et pourquoi plus j'ai peur plus mon esprit semble se gonfler, s'élever et observer la planète entière d'en haut ? (Je vois Frau Else d'en haut et j'ai peur. Je vois Ingeborg d'en haut et je sais qu'elle aussi me regarde et j'ai peur et j'ai envie de pleurer.) Envie de pleurer d'amour ? En réalité, envie de fuir avec elle, fuir non seulement ce village et la chaleur, mais ce que le futur nous réserve, la médiocrité et l'absurde ?"

Nocturne du Chili
7.5

Nocturne du Chili

Nocturno de Chile

Sortie : 2000 (France). Roman

livre de Roberto Bolaño

Rainure a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Bolaño formidable, as always.

Le cureton accoudé voit le jeune homme aux cheveux blancs dans sa lente descente en enfer. Sans apercevoir son visage. Mais il craint ce jeune homme. Il essaie de l'amadouer en faisant un point sur sa vie, vie de rencontre de poètes et ecrivains - Pablo Neruda notamment - et de voyages (le formidable passage de l'Europe et de ses faucons, donc un qui s'appelle Ta gueule). Vie chilienne, marquée par l'histoire du Chili, qui se traduit par la descente en enfers de plusieurs personnages - l'apprentissage du marxisme à Pinochet pour qu'il connaisse ses ennemis, les tortures menées par les hauts de la Junte, les salons littéraires de plus en plus rares, refusés, reportés. La littérature refusée comme moyen de sauver son âme. Le visage du jeune homme blanc, en fait c'est le sien. Et à la fin, il ne reste plus qu'une tempête de merde.

"Mais l'histoire, la véritable histoire, je suis le seul à la connaître. Elle est simple et cruelle et véritable et devrait nous faire rire, elle devrait nous faire mourir de rire. Mais nous ne savons que pleurer."

"et alors, les après-midi dans les environs d'Avignon se teignaient de rouge vif, comme le crépuscule qu'on voit par les hublots des avions, ou le rouge de l'aube, quand on se réveille doucement avec le bruit des moteurs sifflant aux oreilles et que l'on tire le petit rideau du hublot de l'avion et qu'à l'horizon, on distingue une ligne rouge comme une veine, l'artère fémorale de la planète, l'aorte de la planète qui peu à peu se gonfle, c'est elle, cette veine de sang, que je vis dans le ciel d'Avignon, le vol ensanglanté des étourneaux[...]"

Un petit roman lumpen
7

Un petit roman lumpen (2002)

Una novelita lumpen

Sortie : 2002. Roman

livre de Roberto Bolaño

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Bolaño, merveilleux comme souvent. Mais celui-ci est d'une tristesse, d'une tristesse sans nom... Une genre de vie non vécue, se réduisant sur elle-même, à rien, à des mauvaises nuits où l'on ne dort pas. Un côté qui m'a rappelé Les choses de Perec, assez inhabituel chez l'auteur- pas de grands écarts sur la littérature, la poésie, ou le sexe : tout est réduit à pas grand chose (les "amis" du frère dont en fait on ne connait rien, la ville de Rome dont on connait juste les rues habituelles du quotidien sans futur, et les vidéoclubs où l'on emprunte des cassettes pornographiques sans même les aimer, et la vie réduite de l'aveugle) ; noir c'est noir.

"Nous sommes des oiseaux dans la tourmente, personne ne s'en rend compte."

Étoile distante
7.6

Étoile distante

Estrella distante

Sortie : 1996 (France). Roman

livre de Roberto Bolaño

Rainure a mis 8/10.

Annotation :

Suite spirituelle de "La littérature nazie en Amérique", et précurseur des Détectives Sauvages, l'étoile distante du titre est multiple : fantômes littéraires qui survolent, comme flottant au-dessus des villes du Chili, des pages du livre (Borges, Alejandra Pizarnik citée rapidement, Hugo avec ses Misérables, Octavio Paz) ; fascination de l'incompréhensible et de l'horreur (la chambre où Carlos Wieder expose les clichés de cadavres de centaines de femmes démembrées) et même du cauchemar - déformation des animaux, de la météo, du silence. Un livre de vie, de mort, de survie dans le milieu chilien des années 70s - avec en trame de fond Pinochet, et les fascismes, et ses horreurs, et d'une poésie catastrophée dans ce milieu. Une poésie catastrophée, terrifiante, représentée par l'horrible Carlos Wieder, qu'on cherche, qu'on cherche (prémices de la recherche sans fin des détectives sauvages) à l'absurde, à travers la moindre ligne, le moindre pseudonyme, les moindres initiales pouvant s'en rapprocher, ou un style qui reviendrait à lui.

"Quelle étoile tombe sans que personne ne la regarde ?", William Faulkner.

C'est Wieder, l'étoile distante, qui tombe alors qu'on la regarde fasciné, ou qu'on croit la voir à travers les yeux des narrateurs qui ne voient que des traces (souvenir du Chercheur de Traces de Kertész), Wieder qui se masque et disparaît et dont l'image est plus créée que réelle - toujours chez Bolano cet ancrage dans le réel pour y perpétrer l'absurde, le grotesquement réaliste, l'humain simplement.

"Quand il revint à Punta Arenas, Wieder déclara que le plus grand danger avait été le silence. Devant la stupeur feinte ou réelle des journalistes, il expliqua que le silence était les vagues du cap Horn lançant leurs langues vers le ventre de l'avion, des vagues semblables à de monstrueuses baleines melvilliennes ou pareilles à des mains coupées qui essayèrent de le toucher pendant tout le trajet, mais silencieuses, bâillonnées, comme si à ces latitudes le son avait été l'apanage des hommes. Le silence est pareil à la lèpre, déclara Wieder, le silence est pareil au communisme, le silence est pareil à un écran blanc qu'il faut noircir. Si tu le noircis, plus rien de mal ne peut t'arriver. Si tu es pur, rien de mal ne peut t'arriver. Si tu n'as pas peur, rien de mal ne peut t'arriver. D'après Bibiano, c'était la description d'un ange. Un ange cruellement humain ? demandai-je. Non, espèce de con, répondit Bibiano, l'ange de notre malheur."

