Walt Disney Studios de 1953 à 1956

Annotation :

Sorti le 5 Février 1953 aux États-Unis.
Production: Walt Disney Animation Studios.
Budget: 4 000 000 $.
Box-office mondial: 87 400 000 $.

AVIS:

Première adaptation d'une pièce britannique par les Studios Disney, Peter Pan est sûrement le film de la compagnie aux grandes oreilles qui évoque le plus l'enfance mais avec un point de vue toujours plus nuancé qu'on ne le croit.
Si le dessin animé n'échappe pas aux clichés de l'époque sur la gente féminine ou masculine, il arrive à corriger ça par une vision finalement peu flatteuse et même critique du Pays Imaginaire ou de Peter Pan lui-même. Ce beau voyage qui nous fait tant rêver est en fait assez dangereux et ne se cache pas de l'être. La morale est ainsi assez maligne et le message passe comme une lettre à la poste.
L'animation est bien sûr une nouvelle fois excellente, la bande-originale est très mémorable et les méchants que sont le Capitaine Crochet, Mouche et le Crocodile sont parmi les meilleurs de Disney Animation.

8,5/10

Annotation :

Sorti le 8 Août 1953 aux États-Unis.
Production: Walt Disney Pictures.
Budget: Inconnu.
Box-office mondial: 1 000 000 $.

AVIS:

Troisième long-métrage en prises de vue réelles des Studios Disney, La Rose et l'Épée suit la voie de Robin des Bois et ses Joyeux Compagnons en reprenant les valeurs sûres Ken Annakin à la réalisation et Richard Todd en tête d'affiche (ou presque) mais pour un résultat financier deux fois moins important et donc peu rentable.
Ken Annakin s'entoure ici d'un très bon casting: Glynis Johns (future Mme. Banks dans Mary Poppins) Richard Todd en héros au grand coeur, Michael Gough en vil manipulateur, James Robertson Justice en très drôle Henry VIII et même Gérard Oury en Dauphin de France! Du beau monde bien à son aise dans des décors très travaillés comprenant une reconstitution de qualité et de très belles peintures.
Là où le film marche pourtant moins bien, c'est dans la manière dont il mélange faits historiques et fiction ce qui amène à une sous-exploitation assez importante du héros Charles Brandon et une histoire semblant ne pas savoir où aller.
Ceci dit, cela reste un film de cape et d'épée tout à fait honnête.

6,5/10

Annotation :

Sorti le 10 Novembre 1953 aux États-Unis. (avant Le Désert Vivant)
Production: Walt Disney Animation Studios.

AVIS:

Présenté avant le documentaire Le Désert Vivant et réalisé par Hamilton Luske, Franklin et Moi nous fait redécouvrir l'histoire de Benjamin Franklin en imaginant qu'Amos, souris aux airs de Jaq avec le caractère de Jiminy Cricket, serait la vraie source d'influence d'un des pères-fondateurs des États-Unis d'Amérique au point qu'il aurait droit à sa minuscule statue posée sur celle du grand inventeur. Rempli de scènes très mignonnes et servi par une excellente écriture, cette "histoire jamais révélée" est très plaisante à suivre et mérite d'être davantage connue.

8,5/10

Annotation :

Sorti le 10 Novembre 1953 aux États-Unis.
Production: Walt Disney Pictures.
Budget: 300 000 $.
Box-office mondial: 4 000 000 $.

AVIS:

Dans l'espoir de se débarrasser de RKO, Walt Disney fonde Buena Vista Distribution, filiale toute fraîche sensée distribuer ses propres productions et assurant l'indépendance du Papa de Mickey. Le premier film à sortir sous ce nouveau nom est Le Désert Vivant.
Celui-ci inaugure le lancement de long-métrages documentaires produits par la boîte aux grandes oreilles et rassemblés dans la collection True-Life Adventures.
Et pour leur tout premier essai, Le Désert Vivant est une vraie réussite. Démarrant d'abord sur une séquence animée, James Algar laisse ensuite le spectateur contempler les images des zones désertiques du Sud-Ouest des États-Unis avec un narrateur, Winston Hibler, parfaitement utilisé qui narre avec précision la vie des êtres vivants dans cet espace particulier. Excepté la danse des scorpions qui est assez mal vue, tout le documentaire est parsemé d'anecdotes passionnantes sur le mode de vie des animaux, les changements climatiques et la loi de la Nature.
Un bonheur pour tout fan Disney!