La Littérature nazie en Amérique
7.6

La Littérature nazie en Amérique

Literatura nazi en América

Sortie : 1996 (France). Recueil de nouvelles

livre de Roberto Bolaño

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

Dramatiquement drôle exercice d'invention de Bolaño, multipliant des vies littéraires autour des fascismes et héritiers des nazis en Amérique (notamment du Sud), toujours sur le fil du grincement de dents, et des rapprochements avec les réalités politiques des Chili, Argentine, Mexique de la deuxième moitié du XXème siècle. Des cercles littéraires négationnistes apparaissent, sont vantés puis haïs, répudiés ; des putschistes joignent les écrits aux gestes, des tortionnaires véritables transforment leurs massacres en mises en scène, une fasciste éprouve des sentiments pour une trotskiste qui la rejette, et l'espèce de prouesse de projeter des vies loin, loin au-delà de sa propre vie à lui (Bolaño), jusqu'à un futur lointain de 2027. Quelque chose pour rire en plein désespoir, et se dire que quelques personnages pourraient bien exister après tout, tandis que chaque biographie forme elle-même une parfaite petite nouvelle (voire même une grandiose nouvelle, Ramirez Hoffmann, reprenant des éléments d'un autre livre de Bolaño, "Etoiles Distantes il me semble ?). Beau jeu de faussaire en somme.

"En 1988 il publie, cette fois en édition photocopiée de cinquante exemplaires, la nouvelle L’Autruche, une sorte d’hommage aux militaires putschistes, où malgré son admiration affichée pour l’ordre, la famille et la patrie, il ne peut éviter quelques traits d’humour tout à la fois corrosif, cruel, scatologique, et déchaîné, caricatural, parodique, scandaleux, le style Schiaffino en somme."

"Le censeur méfiant dresse l’oreille rapidement. En prenant la première lettre de chaque chapitre on compose un acrostiche : VIVA ADOLF HITLER. Le scandale est énorme. Pérez Mason se défend par le mépris : il ne s’agit que d’une coïncidence. Les censeurs retroussent leurs manches ; nouvelle découverte, les premières lettres de tous les deuxièmes paragraphes forment un autre acrostiche : JE CHIE SUR CE PAYS. Et celles de tous les troisièmes paragraphes : BIENVENU LES USA. Et celles de tous les quatrièmes paragraphes : MERDE A QUI LE LIRA. Et comme chaque chapitre se compose invariablement de vingt-cinq paragraphes, les censeurs et le public en général ne tardent pas à trouver vingt-cinq acrostiches."

"El Cuerto Reich Argentino (Le Quatrième Reich Argentin), sans aucun doute une des entreprises éditoriales les plus étranges, bizarres et obstinées de toutes celles qui se sont développées sur le continent américain, terre fertile en entreprises aux frontières de la démence, de la légalit

Les Chiens romantiques
7.8

Les Chiens romantiques (2006)

Poèmes 1980-1998

Los perros romanticos

Sortie : 12 mars 2012 (France). Poésie

livre de Roberto Bolaño

Rainure a mis 7/10.

Annotation :

Bolaño a énormément d'humour, et une poésie très narrative... qui défile et surprend, aux lèvres de laquelle on se suspend. Et l'on retrouve des personnages familiers, des situations sous un regard nouveau, c'est étrangement charmant et émoustillant, et singulier, et visionnaire, et trouble et fascinant.

Monsieur Pain
6.4

Monsieur Pain

La senda de los elefantes

Sortie : 1999 (France). Roman

livre de Roberto Bolaño

Rainure a mis 6/10.

Annotation :

Le premier court roman de Roberto Bolaño, et ça se cherche encore.
Oh, il y a pourtant déjà des belles choses, dans ces dédales hallucinés, l'errement bizarroïde de ce "Monsieur Pain", en entrecroisements de vies qui s'achèveront avec le livre, en rencontre de poète, ou plutôt rencontre jamais avenue. Et le mystère, le mystère insolvable et jamais résolu dans le livre d'ombres, de figures suivies ou nous suivant, de noms indécelables.
Restera à mener sa propre enquête en remontant les pages : accepter le maigre fil de l'intrigue, recouper les questionnements et situations jamais résolues, le langage construit par Roberto encore un peu éloigné de la limpidité du chaos qu'il finira par saisir.

"Parfois elle se souvenait de sa jeunesse et se mettait à pleurer, des larmes de vieille femme perplexe devant le défilé d'images incompréhensibles : le visage de son premier mari, la pluie, le soleil, les cafés du quartier latin, Pierre Pain, un poète dont elle ne lut jamais un seul vers, la tendresse des vieilles amies, les lacunes de n'importe quelle histoire, des lacunes qui avec le temps diminuent, rétrécissent, deviennent moins importantes, moins lacunaires et plus désertiques. "

" A partir de ce moment, avec une modeste pension d'invalide, et sans doute pour exprimer mon rejet de la société qui m'avait jeté avec une telle indifférence dans les griffes de la mort, j'abandonnai tout ce qu'on aurait pu considérer comme utile à la carrière d'un jeune homme et me consacrai aux sciences occultes, c'est-à-dire que je me consacrai à mon appauvrissement de manière systématique, rigoureuse, et parfois, même avec élégance. "

Rainure

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