8,5/10

Annotation :

Sorti le 4 Février 1954 aux États-Unis.
Production: Walt Disney Pictures.
Budget: 1 800 000 $.
Box-office mondial: Inconnu.

AVIS:

Échec au Roi marque la fin de la période anglaise de Walt Disney Productions dans la conception de films en images réelles se soldant en plus de cela par un échec critique et public.
Devant être au départ réalisé par Ken Annakin, déjà auteur de Robin des Bois et ses Joyeux Compagnons ainsi que La Rose l'Épée, c'est finalement Harold French qui reprend le projet d'adaptation du roman Rob Roy avec aucune prise de risque puis que le studio refait appel à Richard Todd, Glynis Johns, James Robertson Justice et Michael Gough dans les rôles principaux.
Et pourtant, Échec au Roi a été pour ma part une agréable surprise. Je comprends qu'on puisse trouver l'histoire très simplifiée et lourde, ressemblant plus au final à un Robin des Bois écossais, avec un schéma assez répétitif mais le scénario m'a semblé mieux écrit que celui des deux derniers films du studio aux grandes oreilles, cela étant notamment dû à des personnages mieux exploités, un conflit entre les Highlanders et l'Angleterre bien représenté à l'écran ainsi qu'au décor central du film qu'est l'Écosse.
Un Disney Live imparfait mais de bonne facture en ce qui me concerne.

7/10

Annotation :

Sorti le 23 Décembre 1954 aux États-Unis.
Production: Walt Disney Pictures.
Budget: 5 000 000 $.
Box-office mondial: 28 200 000 $.

AVIS:

Fini les films anglais pour Walt Disney! Les Disney Live vont maintenant être tourné aux USA et afin de faire oublier les semi-échecs de ses précédentes productions, le Papa de Mickey va s'entourer des meilleures équipes possibles.
Réunissant Richard Fleisher à la réalisation, Kirk Douglas, James Mason et Peter Lorre au casting, 20 000 Lieues sous les Mers devient la première superproduction Live de l'Histoire des Studios Disney.
Adaptation du roman culte de Jules Verne, 20 000 Lieues sous les Mers est assurément un des meilleurs films jamais produits par la boîte aux grandes oreilles, son ton est très sérieux et toujours juste, sa technique est irréprochable (le CinemaScope très bien utilisé), ses décors parfaits et surtout, ses personnages sont remarquablement définis et sont au centre de dilemmes très bien écrits.
Un chef-d'oeuvre!

9/10

Annotation :

Sorti le 25 Mai 1955 aux États-Unis.
Production: Walt Disney Pictures.
Budget: Inconnu.
Box-office mondial: 2 150 000 $.

AVIS:

Davy Crockett, Roi des Trappeurs a beau être sorti au cinéma, il n'est en réalité qu'une compilation des trois premiers épisodes de la série télévisée sur le héros américain. La popularité de ce dernier a été si grande (créant un phénomène que personne n'avait vu venir aux États-Unis) que Walt Disney décida de lui donner une diffusion sur grand écran.
Il faut donc juger ce film pour ce qu'il est, un téléfilm. Et pourtant, même si le format télévisuel se fait sentir (surtout dans les transitions visibles entre les trois histoires), on ne s'ennuie pas une seconde! Davy Crockett prouve à quel point les Studios Disney veillaient à la qualité de leurs séries car la reconstitution historique est excellente et le scénario bien écrit montrant nos deux héros, Crockett et George Russell, vivre des événements importants de l'histoire américaine.
Un bon téléfilm ET un bon film.

7/10

Annotation :

Sorti le 22 Juin 1955 aux États-Unis.
Production: Walt Disney Animation Studios.
Budget: 4 000 000 $.
Box-office mondial: 93 600 000 $.

AVIS:

La Belle et le Clochard semble être touché par la grâce tant son propos, ses thèmes ou encore sa réalisation ont survécu à l'épreuve du temps.
Nous tenons avec ce film animalier (ni comédie ni drame, un habile mélange des deux) une des plus belles histoires d'amour jamais contées dans un Classique Disney et peut-être même dans un film tout simplement.
Traitant toujours son histoire avec sérieux et réalisme, La Belle et le Clochard est un merveilleux film romantique utilisant avec intelligence et inventivité le format CinemaScope (une première pour un dessin animé!) et proposant une redécouverte du monde humain sous un regard canin. Techniquement parfait et scénaristiquement abouti, la magie opère immédiatement, on ne se lassera jamais du dîner entre nos deux chiens à la belle étoile. Une pure merveille!

9,5/10

Annotation :

Sorti le 22 Décembre 1955 aux États-Unis.
Production: Walt Disney Pictures.
Budget: Inconnu.
Box-office mondial: 1 600 000 $.

AVIS:

À des kilomètres de l'ambition de 20 000 Lieues sous les Mers, la critique aura perçu La Revanche de Pablito comme une vilaine perte de temps qui sera tout de suite tombée dans l'oubli. Dur de passer après Richard Fleisher. Mais un sort injuste pour ce divertissement pour enfant qui, s'il est tout à fait mineur dans la filmographie des Studios Disney, reste de très bonne facture. Tourné au Mexique et avec des acteurs y résidant, l'intérêt majeur de La Revanche de Pablito est son champ d'action. Le pays n'est utilisé que comme un décor mais sa culture et ses festivités servent une histoire de qualité racontant la fuite d'un petit mexicain voulant éviter à son cheval un destin funeste après que son beau-père ait promis de le tuer. Coloré et agréable, le film se suit avec entrain et délivre quelques scènes bien écrites donnant beaucoup de coeur au long-métrage (le beau-père, cruel mais refusant d'intervenir dans une Église impressionné par ce qu'elle représente ou encore le curé, personnage très sympathique). Un petit Disney faisant bien son boulot.

7/10

Annotation :

Sorti le 8 Juin 1956 aux États-Unis.
Production: Walt Disney Pictures.
Budget: Inconnu.
Box-office mondial: 1 700 000 $.

AVIS:

Walt Disney est depuis toujours passionné par les trains (il le fera remarquer à tous en leur rendant honneur au parc Disneyland) et c'est donc tout logiquement qu'il lance le projet de The Great Locomotive Chase.
Tourné en CinemaScope, La Poursuite Infernale revient sur le Raid d'Andrews, un détournement de train qui aurait pu changer le cours de la Guerre de Sécession.
Mais ici, point d'humour ou de "disneyisation" du propos. La Poursuite Infernale est un film on ne peut plus sérieux qui tient à montrer toute l'importance du conflit durant cette époque et en quoi les hommes qui ont mené cette opération ont tout risqué pour l'Union malgré les risques de se faire tuer par les confédérés. L'histoire retracée est donc forcément intéressante mais il est regrettable qu'il y ait si peu d'identification à ces volontaires, le film ne leur laissant pas assez de temps pour respirer et étant plus occupé à retranscrire l'événement, malgré le charisme de Fess Parker.

6,5/10

Annotation :

Sorti le 18 Juillet 1956 aux États-Unis.
Production: Walt Disney Pictures.
Budget: Inconnu.
Box-office mondial: Inconnu.

AVIS:

Comme Davy Crockett, Roi des Trappeurs, Davy Crockett et les Pirates de la Rivière est une compilation d'épisodes télévisés mais la différence est que les deux histoires contées ici sont purement fictives et n'existent que pour marcher sur le succès du plus connu des trappeurs américains.
Alors évidemment, cela fait plaisir de retrouver nos deux héros que nous avions laissés dans une sale posture lors du précédent film et leurs aventures sont agréables à suivre mais cela ne fait pas un film.
Les deux intrigues ne sont pas follement palpitantes et ne nous apprennent pas grand chose ni sur la psychologie des personnages ni sur l'histoire des États-Unis.
Point bonus cependant, la participation de Jeff York, l'acteur est content d'être là et nous réserve quelques gags très marrants.
Sympathique mais dispensable.

6/10

Annotation :

Sorti le 6 Novembre 1956 aux États-Unis.
Production : Walt Disney Pictures.
Budget : Inconnu.
Box-office mondial : Inconnu.

AVIS:

Walt Disney voit plus grand pour son quatrième documentaire. Là où les trois précédents longs-métrages se fermaient sur un environnement unique (un désert, un pays, une prairie), Les Secrets de la Vie veut faire découvrir les curiosités les plus incroyables de notre écosystème, son impact sur la planète et sa capacité à redémarrer infiniment le même cycle. Trop ambitieux, le nouveau True-Life Adventures est vite handicapé par son format, la durée est trop courte et le sujet, normalement très vaste, s'attarde sur des points précis en ne faisant pas ressentir la connexion entre tous les êtres vivants. Il aurait fallu en dévoiler plus, beaucoup plus. Mais tel quel, le film reste bien fabriqué. James Algar et ses photographes ont recueilli des images stupéfiantes du monde animal et végétal. Entre la croissance des plantes, les communautés d'insectes et le monde sous-marin, tout est rythmé par une excellente musique de Paul J. Smith (qui leur donne des airs de numéros de danse), un découpage dynamique et des transitions bien senties (dont le retour du pinceau qui introduit le thème de l'oeuvre). Mais quel dommage que Les Secrets de la Vie n'ait pas étendu son propos sur une multitude d'autres espèces, il avait le potentiel d'être une perle de la collection.

7,5/10

Annotation :

Sorti le 20 Décembre 1956 aux États-Unis.
Production : Walt Disney Pictures.
Budget : Inconnu.
Box-office mondial : 2 750 000 $.

AVIS:

Tout comme L'Infernale Poursuite, premier western pensé pour le cinéma par Walt Disney, Sur la Piste de l'Oregon a eu le privilège d'être filmé en Cinémascope mais sera haché menu lors de ses rediffusions télé et sorties vidéos pour ne plus paraître qu'en format 16/9. Le travail originel de William Beaudine est donc de nos jours introuvable et son amputation empêche de savourer la largeur des plans, qui avait très probablement de la gueule. Le recadrage est de plus raté, certaines prises de vues n'affichant même pas correctement les corps des acteurs. Un défaut extrinsèque très énervant car l'image constituait à la base une belle avancée technique pour le studio depuis ses prouesses sur 20 000 Lieues sous les Mers et La Belle et le Clochard. Elle aurait sûrement aidé à mieux digérer la première heure qui, sans être mauvaise, n'a aucun fil rouge et est régulièrement sujette à des coupures soudaines, comme si Sur La Piste de l'Oregon restait accroché à l'héritage de Davy Crockett (ce qui est un peu le cas, Fess Parker et Jeff York dominent le casting tandis que George Bruns signe la bande-originale), en plus de l'utilisation critiquable des enfants-stars du Mickey Mouse Club dans des scènes qui n'apportent rien. Le niveau est bien relevé dans le troisième acte, plus clair, mieux écrit et étudiant les relations entre les colons et les Indiens pacifiques, mais discute trop tardivement des thèmes évoqués (le convoi lié par un instinct familial pour l'exemple) alors qu'ils sont très intéressants. Avec une vraie ligne conductrice et la préservation du format initial, Sur la Piste de l'Oregon aurait pu être un excellent métrage, il se limite finalement à un sympathique divertissement.

6,5/10